Échec scolaire des garçons

C'est à la fin des années 90 qu'un débat s'ouvre sur les causes de l'échec scolaire des garçons et sur les solutions à adopter. Les garçons seraient en crise: ils redoubleraient deux fois plus que les filles, consulteraient deux fois plus le psychologue, auraient un taux de suicide quatre fois plus élevé que les filles et diplômeraient trois fois moins à la sortie du secondaire.

a) État de la question

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSÉ) publie en 1999 un rapport faisant état de la situation de la réussite scolaire des filles et des garçons au Québec, au Canada et dans le monde. Intitulé Pour une meilleure réussite scolaire des garçons et des filles, ce rapport a pour but de faire des recommandations au ministre pour l'amélioration de la réussite scolaire des garçons. Le CSÉ a considéré trois indicateurs pour comparer le succès scolaire des filles et des garçons: 1) la diplomation, 2) les résultats scolaires et 3) le retard scolaire.

  1. La diplomation

    Les taux de diplomation au Québec sont à la hausse autant chez les filles que chez les garçons et à tous les niveaux d'enseignement. Malgré la baisse du nombre de personnes quittant les études sans diplôme d'études secondaires (DES).

    En 1997-1998, 41,3% des garçons ont quitté l'école secondaire sans avoir obtenu leur diplôme, contre 26,0% des filles. La probabilité qu'un homme n'obtienne jamais un diplôme d'études secondaires au cours de sa vie s'établissait la même année à 26%, contre 12% pour une femme.

    En 1995, les garçons étaient trois fois plus nombreux que les filles à quitter le système scolaire sans DES. Par contre, ce phénomène n'est pas nouveau. L'écart de 15% à la diplomation entre les deux genres est resté relativement stable depuis 1987. Le phénomène n'est pas unique au Québec. En 1995, au Canada, le taux de diplomation des filles était de 75% comparativement à 68% chez les garçons et aux États-Unis 81% des filles contre 71% des garçons obtenaient un DES. En 2000-2001, la probabilité d'obtenir un DES est plus forte chez les femmes que chez les hommes. Toutefois, l'écart tend à diminuer: de 18 points en 1989-1990, il est passé à 13 points en 2000-2001.


  2. Les résultats scolaires

    Les résultats scolaires retenus pour comparer la réussite scolaire des filles à celle des garçons sont ceux des épreuves de 6e année du Ministère de l'Éducation du Québec en mathématiques, en français et en sciences. Alors que les filles ont des notes légèrement plus élevées en mathématiques, les garçons ont des notes légèrement plus élevées en sciences. Une différence significative est toutefois observée dans l'épreuve de français écrit où 56,8% des filles contre 32,8% des garçons obtiennent une note entre 70-100%. De plus, 32,8% des garçons échouent cette épreuve, contre 20,5% des filles. Aux épreuves uniques du secondaire de juin 2001, les filles ont obtenu des résultats supérieurs à ceux des garçons en français et en anglais. Peu d'écarts entre les deux sexes ont été observés dans les autres matières. Globalement, la moyenne des filles était légèrement supérieure à celle des garçons: 74,3% contre 72,7%.


  3. Le retard scolaire

    Le retard scolaire est considéré comme un indicateur important d'échec scolaire par le Conseil supérieur de l'éducation. Le retard scolaire comprend à la fois le redoublement d'une année complète et les cours échoués à recommencer.

    Depuis 1962-1963 au niveau élémentaire, il y a eu une diminution des proportions d'élèves en retard scolaire, tant chez les filles que chez les garçons. L'écart entre les deux genres a fluctué légèrement, passant de 11,9% en 1979-1980 à 8% en 1997-1998 (CSÉ, 1999 p. 22). En 1997-1998, 25,3% des garçons étaient, à la fin du primaire, en situation de retard scolaire contre 17,3% des filles. Cet écart observé n'est pas un phénomène récent et son ampleur est demeurée sensiblement la même au cours des 40 dernières années. En 2000-2001, 10,1% des garçons contre 6,2% des filles redoublent une année au secondaire alors que 4% des garçons contre 2,6% des filles redoublent une année au primaire.


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