[Édition postume]
{Introuvable}
Suicide
(©1984. Stanké-Arnaud
Immelé => pages 245 à 246 Extrait 59c)
Je méditai sur ces paroles, car, quelques jours plus tôt, un vieux moine illettré et malade s'était jeté du haut d'un ermitage. Il avait eu un caractère atrabilaire, et refusait toutes les offres d'assistance. Oui, le vieux Jigme était plus heureux mort que vivant, me dis-je. C'était une délivrance pour lui. Et pour les autres. « Seigneur », demandai-je, « alors le moine Jigme a eu tort de se suicider! »
« Oui, Lobsang, il a eu grandement tort », répondit mon Guide. « Un homme, ou une femme, doit passer un certain laps de temps sur cette Terre. Si on met fin à sa vie prématurément, on doit retourner presque aussitôt sur Terre. C'est pourquoi certains bébés meurent au bout de quelques mois. Ce sont les âmes des suicidés qui se réincarnent pour compléter le temps qu'ils auraient dû vivre auparavant. Le suicide ne se justifie jamais; c'est une grave offense contre soi-même, contre son Moi Supérieur. »
« Mais, Seigneur », dis-je, « et ces Japonais de haut rang
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qui se suicident en grande pompe afin de laver l'honneur familial? Il faut certainement beaucoup de courage pour accomplir un acte semblable. »
« Non, Lobsang ! » dit mon Guide avec force. « Non ! Le vrai courage, ce n'est pas de mourir, mais de vivre malgré les épreuves, malgré les souffrances. Mourir est facile, vivre... voilà qui est courageux! Les manifestations théâtrales de défi qui accompagnent le « Suicide Cérémoniel » ne doivent pas nous faire oublier que c'est là un acte répréhensible. Nous sommes ici-bas pour apprendre et nous ne pouvons apprendre qu'en vivant le laps de temps qui nous est alloué. Le suicide ne se justifie jamais! »
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