Les nouveaux bâtiments, palais de justice, résidences des gouverneurs, établissements d'enseignement, adoptaient les rythmes plus uniformes, plus soigneusement modulés du style Régence. Il ne s'agit plus de constructions de réfugiés, mais d'un peuple bien établi dans le Nouveau Monde et renforcé par une immigration britannique accrue. Ce sont les premières oeuvres d'une Amérique du Nord britannique arrivée à maturité.
La maison récemment restaurée de Goldwin Smith, «The Grange» (1818) à Toronto, est un excellent exemple de cette révolution avec ses transitions gracieuses et une certaine délicatesse du détail classique. Les bâtiments de la même époque aux États-Unis ont des pierres angulaires, des linteaux et des rejéteaux d'aspect lourd et leurs ornements classiques sont plus criards; en fait, ils ressemblent davantage à la maison du juge en chef Campbell à Toronto (1822).
Parmi les édifices publics, Osgoode Hall (1829) reflète le nouveau goût, tandis qu'à l'extérieur de Toronto, «Poplar Hall» (vers 1815) à Maitland, village fondé par les loyalistes, traduit la nouvelle tendance britannique. C'est dans le même esprit qu'en 1828 John Elliott Woolford a dessiné la nouvelle résidence du gouverneur à Fredericton (pour remplacer celle détruite dans un incendie en 1825) et présenté des plans pour le King's College (devenu l'Université du Nouveau-Brunswick).
Ce n'est qu'à la fin des années 1820 que les tendances pro-britanniques des loyalistes se sont traduites par une architecture clairement pro-britannique, évolution qui était déjà visible dans la Province House construite à Halifax en 1811.
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