17- JE CROIS
Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
190 P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, 1986, ⌐1977. ⌐1976*
{N░ 1923, A366}
⌐ T. Lobsang Rampa, 1976
Pour la traduction franτaise:
Ed. Internationales Alain StankΘ, Ottawa - Canada 1977
⌐1976-> En anglais -> ½ I believe ╗
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Suicide
Mort, (Pages 28...).
Suicide, (Pages 30...).
Transition pour la Conscience, (Pages 32...).
Aide astrale et Supervision, (Pages 34...).
ConsΘquence du suicide, (Pages 43...).
Obligation de se rΘincarner rapidement, (Pages 55...).
Purgatoire, (Pages 55...).
Reprendre sa vie, (Pages 59...).
Hall des Souvenirs, (Pages 63...).
RΘparation...(Pages 73...).
DestinΘe, (Pages 73...).
Choisir son incarnation, ses parents, sa situation; (Pages 76...).
Temps restant de vie, (Pages 82...).
Naissance,(Pages 87...).
Nouvelle mort pour LUI, ou (Pages 123...).
(Nouvelle DΘsincarnation). (Pages 123 α 124).
Renaissance Astrale, (Pages 124 α 125).
Conclusion.(Page 125).
Histoire
ancienne.(Pages 129 α
132).
Preuves.(Pages 133 α 134).Cycle.(Pages 139 α 141).
Histoire
de :(Pages 142 α 158).
- Virus, (Pages 142...).Propos sur le FΘminat. (Pages 159 α 162).
- Fourmi, (Pages 145...).
- Souris, (Pages 147...).
- Hommes, (Pages 150.).
- Cycles(Pages 153 ...),
- Dieu/Dieux->Manus(Pages 155 ...),
- Religion(Pages 157...),
- femmes du M.L.F. (Pages 169 α 173).
- RELIGION(Pages 173 α 175).
Photographie
de l'Aura, prΘvention, guΘrison. (Page 180).
Contraception.
(Page
183).
Douleur.
(Page
183).
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- Algernon, mon garτon, tu dois apprendre les rΘalitΘs de la vie et les dΘcouvrir avec quelques-unes des servantes que nous avons ici; tu verras qu'elles seront trΦs utiles pour certains petits jeux; mais fais en sorte de ne pas prendre les choses au sΘrieux. Ces classes infΘrieures sont lα pour notre commoditΘ. Tu seras de cet avis.
½ Oui, pensa-t-il, mΩme la gouvernante avait eu un petit sourire particulier, le jour o∙ l'on avait engagΘ une jeune servante spΘcialement accorte. Elle lui avait dit :
╗ ù Vous serez tout α fait en sΘcuritΘ ici, ma fille, le maître ne vous importunera pas; il est comme un de ces chevaux dans le prΘ ù vous savez ù qui ont subi des soins spΘciaux. Je vous rΘpΦte que vous n'avez rien α craindre. ╗
Et la gouvernante s'en Θtait allΘe avec un petit ricanement espiΦgle.
Algernon revit sa vie dans les moindres dΘtails. L'Θbranlement qu'avait causΘ la balle quand il l'avait reτue, et les vomissements qui avaient suivi. Et il entendait encore le rire rauque du vieux fermier boer s'Θcriant :
ù Plus de filles pour toi, mon gars. Ce n'est pas toi qui assureras la descendance. Tu seras comme un de ces eunuques dont tu as d√ entendre parler.
Algernon se sentit rougir au souvenir de cette honte et il se rappela le plan α long terme qu'il avait conτu ù celui de se suicider aprΦs avoir dΘcidΘ qu'il ne pouvait continuer α vivre dans de si Θtranges conditions; il avait trouvΘ intolΘrables les allusions du vicaire, un jour o∙, venu lui rendre visite, il lui avait parlΘ de son accident ù ajoutant combien il Θtait heureux d'avoir un jeune homme s√r et digne de confiance pour l'aider dans les rΘunions des paroissiennes et aux sessions d'ouvrages pour les £uvres.
Le vicaire avait ajoutΘ :
ù Nous ne saurions Ωtre trop prudents, car nous ne pouvons pas risquer de ruiner le bon renom de notre Θglise. Vous ne pensez pas?
Ensuite, il y avait eu le docteur, le vieux docteur de famille, Davis Mortimer, qui avait l'habitude de venir le soir, montant son vieux cheval Wellington.
Nous prenions un verre de bon vin tous les deux, mais le plaisir s'Θvanouissait dΦs qu'il disait :
ù Ah, Algernon, je crois qu'il faut que je vous examine. Vous le savez... il importe de s'assurer que vous ne dΘveloppez pas de caractΘristiques fΘminines ù il faut veiller par exemple, et trΦs sΘrieusement, α ce que le poil de votre visage ne tombe pas, car vous pourriez avoir des seins comme ceux d'une femme. Il importe surtout d'observer tout changement pouvant survenir dans le timbre de votre voix, car la chimie de votre corps s'est modifiΘe depuis que vous avez perdu certaines glandes.
Le docteur l'avait alors regardΘ de faτon cocasse, pour voir comment il ½ encaissait ╗ la chose, puis il avait enchaînΘ en disant :
ù Maintenant, je prendrais bien un autre verre. Vous avez lα un excellent vin et votre pΦre s'y connaissait en luxes de toutes sortes et spΘcialement ceux d'une certaine qualitΘ!
Le pauvre Algernon en avait eu plus que son compte, le jour o∙ il avait entendu le maître d'h⌠tel dire α la gouvernante :
ù Une chose terrible, vous savez, que celle qui est arrivΘe α sir Algernon ù un jeune homme viril et si plein de vie, un tel honneur pour sa famille. Avant que vous ne soyez ici, et avant qu'il ne parte pour la guerre, il Θtait de toutes les chasses α courre et il Θtait la coqueluche des matrones de la rΘgion. InvitΘ dans toutes les soirΘes, on le considΘrait comme un gendre trΦs souhaitable, et la mΦre de toute jeune fille dΘbutant dans le monde avait les yeux sur lui. Mais, α prΘsent, les mΦres de famille n'ont plus pour lui que commisΘration et elles savent que leurs filles n'ont plus besoin de chaperon quand elles se trouvent en sa compagnie. Un jeune homme inoffensif, trΦs inoffensif, en vΘritΘ.
½ Oui, pensa Algernon. C'est bien vrai. Je me demande ce qu'ils auraient fait α ma place, gisant, tout sanglant, sur le champ de bataille; puis le chirurgien venant α moi, dΘcoupant mon pantalon, et armΘ d'un couteau pointu amputant les restes de ce qui me diffΘrenciait d'une femme. Oh! Quelle agonie ce fut. Il existe maintenant cette drogue qu'on appelle chloroforme et qui supprime la douleur au cours des opΘrations; mais, sur le champ de bataille, il n'y avait rien que le couteau et ce qu'on vous plaτait entre les dents afin de vous Θviter de crier. Et ensuite la honte de la chose, la honte d'Ωtre privΘ lα en cet endroit. ╗
Le soupir de ses subordonnΘs avec leur air embarrassΘ et faisant des plaisanteries Θgrillardes dans son dos.
½ Oui, la honte de toute cette aventure. Le dernier descendant d'une trΦs ancienne famille ù les de Bonkers venus avec l'invasion normande et qui avaient choisi de se fixer dans cette rΘgion de l'Angleterre, y bΓtissant un grand manoir et y installant des fermiers. Maintenant, lui, le dernier de la lignΘe, rendu impuissant en servant son pays, impuissant et ridicule aux yeux de ses pairs. Et qu'y a-t-il de risible dans un homme mutilΘ au service des autres? Pour s'Ωtre battu pour son pays, la famille allait s'Θteindre. ╗
Algernon gisait toujours, ni dans l'air ni sur le sol. Il Θtait incapable de dΘcider o∙ il se trouvait et ce qu'il Θtait. Comme un poisson fraîchement jetΘ hors de l'eau. Il se dit alors : ½ Suis-je mort? Qu'est-ce que la mort? Je me suis vu mort, alors comment suis-je ici? ╗
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Mort (pages
30 ...)
Ses pensΘes revinrent inΘvitablement aux ΘvΘnements survenus depuis son retour en Angleterre. Il se revit marchant avec une certaine difficultΘ, notant soigneusement les rΘactions de ses voisins, de sa famille et de ses domestiques. Puis l'idΘe avait germΘ en lui de se tuer, de mettre fin α une vie inutile. Un jour, dΘcidΘ α mettre son projet α exΘcution, il s'Θtait enfermΘ dans son bureau, avait netoyΘ son pistolet et l'avait chargΘ. Il l'avait alors placΘ contre sa tempe en pressant la dΘtente, mais rien ne s'Θtait produit; il n'Θtait sorti de l'arme qu'une espΦce de bouillie. Ne parvenant pas α le croire, il s'Θtait assis, confondu. Son pistolet en lequel il avait confiance, dont il s'Θtait servi durant toute la guerre, venait de le trahir et lui avait laissΘ la vie. Prenant une feuille de papier et la posant sur son bureau, il avait examinΘ l'arme. Tout y Θtait en ordre de marche. Il avait remis en place poudre, cartouche et, sans penser, pressΘ la dΘtente. Il y avait eu une dΘtonation terrible et la balle avait traversΘ la fenΩtre. Quelqu'un s'Θtait prΘcipitΘ, frappant α la porte. Il s'Θtait levΘ lentement et avait ouvert la porte derriΦre laquelle se tenait le maître d'h⌠tel, l'air effrayΘ.
ù Oh, Sir Algernon, avait-il dit, au comble de l'agitation, j'ai cru qu'il Θtait arrivΘ quelque chose d'affreux.
ù Rien d'affreux ne s'est passΘ. Je nettoyais simplement mon pistolet, et il est parti ù occupez-vous de trouver quelqu'un pour rΘparer la fenΩtre.
Il y avait eu l'autre tentative, α cheval, celle-lα. Il avait choisi de monter une vieille jument grise et sortait des Θcuries quand un lad en riant avait murmurΘ au palefrenier :
ù Deux vieilles juments ensemble, eh, qu'est-ce que tu en penses?
Se retournant, il avait cravachΘ le lad, laissΘ tomber les rΩnes, mis pied α terre, et s'Θtait prΘcipitΘ dans la maison; depuis, il n'Θtait jamais plus montΘ α cheval.
Une autre fois, il avait songΘ α s'empoisonner avec l'Θtrange plante originaire du BrΘsil ù un pays presque inconnu. Les baies de cette plante renferment un jus qui est un poison presque instantanΘ. Un grand voyageur lui avait offert la plante en question. Il l'avait soignΘe et, un jour, il avait cueilli les baies et les avait avalΘes. Agonie, pensa-t-il. Il s'en Θtait tirΘ, mais en piteux Θtat avec un dΘsordre gastrique pire que la mort. Une dysenterie qui le couvrit de honte aux yeux du personnel, car il souillait son linge n'ayant mΩme plus la force d'aller aux toilettes. Il rougissait encore en y songeant.
