Tentatives dÆélaboration dÆun système scolaire sous le Régime anglais (1760-1840)

1829: TROISIÈME GRANDE LOI SCOLAIRE: LOI DES ÉCOLES DE SYNDICS ou ½Loi des écoles de l'Assemblée législative╗ qui prévoit:
  • des subventions de l'Assemblée législative pour la construction d'écoles et la rémunération des maîtres;
  • l'élection de syndics d'école par les contribuables.
Résultats: multiplication prodigieuse des écoles jusqu'en 1836 (environ 1 600 écoles). C'est un troisième réseau que l'on met alors sur pied. Les écoles créées dépendent dorénavant du Parlement du Bas-Canada, qui sera représenté plus précisément par le Comité permanent de l'éducation (ou Comité permanent pour l'éducation et les écoles). Les coûts de construction de ces écoles sont absorbés à 50% par l'État, qui s'acquitte également du salaire des enseignants et des frais de scolarité des plus démunis. Apparaît aussi avec cette loi l'idée des commissions scolaires composées de commissaires (alors appelés syndics), élus par les contribuables, qui seront chargés d'organiser et de contrôler l'enseignement primaire public et de rendre des comptes à la Chambre des députés. Cette loi semble convenir à la majorité, sauf, bien sûr, au clergé... ½En quelques années, 1 000 nouvelles écoles accueillaient 40 000 nouveaux élèves. Mais le système scolaire n'était pas prêt pour cette effusion d'effectif et il est débordé.╗ La qualité des instituteurs et des administrateurs laisse à désirer dans plusieurs cas.

Audet et Gauthier précisent qu'avec cette loi et ses amendements de 1830 et de 1831, on commence à se préoccuper des aspects pédagogiques des écoles en élaborant quelques règlements et en créant la fonction d'inspecteur d'école. La loi de 1929 sera remplacée par la loi de 1832, qui y ajoutera la création d'un véritable code scolaire (devoirs des instituteurs, certificat de compétence, durée de l'année scolaire, nombre d'élèves, rétribution scolaire, examens de contrôle, visites officielles, cahiers d'appel, etc.). Cette loi était, par ailleurs, temporaire. Devant expirer le 15 mai 1834, elle sera prolongée jusqu'au 1er mai 1836, puis, à cause des problèmes politiques qui surgirent (voir l'année 1837), on restera sans loi scolaire jusqu'en 1841.
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1829: Fondation de l'Université McGill à Montréal.

Cette université, fondée sous l'autorité de l'Institution royale, reste la plus vieille au Québec.
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1831: La Chambre des députés forme, en son sein, le COMITÉ PERMANENT D'ÉDUCATION. Il a les rôles de comité éducatif auprès du peuple et de comité consultatif pour la Chambre.

Suite de la loi de 1829.
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1836: Expiration de la loi de 1829. Le conseil législatif refuse de voter le budget de l'éducation. Environ 1200 écoles sur quelque 1600 ferment leurs portes.

Le gouvernement réalise que l'organisation du système laisse à désirer. De plus, les députés canadiens sont ½à couteaux tirés╗ avec le conseil législatif (dont les membres sont nommés à vie par le gouverneur) et refusent de voter les fonds nécessaires pour faire fonctionner le système gouvernemental. En guise de ½réprimande╗, le conseil législatif, devant approuver les lois votées à la Chambre, refusera de reconduire la loi de 1829.
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1836 à 1841: La province reste sans organisation scolaire. La majorité des écoles royales avaient disparu au cours de la période précédente. De plus, les activités des Patriotes, leur défaite et la répression qui s'ensuit font en sorte que les préoccupations des Canadiens se situent sur d'autres plans.

Audet et Gauthier caractérisent l'½atmosphère éducationnelle╗ de l'époque par les affirmations suivantes: ½a) l'insouciance des parents pour l'éducation de leurs enfants; b) le manque de prestige de l'école publique en raison de l'incompétence de trop de maîtres ignorants; c) la faiblesse du bureau local de direction scolaire ou commission scolaire...; d) l'absence d'une autorité centrale pour coordonner tous les efforts et assurer l'efficacité du système╗.
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1836: Première loi des écoles normales.

La loi prévoyait l'ouverture d'une école à Montréal et d'une autre à Québec. Cette dernière ne fonctionna jamais. Quant à celle de Montréal, elle ouvrit en 1837. On y trouvait une dizaine d'internes (des catholiques) et des externes (des protestantes). Elle ferma ses portes en 1842, soit cinq ans plus tard. Cette loi de 1836 permit toutefois aux Ursulines et aux soeurs de la Congrégation de former quelques institutrices laïques.
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1837: Arrivée des Frères des écoles chrétiennes. Elle est suivie, de 1842 à 1870, de l'arrivée ou de la fondation de diverses communautés religieuses enseignantes d'hommes ou de femmes. Ce mouvement se continuera jusqu'en 1900.

Après cette période sombre, le clergé, à qui le peuple remet sa confiance, reprend les cordeaux. Il est d'autant mieux positionné par rapport aux députés, s'étant opposé à la rébellion, et le gouvernement souhaite conserver son appui. Rapidement, le personnel enseignant laïque sera remplacé par des religieux: Oblats, Jésuites, soeurs du Bon-Pasteur, frères, pères et soeurs de Ste-Croix, clercs de St-Viateur, soeurs de Jésus-Marie et autres communautés fondées sur place.





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