Le très beau Narcisse, qui avait rejeté l’amour de la Nymphe Echo, fut condamné à tomber amoureux de sa propre image; et quand il se vit réfléchi par l’eau d’une source, il chercha à embrasser son image et se noya. Quand au sculpteur Pygmalion, qui ne voulait pas tomber amoureux pour ne pas se distraire de son travail, il fut contraint d’aimer une statue qu’il avait sculptée. Le fils d’Aphrodite, Eros, était représenté comme un enfant ailé qui s’amusait à décocher ses flèches au hasard , donnant ou refusant à chacun la capacité d’aimer. • Un jour Apollon se moqua de lui; Eros le fit tomber amoureux de la Nymphe Daphné mais il la frappa, elle, de la flèche de l’indifférence. Apollon poursuivit Daphné par monts et par vaux, et quand il allait la rattraper elle se transformait en laurier, devenu depuis lors une plante sacrée. C’est pour cette raison que les poètes sont couronnés de lauriers. Apollon était un dieu important qui faisait peu confiance aux mortels. Il était le protecteur des arts et de la poésie. De plus, dieu du soleil, il parcourait les routes du ciel sur le char que lui avait construit Ephèse. • Apollon était considéré comme un archer infaillible et ses flèches pouvaient donner la mort ou apporter la guérison aux hommes. C’est pourquoi il était considéré comme le patron de la médecine. De plus il était aussi le dieu de la prophétie et de nombreux sanctuaires, où les gens allaient interroger les oracles, lui étaient dédiés. On le représentait comme un jeune homme très beau et, en général, bienveillant et défenseur des règles morales. Mais il n’hésita pas à se venger de Marsyas qui l’avait défié à une épreuve de musique : il l’accrocha à un arbre, l’écorcha vif et fit pousser deux oreilles d’âne à Midas, le juge de l’épreuve • Quand Niobé, une mortelle, se vanta d’avoir eut douze fils alors que Leto, la mère d’Apollon, n’en avait eut que deux, Apollon et Artémis, ces derniers frappèrent de leur flèches les fils de Niobé et tous périrent. Niobé, pétrifiée par la douleur, se transforma en une pierre qui n’arrêta pas de pleurer. Apollon était le dieu du soleil; tandis qu’Artémis, sa jumelle, était la déesse de la lune. Comme son frère, elle était très habile à l’arc. En raison de sa passion pour la chasse, elle décida de ne pas se marier et fut l’une des rares déesses qui résistèrent au pouvoir d’Aphrodite • Artémis était une déesse sévère, que l’on représentait revêtue d’une robe courte, armée d’un arc et de flèches faits par les Cyclopes, accompagnée de chiens et de Nymphes très jeunes. Cette déesse ne permettait pas que les hommes la voient et elle punissait ceux qui lui manquaient de respect. En tant que déesse de la lune, elle était aussi identifiée comme Hécate, la déesse de l’obscurité qui errait, accompagnée de hurlements de chiens, dans les cimetières et dans les carrefours, lieux réputés pour être hantés par des forces magiques et hostiles. Une autre déesse décida de ne pas se marier : Athéna. Sortie de la tête de Zeus, elle n’avait été portée par aucune mère ; elle fut la préférée de Zeus qui n’hésitait pas à lui confier son bouclier et le foudre , son arme redoutable. Elle fut l’une des déesses les plus vénérées de l’Antiquité. • Athéna était la déesse de la Cité, protectrice des sciences, de l’artisanat et de l’agriculture; elle inventa le métier à tisser, la charrue, enseigna aux mortels l’art d’atteler les chevaux. Déesse prudente et réfléchie, elle était néanmoins une guerrière. Comme tous les dieux, elle aussi punissait les mortels qui osaient la défier . Un jour, alors qu’une petite paysanne nommée Arachné se vantait de broder mieux qu’elle, Athéna releva le défi et à la fin de l’ouvrage dut reconnaître que la jeune fille était plus douée qu’elle. De rage, cependant, elle la métamorphosa en araignée.. • Autant Athéna respirait