5. Quelques adaptations caract�ristiques...

  5.1 Cas de troglophiles (h�tes �lectifs)

a) Une planaire : Fonticola notadena.

Une caract�ristique essentielle des points d'eau dans les grottes est leur variabilit�. Ils sont directement influenc�s par le r�gime des pluies ext�rieures. Il arrive que ces points d'eau (gours par exemples) s'ass�chent totalement. Comment les animaux supportent-ils ces p�riodes de dessication (atteignant parfois un an) ? 

Planaire
Fonticola notadena
Copyright � 1997 R. Tercafs - Dr. Sc. Zool., Ma�tre de recherches du FNRS

Dans la grotte de la Balme, le milieu occup� par les Planaires est un petit gour limoneux dont le remplissage ne dure que quelques semaines par an. A ce moment, le gour est abondamment fr�quent� par les Fonticola notadena.

Le d�ss�chement du gour provoque la disparition des Planaires. Mais, d�s que le gour se remplit � nouveau, les Planaires sont imm�diatement pr�sentes.
Et ce sont les m�mes Planaires !

Elles sont rest�es en vie pendant toute la p�riode de dessication (1 an !). Lorsque le niveau de l'eau a baiss�, les Planaires se sont insinu�es dans de petites excavations. Elles cessent tout d�placement et semblent se condenser sur elles-m�mes, toutefois sans s'enkyster.

 D�s que le gour se remplit un an apr�s, elles retrouvent leur aspect normal et leur activit� en un temps qui varie de 30 secondes � 15 minutes !

 

b) Les Araign�es cavernicoles.

Les Argiopidae constituent une famille d'araign�es qui construisent une toile en fil de soie pour capturer des proies. Dans le milieu ext�rieur un tel dispositif couvrant une large surface est �videmment adapt� � la capture des proies en vol. Or, dans les cavernes, ce proc�d� semble inutile car les animaux ail�s sont tr�s rares.

Comment les Argiopidae se sont-ils adapt�s ?

Les toiles de ces animaux sont devenues des r�seaux de fil de soie dispos�es le long des parois. Elles sont �tablies pour capturer des animaux se d�pla�ant sur les murs.

D�s qu'un de ces organismes entre en contact avec les fils de soie, il s'y englue, et ses mouvements attirent imm�diatement l'araign�e. Celle-ci enroule v�ritablement la proie dans un �cheveau.

Araign�e
Meta menardi
Copyright � 1997 R. Tercafs - Dr. Sc. Zool., Ma�tre de recherches du FNRS

La prise, une fois immobilis�e, est tu�e par le venin de l'araign�e. La proie est, dig�r�e � l'ext�rieur du corps de l'araign�e gr�ce aux sucs digestifs inject�s par cette derni�re qui n'a plus qu'� ing�rer la d�coction nutritive ainsi obtenue. Ce comportement est tout � fait remarquable et constitue une adaptation �thologique au milieu souterrain, o� les animaux volants sont rares.

 

c) Un mollusque troglophile : Oxychilus cellarius (M�ller)

Techniquement, comment un gast�ropode lent peut-il capturer un insecte ail� ?

Les seuls papillons troglox�nes existants ne fr�quentent les grottes que pour une seule raison : hiberner. Durant l'hiver, leur engourdissement est tr�s profond (quand on touche ces insectes, ils ne r�agissent pas). Si on les d�tache de la paroi, ils tombent lourdement sur le sol et ne se rel�vent qu'apr�s plusieurs heures.

Escargot
Oxychilus cellarius
Copyright � 1997 R. Tercafs - Dr. Sc. Zool.,
Ma�tre de recherches du FNRS

L'Escargot peut facilement les escalader; d�s qu'il est parvenu sur l'insecte, celui-ci ne peut plus s'envoler en raison du poids du mollusque. L'Escargot commence imm�diatement � d�vorer les ailes puis abandonne sa victime mutil�e sur le sol. Dans d'autres cas, il d�vore l'abdomen de sa victime et abandonne sa proie.

L'Oxychilus est un v�ritable troglophile.

5.b . Cas de troglobies ("prisonniers du monde souterrain")

 a) Les crustac�s

Niphargus
Niphargus
Copyright � 1997 R. Tercafs - Dr. Sc. Zool., Ma�tre de recherches du FNRS

Les troglobies sont prisonniers du milieu souterrain. Cet �tat de chose est clairement illustr� par le cas des Niphargus. Les Niphargus sont d�pigment�s comme la plupart des troglobies. Actuellement les Niphargus ne peuvent vivre � la lumi�re � cause de cette d�coloration. Ils fuient la lumi�re et une intensit� trop forte (+ de 20.000 Lux) les tue en quelques jours.

Les Niphargus ne peuvent plus supporter de variations thermiques importantes et rapides. De ce fait, ils sont oblig�s de rester dans un milieu stable thermiquement.

 

b) Un Batracien remarquable : Proteus Angineus.

Le Proteus anguineus est le seul amphibien cavernicole europ�en. L'apparence ext�rieure du Prot�e est celle d'un cavernicole authentique et rappelle l'aspect des poissons aveugles typiques.

Les t�guments transparents pr�sentent une coloration blanche ou ros�e. Toutefois, de jeunes Prot�es plac�s dans un �clairement permanent, ont tendance � se pigmenter. L'animal acquiert dans ces conditions une coloration fonc�e marqu�e de taches jaunes.

Au stade embryonnaire, l'oeil du Prot�e poss�de une structure comparable � celle des amphibiens �pig�s, Cependant, juste avant la naissance, le d�veloppement s'arr�te. Le globe oculaire s'enfonce dans l'orbite, son volume diminue et la peau le recouvre progressivement.

Prot�e
Proteus anguineus
Copyright � 1997 R. Tercafs - Dr. Sc. Zool., Ma�tre de recherches du FNRS

 

c) Les Champignons.

Les spores des Champignons sup�rieurs entra�n�es dans les grottes se d�veloppent parfois quand le substrat leur est favorable. Elles donnent naissance � des Champignons profond�ment modifi�s pr�sentant des malformations et des d�formations qui les rendent souvent m�connaissables. Habituellement une nouvelle sporulation ne se produit pas.

Les champignons inf�rieurs sont nombreux sous terre. Ils peuvent subsister longtemps dans l'argile en s'enkystant. Les kystes donnent naissance � un myc�lium qui se d�veloppe rapidement et assure une nouvelle sporulation. Ces moisissures assurent une partie de l'alimentation des cavernicoles.


Cordyceps
Copyright � 1997 R. Tercafs - Dr. Sc. Zool., Ma�tre de recherches du FNRS

L'humidit� des cavernes est propice au d�veloppement des champignons mais il leur faut des substances organiques pour se nourrir. Aussi, certaines esp�ces (Cordyceps)se sont-elles sp�cialis�es dans l'attaque des insectes !

Les spores se d�posent sur le corps d'un animal et commencent � se d�velopper. Cette croissance est telle que l'h�te meurt bient�t, compl�tement "d�vor�" par le champignon.

 

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R�alisation et mise en page : David Waiengnier. Support technique : Webmaster d'Arkham City.
Mise � jour : 21 janvier 1997.



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