Histoire d'un projet innovant ...
(ou comment nou la gagne cou d'baton)


Projet mis en place par : HOAREAU jamy et Bertrand
Projet soutenu par : Les parents d'�l�ves de la Confiance (Ste Marie)
Projet cass� par : (censur� )



HOAREAU JAMY : MES PREMIERS PAS DANS L'EDUCATION NATIONALE.

Apr�s avoir �t� recrut� comme instituteur suppl�ant par le Rectorat de la R�union en novembre 1985,je me pr�sentais au concours interne 1986 pour �tre titularis�.Titulaire du bac D, j'ai suivi � la Fac une premi�re ann�e de SNV (Sciences de la Nature et de la Vie),puis je me suis r�orient� vers des �tudes de Droit qui ont �t� interrompues en deuxi�me ann�e de DEUG (admissible � l'�crit).J'ai pu exercer pendant quelques semaines le m�tier de Clerc d'huissier.
Ayant une certaine polyvalence dans les mati�res litt�raires et scientifiques je me retrouvais pour la premi�re fois sur le terrain avec des enfants pour exercer ce m�tier d'enseignant g�n�raliste.
Mes premi�res ann�es d'exercices sur le terrain pendant lesquelles j'ai fr�quent� plusieurs petites �coles rurales m'ont fait appr�hender quelques r�alit�s du m�tier :
- la grande majorit� des �l�ves sont issus d'un milieu social pauvre
- les capacit�s d'attention sont faibles, on constate une tendance g�n�rale � l'instabilit� et de fr�quents probl�mes de comportements.
- de nombreux enseignants font des appels incessants aux psychologues qui ne peuvent pas suivre les demandes.
- la grande majorit� des enseignants est pessimiste quant aux chances de r�ussite de ces �l�ves.
- beaucoup d'enseignants sont d�motiv�s, blas�s et d�conseillent ce m�tier aux jeunes (propos du type: "Si tu ne veux pas y laisser ta peau et tes os, fais le minimum")...pour bien s'int�grer dans ces �quipes, il faut chanter le m�me refrain.
- on constate partout la trouille de l'inspection !!
- le cahier journal est �toff� et tr�s bien tenu , mais ne refl�te pas la r�alit� des pratiques.
- il est consid�r� comme obligatoire.
- pour les quelques rares enseignants motiv�s, cette motivation repose plus sur les encouragements qu'� bien voulu leurs prodiguer la hi�rarchie divine que sur de r�elles convictions personnelles.(� quelques exceptions pr�s)
- les r�sultats scolaires obtenus par ces enseignants d�motiv�s sont tr�s faibles.(aucune rem�diation ne para�t efficace)
- les outils multim�dias sont rarement utilis�s (magn�tophone, projecteurs, ordinateurs)
- les cours dispens�s aux �l�ves sont souvent monotones, longs, r�p�titifs avec des discours artificiels incompris par ces derniers.
- pas de place pour la fantaisie et la cr�ativit�.
- l'erreur et la faute de l'�l�ve est s�v�rement r�primand�e.
- fort taux d'absent�isme pour les �l�ves en grosses difficult�s scolaires.
- sacralisation des livres qui pullulent dans les armoires.
- les cours d'EPS sont rares ou donn�s tr�s ponctuellement.
- mat�riel d'EPS tr�s largement insuffisant ou inexistant.
- le petit mat�riel p�dagogique est rare (pour des manipulations diverses en math�matiques et en sciences ou pour le th��tre).

Sans me laisser influencer par ces constats pessimistes, je me suis toujours donn� pour objectif de proposer aux �coliers une journ�e scolaire la moins contraignante possible, avec des activit�s motivantes, �quilibr�es, qui tiennent comptent de leurs rythmes et de leur fatigabilit�. En dehors de toute recherche d'une quelconque reconnaissance hi�rarchique (� laquelle je n'ai toujours pas eu droit aujourd'hui), je me suis pos� des questions fondamentales :
- Comment faire pour motiver toute la classe?
- Comment instaurer une v�ritable dynamique de la classe et �viter la monotonie?
- Comment alterner les disciplines pour �viter la fatigue?
- Comment rendre le cours accessible pour l'�l�ve en difficult�?
- Comment faire pour rendre les exercices des livres abordables?
- Pendant combien de temps faut-il leurs proposer cette activit�?
- Comment faire pour obtenir des r�sultats?...