la sagesse et la correction jusque dans l’art de la guerre, autant Arès était violent, cruel et inconstant. Ce dieu se jetait dans les batailles sur un char armé de faux, accompagné d’Eris (divinité de la Discorde), de Deimos et Phobos (divinités de la Terreur et de la Crainte). Et si les Grecs, qui étaient un peuple pacifique, ne l’aimaient guère et ne lui dédièrent aucune cité, les Romains en firent au contraire le dieu Mars, redoutable et invincible. La légende rapportait même qu’il était le père de Rémus et Romulus • En revanche un dieu très aimé des Grecs était Hermès. Très astucieux, entreprenant, messager ponctuel et homme de ressources, il montra dès sa naissance des qualités exceptionnelles : né un matin, il sortit à midi, trouva une tortue qu’il tua et dont il utilisa la carapace pour faire la lyre. Ce même jour, il vola cinquante boeufs à Apollon en les faisant marcher à reculons pour tromper tout le monde ! • Quand Apollon découvrit le vol, Hermès dormait tranquillement dans son berceau, mais Zeus obligea le petit Hermès à rendre ce qu’il avait volé. Celui-ci y consentit et fit cadeau de la lyre à Apollon. La lyre devint ainsi l’instrument musical préféré du dieu de la musique. Hermès vola aussi la ceinture d’Aphrodite, le marteau d’Ephèse, le trident de Poséidon. Tous ces vols lui étaient pardonnés et dieux et déesses s’adressaient à lui pour envoyer des messages ou pour faire des commissions de toutes sortes. C’est ainsi qu’il devint le protecteur des passants, des commerçants et même des voleurs. • On lui attribue l’invention des balances et aussi d’être le porteur des rêves, ces messages secrets envoyés par Zeus. Sa représentation était celle d’un jeune homme agile et élancé, parfois avec un agneau sur les épaules, parfois avec un chapeau et des sandales ornés d’ailes, tenant à la main le caducée, baguette autour de laquelle étaient enroulés deux serpents , symbole de paix. Il accompagnait aussi les âmes dans l’Outre-tombe en les remettant à Charon, qui leur faisait traverser les fleuves de l’Enfer. Quelle était la distance entre le royaume des morts et la terre? • Selon un poète de l’Antiquité il fallait neuf jours et neuf nuits à une enclume de cuivre tombant du ciel pour rejoindre la terre et il y aurait la même distance entre la terre et l’Outre-tombe. Le royaume des morts était situé sous la terre et il y abritait les défunts mais aussi les rebelles. Ce royaume communiquait avec la surface de la terre par des grottes naturelles et était délimité par cinq fleuves : l’Achéron (fleuve de l’Affliction), le Cocyte (fleuve des Gémissements), le Styx (fleuve du Frisson), le Phlégéton (fleuve du Feu) et le Léthé (fleuve de l’Oubli). En buvant l’eau de ce dernier les âmes oubliaient la vie terrestre. • Le passeur Charon était payé au moyen de pièces de monnaie que l’on mettait dans la bouche des morts. L’idée de Paradis n’existait pas et l’Outre-tombe comprenait les Champs-Elysées, où les bons reposaient en paix, et le Tartare où étaient punis les méchants. Pour garder l'entrée du Tartare il y avait Cerbère, le chien à trois têtes. Les morts étaient jugés par Minos, Rhadamante et Eaque, mortels d’origine divine, réputés durant leur vie pour leur esprit de justice. Sur les Enfers règnaient Hadès et Perséphone. Hadès hérita de cette charge quand on divisa l’univers avec ses frères Zeus et Poséidon. • Hadès voulait se marier et à cette fin enleva Perséphone, fille de la déesse de la nature Déméter, pendant qu’elle ramassait des fleurs avec les Nymphes. Tout à coup la terre s'ouvrit et du gouffre sortit un char tiré par des chevaux noirs sur lequel il y avait le dieu des ténèbres qui entraîna avec lui Perséphone et la proclama Reine des ombres. Déméter la chercha partout sans la trouver, jusqu’à ce que le soleil, qui voit tout, lui révèle ce qui