La configuration du système scolaire

Introduction
Le système scolaire tel que nous le connaissons aujourd'hui est le résultat des réformes issues de la Révolution tranquille au cours de la décennie 1960. En effet, pendant cette période de l'histoire du Québec moderne, l'État se construit selon trois grandes orientations: la démocratie, l'administration et l'intervention. La première fait en sorte que les procédures d'élections soient plus démocratiques en apportant des changements à certains éléments comme la carte électorale, les dépenses d'élection et des candidats, le régime de financement des partis, le rôle du directeur général des élections, etc. Quant à l'administration, c'est au niveau de la fonction publique que les changements sont manifestes. Les fonctionnaires seront engagés lors de concours basés sur leurs compétences et leurs qualifications. Aussi, ce domaine se voit caractérisé par un accroissement des pouvoirs administratifs et par l'application de techniques plus modernes. Enfin, l'intervention de l'État touche tous les domaines d'action sociale, dont l'éducation. Que ce soit par la législation, par les nombreux services ou par la création de diverses sociétés ou ministères, l'État devient la principale structure institutionnelle du Québec, alors qu'il était auparavant quasi absent de la vie québécoise.

Au cours de cette période, la décision la plus importante concernant l'éducation est la mise sur pied en 1961 de la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec présidée par Mgr Alphonse-Marie Parent, qui étudiera l'organisation et le financement de l'enseignement au Québec, puis fera des recommandations. Dans le rapport de cette Commission, plus connue comme étant le rapport Parent, les commissaires proposent un système scolaire unifié, intégré, public depuis la maternelle jusqu'à l'université et placé sur l'autorité d'un véritable ministère de l'Éducation. Dans le tome 1 de son rapport, consacré aux structures supérieures du système scolaire, les commissaires définissent ainsi les finalités d'un système d'éducation. ½Dans les sociétés modernes, le système d'éducation poursuit une triple fin: donner à chacun la possibilité de s'instruire; rendre accessible à chacun les études les mieux adaptées à ses aptitudes et à ses goûts; préparer l'individu à la vie en société.╗ [Commission Parent. 1965, p.75]. En 1965, le premier rapport du ministre de l'Éducation fait sien une telle vision. ½Une option fondamentale constitue à la fois le terme et le fondement de toute l'activité du ministère de l'Éducation. Cette option s'exprime dans le premier objectif de la politique du Québec en matière d'éducation, celui d'assurer à chacun le maximum d'éducation qu'il est capable d'acquérir et qui correspond à ses aptitudes en même temps qu'à ses ambitions, indépendamment de son niveau de fortune ou du lieu de sa résidence╗. [MEQ, 1965, p.15]. Pour en savoir plus, consultez le module 2 à la section intitulée De la réforme issue du rapport Parent.

Atteindre cet objectif d'égalité exigeait de la part de l'État une uniformisation des pratiques, des manières de faire et de décisions concernant le domaine de l'éducation. Une structure à plusieurs paliers hiérarchiques s'installe. On peut ainsi parler de trois pouvoirs: le pouvoir central, le pouvoir intermédiaire et le pouvoir local. Pour en savoir plus sur la réforme scolaire des années 60, vous pouvez consulter le site web du MELS.

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