Bien entendu,comme pour tous les enseignants, mes premier pas dans ce m�tier ont �t� les plus difficiles.Cependant, j'ai pu progresser tr�s vite au moyen de ce questionnement permanent que j'avais en t�te. L'impact positif de la p�dagogie que j'ai dispens�e s'est tr�s vite fait ressentir au niveau de la classe par une certaine euphorie des �l�ves et des r�sultats en am�lioration constante. Je tiens � remercier Monsieur B�nard,conseiller p�dagogique (aujourd'hui I.E.N) et Monsieur Quiliquini (responsable de la formation des internes 86 � l'Ecole Normale)pour leurs soutiens et les propos �logieux qu'ils m'ont adress�.
Aujourd'hui, les circonstances m'obligent � sortir de ma modestie naturelle pour d�clamer certaines v�rit� dans l'int�r�t des �l�ves et pour en faire profiter � tous.Ne le prenez pas mal, r�pondez moi et critiquer si vous le souhaitez, mais soyez convaincus de ma bonne foi.(apporter moi vos t�moignages favorables ou d�favorables qui resteront confidentiels) J'estime, en effet, avoir r�ussi � provoquer dans les classes o� j'enseigne un ph�nom�ne dynamisant, inhabituel et suffisamment �loquent pour ne pas passer inaper�u.Les r�percussions sur le travail scolaire des enfants sont tr�s b�n�fiques et aboutissent � des �valuations continues constamment positives!!
Cet impact salutaire sur les �l�ves s'est tr�s vite r�percut� au niveau des parents qui m'ont port� une haute estime.
Cet impact, a �t� mal interpr�t� et mal v�cu par de nombreux coll�gues qui n'y croyaient pas et qui s'interrogeaient sur ce que j'avais bien pu faire � mes �l�ves pour �tre ainsi adul�!! Il est vrai que j'ai avec mes �l�ves un contact chaleureux, facile, spontan�...Est-ce un don? Toujours est-il que cet impact a �t� � l'origine d'une v�ritable hyst�rie de certains de mes coll�gues (qui se sentaient terriblement d�valoris�s), hyst�rie qui gagna rapidement les plus hauts niveaux de l'administration... (je ne vous en dirai pas plus, compte tenu de mon obligation de r�serve, mais vous n'avez qu'� consid�rer ma situation administrative actuelle pour comprendre qu'elle est anormale et terriblement injuste!!)

Si vous voulez plus de d�tails et d'explications sur la p�dagogie de la r�ussite , fond�e sur mon exp�rience acquise au cours de mes ann�es d'enseignement, CLIQUEZ ICI

DES PROJETS INNOVANTS


Apr�s avoir s�journ� dans plusieurs petites �coles rurales de l'Est de l'�le, je finissais par obtenir au mouvement le poste d'adjoint �l�mentaire � l'�cole de la Confiance � Sainte Marie (ann�e......). Pendant les quatre ann�es o� j'y suis rest� (� ce jour, le 15/01/97, je suis toujours titulaire de ce poste mais en autorisation d'exercer � l'�cole Damase Legros � Saint Denis!!) j'ai pu mettre progressivement en place des projets pour ma classe de CM1/CM2, notamment un suivi de coll�giens anciens �l�ves.
Puis, l'occasion m'a �t� donn�e de mettre en place des projets pour toute l'�cole qui ne comporte que quatre classes.
En effet, apr�s mes deux premi�res ann�es d'exercice dans cette �cole, je me suis vu attribu� une int�rim de direction. Ne voyez pas cela comme "un cadeau" de l'administration, il s'agissait plut�t d'une attribution par d�faut et faite � contrecoeur. On ne semblait pas beaucoup appr�cier mon influence, pourtant b�n�fique sur les �l�ves et leurs parents... On ne semblait pas appr�cier ma popularit� grandissante!
Pendant ces quatre ann�es, plusieurs changements sont intervenus dans la composition de l'�quipe p�dagogique, pour des raisons que j'ignore mais qui faisait pressentir un certain malaise...
Pendant ces ann�es d'int�rim, aucune aide et aucun soutien hi�rarchique ne m'a �t� apport� pour la mise en place de projets tr�s innovants dont j'�tais l'initiateur. Malgr� tout, la petite �cole continuait � fonctionner � merveille et sa c�te de popularit� commen�ait � se faire conna�tre dans toute la circonscription et m�me au del�! Exemple de propos tenus par des coll�gues ext�rieurs � l'�cole: "Il parait qu'on fait de tout chez vous : de la Vid�o, du th��tre, des spectacles! C'est Super!!"

