Les années 1990-2000 et la nouvelle réforme de l'éducation

Dans la foulée des travaux de la Commission, les réflexions du Groupe de travail sur la réforme du curriculum consignées dans Réaffirmer l'école, sont allées plus loin en proposant un changement majeur au niveau du curriculum [M.E.Q., p. 62]. Au cours de la même année, l'énoncé ministériel de politique éducative L'école, tout un programme [M.E.Q.]redéfinit la mission de l'école et appelle à une révision des contenus de formation. Ainsi, la mission de l'école est définie en trois fonctions principales: Instruire, car elle doit transmettre des connaissances et valoriser la maîtrise des savoirs; qualifier, c'est-à-dire développer chez les élèves des compétences professionnelles et socialiser, dans le sens qu'elle doit favoriser le sentiment d'appartenance à la collectivité, promouvoir les valeurs démocratiques, préparer les jeunes à ½vivre ensemble╗ et à exercer une ½citoyenneté responsable qui se construit par la transmission et le partage des valeurs communes╗ [MEQ, p. 3]. Le ministère précise que dans une société pluraliste comme le Québec, ½l'école doit être un agent de cohésion: elle doit favoriser le sentiment d'appartenance à la collectivité, mais aussi l'apprentissage de "vivre ensemble"╗ [MEQ, p. 9].

La capacité de ½vivre ensemble╗ en démocratie repose sur l'existence des droits et des devoirs des citoyens. Toutefois, un des plus grands défis auxquels l'apprentissage de la démocratie est confronté est de préserver l'unité des nations multiculturelles, des sociétés pluralistes, comme c'est le cas au Québec. Ainsi, conscient des exigences du pluralisme de la société, le ministère de l'Éducation a élaboré avec la participation du ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, un projet de politique pour l'intégration scolaire et l'éducation interculturelle Une École d'avenir [M.E.Q.]. Cette politique vise à affirmer la citoyenneté et à déterminer des orientations quant à la formation à donner à tous les élèves afin d'assurer l'exercice d'une citoyenneté responsable et aussi d'une ouverture à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse [M.E.Q.]. Ces mêmes préoccupations se trouvent dans le rapport annuel du Conseil supérieur de l'éducation Éduquer à la citoyenneté (1998). Le Conseil a consacré son rapport annuel 1997-1998 sur l'état et les besoins de l'éducation, au rôle et à la responsabilité que le système éducatif doit assumer dans la préparation de la ½nouvelle citoyenneté╗. Celle-ci est conçue comme la capacité de ½vivre ensemble╗ dans une société démocratique et pluraliste et de ½construire un espace civique capable de réconcilier le respect des particularismes et le partage des valeurs communes╗.

Ainsi, l'enjeu fondamental est de pouvoir donner des réponses aux problèmes qui se posent actuellement dans les sociétés aux prises avec l'immigration, l'insertion sociale et professionnelle des jeunes, l'échec scolaire et l'exclusion, comme c'est le cas du Québec. À cela doit s'ajouter la recherche de cohésion à laquelle sont confrontées ces sociétés déstabilisées ou fracturées par la mondialisation.

Quelques points de repère pour la décennie 1990:

Contexte global
Éducation
Vaste opération de consultations publiques: Les États généraux de l'éducation, 1995-

Constats

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