s’était passé, en ajoutant que Zeus était d’accord. Déméter, très irritée, décida alors d’arrêter de s’occuper de la nature. Les plantes et les graines commencèrent à se déssécher et la terre se couvrit de neige. • Hadès ne voulant plus rendre Perséphone, Zeus proposa un compromis : Perséphone resterait sur la terre pendant les deux-tiers de l’année et passerait les quatre mois restant avec son époux dans l’Outre-tombe, déterminant ainsi la venue de l’hiver. Les amies de Perséphone, qui ne l’avaient pas défendue quand elle avait été enlevée, furent transformées en Sirènes, mi-poissons, mi-femmes qui fascinaient les marins avec leur chant très doux et causaient souvent leur naufrage. • Parmi les damnés du Tartare il y avait aussi Sisyphe et Tantale et également les quarante-neuf filles de Danaos (les Danaïdes) qui avaient tué leur mari durant leur nuit de noces et avaient été condamnées à remplir d’eau des tonneaux criblés de trous! Les vivants ne pouvaient pas entrer dans l’Outre-tombe, et les morts ne pouvaient pas en sortir. À ce propos rappelons le mythe d’Orphée et d’Eurydice. Orphée était un musicien si doué que lorsqu’il chantait en jouant de la lyre, c’était un véritable enchantement; un jour sa femme Eurydice mourut de la morsure d’un serpent. Orphée, très triste, décida d’aller la chercher dans l’Outre-tombe. • Cerbère et Charon, fascinés par son chant sublime, le laissèrent passer; de la même façon Hadès et Perséphone furent enchantés et lui permirent de ramener Eurydice sur la terre, à une condition cependant : pendant le chemin du retour Orphée ne devrait pas regarder en arrière. Mais sur le parcours Orphée eut le sentiment d’avoir été trompé et se retourna. Il réussit encore à entrevoir son épouse qui s’éloignait une nouvelle fois vers le royaume des ombres. • Poséidon, Le troisième frère de Zeus, avait en charge le domaine des eaux. Il habitait dans un palais sous-marin et parcourait les mers sur un char tiré par des chevaux à la crinière d’or. Son trident pouvait provoquer tempêtes et tremblements de terre, couler les navires, et faire naître aussi des îles comme, par exemple, les îles Sporades ou bien encore ouvrir des détroits comme celui de Messine. Pendant que les dieux se disputaient à propos de la guerre de Troie, Poséidon donna un coup tellement fort avec son trident que Hadès bondit hors de son trône en hurlant, de peur que le toît des Enfers ne s’écroule et que n’entre la lumière du soleil, qu’il détestait. • Poséidon était un dieu bienveillant; il protégeait les navigateurs, mais il était aussi vindicatif. Il persécuta Odysseus (Ulysse) qui avait crevé l'oeil de son fils Polyphème. Polyphème était un géant qui n’avait qu’un oeil au milieu du front. Quand Odysseus fit naufrage près de sa grotte, Polyphème captura les naufragés et en dévora quelques-uns. Odyssée réussit astucieusement à lui faire boire du vin et, pendant que le géant dormait, lui creva l’oeil avec un pieu chauffé au rouge et puis réussit à s’enfuir avec ses amis en se cachant dans la toison des béliers de Polyphème. • Comme Polyphème, les autres fils de Poséidon étaient des monstres. Triton, moitié homme, moitié poisson; Pégase, un cheval ailé; Orion, un cheval qui possédait le langage. Pour Poséidon, le cheval était un animal sacré et encore aujourd'hui les grosses vagues de la mer, en italien, s’appellent des “cavallone”. Le plus récent des dieux Grecs était Dionysos, considéré comme une divinité négligeable par les Anciens grecs mais qui devint par la suite l’un des dieux les plus importants et les plus vénérés. Selon la légende, Dionysos était le fils de Zeus et de sa femme mortelle Sémélé. • Usant de ruses mensongères, Héra convainquit Sémélé de demander à Zeus de se montrer à elle dans toute sa splendeur. Mais la magnificence du père des dieux réduisit en