Pour l'ann�e scolaire 1996/1997, un fabuleux projet informatique a �t� adress� � diff�rentes collectivit�s et partenaires locaux. Ce projet a �t� fait dans le cadre associatif pour un fonctionnement continu (temps scolaire/hors temps scolaire) et une ouverture tous publics: Ecoliers, coll�giens anciens �l�ves, jeunes du quartier, parents d'�l�ves. Par son �chelonnement pluriannuel et son envergure, il pouvait contribuer � un d�veloppement local du quartier.
Si vous voulez obtenir plus de d�tails et d'informations sur ce projet , veuillez CLIQUER ICI

L'�cole de la Confiance disposait d�j� d'un mat�riel informatique rudimentaire mais utilis�e de fa�on continue et intensive.La motivation et m�me l'engouement des �l�ves �tait remarquable!.. Gr�ce � l'aide de mon fr�re, professeur dipl�m� en Electronique , informaticien et chercheur autodidacte, nous avons pu concevoir et proposer aux �l�ves plusieurs logiciels �ducatifs sp�cifiques et adapt�s � leurs besoins. Nous avons r�alis� cette prouesse de faire tourner ces logiciels multim�dias sur de petites machines gonfl�es � bloc!
Ce mat�riel a �t� mis en place et entretenu, le plus souvent, gr�ce � nos deniers et nos investissements personnels.
Il �tait m�me utilis� par les jeunes coll�giens du quartier ainsi que par quelques adultes.
Nous avons eu la chance d'�tre m�diatis�, de fa�on tr�s �logieuse, par la presse �crite (voir le projet informatique) . Quelques partenaires concern�s par ce projet nous ont accord� une attention encourageante. La CLI (Comit� Local d'Insertion) de Sainte Marie a commenc� � nous fournir des moyens humains suppl�mentaires: 3 CIA, dont 2 parents d'�l�ves!!
Malheureusement, tout ceci �tait trop beau pour se mettre en place! Ayant �t� d�ment inform� de ces projets, la hi�rarchie administrative en a d'abord sembl� satisfaite et m'a prodigu� un encouragement laconique.
Puis, brusquement, pour des raisons obscures et s�rement inavouables on m'a dessaisi de l'int�rim de direction et, peu de temps apr�s, ordonn� de quitter les lieux alors que l'ann�e scolaire ne s'�tait m�me pas encore �coul�e!!!
Les enfants, les larmes aux yeux, ont vu leur ma�tre partir, contraint d'abandonner sa classe � la veille des passages en 6�me. Un spectacle de fin d'ann�e en pr�paration a �t� an�anti (les costumes de f�tes confectionn�s ont �t� rendus aux enfants). Les trois CIA employ�s par l'association ont �t� sauvagement cong�di�s! Les parents d'�l�ves, choqu�s, n'ont pas r�ussi � faire entendre leurs voix...je suis moi m�me parent d'�l�ve, p�re d'un petit gar�on de 7 ans qui �tait scolaris� dans cette m�me �cole! (� ce jour, le 21/01/97, je suis toujours titulaire de mon poste d'adjoint � l'�cole de la Confiance) Comment va cette �cole aujourd'hui??...(les quelques �chos qui me sont parvenus font �tat d'une situation tr�s malsaine)
Il est tr�s facile de comprendre, apr�s de tels �v�nements, que je me sois pos� de multiples questions sur notre soci�t� et ses dysfonctionnements graves!

LA SOCIETE ET SES DYSFONCTIONNEMENTS

Les beaux discours ne manquent pas dans notre soci�t�. Cependant, la r�alit� est bien attristante et l'avenir qui se profile pour les jeunes semble tr�s angoissant...

A) LES DISCOURS

"- Il faut placer l'enfant au centre du syst�me �ducatif...
- Il faut lui apprendre � apprendre...
- Il faut ouvrir l'�cole aux nouvelles technologies afin de r�duire la fracture sociale...
- Il faut ouvrir l'�cole aux m�dias...
- Il faut ouvrir l'�cole aux parents qui sont des partenaires...
- Il faut ouvrir l'�cole sur le quartier et mettre en place des Comit�s d'Environnement Social pour combattre la violence et la d�linquance...
- L'�cole doit prendre sa part dans la politique d'insertion et de lutte contre le ch�mage.
- Il faut favoriser les initiatives locales et le d�veloppement local...

... je pr�f�re m'arr�ter l�...