Et enfin, il y eut la derniΦre tentative. Il avait envoyΘ quelqu'un α Londres pour qu'on lui rapporte le rasoir α la lame la plus effilΘe. C'Θtait un splendide instrument portant gravΘs le nom et l'Θcusson du fabricant. Il s'Θtait saisi de ce bel objet, l'avait longuement repassΘ sur le cuir et, d'un coup sec, s'Θtait ouvert la gorge d'une oreille α l'autre - et seules les vertΦbres du cou avaient maintenu la tΩte sur les Θpaules.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Transition pour
la Conscience (pages 32...)
Ainsi, il s'Θtait vu mort. Il savait qu'il l'Θtait, conscient de s'Ωtre tuΘ, et ensuite, de ses yeux devenus vitreux, il s'Θtait vu sur le sol, depuis le plafond o∙ il Θtait fixΘ. Dans l'obscuritΘ totale, il rΘflΘchissait profondΘment.
La Mort? Qu'Θtait-ce donc que la mort? Y avait-il quelque chose aprΦs elle? Il avait souvent agitΘ le sujet, au mess, avec les officiers. Le PΦre avait essayΘ de leur expliquer la vie immortelle, la montΘe au Paradis, et un hussard hardi, un major, avait rΘpondu :
ù Oh non, PΦre, je suis s√r que tout ceci est sottise. La mort est la fin de tout. Si je tue un Boer, allez-vous me dire que j'irai tout droit au Ciel ou dans l'Autre Lieu? Si je le tue en lui traversant le c£ur d'une balle et le maintiens au sol en posant le pied sur sa poitrine, je peux vous assurer qu'il est mort, aussi mort qu'un porc empaillΘ. Quand on est mort, tout est bel et bien fini.
Tous les arguments concernant la vie aprΦs la mort lui revenaient α l'esprit. Pourquoi ne pouvait-on infirmer ou confirmer cette idΘe de l'existence d'une vie aprΦs la mort? ½ Si vous tuez un homme ù eh bien, il est mort. Et si l'Γme existe, vous verrez alors quelque chose quitter ce corps. ╗
II ne pouvait cesser de mΘditer,
se demandant ce qui s'Θtait passΘ et o∙ il Θtait.
Puis une idΘe terrible
lui traversa l'esprit : peut-Ωtre ne s'agissaît-il
que d'un cauchemar et Θtait-il enfermΘ dans un asile α
la suite d'un transport au cerveau? Il promena ses mains autour de lui,
tΓtonnant soigneusement pour voir s'il n'Θtait pas attachΘ
ou ceinturΘ, comme il arrive α certains fous. Mais non, il
flottait, tout comme un poisson flotte dans l'eau. O∙ Θtait-il
donc? ½ Mort? Suis-je mort? Si oui, ou suis-je, et que fais-je ainsi
α flotter paresseusement? ╗
Les mots du PΦre revenaient α sa mΘmoire :
ù Quand vous quittez votre corps, un ange est lα pour vous accueillir et vous guider. Vous serez jugΘ par Dieu lui-mΩme, et connaîtrez la punition qu'il dΘcidera de vous infliger.
Algernon rΘflΘchit α l'ensemble du problΦme : ½ Si Dieu Θtait un Dieu bon, pourquoi un homme devrait-il, sit⌠t mort, Ωtre puni? Et s'il Θtait mort, comment pourrait-il Ωtre affectΘ par une punition? ╗ II Θtait lα, pensa-t-il, gisant paisiblement, sans souffrance et sans joie particuliΦres.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Aide astrale
et Supervision (pages 34 ...)
Soudain, il eut peur. Quelque chose se passa en lui. C'Θtait comme s'il y avait une main α l'intΘrieur de son crΓne. C'Θtait seulement une impression, la sensation que quelqu'un pensait α lui : ½ Sois en paix, ne bouge pas et Θcoute. ╗ Mais aucune voix ne lui parvenait.
Pendant un moment, il essaya de se sauver, de courir. Tout cela Θtait par trop mystΘrieux, trop troublant; mais il Θtait clouΘ lα. De nouveau l'impression revint : ½ Sois calme, et libΦre-toi de ceci. ╗ Algernon pensa en lui-mΩme : ½ Je suis un officier et un gentleman. Je ne dois pas me laisser aller α la panique mais Ωtre un exemple pour mes hommes. ╗ Et, bien que trΦs troublΘ, il se reprit et se laissa envahir par la paix et la tranquillitΘ.
Soudain, il trembla et la panique
l'envahit de nouveau. Il lui semblait que son crΓne allait exploser.
En lui l'obscuritΘ se faisait plus dense,
et bien qu'incapable de voir, il pouvait cependant sentir que de gros nuages
plus noirs encore que l'obscuritΘ tournaient autour de lui en l'enveloppant.
Puis dans toute cette noirceur ambiante, il lui sembla qu'un mince rai de lumiΦre le touchait et tout au long de ce rai de lumiΦre venait l'impression : ½ Paix, sois calme, et nous te parlerons. ╗
GrΓce α un effort surhumain, il parvint α maîtriser sa panique. Le calme se fit en lui graduellement et de nouveau il resta immobile, attendant de futurs dΘveloppements. Ils ne tardΦrent pas : ½ Nous voulons vous aider ù nous sommes trΦs dΘsireux de vous aider, mais vous ne nous laissez pas agir. ╗
Algernon rΘflΘchit, retournant cette idΘe dans sa tΩte. ½ Vous ne nous laissez pas agir, rΘpΘta-t-il en lui-mΩme. Mais je n'ai rien fait, rien dit. J'ignore qui ils sont et ne sais rien de ce qu'ils vont faire. De plus je n'ai pas la moindre idΘe de l'endroit o∙ je suis. Ceci est-il la mort? NΘgation? NΘant? Suis-je condamnΘ α vivre, ainsi dans cette obscuritΘ pour l'ΘternitΘ? Mais, mΩme ceci, pensa-t-il, pose un problΦme. Vivre? Est-ce que je vis? ╗
Des pensΘes multiples tourbillonnaient dans son cerveau. Les enseignements
de sa prime jeunesse lui
revenaient en mΘmoire : ½ La mort
n'existe pas ù je suis la RΘsurrection; dans la maison de mon PΦre
il y a plusieurs maisons; je vais prΘparer la voie pour vous; si
vous vous conduisez bien, vous irez au Paradis ù et dans le cas contraire,
vous irez en Enfer. Seuls les ChrΘtiens ont une chance d'aller au
Ciel. ╗ Tant d'affirmations contradictoires, de malentendus ù l'aveugle
enseignant l'aveugle, les prΩtres et les maîtres de l'Θcole
du dimanche ù gens qui s'aveuglent eux-mΩmes essayant d'Θclairer
ceux qu'ils estiment Ωtre encore plus aveugles. ½ L'enfer?
qu'est-ce? Y a-t-il un Paradis? ╗
Une pensΘe puissante interrompit ses cogitations : ½ Nous sommes prΩts α vous aider, si vous acceptez d'abord le principe que vous Ωtes vivant et qu'il existe une vie aprΦs la mort. Nous sommes prΩts α vous aider, si vous-mΩme Ωtes disposΘ α croire aveuglΘment en nous, et α ce que nous pouvons vous enseigner. ╗
└ cette idΘe, le cerveau d'Algernon se rΘvoltait. Qu'Θtait-ce donc que toute cette histoire d'aide? Une sottise. En quoi pouvait-il croire? S'il devait croire, cela impliquait donc qu'il y avait un doute. Ce qu'il voulait, c'Θtait des faits et non des croyances. Le premier fait Θtait qu'il s'Θtait tuΘ de sa propre main; le second, qu'il avait vu son cadavre, et le troisiΦme ù qu'il se trouvait maintenant dans l'obscuritΘ totale, immergΘ dans une substance apparemment gluante qui lui interdisait tout mouvement. Et des gens stupides envoyaient, il ne savait d'o∙, des pensΘes α son cerveau, lui disant qu'il devait croire. Soit, mais croire α quoi?
Ce qui Θtait une voix, une pensΘe ou une impression lui dit alors : ½ Vous Ωtes dans le premier stade qui suit la mort. Sur la terre, vous avez ΘtΘ mal informΘ; on vous a ΘgarΘ, et si vous tenez α sortir de la prison, dans laquelle vous vous Ωtes enfermΘ vous-mΩme, alors vous en sortirez. ╗ Calmement, il rΘflΘchit α la question, puis pensa : ½ Si vous voulez que je croie, dites-moi d'abord ce qui m'arrive. Vous prΘtendez que je suis dans le stade qui suit la mort, alors que je croyais que la mort Θtait la fin de toutes choses. ╗
½ PrΘcisΘment! rΘtorqua avec force la pensΘe ou la voix. PrΘcisΘment! Vous Ωtes enveloppΘ dans les nuages du doute, les nuages noirs de la dΘraison. Vous Ωtes entourΘ de la noirceur de l'ignorance et, de cet isolement, vous Ωtes responsable, vous vous l'Ωtes imposΘ, et vous seul pouvez le dΘtruire. ╗
Algernon n'apprΘciait pas ce jugement, qui ressemblait α un blΓme. ½ Je n'ai aucune raison de croire, pensa-t-il, je ne peux que suivre ce que l'on m'a appris. L'╔glise m'a enseignΘ diverses choses ù j'ai eu les maîtres de l'Θcole du dimanche, ainsi qu'une gouvernante, et vous pensez que je peux effacer tout ce qu'ils m'ont dit, simplement parce qu'une impression inconnue et non identifiΘe s'adresse α mon esprit? Faites quelque chose pour me montrer qu'il existe une chose derriΦre cette noirceur. ╗
La noirceur se rompit soudain, s'Θcartant comme les rideaux d'une scΦne pour permettre l'entrΘe des acteurs. Algernon fut soudain Θbloui par le dΘversement d'une brillante lumiΦre et par de prodigieuses vibrations dans l'atmosphΦre. Ce fut pour lui une extase qui faillit lui arracher un cri, et ensuite le doute et la noirceur revinrent et l'enveloppΦrent α nouveau. Doute, panique, rΘcrimination contre lui-mΩme et reproches contre les enseignements du monde. Il se prit α douter de son bon sens. Comment de telles choses pourraient-elles Ωtre possibles? Il Θtait certain maintenant de ne pas avoir l'esprit dΘrangΘ et certain de ne pas Ωtre victime d'hallucinations. Il songea α cette plante brΘsilienne dont il avait absorbΘ les fruits. Et s'il souffrait des effets secondaires de cette ingestion, et partant d'hallucinations? Il avait vu son cadavre sur le sol ù mais l'avait-il vu? Comment pouvait-il se voir, s'il Θtait mort? Il pensa α la calvitie qu'il avait vue depuis le plafond, au sommet de la tΩte du maître d'h⌠tel. Si c'Θtait vrai, pourquoi alors ne l'avait-il pas vue plus t⌠t? Pourquoi n'avoir pas remarquΘ que la gouvernante, visiblement, portait une perruque? Il rΘflΘchit au problΦme et oscilla entre la pensΘe que la vie aprΦs la mort Θtait possible, et l'idΘe qu'il Θtait incontestablement dΘment.