cendres la pauvre fille. Avant sa mort, Zeus prit de son ventre le petit qui n’était pas encore complètement formé et le cousit sur sa cuisse. Dionysos naquit ainsi après quelques mois. Pendant longtemps personne ne reconnut son origine divine et de surcroît Héra le persécuta de mille manières. Arrivé à l’âge adulte, Dionysos pénétra dans les Enfers et ramena sa mère Sémélé sur l’Olympe. Dieu du vin et du délire, Dionysos était accompagné des Satyres et des Nymphes qui chantaient et dansaient, ainsi que par les Ménades, des femmes en proie aux vapeurs de l’ivresse. • Ces Ménades étaient pratiquement invulnérables et capables de réduire à néant les bêtes les plus féroces et les êtres humains. Elles allaitaient des petits lions et oubliaient complètement leur famille. Un jour, alors qu’avec sa suite Dionysos parcourait les îles de la Mer Egée, il rencontra Ariane sur l’île de Naxos, abandonnée par Thésée et la prit pour épouse, obtenant pour elle l’immortalité. Comme Déméter, déesse des moissons, et Dionysos, dieu des vignes, il y avait d’autres dieux liés à la nature. • Le principal était Pan, fils d’Hermès et dieu des forêts, des pâturages et des moutons. Son nom en grec signifie “tout”, et il finit par être identifié à l’ensemble du monde naturel. Pan était très laid, avec ses pattes de chèvres et ses petites cornes sur la tête; il était aussi bon musicien, même s’il ne valait pas Apollon dans ce domaine. Il jouait d’une flûte faite de joncs de longueurs différentes liés ensemble. Pan construisit cette flûte avec les joncs dans lesquels s’était transformée la Nymphe Syrinx pour fuir sa laideur. • Il était particulièrement adoré par les pasteurs qui faisaient de lui le responsable de la fertilité des moutons; si ceux-ci ne se reproduisaient pas comme il fallait, sa statue était fouettée. Du mot Pan vient aussi le mot “panique” qui indique une peur folle. Le dieu dormait au milieu de la journée quand la nature était au repos et, s’il était dérangé, il se mettait à émettre des bruits terrifiants qui effrayaient tout le monde. Ainsi, par un cri terrible, fit-il fuir les Persans en train d’envahir la Grèce. Quand il errait dans la campagne, il était accompagné comme Dionysos par des Satyres, divinités secondaires des forêts et par les Nymphes. • On s’imagine celles-ci comme des filles très belles. On peut les classer en plusieurs catégories : les Néréides étaient les Nymphes de la mer, les Naïades celles des fleuves et des sources, les Oréades des monts et des ravins et les Dryades les Nymphes des arbres. Les Nymphes ne vieillissaient jamais, mais elles n’étaient pas toutes immortelles et la durée de leur vie dépendait des éléments de la nature qu’elles protégeaient. Les Nymphes ont eu de nombreuses histoires d’amour avec des dieux et des hommes. Celles qui ne voulaient pas tomber amoureuses accompagnaient Artémis à la chasse. • Tout ce groupe de dieux protégeait beaucoup d’activités humaines, mais en tout cas n’avait pas participé à la création de l’homme. Zeus s’était vraiment fâché quand le premier homme fut créé par le Titan Prométhée. Prométhée (celui qui prévoit) avait modelé avec de la boue une figure qui avait l’aspect d’une divinité, et lui avait donné la possibilité de faire face au ciel en se tenant debout. Puis ce dieu donna aux hommes le feu qu’il avait dérobé aux dieux et leur enseigna comment cuire les mets, se chauffer et fondre les métaux. Pour le punir de ce vol, Zeus fit enchaîner Prométhée à un rocher du Caucase avec un vautour qui lui dévorait les entrailles, et celles-ci repoussaient toujours. • Parce qu’il trouvait que faire don du feu aux hommes était un cadeau trop somptueux pour eux, Zeus jura de se venger et fit envoyer sur la terre ce qu’il supposait être une calamité pour l’homme, une créature ravissante, qui était en fait la