Les cégeps et les autres établissements (collèges, instituts, conservatoires)

Le développement du réseau des cégeps: de 1968 à maintenant

C'est en 1964 que la Commission Parent recommande de constituer un nouvel ordre d'enseignement permettant de faire le pont entre les études secondaires et les études universitaires. Du même coup, une nouvelle institution voit le jour, résultat de la fusion des collèges classiques et des instituts de technologie. La loi 21, sanctionnée en juin 1967, Loi sur les collèges d'enseignement général et professionnel (voir module 3), crée donc le réseau des cégeps, rendant possible l'ouverture, dès septembre de la même année, des douze premiers cégeps du Québec. Les cégeps sont des corporations au sens de la loi administrés par un conseil d'administration composé de dix-neuf personnes nommées ou élues selon le cas, intégrant ainsi une gestion participative du public et un enracinement dans la communauté. Le directeur général et le directeur des études siègent d'office avec des représentants du milieu socioéconomique, des établissements collégial et universitaire, des parents, des étudiants, des enseignants, d'un professionnel non enseignant et d'un membre du personnel de soutien. Chaque collège est doté d'une commission pédagogique qui joue un rôle de conseil auprès du conseil d'administration au niveau de l'organisation et du développement de l'enseignement. Voici quelques faits marquants de l'histoire de cet ordre d'enseignement.

Il fallait d'abord établir un régime pédagogique. Dès 1968, un régime expérimental est mis en place relativement aux règles d'admission, au programme à l'évaluation et à la certification. Il faut attendre seize ans, soit jusqu'en 1984 avant qu'un décret édictant le Règlement sur le régime pédagogique du collégial remplace le régime expérimental en vigueur. D'après Després-Poirier, le fil conducteur du nouveau régime des études se situe dans l'option en faveur de la formation fondamentale comme ½principe intégrateur des composantes des divers programmes d'études╗. Nous verrons un peu plus loin et un peu plus en détail le sens à donner à cette option. Le règlement prévoit aussi que le ministre prescrit les programmes et sanctionne les études. Par ailleurs, le règlement laisse une certaine autonomie aux collèges en ce qui concerne l'élaboration de programmes répondant aux besoins spécifiques de leurs clientèles et la délivrance d'attestations d'études correspondantes. En 1992, marquant ainsi le 25e anniversaire des cégeps et suite aux travaux d'une importante commission parlementaire de l'éducation du gouvernement de l'époque sur l'enseignement collégial, le régime pédagogique est à nouveau modifié. Les collèges obtiennent entre autres le pouvoir d'offrir des cours de mise à niveau. Le ministre se réserve cependant le pouvoir de déterminer la date limite d'abandon d'un cours sans mention d'échec. En août 1998, dans la foulée des États généraux de l'éducation, le gouvernement modifie le Règlement sur le régime des études collégiales en vigueur depuis 1993, dans une perspective de déréglementation et de décentralisation, puis de nouveau en 2001, toujours dans une perspectives de donner plus dÆautonomie aux collèges. Au moment dÆécrire ces lignes, dÆautres modifications sont annoncées pour juillet 2007 et devraient entrer en vigueur pour lÆautomne 2007. Ces modifications concernent principalement les mathématiques requises pour lÆadmission de certains programmes.

Le fonctionnement de l'enseignement collégial a aussi été marqué au cours des années par la promulgation de lois visant à l'encadrer et le préciser. Ainsi, dans la foulée du rapport Nadeau publié en 1975 et d'un projet gouvernemental paru en 1978 sous le titre Les collèges du Québec. Nouvelle étape, la loi 24, modifiant la loi 21 de 1967, crée le Conseil des collèges en juin 1979. Il s'agit d'un organisme consultatif auprès du ministre de l'Éducation, composé de 18 membres et qui, de son propre chef ou sur demande, émet des avis et des recommandations sur les besoins de l'enseignement collégial. Le Conseil est assisté de la Commission d'évaluation et de la Commission de l'enseignement professionnel. Il doit faire rapport annuellement de ses activités et des besoins. Le Conseil a résisté aux changements d'appellation et d'organisation qui ont eu lieu par la suite (1985; 1993; 1994).


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