½ Nous vous laisserons prendre votre dΘcision car la loi est qu'une personne ne peut Ωtre aidΘe que si elle demande α l'Ωtre. Quand vous aurez dΘcidΘ, dites-le, et nous viendrons. Et souvenez-vous que vous n'avez aucune espΦce de raison de vous imposer cet isolement. Cette noirceur est une invention de votre imagination. ╗
Le temps n'avait aucune signification. Les pensΘes allaient et venaient, mais ù se demandait Algernon ù quelle est la vitesse de la pensΘe? Combien de pensΘes avait-il eues? S'il le savait, il lui serait possible, alors, de dΘterminer depuis combien de temps il Θtait dans cette position et dans cette situation. Mais non, le temps n'avait dΘsormais plus de sens. Pour autant qu'il p√t en juger plus rien n'en avait. Il essaya de baisser les mains, en tΓtant sous lui, mais il n'y avait rien. Au prix d'un effort extrΩme, il parvint α lever les bras. Lα encore, il ne trouva rien, ne sentit rien, si ce n'est l'impression d'arracher ses bras α une substance gluante... Puis il ramena ses mains sur son corps. Sa tΩte Θtait bien lα, ainsi que son cou et ses Θpaules ù et ses bras, bien s√r, puisqu'il avait l'usage de ses mains. Mais il bondit vΘritablement, en dΘcouvrant qu'il Θtait nu, et cette idΘe le fit rougir. Et si quelqu'un me trouvait ainsi? On ne se montrait pas nu dans la classe α laquelle il appartenait. Ces choses ½ ne se faisaient pas ╗. Mais pour autant qu'il p√t l'affirmer, il avait encore sa dΘpouille humaine. Et ses doigts qui tΓtaient et erraient s'immobilisΦrent soudain, et il conclut qu'il Θtait vraiment fou ù fou ù car ses doigts qui exploraient son corps rencontrΦrent certaines parties intimes, meurtries par le soldat boer, et dont le chirurgien avait pratiquΘ l'ablation. Ainsi il venait de se retrouver intact. II Θtait clair que c'Θtait son imagination. TrΦs clairement, pensa-t-il, il avait regardΘ son corps qui sur le sol achevait de quitter le monde. Mais α cet instant l'idΘe lui vint qu'il avait regardΘ vers le bas. Comment pouvait-il regarder vers le bas, s'il Θtait vraiment ce corps en train de mourir? Et s'il avait ΘtΘ capable de regarder vers le bas, alors c'Θtait qu'une partie de lui ù son Γme ou autre chose que vous appellerez comme vous voudrez ù avait d√ s'Θchapper du corps, et le simple fait qu'il ait pu regarder son propre corps indiquait qu'il existait ½ quelque chose ╗ aprΦs la mort.
Il resta α mΘditer trΦs longuement. Son cerveau lui donnait l'impression de cliqueter comme une machine. De petites bribes de connaissances ramassΘes τa et lα en divers points du monde se mettaient en place. Il pensa α une certaine religion ù laquelle Θtait-ce donc? hindoue? musulmane? Il ne savait pas, mais c'Θtait une de ces Θtranges religions auxquelles seuls croient les indigΦnes, mais qui cependant enseignent l'existence d'une vie aprΦs la mort; elles enseignent que les hommes bons, quand ils meurent, se rendent en un lieu plein de filles consentantes. Consentantes ou pas, les filles n'Θtaient pas pour lui, et il suivit le fil de sa pensΘe. La vie DOIT exister aprΦs la mort; il doit y avoir quelque chose et quelqu'un ù sinon comment pourrait-il avoir dans son esprit pareille projection brillante? Algernon sursauta d'Θtonnement. ù Oh! L'aube vient! s'exclama-t-il. Il Θtait vrai que l'obscuritΘ maintenant faiblissait, de mΩme que tout s'allΘgeait autour de lui; il s'enfonτait doucement jusqu'au moment o∙ ses mains Θtendues sous lui sentirent ½ quelque chose ╗. Et son corps continuant α s'enfoncer, Algernon dΘcouvrit alors que ses mains Θtaient capables de serrer ù non, c'Θtait impossible! Mais d'autres tentatives confirmΦrent cette rΘalitΘ. Oui, ses mains Θtaient en contact avec une herbe tendre, et son corps dΘtendu reposait sur un gazon dru.
La lumiΦre se fit en lui : il comprit enfin qu'il n'Θtait plus dans le nΘant, mais dans un lieu physique o∙ se trouvaient d'autres choses que l'obscuritΘ. Et tandis qu'il en prenait conscience, l'obscuritΘ continuait de dΘcroître et il se trouva comme enveloppΘ dans une brume lΘgΦre, au travers de laquelle il voyait des formes vagues. Il ne pouvait les voir clairement, mais ces ½ silhouettes ╗ Θtaient bien lα.
Il regarda vers le haut et une forme sombre apparut au-dessus de lui. Seules lui Θtaient visibles deux mains Θtendues comme dans un geste de bΘnΘdiction; puis une voix ù que cette fois il entendit clairement ù parla dans un anglais d'Eton ou d'Oxford...
ù Levez vos pieds, mon fils. Levez vos pieds et prenez ma main; sentez que je suis solide, tout comme vous ù et ceci sera une preuve de plus que vous Ωtes vivant ù dans un Θtat diffΘrent, je l'admets ù mais vivant; et plus vite vous prendrez conscience que vous l'Ωtes et comprendrez que la vie existe aprΦs la mort, plus vite vous serez en mesure d'entrer dans la Grande RΘalitΘ.
Faiblement, Algernon tenta de se mettre sur ses pieds, mais maintenant les sensations avaient changΘ; il semblait incapable de se servir de ses muscles comme il en avait l'habitude; de nouveau la voix s'Θleva.
ù Imaginez-vous dans l'acte de vous lever, essayez de vous voir vous mettant debout.
Ce que fit Algernon. └
son grand Θtonnement, il dΘcouvrit qu'il se tenait debout
et qu'une forme l'Θtreignait; forme qui se faisait de plus en plus
brillante et plus prΘcise, jusqu'au moment o∙ il vit clairement
devant lui un homme d'Γge moyen, d'un aspect lumineux et vΩtu
d'une robe jaune. Algernon chercha α Θvaluer la hauteur de
la silhouette, et son champ de vision le fit se rencontrer lui-mΩme.
DΘcouvrant qu'il Θtait nu, il laissa
Θchapper un cri d'effroi.
ù Oh! mais o∙ sont mes vΩtements? Je ne peux pas Ωtre vu ainsi! La forme lui sourit avec gentillesse en disant :
ù Les vΩtements ne font pas l'homme, mon ami. On vient au monde nu. RΘflΘchissez aux vΩtements que vous aimeriez porter et vous les trouverez sur vous.
Algernon pensa qu'il lui serait plaisant de se voir en jeune sous-lieutenant, long pantalon bleu marine et tunique garance. Autour de la taille, il aurait un ceinturon passΘ au blanc d'Espagne et garni de cartouchiΦres. Il vit les boutons de cuivre astiquΘs pour briller comme de vΘritables miroirs. Et sur sa tΩte, il imagina la coiffure α jugulaire. Et l'ΘpΘe, dans son fourreau, pendait α son c⌠tΘ. Puis il sourit en lui-mΩme et pensa : ½ Qu'ils m'habillent donc ainsi! ╗ Ahuri, il se sentit comme sanglΘ soudain dans un uniforme α ceinturon et fut surpris d'Ωtre dans des bottes militaires trΦs serrΘes. L'ΘpΘe Θtait α son c⌠tΘ et son poids ainsi que celui de l'Θtui de revolver pesaient sur le ceinturon. La jugulaire Θtait tendue sous son menton. Et comme il tournait la tΩte, il aperτut les Θpaulettes sur ses Θpaules. C'en Θtait trop ù beaucoup trop. Algernon s'Θvanouit et se serait retrouvΘ sur la gazon si l'homme en robe jaune n'Θtait pas intervenu.
Les paupiΦres d'Algernon battirent et, d'une voix faible, il murmura :
ù Je crois, Seigneur. Pardonnez-moi mes pΘchΘs et pardonnez les offenses que j'ai commises.
L'homme laissa tomber sur lui un sourire de bienveillance et lui dit :
ù Je ne suis pas le Seigneur; je ne suis que celui dont la tΓche est d'aider ceux qui viennent de la vie terrestre et pΘnΦtrent dans celle-ci ù le stade intermΘdiaire ù et je suis prΩt α vous offrir mon aide dΦs que vous serez disposΘ α la recevoir.
Sans difficultΘ cette fois, Algernon se mit sur ses pieds et dit :
ù Je suis prΩt α recevoir l'aide que vous pouvez me donner. Mais... dites-moi, Ωtes-vous allΘ α Eton? La forme sourit tout en rΘpondant : ù Appelez-moi seulement ½ ami ╗, et nous traiterons plus tard de ces questions. Vous devez tout d'abord entrer dans notre monde.
Se dΘtournant, il fit un geste de la main comme s'il Θcartait des rideaux ù et le rΘsultat, en fait, fut le mΩme. Les nuages obscurs se dissipΦrent, les ombres s'Θvanouirent et Algernon se trouva debout sur une herbe du vert le plus intense qui se puisse imaginer. L'air, autour de lui, Θtait comme chargΘ de vie. S'Θchappant de sources inconnues, des impressions de musique lui parvenaient : ½ une musique dans l'air ╗, C'est ainsi qu'il l'aurait dΘcrite et cela lui sembla trΦs apaisant.
Des gens allaient et venaient, se promenant comme ils l'auraient fait dans un jardin public. Au premier abord, il eut devant ce spectacle l'impression qu'il pouvait se trouver α Hyde Park, α Londres; mais dans un Hyde Park particuliΦrement embelli. Sur les bancs, des couples Θtaient assis, tandis que d'autres flΓnaient, et de nouveau Algernon fut saisi par la peur, car quelques personnes circulaient un peu au-dessus du sol! Quelqu'un courait dans l'air, α quelques mΦtres au-dessus du sol, poursuivi par une autre personne, et tous deux riaient joyeusement, semblant pleinement heureux. Un frisson parcourut Algernon, mais son ami le prit gentiment par le bras en lui disant :
ù Venez, allons nous asseoir lα, car je tiens α vous parler un peu de ce monde avant que nous n'allions plus avant ù sinon votre rΘtablissement risquerait d'Ωtre retardΘ par ce que vous verrez ensuite.
ù RΘtablissement! rΘpΘta Algernon. Mais point n'est besoin de me rΘtablir de quoi que ce soit. Je suis en excellente santΘ et parfaitement normal.
Son ami sourit gentiment et dit α nouveau :
ù Venez, asseyons-nous ici,
d'o∙ nous pourrons voir les cygnes et autres gibiers d'eau, et vous
aurez
ainsi un aperτu de la nouvelle vie qui
vous attend. En rechignant, et mΘcontent α la pensΘe
qu'il Θtait considΘrΘ comme malade, il se laissa guider
vers un banc proche.
ù Asseyez-vous confortablement, lui dit l'ami, car j'ai beaucoup α vous dire. Vous Ωtes α prΘsent dans un autre monde, sur un autre plan d'existence, et plus vous m'accorderez d'attention, plus vous progresserez aisΘment dans ce monde-ci.
Algernon fut trΦs favorablement impressionnΘ par le confort du siΦge sur lequel il se trouvait assis; semblant Θpouser ses formes, il ne ressemblait en rien α ceux des parcs de Londres qui s'effondraient souvent au moindre changement de position.