première femme. Modelée dans l’argile par Ephèse, cette vierge sublime s’appelait Pandore, ce qui signifie : “ don de tout”. En effet les dieux de l’Olympe avaient été si enchantés à sa vue que chacun d’entre eux avait donné à Pandore une qualité : Aphrodite la beauté, Athéna l’habileté pour les travaux domestiques, Hermès l’art de dire des mensonges. Zeus lui remit un vase dont l’ouverture était scellée, avec l’ordre formel de ne jamais l’ouvrir. Pandore fut donnée comme épouse à Epiméthée, le frère de Prométhée, aussi stupide que son frère était intelligent. • Passé un certain temps, Pandore, dévorée de curiosité, ne put plus résister et ouvrit le vase. En sortirent tous les maux et les souffrances qui depuis lors tourmentent les mortels. Pandore chercha inutilement à reboucher le vase, mais à l’intérieur il n’y avait plus qu’un esprit qui la supplia de le laisser sortir : c'était l’Espérance, le réconfort qui pouvait consoler l’humanité de tous ses malheurs. • Celui qui tenta de libérer Prométhée de ses tourments fut l'invincible héros Héraclès (Hercule). Fils d’une mortelle, Alcmène, et de Zeus qui voulait un fils valeureux pour triompher dans sa guerre contre les Géants, Héraclès était très fort, très courageux et généreux, mais aussi irascible et violent. Persécuté par Héra, malgré toutes ses qualités vertueuses, il erra sur toute la terre en vivant de nombreuses aventures, mais ne réussit jamais à conquérir un royaume et très souvent dut se mettre au service des mortels. Il était représenté comme un homme extrêmement vigoureux, vêtu de la peau du premier lion qu’il avait tué, une massue à la main. • À l’âge de huit mois il étrangla de ses mains deux serpents entrés dans son berceau. Pendant une crise de folie il tua sa femme et ses trois fils. N’arrivant plus à trouver la paix, il se rendit à l’Oracle de Delphes qui lui dit d’aller chez Eurysthée, laquelle lui imposa douze travaux pour expier ses fautes. Ces < Douze Travaux > contraignirent Héraclès à se rendre dans le monde entier et aussi dans l’Outre-tombe. Le premier des travaux fut de faire disparaître le lion de Némée, un lion invulnérable qui ne pouvait être tué par des armes. Héraclès combattit avec une massue et, même si elle se rompit, il finit par le tuer. Il écorcha le lion et s’habilla avec sa peau. • Le second des travaux fut de tuer l’Hydre du marais de Lerne. L’Hydre était un monstre au corps de chien avec neuf têtes, dont une immortelle, qui repoussaient chaque fois qu’elles étaient coupées. Pendant qu’Héraclès coupait les têtes avec son épée, son neveu Iolas brûlait les cous pour éviter que les têtes ne repoussent. Quand il ne resta plus que la tête immortelle, celle-ci fut coupée puis enfouie sous un rocher énorme. C’est ainsi que l’Hydre fut tuée. Mais Eurysthée ne considéra pas cette épreuve valable parce qu’Héraclès avait été aidé par son neveu. • Comme troisième tâche, le héros devait capturer la biche aux cornes d’or consacrée à Artémis. Héraclès l’attrapa avec un filet, mais pendant qu’il la rapportait à Eurysthée, il rencontra Apollon et Artémis qui lui reprochèrent sa capture. Enfin Artémis lui permit de la rapporter à Eurysthée, à la condition de lui accorder la liberté. • La quatrième tâche fut de prendre vivant le sanglier du mont Erymanthe. Pendant qu’il se rendait là-bas, Héraclès dut combattre contre les Centaures. Il en tua beaucoup avec ses flèches empoisonnées, finit par s’en libérer et pourchassa longtemps le sanglier qu’il put capturer après l’avoir acculé dans un couloir neigeux. • Le cinquième travail fut moins héroïque : Eurysthée lui ordonna de nettoyer en un seul jour les immenses écuries du Roi Augias, qui étaient couvertes d’une épaisse couche de fumier. Héraclès proposa à Augias de nettoyer les écuries contre un dixième du bétail. Et pour ce faire il