Concepts et terminologie

L'influence de la terminologie scolaire
Le Québec a opté, au milieu des années 60, pour l'ouverture de son système public d'éducation aux adultes et ce, depuis les commissions scolaires jusqu'aux universités. Cette intégration de l'éducation des adultes à l'½enseignement ordinaire╗ a assurément influencé l'orientation et les perspectives d'une partie importante de l'éducation des adultes et affecte tout particulièrement l'éducation des adultes dans les commissions scolaires.
Ainsi, dans les commissions scolaires du Québec, le mouvement d'intégration de l'éducation des adultes à l'enseignement ordinaire a conduit à l'utilisation de termes ½normalisés╗: ½enseignants╗ plutôt que ½formateurs╗, ½élèves╗ plutôt qu'½étudiants╗ ou ½apprenants╗, etc.

Il est possible que le projet de ½formation de base commune╗ partiellement distincte du curriculum des jeunes et les recommandations de la future politique gouvernementale d'éducation des adultes réintroduisent des pratiques d'éducation spécifiques aux adultes et, par voie de conséquence, une terminologie qui se distinguerait partiellement de celle de l'intervention pédagogique auprès des jeunes.
La notion d'adulte
La définition de ce qu'est un ½adulte╗ représente un autre élément central de l'éducation des adultes. À ce sujet, il faut relever des variations importantes selon le point de vue adopté :

Sur le plan légal, chaque société établit un seuil d'accès au statut d'adulte. Cette définition peut être différente de celle déterminée pour l'accès au système public d'éducation des adultes. Ainsi, à l'origine au Québec, dans le réseau des commissions scolaires, l'éducation des adultes était réservée aux personnes âgées de 18 ans et ayant quitté l'école pendant au moins six mois. En 1988, l'accès fut abaissé à 16 ans et la période d'absence du milieu scolaire fut abolie. Dans les universités, par ailleurs, la ½base adulte╗ correspond généralement à 21 ans et une expérience dans le domaine d'études envisagé. Une des solutions qui tend à se développer est d'utiliser l'expression ½éducation et formation des adultes╗ (ÉFA) pour englober les dimensions fondamentales et instrumentales ou fonctionnelles du champ.

Sur les plans physique, psychologique et sociologique, la définition d'adulte s'attache plutôt à la maturité d'une personne et à son degré d'autonomie sociale. Or, certains centres d'éducation des adultes, au Québec, accueillent parfois une proportion considérable d'adultes de moins de 25 ans qui n'ont jamais quitté l'école et demeurent encore chez leurs parents. Plusieurs de ces ½adultes╗ n'ont pas encore atteint la maturité adulte.

Enfin, l'âge adulte s'étend jusqu'au terme de la vie. Or, il existe une tendance à exclure les personnes du troisième âge. Par exemple, nombre d'études de l'OCDE sur l'éducation des adultes retiennent pour fins de statistiques (et de politiques) les seuls adultes de 25-64 ans. Ce faisant, elles s'inscrivent à l'encontre du principe de l'½éducation permanente╗ ou de ½l'éducation tout au long de la vie╗, qui n'impose aucun terme prédéterminé à la fin de l'apprentissage adulte.

L'exclusion des adultes de 65 ans et plus des données statistiques et des études risque bien sûr de les éliminer des pratiques et des programmes. Cette pratique est d'autant plus grave que l'espérance de vie va en augmentant dans l'ensemble des sociétés postindustrielles dont le Québec fait partie.


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