Devant eux, une eau bleue sur laquelle glissaient majestueusement quelques cygnes Θclatants de blancheur. L'air Θtait chaud et tout empli de vibrations. Une pensΘe soudain frappa Algernon ù et cette pensΘe le choqua tellement qu'il faillit bondir de son siΦge : il n'y avait pas d'ombre! Levant les yeux, il vit que le soleil lui non plus n'existait pas. Le ciel entier Θtait incandescent. L'ami interrompit le cours de sa pensΘe.
ù Nous devons maintenant parler de certaines choses; il me faut vous Θclairer sur ce monde avant que vous n'entriez dans la Maison du Repos.
Algernon l'interrompit en disant :
ù Je suis tout α fait ΘtonnΘ que vous portiez une robe jaune. Etes-vous membre de quelque culte, ou appartenez-vous α quelque ordre religieux?
ù Oh Dieu, quelle curieuse disposition d'esprit vous avez! Quelle importance peut bien avoir la couleur de ma robe et le fait que j'en porte une? Je ne le fais que parce que je trouve cela convenable dans la tΓche que j'ai α accomplir. (Et tout en souriant il ajouta :) Vous portez bien un uniforme, un pantalon bleu marine, une jaquette rouge vif, et une bien curieuse coiffure. De plus vous avez un ceinturon blanc. Pourquoi Ωtes-vous affublΘ de si Θtrange faτon? Ici, on s'habille selon son dΘsir, et personne ne critiquera la maniΦre dont vous Ωtes vΩtu. Et, de la mΩme faτon, je m'habille dans le style qui me convient et parce que c'est ma tenue habituelle. Mais nous sommes en train de perdre du temps.
Algernon, ainsi rΘprimandΘ, se radoucit; regardant autour de lui, il vit d'autres personnes en robe jaune, conversant avec des hommes et des femmes en costumes trΦs divers. Mais son compagnon lui parlait :
ù Je dois vous dire que, sur la terre, vous Ωtes dangereusement trompΘs en ce qui concerne la vΘritΘ de la vie future. Vos chefs religieux sont constituΘs en gang, chacun faisant sa propre publicitΘ, prΩchant pour sa propre marchandise, et complΦtement indiffΘrent α la vΘritΘ de la vie et de l'aprΦs-vie. (Il fit une pause et poursuivit :) Regardez tous ces gens autour de vous. Pouvez-vous dire lequel est chrΘtien, juif, musulman ou bouddhiste? Et cependant tous les gens que vous voyez dans ce parc ù α l'exception de ceux en robe jaune ù ont une chose en commun : ils se sont tous suicidΘs.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. ConsΘquence
du suicide (pages 43 ...)
Algernon eut un sentiment d'horreur ù tous Θtaient des suicidΘs. Il se dit alors qu'il Θtait peut-Ωtre dans un asile de fous et que l'homme en robe jaune pouvait Ωtre un gardien. Il pensa au nombre de choses Θtranges survenues dans sa vie et qui avaient imposΘ un rΘel effort α son esprit.
ù Vous devez vous rendre compte que le suicide est un crime grave. Personne ne devrait commettre un tel acte. Aucune raison ne peut le justifier, et si les gens savaient ce qu'ils auront α endurer aprΦs, ils ne se laisseraient pas aller α le faire. Ceci, poursuivit son compagnon, est un centre de rΘception o∙ sont rehabilitΘs ceux qui ont mis fin α leurs jours; ils sont conseillΘs, puis renvoyΘs sur la terre dans un autre corps. Je vais d'abord vous parler de la vie sur terre et sur ce plan d'existence.
Ils s'installΦrent plus confortablement, et Algernon observa les cygnes qui glissaient paresseusement sur l'Θtang. Il remarqua que les arbres Θtaient emplis d'oiseaux et aussi d'Θcureuils; il nota Θgalement avec intΘrΩt d'autres hommes et d'autres femmes en robe jaune, qui parlaient de ceux dont ils avaient la charge.
ù La terre est une Θcole d'enseignement o∙ les gens apprennent grΓce aux Θpreuves ù vu qu'ils n'apprendront pas par la bienveillance et la douceur. Les gens vont sur la terre tout comme ceux qui vivent sur terre vont α l'Θcole; et avant que de descendre sur la terre, les EntitΘs qui vont occuper un corps terrestre sont conseillΘes sur ce qui est pour elles le meilleur type de corps, et les meilleures conditions leur permettant d'apprendre ce qu'elles ont α apprendre ù ou, pour Ωtre plus prΘcis, pour apprendre ce pour quoi elles retournent vraiment sur terre, vu qu'elles sont, bien s√r, conseillΘes avant leur dΘpart. Vous ferez cette expΘrience vous-mΩme; aussi laissez-moi vous parler de ce plan particulier. Nous avons ici ce qui est connu comme Θtant l'astral infΘrieur. Sa population de passage n'est faite que de suicidΘs exclusivement, cela pour la raison que le suicide est un crime, et que ceux qui le commettent sont mentalement des instables. Dans votre cas, votre suicide est d√ au fait que vous ne pouviez procrΘer, que vous aviez ΘtΘ mutilΘ; mais, vous Ωtes allΘ sur la terre pour endurer cette condition et la surmonter. Et je vous dis avec gravitΘ qu'avant d'aller sur la terre, vous avez fait ce qu'il fallait pour Ωtre mutilΘ ù ce qui veut dire que vous avez ΘchouΘ α votre test, et que vous devez revivre α nouveau toute cette Θpreuve, et la revivre encore si vous Θchouez une nouvelle fois.
Algernon Θprouva une rΘelle tristesse. Il avait cru qu'en mettant fin α une existence qu'il estimait inutile, il avait fait lα un geste noble ù et on lui disait maintenant qu'il avait commis un crime et devrait l'expier. Mais son compagnon parlait...
ù L'astral infΘrieur est trΦs proche du plan terrestre. Ici, nous vous placerons dans un Lieu de Repos pour vous faire subir un traitement. Nous tenterons de stabiliser votre Θtat mental; cette tentative visera α vous fortifier en vue de votre retour dΘfinitif sur la terre ù sit⌠t que la situation semblera Ωtre celle qui convient. Mais ici, sur ce plan astral, vous Ωtes libre de circuler, ou de voler si vous le voulez ù ceci simplement par la pensΘe. De mΩme, si votre accoutrement venait α vous paraître absurde ù ce qu'il est, en fait ù vous pouvez en changer, simplement en pensant α ce que vous aimeriez porter.
Le go√t d'Algernon se porta alors sur un trΦs joli costume, aperτu un jour dans un pays chaud. LΘger, d'un blanc cassΘ, la coupe en Θtait trΦs ΘlΘgante. Il y eut soudain comme un bruissement, et il vit avec effroi que son uniforme se volatilisait, le laissant complΦtement nu. Avec un cri, il bondit sur ses pieds cachant de ses deux mains la zone intime de son anatomie; mais α peine Θtait-il debout qu'il se trouva revΩtu du costume qu'il avait revu en pensΘe. Timidement et tout rougissant il s'assit de nouveau.
ù Vous dΘcouvrirez qu'ici vous n'avez besoin d'aucune nourriture, bien qu'il vous sera possible, si la nΘcessitΘ s'en fait sentir, d'obtenir n'importe lesquels des aliments que vous souhaiteriez. Il vous suffira d'y penser pour voir cette nourriture se matΘrialiser dans l'atmosphΦre. Songez, par exemple, α votre plat prΘfΘrΘ.
Algernon rΩva de rosbif, de pommes de terre r⌠ties, de Yorkshire pudding, de carottes, de navets et de choux avec un grand verre de cidre ù le tout terminΘ par un bon gros cigare. Tandis qu'il pensait a toutes ces choses, une forme vague apparut devant lui, se solidifia pour devenir une table couverte d'une nappe Θclatante de blancheur. Puis des mains s'agitΦrent, plaτant devant lui des plats d'argent, des chandeliers; les couvercles, un par un, furent soulevΘs et Algernon vit ù et sentit ù la nourriture de son choix. Ensuite, sur un simple geste de son compagnon, aliments et tables disparurent.
ù Il n'y a vraiment nul besoin de ces choses thΘΓtrales, aucun besoin de ce type de nourritures grossiΦres, car le corps, sur ce plan astral, absorbe la nourriture contenue dans l'atmosphΦre. Comme vous le voyez, ici le soleil ne brille jamais, mais le ciel est resplendissant, donnant α chacun la nourriture dont il a besoin, et il n'existe ici ni gens trΦs gros ni trop maigres.
Ayant regardΘ autour de lui, Algernon reconnut que c'Θtait exact. De mΩme, il n'y avait lα ni nains ni gΘants. Certaines personnes se promenaient, l'air concentrΘ, le front plissΘ, s'interrogeant sans aucun doute sur le futur, soucieuses du passΘ et regrettant certains de leurs actes.
Le compagnon se leva.
ù Maintenant, dit-il, nous devons aller α la Maison du Repos et nous pourrons, tout en marchant, poursuivre notre conversation. Votre arrivΘe ici a ΘtΘ plut⌠t prΘcipitΘe, bien que nous soyons toujours avertis des suicides prΘmΘditΘs depuis longtemps. Cependant votre dernier geste nous a surpris.
Se levant, Algernon suivit son compagnon. Ils prirent en flΓnant le sentier qui longeait l'Θtang et le long duquel de petits groupes de gens bavardaient en marchant.
ù Ici, les conditions sont particuliΦrement confortables parce que, α ce stade du processus, vous devez Ωtre reconditionnΘ, en vue d'un retour aux Θpreuves et aux souffrances terrestres; mais souvenez-vous que la vie sur la terre n'est qu'un battement de paupiΦres dans ce qui est, en fait, le Vrai Temps; et quand vous aurez achevΘ votre vie terrestre et l'aurez rΘussie, vous noterez que vous ne retournez pas dans ce lieu, mais que vous le contournez et allez vers un autre niveau du plan astral ù un plan dΘpendant de vos progrΦs sur terre. Quand, par exemple, vous Θchouez α vos examens scolaires, vous Ωtes maintenu dans la mΩme classe, alors que, en cas de rΘussite, vous passez dans la classe supΘrieure. Ceci vaut pour le plan astral. Vous pouvez α cet instant ù que vous appelez la mort ù Ωtre enlevΘ de la terre et transportΘ en un certain plan astral ù ou bien, si votre test est particuliΦrement satisfaisant, Ωtre placΘ sur un plan beaucoup plus ΘlevΘ; et, bien s√r, plus vous vous Θlevez, plus l'environnement est satisfaisant.
Algernon se laissait distraire par le spectacle sans cesse changeant. Quittant les bords de l'Θtang, ils se glissΦrent par une ouverture faite dans une haie. Une pelouse merveilleusement entretenue s'Θtendait devant eux, et lα des groupes de gens Θtaient assis et Θcoutaient quelqu'un qui, visiblement, faisait une confΘrence. Mais le compagnon poursuivit sa route et ils arrivΦrent devant une petite ΘlΘvation qu'ils gravirent. Un ΘlΘgant bΓtiment se dressait devant eux; il Θtait d'un blanc verdΓtre, une couleur trΦs reposante, gΘnΘratrice de tranquillitΘ et bien faite pour donner la paix α l'esprit. Une porte devant eux. Elle s'ouvrit automatiquement et ils pΘnΘtrΦrent dans un hall brillamment ΘclairΘ.
