Vitrolles passe sous la coupe du FN




52,48% des électeurs vitrollais ont déposé hier dans l'urne un bulletin au nom de Catherine Mégret, permettant ainsi au parti d'extrême-droite Front national d'emporter une quatrième municipalité. Le candidat socialiste Jean-Jacques Anglade, au profit duquel l'UDF Roger Guichard s'était désisté n'a remporté que 47,52% des voix. La participation au vote a été très élevée : 81,2% des votants se sont présentés. Division nette d'une population, à l'annonce des résultats : sourires et liesse s'affichaient au bastion de FN, tandis que pleurs et tristesse prévalaient au QG du PS. Après Toulon, Marignane et Orange, le parti de Jean-Marie Le Pen s'arroge donc une nouvelle ville dans le sud de la France.

Le "front républicain" n'aura dons pas été assez puissant pour offrir aux électeurs une voie susceptible de les séduire. Face à un couple Mégret, gonflé à bloc par son avance au premier tour, le candidat socialiste souffrait de plusieurs maux, dont une réputation entachée par une mise en examen pour une affaire de fausses factures et 14 ans de gestion contestée de la ville. Aujourd'hui, les réactions de la classe politique ont fusé, révélatrices de l'embarras des partis de gauche et de droite devant l'échec cuisant de leur union. Premier concerné, Roger Guichard, le candidat UDF qui s'était retiré pour laisser ses voix au socialiste : "Je vais prendre le maquis et combattre le front national", a t-il expliqué après les résultats. Michel Vauzelle, maire PS d'Arles, a qualifié ces résultats de "dangereux" pour la région. La Licra (ligue internationale contre le racisme), après avoir parlé de "honte, de tristesse et de consternation", a rapellé que "la France était le seul pays d'Europe où des grandes villes étaient gérées par un parti néo-fasciste". Au RPR, Renaud Muselier, député des Bouches-du-Rhône, a conclu que "le Front national ne faisait plus peur aux électeurs" et qu'il s'agissait également "d'un échec majeur pour le PS et la gestion socialiste". Jean-Marie Le Pen, s'est quant à lui bien évidemment réjoui de cette victoire, y voyant "une hirondelle du printemps français".

Symboles de l'extrême tension qui a entouré ce scrutin, les différents incidents qui ont émaillé cette journée de vote. Une centaine de CRS avaient été mobilisés pour prévenir les bagarres, mais plusieurs échauffourées se sont produites. Jets de pierre et provocations ont fusé, malgré les appels au calme. Deux agents municipaux ont été blessés, après avoir été renversés par une voiture, conduite selon la police par des jeunes proches du FN. Le soir, cependant, Vitrolles avait retrouvé son calme. Un calme sans doute temporaire, en attendant les premières mesures du nouveau conseil municipal qui ne manqueront sans doute pas de réveiller les tensions.

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