détourna le cours d’un fleuve en le faisant passer au beau milieu des écuries, de sorte que les eaux balayèrent tout le fumier en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! Eurysthée ne considéra pas non plus cette épreuve valable parce qu’Héraclès avait trouvé une ruse à laquelle lui n’avait pas pensé. • Pour son sixième travail Héraclès devait exterminer les oiseaux du lac Stymphale. Ceux-ci avaient des becs et des serres en bronze. Ils se repaissaient d’hommes et d’animaux et infectaient le sol d’excréments empoisonnés, ce qui détruisait les moissons. Héraclès épouvanta les oiseaux grâce à un grelot que lui avait donné Athéna et, alors qu’ils étaient en vol, réussit à les tuer avec ses flèches. • Comme septième travail Héraclès dut s’emparer du taureau de Minos, que Poséidon avait autrefois donné au roi de Crète. Le héros dompta le taureau et lui accorda la liberté après l’avoir montré à Eurysthée. • Le huitième travail consista à capturer les quatre juments de Diomède, auxquelles ce dernier donnait à manger de la viande humaine. Héraclès captura les juments, Diomède s’interposa mais Héraclès réussit à le faire dévorer par les juments qui, dès lors, devinrent dociles. • Comme neuvième travail Héraclès dut conquérir la ceinture d’or donnée par Arès à Hippolyte, reine des Amazones, comme symbole de pouvoir. • Comme dixième travail Eurysthée ordonna à Héraclès de voler le bétail de Géryon, un ogre avec trois têtes et six bras, qui vivait près de l’Océan. Pendant le voyage, il s’arrêta au détroit de Gibraltar où il éleva deux colonnes en pierre pour indiquer la fin du monde connu. Puis il vola les troupeaux et tua Géryon. En revenant avec le bétail, il connut de nombreuses mésaventures, mais réussit quand même à rapporter les animaux à Eurysthée. Comme ce dernier n’avait pas considéré valables deux épreuves, Héracles dut en accomplir deux de plus... • Le onzième travail fut de s’emparer des Pommes d’Or du jardin des Hespérides. Ce jardin se trouvait sur la pente du mont Atlas. Pendant le voyage, Héraclès tua le vautour qui dévorait les entrailles de Prométhée et le libéra. Quand il arriva devant Atlas, fort occupé à soutenir la voûte du ciel, il lui demanda son aide en offrant de tenir le Ciel à sa place. Le Titan accepta sa proposition et revint avec les pommes des Hespérides. Mais Atlas décida alors de laisser le poids du Ciel sur les épaules d’Héraclès. Celui-ci fit semblant d’acquiescer, mais pria Atlas de tenir le Ciel juste encore un instant pour trouver une position meilleure. Atlas accepta, Héraclès prit tout simplement les pommes et partit. • Son douzième et dernier travail fut de capturer Cerbère, qui était le gardien du Tartare. Pour ce faire, Héraclès dut descendre dans l’Outre-tombe accompagné d’Hermès, guide des ombres, et d’Athéna. Charon, menacé par Héraclès, le laissa passer. Hadès fut même blessé par le héros à l’entrée des Enfers. Puis Héraclès libéra Thésée et se mit à semer le trouble dans l’Outre-tombe, jusqu’à ce que Perséphone lui dise d’emporter Cerbère avec lui. Alors Héraclès sortit des Enfers avec le terrible chien sur les épaules et le ramena à Eurysthée, mais comme ce dernier s’était caché de peur de voir cet animal redoutable, Héraclès décida de ramener Cerbère dans l’Outre-tombe. • Quoique toujours tourmenté par Héra, Héraclès vécut encore beaucoup d’aventures puis obtint enfin de Zeus l’immortalité et il fut porté sur l’Olympe où il se maria avec Hébé. • Un autre fils de Zeus, Persée, fut un héros. Acrisios, roi d’Argos, avait enfermé sa fille Danaé dans une tour d’airain dont le toît s’ouvrait sur le ciel, parce qu’une prophétie avait prédit qu’un jour Danaé aurait un fils et que ce fils le tuerait. Mais Zeus entra dans la tour sous la forme d’une averse d’or et de leur union naquit Persée. Acrisios, voyant que