IntΘressΘ, Algernon promena son regard sur ce qui l'entourait. Ce lieu Θtait d'une beautΘ rare et, de par son appartenance α la haute sociΘtΘ anglaise, Algernon se considΘrait comme un connaisseur en matiΦre d'ΘlΘgance architecturale. Des colonnes s'Θlevaient dans le hall, duquel partaient plusieurs couloirs. Il semblait y avoir, en son milieu, un bureau rond autour duquel plusieurs personnes Θtaient assises.
S'avanτant, le compagnon d'Algernon le prΘsenta :
ù Voici notre ami, Algernon St Clair de Bonkers. Il Θtait attendu et je crois que vous lui avez attribuΘ une chambre.
Une jeune femme chercha dans ses papiers et rΘpondit :
ù C'est exact, sir; on va la lui montrer. Un jeune homme se leva presque immΘdiatement et dit en s'avanτant vers eux :
ù Je vais vous conduire α votre chambre. Si vous voulez bien me suivre...
Ayant saluΘ Algernon, le compagnon quitta le bΓtiment. Algernon suivit son nouveau guide le long d'un corridor recouvert d'un tapis moelleux, puis dans une chambre trΦs spacieuse qui contenait un lit et une table et donnait sur deux autres petites piΦces attenantes.
ù Maintenant, sir, vous allez avoir la gentillesse de bien vouloir vous coucher; une Θquipe mΘdicale va venir vous examiner. Vous n'avez pas le droit de quitter cette chambre avant que le docteur, habilitΘ α le faire, vous en donne la permission.
Puis, avec un sourire, il sortit. Algernon inspecta sa chambre et les deux autres piΦces. L'une lui sembla Ωtre un salon, car elle Θtait meublΘe d'un divan confortable et de fauteuils, et l'autre n'avait qu'une chaise dure pour tout mobilier. Algernon pensa tout α coup que ce lieu semblait n'avoir pas de toilettes; puis rΘflΘchissant, il se dit en lui-mΩme : ½ Pourquoi y en aurait-il? ╗ II n'en Θprouverait sans doute pas la nΘcessitΘ et peut-Ωtre ne faisait-on pas de telles choses en ce lieu!
Debout prΦs du lit, il resta α s'interroger. Allait-il essayer de s'Θchapper d'ici? Il marcha jusqu'α la fenΩtre et fut surpris de dΘcouvrir qu'elle s'ouvrait librement; il essaya de sortir, mais une barriΦre invisible l'en empΩcha. La panique qui avait commencΘ α le gagner tomba et, regagnant son lit, il s'apprΩtait α se dΘshabiller quand il pensa soudain : ½ Que vais-je faire sans vΩtements de nuit? ╗ SimultanΘment il entendit ce bruissement qui ne lui Θtait plus inconnu; se regardant, il vit qu'il Θtait vΩtu d'une longue chemise de nuit blanche. Au comble de l'Θtonnement, il leva les sourcils, et lentement, tout en rΘflΘchissant, il se mit au lit. Quelques minutes plus tard, on frappait α la porte. ½ Entrez ╗, dit Algernon, et trois personnes ù deux hommes et une femme ù apparurent. Se prΘsentant, elles lui apprirent qu'elles faisaient partie de l'Θquipe de rΘhabilitation. Ces gens ne firent pas usage du stΘthoscope, ne tΓtΦrent pas son pouls, mais se contentΦrent de le regarder, et l'un d'eux commenτa α parler :
ù Vous Ωtes ici parce que vous vous Ωtes rendu coupable de suicide, crime qui a fait que votre vie sur terre a ΘtΘ perdue, gaspillΘe. Vous devrez donc la recommencer et subir de nouvelles expΘriences dans l'espoir que cette fois vous rΘussirez votre vie.
L'homme lui apprit qu'il recevrait un traitement de rayons apaisants qui, on l'espΘrait, amΘliorerait rapidement sa santΘ. Puis Algernon s'entendit dire qu'il importait qu'il retourne sur terre aussi vite que possible. Plus vite il s'y rendrait, et plus ce serait facile pour lui.
ù Mais comment puis-je retourner sur terre? s'exclama Algernon. Je suis mort, ou tout au moins mon corps physique est mort, et comment alors pensez-vous pouvoir me faire rΘintΘgrer ce corps?
Ce fut la jeune femme qui rΘpondit :
ù Vous Ωtes victime d'un grave malentendu, α cause de toutes les Θpouvantables balivernes qu'on vous a enseignΘes sur la terre. Le corps physique n'est qu'une enveloppe que l'esprit endosse afin que des tΓches infΘrieures puissent Ωtre accomplies, afin que certaines leτons particuliΦrement dures puissent Ωtre apprises, car l'esprit ne peut pas expΘrimenter lui-mΩme des vibrations aussi basses; et il doit, de ce fait, revΩtir une enveloppe qui lui permet d'expΘrimenter les choses. Vous irez sur terre et naîtrez de parents qui seront choisis pour vous. Votre naissance sera entourΘe de conditions qui vous permettront de profiter au maximum de votre expΘrience, et souvenez-vous que ce que nous impliquons par ½ profiter ╗ ne signifie pas nΘcessairement ½ argent ╗. Sur terre, en effet, les Ωtres les plus imprΘgnΘs de spiritualitΘ sont les gens pauvres alors que les riches sont mΘchants. Il est α penser que dans votre cas vous avez ΘtΘ ΘlevΘ dans une telle richesse et un tel luxe que, cette fois, vous connaîtrez des conditions plus dures.
Ils parlΦrent longuement et, en les Θcoutant, Algernon en vint α saisir progressivement des choses trΦs diffΘrentes de celles en lesquelles on l'avait amenΘ α croire. TrΦs vite, il fut α mΩme de se rendre compte que christianisme, tout comme judaïsme, islamisme ou autres croyances n'Θtaient que des noms, et qu'il n'existait qu'une seule religion ù une religion que jusqu'ici il n'avait pu comprendre.
Les trois personnes se retirΦrent
et, dans la chambre, la lumiΦre faiblit. Algernon eut l'impression
que la nuit se refermait sur lui. Il se dΘtendit, puis perdit conscience
et dormit. Il n'aurait pu dire pendant combien de temps ù quelques minutes
peut-Ωtre ou durant des jours. Et au cours de ce sommeil son esprit
se ressaisit et il recouvra la santΘ.
Le soleil brillait quand il s'Θveilla et il entendait le chant des oiseaux... Le soleil? Il se rappela que ce n'Θtait pas le soleil qui brillait. Ici, il n'existait pas, mais l'air vivait. Repoussant le couvre-pied, il se leva et alla α la fenΩtre. Tout, α l'extΘrieur, Θtait aussi brillant et aussi gai qu'hier... Θtait-ce HIER? Algernon avait perdu le sens des jours et des nuits; il lui semblait qu'il n'y avait plus de preuve du passage du temps. Il regagna son lit et s'Θtendit sur le couvre-pied, les mains derriΦre la tΩte, rΘflΘchissant α tout ce qui s'Θtait passΘ.
Un petit coup α la porte et un homme entra. C'Θtait un personnage α l'aspect grave qui donnait l'impression d'Ωtre pleinement conscient de l'importance de ses fonctions.
ù Je suis venu vous parler, dit-il, car nous craignons que vous ne soyez pas convaincu de la vΘritΘ de l'expΘrience que vous traversez.
Les mains le long du corps et presque au garde-α-vous, comme s'il se trouvait dans un h⌠pital militaire, Algernon rΘpondit :
ù Tout ce que j'ai vu, sir, contredit les enseignements de l'╔glise chrΘtienne. Je m'attendais α Ωtre accueilli par des anges qui joueraient de la harpe; je m'attendais α voir des chΘrubins et au lieu de cela, je dΘcouvre que ce lieu pourrait tout aussi bien Ωtre une maniΦre de Hyde Park magnifiΘ, ou tout autre parc bien entretenu. J'aurais pu, Θgalement, avoir eu des hallucinations dans Richmond Park. Le docteur rit et lui dit :
ù Vous n'Ωtes pas un chrΘtien particuliΦrement fervent. Si vous aviez ΘtΘ disons un catholique romain vraiment croyant, alors vous auriez vu des anges en arrivant ici, et vous auriez vu ces anges jusqu'au moment o∙ le c⌠tΘ trompeur de leur apparence vous aurait, au contraire, fait comprendre qu'ils n'Θtaient que des visions de votre imagination. Ici nous nous occupons de rΘalitΘ. Vu que vous Ωtes un homme qui a vΘcu et a de l'expΘrience, vu Θgalement que vous avez ΘtΘ soldat et avez vu mourir, vous Ωtes capable de nous voir tels que nous sommes vraiment.
Algernon se prit α penser α certaines scΦnes de son passΘ.
ù La mort, dit-il, est le sujet qui m'intrigue le plus, car elle est, sur terre, un objet de terreur ù les gens ont une peur horrible de mourir ù et ce qui m'a toujours frappΘ, c'est que ce sont souvent les gens les plus religieux qui sont le plus effrayΘs par la pensΘe de la mort. (Il sourit et, joignant les mains, il continua :) J'ai un ami, fervent catholique, qui, dΦs qu'il entend que quelqu'un est au plus mal, ne manque jamais de dire combien il est heureux que M. X ou Y aille mieux et soit en aussi bonne santΘ! Mais dites-moi, sir, pourquoi se fait-il que les gens aient si peur de la mort, s'il existe une vie aprΦs?
Souriant avec ironie, le docteur rΘpondit :
ù J'aurais pensΘ qu'un homme de votre sensibilitΘ et instruit comme vous l'Ωtes aurait devinΘ la rΘponse; comme il est clair que vous ne la connaissez pas, permettez-moi de vous la donner : les gens vont sur terre pour accomplir et apprendre certaines choses, pour faire l'expΘrience de certaines Θpreuves grΓce auxquelles l'esprit, ou l'Γme, ou le sur-moi ù peu importe le nom ù peut Ωtre purifiΘ ou fortifiΘ. Et ainsi, quand une personne se suicide, elle commet un crime contre le programme, contre l'ordre des choses. Et si les gens voyaient que la mort est naturelle et comprenaient qu'elle n'est que naissance α un autre stade d'Θvolution, alors ils aspireraient α mourir et tout le sens de la terre et des autres mondes serait perdu.
Pour Algernon l'idΘe Θtait nouvelle et logique, en vΘritΘ. Mais il n'Θtait cependant pas satisfait.
ù Dois-je comprendre, alors que la peur de lα mort est provoquΘe artificiellement et est totalement illogique?
