Le débat sur l'enseignement privé

Non seulement la société québécoise est-elle divisée quant à ses intérêts concernant l'enseignement privé, mais les gouvernements au pouvoir, parti québécois ou libéral, le sont également. Comme on l'a vu à partir du milieu des années 70, le Parti Québécois tend, quant à lui, à renforcer la démocratisation de l'éducation en mettant en place des mesures de développement du système public, quitte à ce que cela se fasse au détriment de l'enseignement privé. Quant au Parti libéral, pour sa part, il encourage en 1986 la coexistence subventionnée des deux réseaux qu'il a d'ailleurs lui-même permis et facilité au début des années 60.

Mais lorsqu'on songe au débat sur l'enseignement privé, c'est surtout aux dirigeants, aux enseignants et aux parents impliqués dans l'une ou l'autre des écoles privées québécoises que l'on pense. En effet, ce sont surtout eux, associés à un groupe de pression particulier, qui exigent le droit au choix entre écoles publiques et privées.

½Les débats sur cette question de l'école privée sont passionnés, et les arguments des divers protagonistes se polarisent et se cristallisent en des positions diamétralement opposées et irréconciliables, surtout en ce qui a trait au financement à même les fonds publics de ces établissements d'enseignement privés╗. [Després-Poirier]

Les groupes de pression
De nombreuses associations et fédérations travaillent à assurer l'existence d'un réseau d'enseignement privé subventionné. Il s'agit principalement de: On retrouve à la tête des conseils d'administration des trois regroupements les plus actifs dans le dossier de l'enseignement privé, l'AIES, l'ACQ et l'AIPEQ, des communautés religieuses et des membres du clergé qui comptent plusieurs propriétaires-dirigeants. La plus active et la plus influente est l'AIES qui fait d'ailleurs figure de leader au sein de l'enseignement privé.

Les associations de parents désirent pour leur part sauvegarder la liberté d'enseignement au Québec et promouvoir l'éducation chrétienne. C'est à l'APCQ que nous devons la pétition d'un demi-million de citoyens lors du moratoire sur l'enseignement privé.

Le MEP est une association d'usagers, créée en décembre 1983 sous l'instigation de l'AIES, de l'ACQ et de l'AIPEQ. Formée de 27 000 membres en 1992, elle s'intéresse particulièrement aux droits et conditions en matière d'enseignement privé de même qu'à sa promotion. Ses membres sont en grande partie des parents (80%) et l'adhésion à ce mouvement est individuelle.

Depuis 1991, c'est la FAEP qui agit comme principal porte-parole de l'enseignement privé auprès du MEQ, sauf pour l'ordre collégial. Dans les médias, le MEP occupe toutefois le premier rang comme représentant des défenseurs de l'enseignement privé.

Face à ces nombreux groupes de pression pour l'enseignement privé, on retrouve, comme défenseurs de l'école publique et de la démocratisation de l'éducation, principalement la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ) et ses alliés intellectuels et syndicaux. Ceux-ci s'objectent surtout contre un enseignement privé subventionné tel qu'il existe au Québec.


Voyons de plus près les arguments des deux côtés du débat en commençant par ceux qui sont pour l'enseignement privé.

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