Burin. Outil de silex utilisé pour tailler des rainures dans l'os ou l'ivoire, première étape de l'opération consistant à enlever des lamelles dont on pouvait faire des outils ou des armes. Les burins de la Tradition des outils microlithiques de l'Arctique sont façonnés dans un style particulier, à partir de minces éclats de pierre en forme de moufles. On otait de minuscules lamelles d'un coin de l'éclat afin de créer un tranchant en forme de ciseau.
Chaman. Médecin-magicien, personne qui a un rapport particulièrement étroit avec le monde des esprits. L'angekok des Esquimaux se servait des esprits assistants pour infliger ou guérir la maladie, pour provoquer le beau temps et les intempéries et pour amener les animaux au-devant des armes des chasseurs. Les pratiques chamanistes se ressemblent dans tout le monde septentrional, tant en Eurasie qu'en Amérique du Nord, et ont peut-être une source commune dans la pensée religieuse du Paléolithique.
Couteau à neige. Gros couteau plat fait d'os de baleine ou d'ivoire, dont on se sert pour découper les blocs de neige utilisés pour construire un iglou.
Crampons à glace. Lamelles d'os ou d'ivoire pourvues d'encoches pointues, qui se portent sous les pieds pour empêcher de glisser sur la glace.
Datation au radiocarbone. Toute matière organique qui renferme une grande quantité de carbone. Il s'agit surtout de carbone stable de masse atomique 12 (C14, mais une toute petite pro- portion en est composée d'un isotope radioactif (C14), dont la demi-vie est de quelque 5000 ans. La mesure des proportions relatives de C14 et de C12 dans une matière organique ancienne nous permet de calculer approximativement le temps qui s'est écoulé depuis la mort de la plante ou de l'animal dont provient la matière. Nous pouvons ainsi attribuer des dates approximatives aux trouvailles archéologiques qui comportent de tels échantillons.
Éclats. Déchets formés par les morceaux de pierre qu'on a détachés des outils de silex pour les façonner ou les aiguiser. De grands éclats à bords tranchants pouvaient servir de couteaux sans autre façonnage.
Esquimau. Mot européen employé pour la première fois au XVIe siècle pour désigner un groupe d'Algonquins qui vivaient sur la côte nord du golfe Saint-Laurent. Le nom tire peut-être son origine d'un mot algonquien signifiant «mangeurs de viande crue», ou du mot français «excommunié». Il s'appliquait au XVIIIe siècle aux groupes du Groenland, du Labrador, de l'Arctique canadien et de l'Alaska. Dans le présent volume, il désigne tous les groupes qui parlent les langues apparentées de la famille «esquimaude».
Foret à archet. Type de foret efficace, composé d'un fuseau, qui porte la mèche, et d'un petit arc. Une boucle de la corde de l'arc est enroulée autour du fuseau, qu'on fait alors tourner rapidement en imprimant à l'arc un mouvement de va-et-vient.
Grattoir. Outil d'os ou de pierre, qui sert à enlever la chair et le tissu graisseux des peaux d'animaux quand on les apprête en vue de les employer comme vêtements ou pour recouvrir des embarcations ou des tentes. Certains des objets en silex que les archéologues désignent sous le nom de grattoirs ont pu être utilisés pour tailler le bois ou l'os.
Harpon. Arme spécialisée pour la chasse aux mammifères marins. Sa tête est attachée à une ligne tenue par le chasseur ou reliée à un flotteur ou à une ancre flottante. La tête, qui se détache de la hampe, retient l'animal blessé soit par des barbes soit par un mouvement latéral dans la plaie.
Kayak. Embarcation de chasse employée partout dans le monde esquimau, recouverte de peau tendue sur une légère carcasse en bois, et entièrement pontée à l'exception d'une ouverture où prend place l'unique chasseur. Ces bateaux étaient utilisés pour la chasse aux mammifères marins, la pêche, la pose de filets, l'abattage du caribou à la lance aux passages des cours d'eau et le transport de personnes sur de courtes distances. Le kayak prenait des formes très différentes dans les diverses régions, et chacune était conçue pour un usage particulier et des conditions de mer particulières.
Labret. Petite cheville sculptée en ivoire, en pierre ou en une autre matière, que l'on portait comme décoration dans des trous percés dans la lèvre inférieure ou les joues. Ces ornements étaient portés par les Esquimaux de l'Alaska et du delta du Mackenzie.
Lame latérale. Outil de silex monté dans le côté d'une tête de harpon ou de lance, ou dans un couteau, pour former un bord tranchant. Les groupes arctiques semblent avoir hérité cette technique des cultures du Néolithique de l'Eurasie.
Lampe à godet. Lampe, habituellement en poterie ou en pierre, qui brûle l'huile tirée de la graisse fondue de mammifères marins. La flamme sans fumée de la lampe à godet peut être utilisée pour éclairer et chauffer une maison d'hiver isolée. Son invention a rendu possible l'utilisation de l'iglou, qu'on ne pourrait chauffer au moyen d'un feu ouvert émettant de la fumée.
Microlame. Petit éclat de silex à côtés parallèles et à bords très tranchants, détaché d'un nucléus de microlame spécialisée. Les gens de la Tradition des outils microlithiques de l'Arctique ont fait usage d'un grand nombre de microlames, dont ils se servaient probablement pour couper et tailler.
Oumiak. Grande embarcation ouverte, d'environ dix mètres de long, faite d'une carcasse en bois recouverte de peaux et propulsée par des pagaies. Historiquement, cette embarcation a été utilisée pour la chasse à la baleine, ainsi que comme moyen de transport pour les déménagements et les déplacements sur de grandes distances.
Outil de type burin. Les Dorsétiens, ainsi que le groupe Norton en Alaska qui, lui, était contemporain, formaient les bords de leurs outils à rainer en polissant le silex, plutôt qu'en détachant des lamelles pour former de vrais burins.
Semelle de traîneau. Lamelle plate d'os ou d'ivoire qu'on fixait au-dessous d'un patin de traîneau pour empêcher celui-ci d'être endommagé par des roches ou la glace rugueuse.
Stéatite. Pierre tendre trouvée dans des carrières dispersées dans tout l'Arctique canadien; les anciens Inuit l'utilisaient pour faire des lampes et des marmites, leurs descendants modernes s'en servent pour créer des sculptures commerciales.
Toundra. Végétation de la région située au nord de la limite des arbres, composée de lichens, de mousses, de laîches, de bruyères et d'autres petites plantes à fleurs. Le couvert végétal est presque continu dans la toundra méridionale, tandis que dans les îles septentrionales on n'en retrouve que de petites taches éparses parmi les roches et le gravier.
Tradition des outils microlithiques de l'Arctique. Nom donné par les archéologues aux vestiges laissés par les premiers groupes qui ont occupé la plupart des régions arctiques septentrionales. Les outils de silex de ces gens sont caractérisés par leurs très petites dimensions et ils ressemblent par leur style à ceux des groupes sibériens de la même époque. La culture Denhigh de l'Alaska, la culture canadienne de l'Independence et les cultures pré-dorsétiennes et dorsétiennes appartiennent toutes à cette tradition.
Ulu. «Couteau de femme» semi-circulaire des Esquimaux historiques, utilisé pour couper la viande et le poisson ainsi que pour dépecer les peaux en vue d'en faire des vêtements. Dans les temps préhistoriques, la lame de l'ulu était généralement faite d'un morceau d'ardoise qu'on polissait pour lui donner un bord tranchant.
