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dernière mise à jour : le 13 janvier 1997.

Pour mieux comprendre l'actualité : les fiches de MagNet


LE GUATEMALA


  • Habitants : 9,5 millions d'habitants

  • Surface : 108 889 km2

  • Capitale : Guatemala City




  • Bilan de 36 ans de guerre civile : au moins 100 000 morts et plus d'1,5 million de personnes déplacées. En signant le 29 décembre dernier un accord de paix avec l'URNG (l'Union révolutionnaire Nationale du Guatemala), le gouvernement guatemaltèque met fin l'un des conflits les plus importants d'Amérique centrale. Vrai progrès pour ce pays économiquement et socialement usé, cette paix laisse espérer aux guatemaltèques la possibilité de fonder une véritable démocratie et d'améliorer la cohésion entre les différentes communautés qui constituent sa population.





  • Géographie

    Au Nord : le Mexique. A l'Est : Belize.
    Au Sud-Est : le Honduras. Au Sud-Ouest : le Salvador.



  • Mouvements et personnalité

    RIGOBERTA MENCHU :

    Prix Nobel de la Paix en 1992, Rigoberta Menchu a su, par son action, attirer l'attention de la communauté internationale sur le sort peu enviable des indiens du Guatemala. Plusieurs pages lui sont consacrées sur le Web. On peut y trouver les grandes lignes de sa biographie. Un site lui est consacré et reprend les axes de son combat. On y trouvera notamment une longue interview réalisé en 1992.

    URNG : Union Révolutionnaire Nationale guatémaltèque. Créée en 1982 de la fusion des 4 principaux mouvements de guérilleros du pays. L'URNG est ensuite devenu l'interlocuteur du gouvernement au moment de l'ouverture des premiers pourparlers. La paix ayant été signée au mois de décembre dernier, l'URGN devrait se transformer très bientôt en parti politique.




    Beaucoup de liens sur le Guatemala. En voici quelques uns, tirés de la sélection de MagNet. Parmi les sites généralistes, on peut consulter le Guatemala Web Links et le Guatemalaweb, qui reprennent les principaux aspects économiques, touristiques, financiers et culturels de ce pays, depuis la culture du café, jusqu'à la civilisation Maya. Dans cette même catégorie, un autre site, plutôt sobre et concis, présente aussi son intérêt. Pour une visite plus visuelle, un site remplis de photos, permettra de se promener depuis son siège dans quelques jolis paysages locaux, le tout agrémenté de quelques commentaires d'un fou de son pays et de divers liens variés. Pour lire le président guatémaltèque dans le texte, les hispanistes pourront se diriger vers ce site latino-américain. Enfin, le site d'Amnesty International permettra de lever un peu le voile sur les côtés moins chatoyant du Guatemala. La revue Volcans, spécialisé dans l'Amérique centrale et les Caraïbes, propose aussi de nombreux articles sur le Guatemala. Bien sûr, le Monde Diplomatique offre toujours ses articles de fond aux lecteurs consciencieux.











  • Indépendant en 1839 du joug colonial espagnol, le Guatemala va pendant plusieurs décénnies être balotté entre coups d'Etat militaires et courts épisodes de légitimité constitutionnelle. Comme beaucoup de pays d'Amérique centrale et d'Amérique du sud, cette période est marquée par le règne sans partage des grands propriétaires fonciers, disposant de la quasi totalité des terres. L'arrivée, en 1899, de la grosse corporation américaine "United Fruit" va encore accentuer cette inégalité. Vers le milieu du XXème siècle, 2% des propriétaires fonciers sont à la tête de près de 80% des terrains... Décidé à remédier à ce déséquilibre invivable, le colonel Arbenz, élu en 1950, entreprend de se lancer dans une vaste réforme agraire. D'inspiration communiste, cette idée ne sera guère du goût des possédants... ni de l'United Fruit, l'une des premières concernées par cette redisribution bien peu conforme à ses intérêts. Il faudra peu de temps pour que les Etats-Unis, appelés à la rescousse par la corporation fruitière, décident d'appuyer par l'intermédiaire de la CIA une junte militaire, plus en accord avec ses principes. Fort de ces soutiens conséquents, le colonel Armas (appartenant à la droite guatemaltèque) s'empare du pouvoir en 1954, non sans s'atteler aussitôt à une sévère repression de l'opposition, accompagnée d'une chasse aux sorcières efficace.

    La guerre civile

    La rebellion face à ce pouvoir autoritaire naîtra dans l'armée, en 1960, avec l'apparition d'un premier mouvement contestataire : les FAR (Forces Armées Rebelles). Il sera bientôt rejoint par de nouvelles guerillas. L'opposition s'amplifie rapidement et oblige le gouvernement à mettre en place une force spéciale pour éliminer ces opposants. Les escadrons de la mort apparaissent... Leur seul nom restera pendant des années le symbole d'une cruauté, devenue tristement célèbre. Montée en puissance des mouvements d'extrême-gauche, émergence des guérillas, aura de la révolution cubaine, l'Amérique centrale s'embrase au rythme de ces nouveaux combats. Au Guatemala, l'opposition s'organise, entrainant dans son sillage les ladinos, puis les indiens. L'activité s'accélère des deux côtés : l'armée gouvernementale et les guérillas anticommunistes s'arment et se préparent. Les premiers sont soutenus par Cuba et l'URSS, les seconds pas les Etats-Unis. Au centre, une population partagée, avec une majorité hispanophone qui méprise les Indiens, laissés pour compte économiquement et bien souvent plongés dans l'indigence et la misère. Un premier sursaut les fait cependant réagir : au début des années 70, les Indiens se solidarisent et créent progressivement des structures revendiquant la défense de leurs intérêts - comme le CUO (Comité d'union paysanne dit aussi CUC, Comité de Unidad Campesina)-. Rejoigant les guérillas rebelles, ils entrainent avec eux plusieurs provinces guatemaltèques dans l'opposition. La contestation gagne bientôt l'ensemble du pays, se concrétisant en 1982 par la naissance de l'URNG, réunion des 4 principales guérillas. Devant ce front uni, actif et désormais organisé, le gouvernement se prépare à une riposte en conséquence. Décidé à briser à la base ce mouvement contestataire, le régime s'engage dans la phase la plus féroce et la plus radicale de la répression. Il brule, rase et détruit des régions entières, déplace les populations "suspectes" et rassemble les contestataires dans des "hameaux stratégiques" et autres camps, sous surveillance militaire. 100 000 personnes périront ou disparaitront entre 1975 et 1985... Les exécutions sommaires et les assassinats se multiplient. Des dizaines d'intellectuels, de religieux, de syndicalistes, de journalistes, tous "trop" critiques ou de sympathie gauchiste, sont tués...

    Suite...


    Captur� par MemoWeb � partir de http://www.pratique.fr/magnet/guatemala.html le 10/02/97