Une p�dagogie pragmatique et innovante qui marche !

La classe est un milieu sur lequel l'enseignant peut agir de fa�on tr�s d�cisive.Dans ce milieu, toute Action entra�ne R�action (comme en physique)
Pour �tre suivie d'effets b�n�fiques, voici comment vous pouvez orienter vos actions:

A) LES ACTIONS PEDAGOGIQUES

- il faut, au pr�alable,que le ma�tre essaye de se d�faire de tous les conditionnements n�fastes et de ses peurs que lui impose son �ducation et la soci�t�. En effet, le ma�tre conditionn� tentera, consciemment ou non, de reproduire un mod�le, une fa�on d'�tre issus d'une soci�t� en d�s�quilibre et en crise! Il doit se forger un caract�re et une personnalit�. Au niveau de la p�dagogie, ses �l�ves verront l'image d'un enseignant dynamique, imaginatif, inventif, productif.
Avec un peu d'entra�nement et de courage, il devrait �tre capable de concevoir de fa�on tr�s intuitive toute une s�rie d'exercices adapt�s aux besoins et au v�cu de sa classe dans les disciplines fondamentales. Par exemple, transformer un conte en th��tre, un texte en po�me, des tables de multiplications en chansons...Il faut absolument �viter de dispenser tous ses cours les yeux riv�s sur son manuel scolaire ou son cahier journal.
- l'objectif est de d�brider ses �l�ves, c'est � dire les lib�rer (autant que possible) de toutes les contraintes excessives habituellement exerc�es par les adultes sur les enfants: s�v�rit�, sarcasmes, jugements hautains, taquineries malveillantes,mouvements d'humeur et gestes d'impatience...
Celui qui sait installer dans sa classe un climat de confiance et se mettre � l'�coute des enfants se donne les moyens de progresser.(diplomatie, perception intuitive de la psychologie de l'enfant)
Ne soyez pas indiff�rents � leurs allures, � leurs mines, � leurs �tats d'�mes...devenez ,si l'occasion s'y pr�te, leur confident.N'oublions pas que nous nous adressons � des �tres humains ayant une *sensibilit� et capables de ressentir des �motions.M�me si cette sensibilit� est quelquefois peu apparente, nous devons nous employer � la d�velopper.La machine administrative de l'Education Nationale, trop formelle,trop textuelle et rigide ne favorise pas l'�veil des sensibilit�s chez les enfants...et c'est l� une estimation tr�s indulgente de la chose!
Le fait de d�brider les enfants peut aussi faire appara�tre chez ces derniers, peu habitu�s � cette libert�, des comportements excessifs qu'il faudra savoir canaliser avec courage : bruit, d�bordements joyeux, exclamations � haute voix, conversations intarrissables, prise de parole anarchiques...qui seront compens�s par des r�sultats tr�s surprenants!!
En mati�re de p�dagogie, le ma�tre valorisera les productions, encouragera, et motivera l'�l�ve.Il fera preuve de souplesse, de tol�rance. Par exemple : accepter plusieurs d�marches possibles,m�me les plus fastidieuses, pour r�soudre un probl�me...il est tr�s enrichissant de confronter ces d�marches pour mettre en �vidence la plus judicieuse. N'h�siter pas � complimenter et � faire les �loges d'une r�ussite.
La motivation est l'�l�ment moteur de sa classe.Il est bon de partir du v�cu de l'enfant, de s'adresser � sa sensibilit�, de le confronter � des situations probl�mes authentiques qu'il aura � r�soudre dans sa vie d'adulte.
Toujours s'ing�nier � renouveler cette motivation en pr�sentant des situations nouvelles inattendues, d�concertantes, et m�me d�lirantes...(dans le bon sens!) Pour cela saisir, si besoin est, des occasions tout � fait fortuites.
- Le travail de groupe, la coop�ration et l'entraide conditionnent la bonne dynamique de la classe. Les �l�ves doivent pouvoir changer de place au cours de la journ�e scolaire pour se regrouper par affinit� avec d'autres camarades en fonction des mati�res �tudi�es. L'aide d'un camarade, m�me chez les petits, peut contribuer � d�bloquer un enfant en difficult� et � d�dramatiser l'erreur.On doit veiller � la qualit� de cette aide en �vitant le simple copiage des r�ponses de l'exercice.
- Il faut exercer l'esprit de l'�l�ve � une v�ritable gymnastique en confrontant le raisonnement � des situations/probl�mes diverses mais pr�sentant de nombreuses similitudes et variantes. En fin d'ann�e cette m�thode facilite la consolidation des connaissances et leur gestion (esprit de synth�se). L'entra�nement au calcul mental et aux conversions doit �tre intensif avec une utilisation fr�quente de l'ardoise.
- Les manipulations dans le domaine des math�matiques et des sciences contribuent fortement � concr�tiser les connaissances. Elles sont g�n�ralement appr�ci�es des enfants. Elles semblent incontournables dans le domaine des mesures. Leurs pratiques devraient �tre r�guli�res.
- Toutes les heures d'EPS doivent �tre r�guli�rement dispens�es. Elles forment l'enfant au go�t de l'effort et de la pers�v�rence. Elles les lib�rent de beaucoup de contraintes de la classe et de leur v�cu familial. Elle permettent d'apaiser une violence qui est latente chez certains enfants.
L'esprit de partage et la socialisation sont plus ais�s, l'atmosph�re de la classe, souvent, est assainie.
- L'utilisation r�guli�re des outils multim�dias (magn�tophone, projecteurs, magn�toscope, ordinateurs) est tr�s vivement conseill�e. Comment pouvons-nous envisager d'enseigner sans ces outils � une �poque o� la culture des enfants est essentiellement audiovisuelle?
Les disciplines scientifiques trouvent une v�ritable ampleur et leurs prolongements � travers des projections diverses.
La lecture projet�e de documents divers pour une exploitation collective est irrempla�able!
L'utilisation r�guli�re d'un r�seau d'ordinateurs multim�dias, en temps scolaire et hors temps scolaire, est presque un r�ve irr�alisable... A ce propos, vous pourrez lire dans le prochain chapitre comment un fabuleux projet multim�dia a �t� sauvagement assassin� par une haute instance administrative!! Pour les nombreux et tr�s enrichissants apports culturels que ces outils sont susceptibles de nous apporter, vous vous reporterez �galement au prochain chapitre.
- La cr�ation po�tique, artistique, les contes, le th��tre, les spectacles, la pr�paration de f�tes... mettent les enfants en situation de cr�er, d'imaginer, de produire, de s'exprimer et contribuent � valoriser l'image de soi.
L'image de soi et la confiance en soi sont l'une des clefs de la r�ussite scolaire. De plus, ces activit�s peuvent avoir un impact pluridisciplinaire. Elles offrent souvent de nombreuses pistes � exploiter en mati�re de p�dagogie.
- Les sorties: Pour les petites �coles rurales isol�es, elles sont tr�s demand�es par les enfants et leurs parents. L'ouverture sur le monde entra�ne une ouverture d'esprit extr�mement b�n�fique.
Vous devez contribuer � la mise en place d'une ambiance joyeuse, chaleureuse. Dialoguez avec vos �l�ves, plaisantez !
Pr�tez leurs le camescope de l'�cole pour qu'ils puissent effectuer eux m�mes des petits reportages improvis�s (ou pr�par�s) et ramener � l'�cole des souvenirs vivants et joyeux.
N'excluez pas les parents de ces sorties, eux aussi sont les victimes de l'isolement et souvent, d'une certaine d�tresse morale.