ù C'est exact, rΘpondit le docteur. C'est une disposition de la nature qui veut que chacun craindra la mort, fera tout pour prΘserver la vie, afin que les expΘriences sur terre puissent Ωtre maintenues et menΘes jusqu'α leur fin logique et programmΘe. Aussi quand une personne se suicide, elle dΘsorganise tout le systΦme. Mais, attention, dit-il, quand le temps est venu pour une mort naturelle, la peur n'existe pas, et il n'y a pas davantage souffrance; car les gens qui sont dans un autre royaume astral sont α mΩme de dire quand une personne est destinΘe α mourir ou α subir la transition (formule que nous prΘfΘrons); une forme d'anesthΘsie est alors produite et les affres de la mort sont remplacΘes par de plaisantes pensΘes de dΘlivrance, le dΘsir de rentrer α la maison.
Algernon eut un mouvement d'indignation.
ù Mais c'est impossible, dit-il, car les gens qui agonisent se tordent souvent dans d'atroces douleurs!
Le docteur dit en secouant la tΩte tristement :
ù Non, vous Ωtes dans l'erreur. La souffrance n'augmente pas au moment de la mort; il y a, au contraire, arrΩt. Et contractions ou gΘmissements ne sont que des rΘactions automatiques de certains nerfs qui ont ΘtΘ stimulΘs. Cela ne signifie pas que la personne souffre. Celui qui en est le tΘmoin n'est gΘnΘralement pas apte α juger de ce qui se passe. Chez le mourant, la partie consciente qui va subir la transition est dΘtachΘe de la partie physique qui n'est que l'Ωtre animal. C'est ainsi que... quand vous avez commis votre suicide, vous n'avez pas souffert... C'est exact?
Se grattant le menton, Algernon rΘflΘchit et rΘpondit sans hΘsiter :
ù Non, je n'ai pas souffert; je crois n'avoir rien senti, si ce n'est une sensation trΦs froide. En y pensant, j'Θtais comme obnubilΘ et surpris.
Le docteur sourit et dit en se frottant les mains :
ù Maintenant, je vous tiens! Vous venez de reconnaître que vous n'avez pas souffert et, pourtant, vous avez criΘ comme un porc qu'on saigne. Et, α ce propos, avec un porc qu'on saigne, tout ce qui se passe c'est que l'air contenu dans les poumons est expulsΘ rapidement en agitant les cordes vocales ù ce qui provoque un cri aigu. Le mΩme genre de rΘaction a eu lieu avec vous ù un long cri perτant interrompu par un bouillonnement de votre sang s'Θchappant abondamment par la blessure de votre gorge. Et c'est ce cri perτant qui a poussΘ la malheureuse femme de chambre α entrer dans la salle de bains.
Oui, cela semblait assez logique. Commenτant α voir que, dans tout cela, il ne s'agissait pas d'hallucinations mais de faits, Algernon dit alors au docteur :
ù Mais j'avais cru comprendre
qu'une personne, α sa mort, Θtait tout de suite conduite
devant Dieu pour y Ωtre jugΘe ù qu'immΘdiatement elle
rencontrait JΘsus et peut-Ωtre la Vierge et les disciples.
Secouant la tΩte d'un air triste, le docteur
rΘpondit :
ù Vous parlez de voir JΘsus; mais si vous aviez ΘtΘ juif, musulman ou bouddhiste, auriez-vous espΘrΘ voir JΘsus? Ou bien pensez-vous que le Paradis est divisΘ en diffΘrents pays o∙ vont les gens de chaque religion? Non, il n'en est rien! L'idΘe est absurde. C'est une folie criminelle et les prΩcheurs terrestres empoisonnent l'esprit des hommes avec leurs monstrueuses histoires. Les gens viennent ici, et ils se croient en Enfer. Il n'y a pas d'enfer ù si ce n'est sur la terre!
Algernon bondit. Il sentit son corps se tordre comme s'il Θtait enveloppΘ de flammes.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Obligation de
se rΘincarner rapidement, Purgatoire (pages 55 ...)
ù Mais, alors, suis-je au Paradis? demanda-t-il.
ù Non, rΘpliqua le docteur. Un tel lieu n'existe pas. Il n'y a ni Paradis ni Enfer, mais un Purgatoire ù l'endroit o∙ vous expiez vos pΘchΘs, et c'est ce que vous faites ici. TrΦs bient⌠t, vous rencontrerez un comitΘ qui vous aidera α dΘcider ce que vous allez faire α votre retour sur terre. Vous devez y retourner afin de matΘrialiser le plan dΘcidΘ par vous-mΩme, et la raison de ma visite est prΘcisΘment de voir si vous Ωtes prΩt α Ωtre prΘsentΘ au comitΘ.
Algernon fut gagnΘ par une Θtrange peur et il eut l'impression que des mains glacΘes lui parcouraient le dos. Ce qui s'annonτait lui semblait pire qu'une commission militaire dans laquelle les mΘdecins chercheraient des preuves, lui posant les questions les plus embarrassantes touchant α ses rΘactions α telle ou telle chose, et allant jusqu'α le questionner sur la faτon dont se dΘroulait sa vie sexuelle; Θtait-il mariΘ, avait-il une amie? Algernon, dΘcidΘment, ne parvenait pas α Θprouver un quelconque enthousiasme α l'idΘe de se prΘsenter devant une commission de ù quoi au juste?
ù J'espΦre, dit-il,
qu'on me laissera le temps de me remettre du traumatisme que reprΘsente
le passage de la vie α CECI. J'admets que je suis responsable de
ma venue ici, en ayant mis fin α mes jours
ù ce qui apparaît comme Θtant un
crime mΘprisable ù mais je continue cependant α estimer qu'on
devrait me donner le temps de rΘcupΘrer et de dΘcider
ce que je veux faire. Et puisque nous sommes sur ce sujet, poursuivit-il,
comment se peut-il que le suicide soit un crime aussi odieux, si les gens
ne savent pas qu'ils commettent un crime. J'avais toujours pensΘ
que si une personne n'Θtait pas consciente de faire une mauvaise
action, elle ne pouvait pas Ωtre punie pour l'avoir faite.
ù Sottises! s'exclama le docteur. Voilα bien un trait des gens de votre acabit; ils considΦrent que du fait qu'ils appartiennent α une classe supΘrieure, ils ont droit α une considΘration spΘciale. Vous essayez toujours de rationaliser. C'est comme un vice inhΘrent α votre classe. Vous saviez parfaitement qu'il est mal de se suicider. MΩme votre propre forme particuliΦre de religion, telle qu'elle est enseignΘe sur terre, vous inculque l'idΘe que mettre fin α ses jours est un crime contre l'homme, contre l'╔tat et contre l'╔glise.
Algernon rΘpliqua d'un ton acerbe :
ù Alors, que pensez-vous du Japonais qui se fait hara-kiri quand les circonstances l'exigent? Quand il estime qu'il a perdu la face, il s'ouvre le ventre publiquement. C'est bien un suicide? Il fait alors ce qu'il croit devoir faire. Vous ne pensez pas?
L'air affligΘ, le docteur rΘpondit :
ù Le fait qu'au Japon le suicide soit devenu une habitude sociale permettant de mettre fin α ses jours plut⌠t que d'affronter le dΘshonneur ne modifie en rien le problΦme. Permettez-moi de vous dire, et d'enfoncer ceci dans votre subconscient : le suicide est TOUJOURS un crime. Aucune circonstance ne peut faire qu'il soit acceptable. Il signifie qu'une personne est insuffisamment dΘveloppΘe pour poursuivre ce qu'elle a choisi de sa propre volontΘ. Mais ne perdons plus de temps. Vous n'Ωtes pas ici en vacances, mais pour nous aider α profiter au mieux de votre prochaine vie sur la terre. Venez!
Il se leva brusquement, dominant Algernon qui protestait d'un ton plaintif :
ù Ne me laisserez-vous pas prendre un bain? N'aurai-je pas un petit dΘjeuner avant d'Ωtre traînΘ hors d'ici?
ù Bah! s'exclama le docteur d'un ton irritΘ, ici vous n'avez pas besoin de bain, pas besoin de nourriture. L'atmosphΦre vous nourrit et vous nettoie. Vous minimisez la question pour la simple raison que vous n'Ωtes pas vraiment adulte, mais quelqu'un qui essaye d'Θchapper α ses responsabilitΘs. Suivez-moi.
Se dΘtournant, le docteur se dirigea vers la porte.
└ son corps dΘfendant, Algernon se leva et le suivit. Le docteur tourna α droite et entra dans un jardin qu'Algernon n'avait pas encore vu. L'atmosphΦre y Θtait exquise; l'air Θtait plein d'oiseaux, et de jolis animaux Θtaient Θtendus sur l'herbe; aprΦs un dernier tournant, un autre bΓtiment apparut. OrnΘ de nombreuses flΦches il Θvoquait une cathΘdrale, et on y accΘdait non pas par une rampe, mais par des sΘries d'escaliers. Les ayant montΘs, ils se dirigΦrent vers un coin frais d'un bΓtiment trΦs vaste. L'entrΘe Θtait occupΘe par de nombreuses personnes; d'autres Θtaient assises sur des bancs confortables disposΘs contre les murs. Lα encore, il y avait, au centre du vestibule, ce qui ressemblait α un bureau de rΘception, mais pourvu, cette fois, d'un personnel plus ΓgΘ. Le docteur y conduisit Algernon et s'adressa au prΘposΘ en disant :
ù Nous sommes venus pour nous prΘsenter devant le conseil.
L'un des assistants se leva.
ù Suivez-moi, dit-il.
L'assistant ouvrit la marche, le docteur et Algernon le suivant. Marchant quelques minutes au long d'un corridor, ils tournΦrent α gauche dans une antichambre.
ù Veuillez attendre ici, dit l'assistant.
Il frappa α une porte et entra, aprΦs en avoir ΘtΘ priΘ. La porte se ferma et un faible murmure de voix devint perceptible.
L'assistant revint aprΦs quelques instants, et dit, tenant la porte ouverte :
ù Vous pouvez entrer.
Se levant rapidement, le docteur prit Algernon par le bras, et le fit entrer.
└ peine α l'intΘrieur, Algernon s'arrΩta au comble de l'Θtonnement. C'Θtait une piΦce aux proportions trΦs vastes et, en son centre, un globe avec des taches bleues et vertes tournait dans un mouvement lent. Algernon comprit qu'il s'agissait d'un simulacre de la terre. En voyant que le globe terrestre tournait sans aucun systΦme de support, Algernon resta fascinΘ et intriguΘ. Il lui semblait Ωtre dans l'espace et regarder, de lα, la terre illuminΘe par quelque soleil invisible.
Il y avait une longue table, merveilleusement polie, aux sculptures dΘlicates ù et α un des bouts de cette table se tenait un trΦs vieil homme dont la barbe et les cheveux Θtaient blancs. Son expression Θtait pleine de bienveillance, mais aussi de gravitΘ. Il donnait l'impression que, si les circonstances l'exigeaient, il serait capable d'une extrΩme rudesse.
Algernon jeta un coup d'£il rapide α la ronde et, autour de la table, il crut voir huit personnes ù quatre hommes et quatre femmes. Le docteur le fit asseoir α l'autre bout de la table. La forme de celle-ci, remarqua Algernon, permettait α tous les autres membres de le voir sans avoir α tourner leur chaise; l'espace de quelques secondes, il songea α l'artisan qui avait su Θlaborer une gΘomΘtrie si compliquΘe.
ù Voici Algernon St Clair de Bonkers, dit le docteur. D'aprΦs nous, il est maintenant en Θtat de profiter de vos conseils.
