Sortie du corps physique suite à un accident


4- LA CAVERNE DES ANCIENS

                     Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
                     Paris :  Éd. J'ai Lu, c1967, 1980, 1984, 1988,--1963* .
                     Paris : A. Michel, c1967, tirage de 1979.

{LA CAVERNE DES ANCIENS [par Rampa]: Sortie du corps physique suite à un accident. (pages 180 à 183)}

    « Me saisissant par la peau du coup, il me jeta contre la pierre. Ma tête heurta une arrête et toutes les étoiles du ciel flamboyèrent dans mon cerveau, puis elles disparurent et je sombrai dans le néant vaste et noir. Chose étrange, il me sembla que l'on me soulevait -- horizontalement -- et qu'ensuite je me mettais debout. Quelque part, un gong à la voix profonde parut sonner les secondes de la vie; il faisait « bong-bong-bong », et au dernier coup, j'eus l'impression d'avoir été frappé par une foudre bleue. Alors le monde prit un vif éclat, baigna dans une lumière jaunâtre où je pouvais distinguer les objets avec une acuité anormale. « Ah!, me dis-je, ainsi j'ai quitté mon corps! Quelle singulière sensation! »

    « Les voyages dans l'astral m'étaient familiers. j'étais allé bien au-delà des confins de notre vieille terre et j'avais également visité beaucoup de grandes cités du globe. Mais c'était la première fois qu'il m'arrivait de « bondir hors de mon corps ». Debout près de la grande meule, je contemplais avec dégoût la petite silhouette malingre, vêtue d'une robe rapiécée, qui gisait sur la pierre. Je baissai les yeux et observai sans grand intérêt la façon dont mon corps astral était joint à cette silhouette pitoyable par une corde d'un blanc bleuâtre qui ondulait et vibrait, étincelait et pâlissait tour à tour. Puis j'examinai de plus près mon corps étendu sur la dalle et vis avec horreur que la tempe gauche portait une plaie béante d'où coulait un sang rouge sombre, qui serpentait dans les rainures de la pierre et se mêlait inextricablement aux débris que je n'avais pas encore extirper de la meule.

    Un bruit soudain attira mon attention et en me retournant, j'aperçus mon Guide qui entrait dans la cuisine, le visage blême de colère. Il s'arrêta net devant le moine -- cuisinier en chef -- celui qui m'avait si cruellement traité. Pas un mot ne fut échangé, pas un seul; en fait, un silence de mort régnait. Les yeux perânts du Lama parurent foudroyer le moine qui, avec un soupir semblable au son d'un ballon qui se dégonfle, s'écroula comme une masse sur le sol de pierre. Sans lui accorder un second regard, mon Guide se tourna vers ma forme terrestre qui respirait péniblement, étendue sur ce cercle de pierre.

    « Je regardai autour de moi, vraiment fasciné à l'idée que je pouvais à présent sortir de mon corps pour parcourir de brèves distances. Faire de « longs voyages » dans l'astral, ce n'était rien. J'en avais toujours été capable, mais cette sensation de me détacher de moi-même, de contempler mon enveloppe d'argile était une nouvelle et curieuse expérience.
 

    « Sans prendre garde à ce qui se passait autour de moi, je me laissai aller à la dérive... et je traversai en flottant le plafond de la cuisine. « Oh! » fis-je involontairement en passant au travers de la pierre pour me retrouver dans la pièce du dessus. Là était assis un groupe de lamas, plongés dans une contemplation profonde. Je vis avec quelque intérêt qu'ils avaient devant eux une sorte de modèle du monde, une balle ronde où étaient dessinés les continents, les terres, les océans et les mers et cette balle était fixée à un angle correspondant à l'inclinaison de la Terre elle-même dans l'espace. Je ne m'attardai pas, cela ressemblait trop à une leçon de géographie, et je repris mon voyage vers les hauteurs. Je traversai toute une série de plafonds et me trouvai enfin dans la Salle des Tombes! Autour de moi se dressaient les grands murs dorés qui supportaient  les tombeaux des Incarnations du Dalaï Lama au cours des siècles précédents. Je demeurai là un moment, dans une contemplation respectueuse, puis je me laissai voguer vers les nues de sorte que je vis enfin, à mes pieds, le glorieux Potala avec son or étincelant, son écarlate et sa pourpre, et ses murs d'une blancheur admirable qui semblaient se fondre avec la roche de la montagne elle-même.

    « En tournant mon regard légèrement vers la droite, je pouvais apercevoir le village de Shö et, au-delà, la Cité de Lassha sur un arrière-fond de montagnes bleues. Tout en m'élevant dans les airs, je voyais les espaces illimités de notre beau pays, un pays que son climat imprévisible et capricieux pouvait rendre dur et cruel, mais qui pour moi était la patrie!

    « Je ressentis une brusque saccade et fus tiré en arrière, comme j'avais souvent tiré moi-même sur un cerf-volant qui planait dans le ciel. Je ne cessai de descendre, retraversai le Potala, des planchers qui se transformèrent en plafonds, d'autres planchers encore, et finis par atteindre ma destination ultime, à côté de mon corps gisant dans la cuisine.

    « Le Lama Mingyar Dondup me baignai doucement la tempe et en extrayait des morceaux de matière solide.

    « « Grands dieux, me dis-je, stupéfai, ma tête est-elle donc si dure qu'elle ait fendu ou craquelé   la pierre? » Je vis alors que j'avais une petite fracture et que parmi les matières que mon Guide ôtait de ma tête, il y avait quantité de détritus -- des éclats de pierre et des résidus d'orge concassé. J'observai la scène avec intérêt, et, je l'avoue, avec un certain amusement, car tandis que je demeurais là, dans mon corps charnel, je ne ressentais aucune souffrance, aucun malaise: j'étais en paix. »

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