B) LA REALITE

Notre soci�t� est en r�alit� tr�s conservatrice, de plus, elle n'est pas innocente!!
Il est �vident que les actes de l'administration sont souvent en totale contradiction avec les discours tenus.
On oublie trop souvent les int�r�ts des enfants pour des querelles d'adultes. Certains sup�rieurs hi�rarchiques veulent imposer leurs d�cisions sans se soucier de leurs impacts sur le terrain. Ils veulent montrer � tous qu'il sont les seuls chefs d'orchestre et qu'il n'y a pas musique sans eux.
On ne sait plus �couter l'autre, on parle haut et fort pour emp�cher l'autre de vous r�pondre en exposant ses arguments.
Pour arriver � ses fins, on n'h�site pas � calomnier, � manipuler des �quipes p�dagogiques, � user de pressions, de chantages et � faire payer des innocents.
Celui qui s'investit b�n�volement dans ce m�tier, en obtenant des r�sultats, est marginalis�, rejet�. On le met dans l'impossibilit� de pousuivre ses actions. On constate un gaspillage des comp�tences, une disparition de mati�res salutaires pour les �l�ves.
Celui qui d�montre que l'on peut obtenir des r�sultats et mettre en place des projets ambitieux provoque un d�s�quilibre. On assiste alors � une lev�e de boucliers pour r�tablir la situation initiale.
Celui qui est en position de d�couvrir et de d�noncer certains dysfonctionnements est d�plac� tr�s rapidement.
Celui qui est le porte parole des parents d'�l�ves et d'une population locale est volontairement discr�dit�, par contre, on affuble d'un titre des personnages ridicules n'ayant aucune repr�sentativit� et se permettant de parler au nom de tous!!! (afin de faire croire au dialogue et de manipuler plus facilement les masses populaires)
Les syndicats ne peuvent (ou ne veulent?) rien faire pour celui qui est destabilis� par l'administration. Par leur passivit�, ils facilitent l'action destructrice de celle ci. (...que se passe t-il donc en coulisse?)
Les institutions sont en guerre, des r�sultats d'enqu�tes et d'�valuations bizarrement interpr�t�s avec des calculs qui semblent erron�s...
On peut se demander jusqu'� quel point cette soci�t� est hypocrite, perfide et quels en sont les rouages? Les magouilles et les complots seraient-ils �labor�s par les plus hautes institutions?

QUEL AVENIR POUR LES JEUNES?

Nous n'avons pas le droit � l'erreur!!
Le milieu social dont ils sont issus est tr�s dur!
Il ne faut pas jouer avec la cr�dulit� du peuple et semer le trouble dans les esprits en provoquant des frustrations. Il ne faut pas m�priser ces gens l�, mais les aider � progresser.
Il est vrai que certains parents sont irresponsables, ont des probl�mes de comportement et d'intelligence sociale...
Souvent, ils ont eux m�mes subi les avatars d'une �ducation imparfaite, cotoy� la mis�re, l'alcool et la violence.Ils vivent souvent, en famille nombreuse, dans des espaces confin�s.
Cependant, ils sont capables de progresser, de s'am�liorer, de vous surprendre par leur d�licatesse si vous savez leur inspirer estime et confiance. Ils ne faut pas h�siter � faire quotidiennement de la morale aux enfants, par le biais des contes ou en arbitrant leurs conflits.
Tous les partenaires sociaux doivent parler le m�me langage, soutenir les m�mes projets et agir pour l'avenir des jeunes.
Notre soci�t�, d�j� en crise, sera t-elle capable demain de g�rer le ch�mage, la violence et la d�linquance en constante croissance?
Une soci�t� fonctionne habituellement avec une structure pyramidale :
L'�lite intellectuelle se trouve au sommet de cette pyramide et les ouvriers � la base. Si cette base est exag�r�ment �tendue, c'est une nouvelle forme tr�s insidieuse d'esclavagisme qui s'installe !
Evitons cela � tout prix, serrons nous les coudes et contribuons tous � une soci�t� meilleure...
Nous nous devons d'�tre honn�te, loyal, d�sint�ress� et de d�noncer toutes les injustices.
Vous trouverez bient�t, ci dessous, plusieurs questions/r�ponses sur des th�mes divers en mati�re de p�dagogie pouvant donner lieu � des d�bats. (si toutefois vous avez le courage de bien vouloir y participer)

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Captur� par MemoWeb � partir de http://www.guetali.fr/home/creole/projets.htm le 10/02/97