Le vieil homme, d'un petit mouvement de tΩte, leur fit signe de s'asseoir, puis il parla :
ù Vous Ωtes ici parce que vous avez mis fin α vos jours. Vous vous Ωtes tuΘ, en dΘpit des plans que vous aviez faits, et α l'encontre de la Loi SupΘrieure. Avez-vous quelque chose α dire pour votre dΘfense?
Tremblant, Algernon s'Θclaircit la gorge.
ù Levez-vous, lui murmura le docteur en se penchant vers lui.
└ contrec£ur, Algernon se mit debout et dit avec un air de dΘfi :
ù Si j'ai dΘcidΘ de faire une certaine tΓche, et si des conditions que je n'ai pas choisies m'ont empΩchΘ de l'accomplir, alors Θtant donnΘ que ma vie m'appartient, j'ai le droit d'y mettre fin ù si je choisis de le faire. Je n'ai pas dΘcidΘ de venir ici; je n'ai dΘcidΘ que de mettre fin α ma vie.
Et, sur ces mots, il s'assit lourdement.
Le docteur le regarda d'un air triste. Le vieil homme lui jeta un regard de pitiΘ et les huit autres personnes le fixΦrent avec compassion, comme s'ils avaient dΘjα entendu ce qu'il venait de dire. Le vieil homme, de nouveau, parla :
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Reprendre sa
vie (pages 59...)
ù Vous avez fait votre plan, mais votre vie ne vous appartient pas. Elle appartient α votre sur-moi ù ce que vous appelez votre Γme ù et vous l'avez blessΘ par votre rΘbellion et votre folle conduite. Pour cette raison, vous devrez retourner sur terre, vivre α nouveau votre vie et, cette fois, ne vous tuez pas. Il nous faut maintenant dΘcider quel sera le moment le plus favorable pour votre retour, et vous trouver les parents appropriΘs.
Il y eut un grand bruit de papiers froissΘs, puis l'un des membres se leva et s'approcha du globe. Silencieux, il demeura quelques minutes α le regarder. Puis il regagna sa place et nota quelque chose sur un feuillet.
ù Algernon, dit le vieil homme,
vous Ωtes allΘ sur terre dans des conditions presque luxueuses
ù dans une famille o∙ l'on veillait α vous donner tout le
confort possible. Vous Θtiez considΘrΘ. L'argent n'Θtait
pas un problΦme. Votre Θducation a ΘtΘ la meilleure
qui se pouvait obtenir dans votre pays. Mais avez-vous pensΘ α
votre brutalitΘ, α la faτon dont vous aviez coutume
de frapper les serviteurs?
Avez-vous pensΘ aux jeunes servantes que
vous avez sΘduites?
Bondissant d'indignation, Algernon s'exclama :
ù On me disait toujours que les jeunes filles qui servaient α la maison Θtaient lα pour la commoditΘ du fils cΘlibataire, pour lui servir de divertissement, pour lui permettre d'apprendre ce qui touche au sexe. Je n'ai rien fait de mal, quel que soit le nombre de servantes que j'ai sΘduites!
ù Algernon, dit le vieil homme, vous savez parfaitement que la notion de classe n'est qu'une chose purement artificielle. Dans votre monde, l'argent ou la naissance permettent de traiter les Ωtre pauvres comme des crΘatures infΘrieures. Vous connaissez la loi aussi bien que quiconque, ayant vΘcu plusieurs fois.
Faisant la moue comme si elle venait de go√ter α une groseille aigre, une des femmes assises α la table prit la parole et dit d'un air pincΘ :
ù Je tiens α dire que, de mon point de vue, ce jeune homme devrait recommencer sa vie comme un non-privilΘgiΘ. Il a toujours fait ce qui lui plaisait. J'estime qu'il devrait recommencer comme fils d'un petit nΘgociant ou mΩme fils de vacher.
Furieux, Algernon bondit en criant :
ù Comment osez-vous dire cela? Savez-vous que du sang bleu coule dans mes veines? Savez-vous que mes ancΩtres sont allΘs α la Croisade? Ma famille jouit d'un trΦs grand respect.
Le vieil homme l'interrompit au milieu de son discours en disant :
ù Voyons... voyons, les discussions ne mΦneront α rien. Elles ne feront qu'ajouter au fardeau que vous avez α porter. Nous essayons de vous aider, et non pas d'ajouter α votre Karma.
Algernon l'interrompit brutalement.
ù Je ne permettrai pas qu'on
touche α mes aïeux. Je suppose que les v⌠tres, dit-il
en pointant un doigt vers la femme qui avait parlΘ, Θtaient
des propriΘtaires de bordels ou autre chose du mΩme ordre.
Saisissant Algernon par le bras, le docteur le
fit asseoir en lui disant :
ù Tenez-vous tranquille, espΦce de clown; vous aggravez votre cas.
Algernon s'apaisa α l'idΘe qu'il Θtait en vΘritΘ au Purgatoire ù comme on le lui avait dit ù et il Θcouta l'homme qui s'adressait α lui :
ù Algernon, vous vous comportez comme si nous Θtions vos ennemis. Mais ce n'est pas le cas. Vous devez savoir que vous n'Ωtes pas ici en tant qu'invitΘ d'honneur. Vous y Ωtes α cause du crime que vous avez commis et avant que nous allions plus avant, je tiens α mettre les choses au point : vous n'avez pas de sang bleu dans les veines. La classe, la caste ou les statuts ne sont pas des choses dont on hΘrite. Ce sont des histoires de bonne femme. (Il s'arrΩta, but une gorgΘe d'eau et, avant que de poursuivre, jeta un regard aux autres membres du Conseil.) Vous devez vous pΘnΘtrer de l'idΘe que beaucoup d'entitΘs venant d'innombrables mondes, d'innombrables niveaux d'existence, descendent sur la terre (un monde trΦs infΘrieur) pour y apprendre par les Θpreuves ce qu'elles semblent incapables d'apprendre par la bontΘ et la bienveillance. Et quand on se rend sur la terre, on adopte le corps qui paraît le plus adaptΘ α la rΘalisation de sa tΓche. Si vous Θtiez un acteur, vous comprendriez que vous n'Ωtes que l'homme, l'acteur, et vous pourriez Ωtre appelΘ α jouer de nombreux r⌠les au cours de votre vie. Ainsi, en tant qu'acteur, vous pourriez avoir α vous vΩtir comme un prince, un roi ou un mendiant. En roi, peut-Ωtre auriez-vous α prΘtendre que vous Ωtes de sang royal, mais ce ne serait que feinte. Chacun dans le thΘΓtre le saurait. Il est certains acteurs qui entrent α un point tel dans la peau de leur personnage ù comme vous l'avez fait ù qu'ils en viennent α se croire princes ou rois, mais se refusent α Ωtre mendiants. Peu importe d'ailleurs ce que vous Ωtes, et ce qu'est votre degrΘ d'Θvolution; si vous Ωtes ici, c'est parce que vous avez commis un crime ù et le suicide en est vraiment un. Vous Ωtes ici pour expier ce crime, et afin que nous ù qui sommes en contact avec des plans plus ΘlevΘs et aussi avec la terre ù puissions vous suggΘrer la faτon la meilleure d'accomplir cette expiation.
L'air malheureux, Algernon demanda :
ù Comment pouvais-je savoir qu'il Θtait mal de mettre fin α ses jours, et qu'avez-vous α dire sur les Japonais qui se suicident par sens de l'honneur?
Son ton Θtait violent. Le vieil homme rΘpondit :
ù Le suicide n'est jamais ce qu'il convient de choisir. De mΩme le suicide par le feu des prΩtres bouddhistes est un crime grave, tout comme le geste qui consiste α se prΘcipiter du haut d'une falaise. Les lois faites par l'homme ne peuvent jamais transgresser celles de l'Univers. (Regardant ses papiers, le chairman [prΘsident] reprit :) Vous Θtiez destinΘ α vivre jusqu'α un certain Γge, et vous avez mis fin α votre vie trente ans avant l'heure prΘvue; ainsi, vous aurez donc α retourner sur la terre pour y vivre pendant trente annΘes et y mourir, et les deux existences ù celle α laquelle vous avez mis fin et celle que vous allez maintenant vivre ù ne compteront que pour une. Une des femmes leva la main pour attirer l'attention du prΘsident du conseil.
ù Vous dΘsirez parler, madame?
ù Oui, sir. Je pense que le jeune homme n'a pas conscience de sa position. Il se croit terriblement supΘrieur α tout le monde. Peut-Ωtre devrait-on lui parler des morts dont il est responsable, et insister davantage sur son passΘ.
ù Oui, bien s√r, et puisque vous en Ωtes consciente, il va revoir son passΘ dans le Hall des Souvenirs.
ù Mais, sir, rΘpliqua la femme, l'interlude du Hall des Souvenirs vient ensuite, et nous voulons que ce jeune homme nous Θcoute maintenant de faτon sensΘe. S'il en est capable, ajouta-t-elle en jetant un regard courroucΘ α Algernon.
Le vieillard soupira et haussa les Θpaules en disant :
ù Bien! puisque vous le souhaitez, nous allons modifier nos habitudes. Je suggΦre que nous amenions maintenant le jeune homme dans le Hall des Souvenirs, afin qu'il puisse voir ce qui nous dΘplaît dans son comportement.
Les membres du conseil repoussΦrent leur chaise et se levΦrent. L'air consternΘ, le docteur se leva Θgalement.
ù Venez, dit-il α Algernon. Vous l'avez cherchΘ. Promenant de l'un α l'autre un regard indignΘ, Algernon explosa.
ù Je n'ai pas demandΘ α venir ici. Je ne comprends pas le pourquoi de toute cette agitation. Si je dois retourner sur terre, eh bien, laissez-moi le faire et n'en parlons plus!
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Hall des Souvenirs
(pages 63...)
ù Nous allons maintenant vous accompagner jusqu'au Hall des Souvenirs, dit le prΘsident. Lα, vous serez α mΩme de revoir tous les ΘvΘnements de votre vie passΘe, et de dΘcider si nous abusons de notre autoritΘ ù comme vous semblez l'imaginer ù ou si nous nous montrons indulgents. Venez!
Ayant ainsi parlΘ, il le conduisit au-dehors. Il se sentit bien d'Ωtre α l'air; les oiseaux chantaient et les abeilles bourdonnaient amicalement autour de lui. Les insectes ne le piquaient pas et ne faisaient qu'ajouter leur musique familiΦre α l'environnement plaisant.
Le prΘsident et les membres du conseil montraient le chemin, presque comme dans une promenade scolaire ù α la diffΘrence, pensa Algernon, que pour lui ce n'Θtait pas une partie de plaisir. Jetant un regard de c⌠tΘ, il dit au docteur :
ù Vous avez l'air d'Ωtre mon ge⌠lier!
Le docteur ignora la rΘflexion
et se contenta de lui serrer le bras un peu plus fort en l'entraînant.
Ils arrivaient bient⌠t devant un autre
bΓtiment, et α peine l'avait-il aperτu qu'Algernon
s'Θcria :
ù Oh! l'Albert Hall! Comment sommes-nous revenus α Londres?
