Synthèse

Sur le plan législatif, ce contexte aura de nombreuses retombées (170 lois relatives à l'éducation adoptées entre 1875 et 1955). L'établissement d'institutions d'éducation supérieure - comme les écoles techniques de Québec et de Montréal et l'école des Hautes Études commerciales - et les chartes de l'Université de Montréal (1920), du Sir George Williams College (1948) et du Séminaire de Sherbrooke (1954) en sont issus. Sera également adoptée la loi pour ½ assurer le progrès de l'éducation ╗ (1946) ainsi que d'autres lois dans le domaine syndical (p. 44, 45). Finalement, sur le plan pédagogique, on verra s'élaborer les structures et programmes de l'enseignement primaire, l'addition de trois autres années au cours primaire complémentaire, l'implantation subséquente du cours secondaire public, l'accessibilité accrue aux manuels scolaires, la mise en place d'examens officiels, le développement de l'enseignement privé au secteur secondaire, le développement de l'enseignement spécialisé (technique, agricole, ménager et familial), la formation des maîtres et le développement de l'enseignement supérieur avec l'Université Laval (1852), l'Université de Montréal (1920) - qui avait d'abord été une succursale de l'Université Laval pendant une douzaine d'années - puis le Sir George Williams College (1948) et l'Université de Sherbrooke (1954).

La cinquième période, soit celle de la réforme scolaire de 1959-1969 jusqu'à l'adoption de la loi 107 (1988) sera marquée par de profonds changements.

Cette réforme, portée par l'élan insufflé par la ½Révolution tranquille╗, est issue du rapport de la commission royale d'enquête, la ½Commission Parent╗. Les recommandations de cette commission auront une influence majeure sur l'orientation de l'enseignement au Québec, notamment à l'égard de l'égalité des chances, de l'accessibilité à l'enseignement supérieur, de la préparation à la vie sociale, de la mise en place d'écoles, de l'organisation du transport scolaire, de la qualification du personnel enseignant et de la responsabilité de l'État. On verra donc le ministère de l'Éducation être créé, des commissions scolaires régionales mises sur pied, l'organisation des programmes des cours élémentaire et secondaire tels qu'on les connaît aujourd'hui, l'apparition des premières classes maternelles, l'apparition de programmes universitaires de formation des maîtres, des collèges d'enseignement général et professionnel (cégeps), des constituantes du réseau de l'Université du Québec, et bien d'autres dispositions pour améliorer l'accessibilité à l'éducation.

Les années soixante-dix et quatre-vingt seront, quant à elles, des décennies de consolidation des mesures mises en place, notamment sur le plan législatif. On verra donc une multitude de lois et de règlements qui amèneront graduellement les décideurs de l'éducation, 25 ans après le ½rapport Parent╗ à la Loi sur l'instruction publique, la loi 107, adoptée en 1988. Une loi on ne peut plus controversée à cause de l'organisation des commissions scolaires basée sur la langue qu'elle propose.

La sixième période présentée est celle des États généraux sur l'éducation et de la réforme qui s'en est suivie. Les États généraux avaient pour but de ½redéfinir le contrat éducatif québécois╗ en faisant le point sur l'état de la situation et en définissant les orientations et les besoins du système d'éducation pour les prochaines années. En a résulté un plan d'action ministériel pour la réforme de l'éducation, intitulé ½Prendre le virage du succès╗. Ce plan d'action propose globalement l'intervention précoce auprès des tout petits, un retour aux matières essentielles dans les programmes d'études, l'autonomisation des écoles (par rapport aux commissions scolaires), un soutien particulier à l'école montréalaise, le développement des services d'enseignement professionnel et technique, une consolidation et une rationalisation de l'enseignement supérieur ainsi qu'un meilleur accès à la formation continue.

Bien entendu, les dispositions issues de la réforme ne sont pas encore toutes effectives et on n'en connaît donc pas encore les retombées.

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