Cette photographie montre bien les circonstances dΘsespΘrΘes dans lesquelles se trouvaient bon nombre des auditeurs d'Aberhart au cours des annΘes 30. La croissance rapide de Calgary, qui avait repris au milieu des annΘes 20 aprΦs une brΦve interruption α la suite de la PremiΦre Guerre mondiale, fut stoppΘe net, tout comme l'Θconomie canadienne quelques annΘes plus tard. Du jour au lendemain, des milliers de Calgariens autrefois optimistes, comme ceux que l'on voit ici, devaient compter sur les secours publics.
Les autoritΘs municipales et gouvernementales Θtaient convaincues, tout comme les ch⌠meurs d'ailleurs, que pour prΘserver la dignitΘ de la personne, le secours devait Ωtre distribuΘ non pas comme simple aum⌠ne mais comme paiement pour service rendu. Pendant les quelques premiΦres annΘes de la dΘpression, certaines municipalitΘs furent en mesure d'employer les ch⌠meurs α des travaux utiles. La brigade du pic, de la pelle et de la brouette (le travail manuel avait la prΘfΘrence), photographiΘe ici, nivelait le terrain en vue de la construction de logements. En 1931, date de cette photo, peu de gens pouvaient s'imaginer les difficultΘs qui les attendaient. Au fur et α mesure que la crise se poursuivait, que les coffres de la municipalitΘ, puis ceux de la province, s'Θpuisaient et que les espoirs s'Θteignaient, les travaux de secours perdirent toute signification. On employait des hommes α cueillir des pissenlits dans les parcs, α couper du bois et dans certains cas, α creuser des trous que d'autres devaient ensuite remplir. Aussi, lorsqu'en 1935, Aberhart et d'autres rΘclamaient une meilleure solution, leur message fut bien reτu. Pour de plus amples renseignements sur la solution urbaine au ch⌠mage et α la dΘpression, se reporter au document ½La crise Θconomique: Les annΘes de dΘpression dans les villes╗ de John H. Taylor (Histoire du Canada en images, volume 36).