la prophétie était en train de se réaliser, prit peur et se résolut à abandonner en pleine mer la mère et son fils, dans une barque sans rames. Un pêcheur les sauva et les ramena chez lui. Le roi de l’île tomba amoureux de Danaé et, pour se débarrasser de Persée, lui ordonna de se procurer la tête de la Gorgone Méduse. Le héros alla chez les trois Grées, qui seules savaient où se trouvaient Méduse. • Les Grées (en grec ce nom veut dire < vieilles femmes >) étaient de bien étranges créatures, avec un corps de cygne et une tête humaine, à ceci près qu’elles n’avaient qu’un seul oeil pour toutes les trois, qu’elles s’échangeaient tour à tour. Persée vola l’oeil et refusa de le rendre tant que les Grées ne lui diraient pas où se trouvaient les Gorgones. Quant il obtint cette information, il jeta l’oeil pour que les Grées ne puissent avertir les Gorgones de son arrivée. Pour son courage Persée reçut d’Athéna un bouclier magique, d’Hermès des sandales ailées et une épée; les Nymphes lui donnèrent un casque qui avait le pouvoir de rendre invisible et un sac où mettre la tête de Méduse. • Protégé par l’invisibilité, Persée s’approcha en volant de la plage où dormaient les trois Gorgones. Celles-ci avaient un aspect terrifiant : c’étaient des monstres avec de grandes ailes, le corps recouvert d’écailles, avec des crocs et une langue fourchue, des ongles de bronze et des serpents en guise de chevelure. Leur seul regard transformait les hommes en pierre. Seule des trois Gorgones, Méduse pouvait être tuée car les deux autres étaient immortelles. Le héros s'approcha de Méduse sans la regarder directement, mais en fixant son regard sur l'image réfléchie par le bouclier de bronze poli. D’un coup d’épée, il la décapita et jeta la tête dans le sac. Persée réussit à s’enfuir grâce au casque qui le rendait invisible. Et du sang de Méduse versé sur la plage naquit le cheval ailé Pégase. • De retour de ce voyage éprouvant, Persée se distingua encore en sauvant une jeune-fille, Andromède, qui était attachée à un récif pour être offerte en sacrifice à un monstre marin. Il réussit à décapiter le serpent de mer, puis tomba amoureux d’Andromède, qu’il épousa. De retour sur l’île où se trouvait sa mère, il s’aperçut que celle-ci s’était réfugiée dans un temple pour fuir le roi. Comme ce dernier ne croyait pas que Persée avait réussi dans son entreprise, le héros lui en apporta la preuve en lui montrant la tête de Méduse, et cette vision le transforma instantanément en pierre. Des années après, pendant une épreuve du lancer du disque, Persée frappa involontairement Acrisios, le tuant comme l’oracle avait prédit. La tête de la Gorgone fut remise à Athéna qui la cloua sur l’égide, le bouclier que lui avait donné Zeus. • Sans nul doute le plus fameux des héros de la mythologie fut Achille, fils du Roi Pélée et de la Néréide Thétis, l’une des cinquante Nymphes de la mer. La déesse était d’une grande beauté et, comme une prophétie avait prédit que le fils qu’elle engendrerait serait plus puissant que son père, les dieux décidèrent de la marier avec un mortel. Mais, à l’instar des autres dieux, Thétis avait la capacité de se transformer et pour empêcher son mariage avec Pélée se transforma en lion et en plusieurs créatures marines avant de finalement consentir à ce mariage avec Pélée. Le mariage, offert par les dieux, fut somptueux. • Cependant Eris, la redoutable déesse de la Discorde, n’avait pas été conviée à la fête. Elle s’y présenta quand même, furieuse de n’avoir pas été invitée et jeta sur la table du banquet une pomme d’or sur laquelle il y avait écrit : “À la plus belle”. Aussitôt, les trois déesses Héra, Athéna et Aphrodite commencèrent à se disputer, toutes trois soutenant que la pomme devait à l’évidence leur revenir. Les dieux, qui ne voulaient surtout pas prendre la