Bien entendu, tout ceci n'est pas toujours facile � appliquer. Les difficult�s sont nombreuses et de tout ordre. Nous avons nous m�me nos propres limites. Cependant, les effets b�n�fiques obtenus par ce type de p�dagogie devraient vous donner du coeur � l'ouvrage.

B) LES EFFETS DE CETTE PEDAGOGIE SUR LES ENFANTS :

- On constate un dynamisme, un entrain, une productivit� et un rendement de la classe prodigieusement �tonnants!
Le travail est rapide, bien pr�sent� et les r�sultats tr�s bons! (les �valuations continues sont excellentes, pour les �valuations sommatives la r�ussite est plus nuanc�e car il peut subsister quelques blocages)
Lorsqu'un nouvel �l�ve arrive dans la classe, il lui faut prendre le rythme de celle-ci et cela lui demande un temps d'adaptation plus ou moins long (en fonction de ses potentialit�s)
- L'euphorie, la joie, le bonheur peuvent se lire sur tous les visages.
- L'enfant prend le go�t du travail bien fait, et se dirige spontan�ment vers le ma�tre pour faire valider ses r�sultats.
- On assiste � quelques petits "miracles" p�dagogiques: enfant muet (extr�me timidit�) qui se met � parler, enfant d�ficiente intellectuelle et nerveusement perturb�e qui retrouve un certain �quilibre et voit ses r�sultats scolaires progresser, d�blocages et progr�s scolaires inesp�r�s...
- Explosions et effusions de fin d'ann�e o� les �l�ves prennent d'heureuses initiatives (plan secret pour organiser un spectacle), veulent se produire, s'exprimer, s�duire et montrer � tous leur engouement et leurs joies.
- On constate un tr�s fort attachement affectif � leur ma�tre. Les anciens �l�ves de CM2 reviendront voir r�guli�rement leur instituteur jusqu'� la classe de troisi�me...
Au coll�ge, on pourra remarquer une bonne assiduit�, des r�sultats excellents en EPS, plusieurs r�sultats tr�s encourageants, voir inesp�r�s compte tenu de l'origine sociale de ces �l�ves.
Le ma�tre peut conseiller ses anciens �l�ves tout au long de leurs parcours scolaires.


Captur� par MemoWeb � partir de http://www.guetali.fr/home/creole/Jamy_annexe.htm le 10/02/97