responsabilité de favoriser l’une ou l’autre, envoyèrent les trois déesses, avec la pomme, chez le berger Pâris, Prince de Troie en exil, réputé pour son jugement impartial en matière de beauté. Chacune des déesses, pour obtenir la pomme, chercha à soudoyer Pâris. Héra lui promit la domination du monde, Athéna la victoire sur les champs de bataille et Aphrodite l’amour de la plus belle femme du monde. Pâris choisit Aphrodite et cette dernière, en échange, lui fit connaître la belle Hélène, alors qu’elle venait d’être mariée à Ménélas, nommé Roi de Sparte à cette occasion. • Hélène et Pâris s’enfuirent ensemble de Sparte et vinrent se réfugier à Troie. Ménélas, pour reprendre sa femme, leva une armée de grecs qui, après bien des péripéties, vint assiéger la ville. Et parmi ces guerriers grecs se trouvait le fils de Pélée et de Thétis, Achille, qui était invulnérable parce que sa mère l’avait trempé dans le fleuve Styx en le tenant par le talon, ce talon demeurant toutefois la seule partie vulnérable de son corps. Achille, qui avait des armes exceptionnelles construites par Ephèse, était un guerrier impitoyable. Selon une prophétie, Achille pourrait soit vivre longtemps mais sans gloire, soit remporter la victoire à Troie mais y mourir. Alors sa mère, pour l’empêcher de partir à la guerre, le fit déguiser en fille et le cacha parmi les femmes du palais de Lycomède. • Comme Troie ne pouvait pas tomber sans la participation d’Achille, Odysseus, Roi de l’île d’Ithaque connu également sous le nom d’Ulysse, réussit à le débusquer chez Lycomède en utilisant le stratagème suivant : il se déguisa en marchand et laissa en évidence des armes dans une corbeille parmi des bijoux et des robes. Alors que les femmes s'intéressaient exclusivement aux bijoux et aux robes, Achille se précipita sur les armes et fut ainsi démasqué! Pendant la guerre de Troie, il tua sans pitié nombre de ceux qui défendaient la ville, mais son plus fameux duel fut celui qui l’opposa à Hector, le plus valeureux des héros troyens, qu’Achille tua et traîna, attaché à son char, pendant plusieurs jours. • La mort d’Hector fut vengée par son frère Pâris qui frappa, d’une flèche guidée par Apollon, le seul point faible d’Achille, le talon. Dernier héros et non le moindre : Thésée. Lui aussi connut de multiples aventures, mais il est surtout célèbre pour avoir tué le Minotaure dans le Labyrinthe de Crète. Minos, le Roi de Crète, avait fait construire le Labyrinthe par Dédale, un architecte réputé, afin d’y enfermer le Minotaure, un monstre au corps d’homme et à la tête de taureau. • Il était nourri avec de la viande humaine que les athéniens, qui avaient perdu la guerre, devaient fournir, en envoyant à Minos chaque année sept garçons et sept filles. Pour libérer sa ville de cette horrible obligation, Thésée se rendit en Crête avec le contingent annuel de sept garçons. Arrivé là-bas, Ariane, la fille de Minos, tomba amoureuse de lui et lui donna une pelote d’un fil livré par Dédale. Thésée attacha un bout du fil à l’entrée du Labyrinthe et le laissa se dérouler; puis il rejoignit le Minotaure qu’il réussit à tuer. Dès lors il n’eut plus qu’à rembobiner le fil pour retrouver la sortie du Labyrinthe. Ensuite Thésée enleva Ariane. • Minos, pour punir Dédale de l’aide qu’il avait apportée à Thésée, le fit emprisonner avec son fils Icare dans le Labyrinthe. Pour en partir, Dédale modela des ailes en cire, qu’il fixa sur les épaules de son fils, puis ils prirent leur envol. Quand ils furent déjà loin de la Crète, Icare, grisé par l’air du large et inconscient du danger comme l’est souvent la jeunesse, s’approcha trop près du soleil, malgré les vociférations de son père; la cire se mit à fondre et il tomba dans la mer où il fut englouti, tandis que Dédale, extrêmement chanceux, réussissait à atterrir en Sicile.