Le docteur, que l'idΘe amusa, Θclata de rire en disant :
ù Ce n'est pas l'Albert Hall; regardez bien son architecture. Cet endroit est merveilleux!
Ensemble, ils pΘnΘtrΦrent dans le hall qui, comme l'avait dit le docteur, Θtait merveilleux. Ils s'enfoncΦrent plus avant. Algernon jugea qu'ils devaient Ωtre a peu prΦs au c£ur du bΓtiment. Une porte s'ouvrit et Algernon recula si violemment qu'il buta.sur le docteur, lequel rit en lui disant :
ù Oh, ne craignez rien. Ce n'est pas le bord de l'Univers, et vous ne pouvez pas chuter. Reprenez-vous, rien de dangereux ne peut se produire.
Le vieil homme se tourna vers Algernon en lui disant :
ù Avancez jeune homme, avancez, vous saurez α quel moment vous arrΩter, et soyez trΦs attentif.
Algernon s'immobilisa sur place pendant quelques instants, terrifiΘ, et redoutant de tomber du bord de l'Univers et de s'Θcrouler parmi les Θtoiles, α ses pieds. Une poussΘe ferme dans le dos le fit avancer et, s'Θtant mis en mouvement, il s'aperτut qu'il ne pouvait plus s'arrΩter.
Il continuait α aller de l'avant, m√ par quelque force inconnue. └ mesure qu'il avanτait, les ombres, les formes et les couleurs glissaient autour de lui, les ombres allant s'Θpaississant jusqu'α devenir un obstacle solide. Il s'arrΩta net, sans l'avoir voulu. Il regarda autour de lui, confus, puis, une voix dit :
ù Entrez.
Toujours sans avoir α faire le moindre effort, il avanτa, au travers de ce qui semblait Ωtre un mur impΘnΘtrable. Le sentiment de chute qu'il Θprouvait avait quelque chose de traumatisant. Ensuite, Algernon eut l'impression d'Ωtre dΘsincarnΘ; il regardait vers le bas o∙ une scΦne se dΘroulait. Une nurse tenait un bΘbΘ qui venait de sortir du ventre de sa mΦre. Un homme α l'air cruel regardait le bΘbΘ et dit α la nurse en tortillant soudain sa moustache : ½ Horrible petite crΘature, ne trouvez-vous pas? Il ressemble beaucoup plus α un rat noyΘ qu'α ce qui, je l'espΦre, sera un homme. C'est bien, nurse, emmenez-le. ╗ La scΦne changea et Algernon se vit dans une salle de classe en face de son prΘcepteur, auquel il faisait des farces. Mais l'homme ne pouvait protester vu que le pΦre d'Algernon, un aristocrate tyrannique et hautain, regardait prΘcepteurs, gouvernantes et autres gens de maison comme des infΘrieurs mΘprisables. Algernon rougit en revoyant l'horreur de certains de ses actes. Puis la scΦne changea α nouveau. Il Θtait plus ΓgΘ ù peut-Ωtre entre quatorze et quinze ans; il se vit, regardant furtivement depuis le seuil d'une porte, dans une partie assez dΘserte du manoir. Une jeune et jolie servante s'avanτait et Algernon s'Θtait cachΘ; mais comme elle passait devant la porte, il l'avait saisie par le cou et l'avait entraînΘe dans sa chambre. Il avait rapidement fermΘ la porte et, tenant toujours la servante par le cou, il lui avait arrachΘ ses vΩtements. Son visage s'empourpra α la pensΘe de ce qu'il avait fait. Autre scΦne : il Θtait debout dans le bureau de son pΦre, ainsi que la servante en larmes. Son pΦre tout en tortillant ses moustaches avait ΘcoutΘ ce que la fille avait α dire et il avait alors ΘclatΘ d'un rire dur en disant : ½ Dieu du Ciel, ne comprenez-vous pas, femme, qu'un jeune homme se doit de dΘcouvrir le sexe, et pourquoi croyez-vous que vous Ωtes ici? Si vous ne pouvez pas accepter une petite chose comme celle-ci... sortez de ma maison! ╗ Et ce disant, il l'avait giflΘe. Elle s'Θtait sauvΘe de la piΦce en pleurant. Le pΦre s'Θtait alors tournΘ vers Algernon en disant : ½ Ainsi, jeune homme, tu n'es plus vierge, dΘsormais! C'est bien, continue! Je veux voir naître beaucoup de fils robustes avant que je ne quitte ce monde. ╗
Les scΦnes se succΘdaient. Eton et les rΘgates sur la riviΦre, Oxford, l'armΘe, l'instruction des hommes et cette guerre contre les Boers. Il regarda ces images avec horreur; il se vit donnant l'ordre α ses hommes de massacrer une malheureuse famille sans dΘfense ù qui n'avait d'autre tort que de ne pas comprendre l'anglais. Il vit leurs corps projetΘs dans le fossΘ, et son rire α lui, quand un homme avait traversΘ d'un coup de baïonnette le corps d'une jeune fille.
Les images continuaient de dΘfiler. Algernon baignait dans sa sueur. Il Θprouva le besoin de vomir, mais ne le put. Le total des morts continuait de s'Θlever. Soixante-dix-huit, et comme il s'apprΩtait α en ajouter α la liste, c'est alors que le tireur d'Θlite s'Θtait levΘ et l'avait ΘmasculΘ d'un coup de fusil.
Les images, soudain, cessΦrent d'avoir un sens pour lui. Il chancela et s'appuya contre le mur; sans s'expliquer comment, car il n'avait fait aucun mouvement, il se retrouva de nouveau en compagnie du docteur et des membres du conseil. Ils le regardΦrent d'un air curieux et pendant quelques instants un Θclair de compassion passa sur le visage du vieillard. Toutefois, il se contenta de dire :
ù Reprenons notre discussion. Quittant le hall, ils regagnΦrent la salle du conseil.
Lα, le prΘsident dit α Algernon.
ù Vous avez vu les ΘvΘnements de votre vie. Vous avez vu que sang bleu ou sang rouge, vous avez commis une suite de crimes dont le couronnement a ΘtΘ votre suicide. Vous devez maintenant dΘcider, ou nous laisser vous aider α dΘcider de la vocation qui vous permettra d'expier le mal que vous avez fait et d'expier votre suicide. Avez-vous une idΘe de ce que pourrait Ωtre cette vocation?
Algernon se sentait troublΘ. Tout ce qu'il avait ΘprouvΘ dans sa vie n'Θtait rien α c⌠tΘ de ce qu'il ressentait α cet instant. La tΩte dans ses mains, il appuya ses coudes sur la table. Un silence absolu rΘgnait dans la piΦce. Longtemps il resta ainsi α penser, rΘflΘchissant α ce qu'il pourrait Ωtre. PrΩtre, peut-Ωtre, ou ΘvΩque et, avec quelques influences, archevΩque. Mais arrivΘ α ce point, il Θprouva un tel sentiment de nΘgativitΘ qu'il modifia tout de suite sa ligne de pensΘe.
Un vΘtΘrinaire,
pensa-t-il. Mais il n'aimait pas assez les animaux pour cela, et la profession
n'impliquait pas un rang social trΦs ΘlevΘ. ╩tre
vΘtΘrinaire constituait un tel dΘclassement pour quelqu'un
de sa caste.
Il eut l'impression d'entendre rire de faτon
moqueuse ù et ce rire indiquait que lα encore il Θtait dans
la mauvaise voie. Il pensa alors α devenir docteur, un docteur α
la mode, dont la clientΦle se recruterait parmi la noblesse; et
s'il lui Θtait donnΘ de sauver soixante-dix vies ou plus,
il aurait alors le ½ linge blanc des pΘnitents ╗ avec
lequel commencer une autre vie α la fin de ceci. Un des hommes parla
pour la premiΦre fois.
ù Nous avons, bien s√r, suivi vos pensΘes dans ce globe.
Il fit un geste en direction d'un globe posΘ sur la table et qu'Algernon n'avait pas vu car il Θtait recouvert d'un tissu; mais maintenant il rougeoyait et rΘvΘlait les pensΘes d'Algernon.
Le vieil homme parla.
ù Oui, je crois que je peux vous recommander de devenir docteur, mais pas un docteur mondain. C'est le plan de vie que je conseillerai dans votre cas. (Il fouilla dans ses papiers et reprit :) Vous avez mis fin α votre vie et en avez mutilΘ d'autres.
ù Non, cria Algernon en se dressant, je n'ai pas mutilΘ...
L'autre l'interrompit :
ù Vous l'avez fait; d'autres, sur vos ordres, ont ΘtΘ tuΘs et mutilΘs et vous en portez le blΓme au mΩme titre que les exΘcutants. Mais je vous prie de m'Θcouter attentivement, car je ne rΘpΘterai pas ce que je vous dis. Vous deviendrez un mΘdecin, mais dans un district pauvre, o∙ vous travaillerez parmi les misΘreux. Vous recommencerez votre existence dans les conditions les plus humbles ù non plus comme un membre de l'aristocratie, mais comme quelqu'un qui s'ΘlΦvera grΓce α son courage. └ votre trentiΦme annΘe de vie, celle-ci sera terminΘe et vous reviendrez ici, si vous rΘpΘtez votre suicide; sinon, vous irez α un niveau plus ΘlevΘ de l'astral o∙ vous serez prΘparΘ, en fonction de la faτon dont vous aurez agi dans la vie que vous Ωtes sur le point d'entreprendre.
Les discussions durΦrent pendant trΦs longtemps, puis le prΘsident, aprΦs un coup de marteau sur la table, reprit la parole :
ù Nous nous rencontrerons α nouveau pour dΘcider des parents que vous aurez, de la rΘgion o∙ vous naîtrez et aussi de la date. Jusqu'α ce moment, vous pouvez regagner la Maison du Repos. La rΘunion est terminΘe.
L'air sombre, Algernon et le docteur refirent le chemin en silence. Le docteur l'installa dans la chambre qui convenait, en lui disant :
ù Je reviendrai plus tard quand on me dira de le faire.
Avec un salut trΦs bref,
il s'Θloigna, et Algernon s'assit, la tΩte dans les mains.
L'image mΩme de l'extrΩme misΦre, pensant α tout
ce qu'il avait vu, α tout ce qu'il avait fait et se disant en lui-mΩme
: ½ Eh bien, si ceci est le Purgatoire, alors c'est que l'Enfer n'existe
pas! ╗
Se sentant vraiment trΦs malheureux, il passait ses doigts crispΘs α travers ses cheveux en dΘsordre. Il expiait maintenant le crime dont il s'Θtait rendu coupable, et il l'expierait encore pendant longtemps. O∙ et comment cela finirait-il? Il repassa dans son esprit tous les incidents survenus depuis son arrivΘe ici ù le plan du Purgatoire.
ù Ainsi, il Θtait mal d'Ωtre un aristocrate? Mal d'Ωtre de sang bleu? marmonna-t-il α haute voix en fixant le sol.
Puis, entendant ouvrir la porte, il pivota brusquement. └ la vision qui apparut ù une nurse sΘduisante ù il bondit, le visage rayonnant :
ù Oh! s'Θcria-t-il joyeusement, un ange est venu pour m'arracher α ce lieu tΘnΘbreux! (Il considΘra la nurse avec des yeux avides :) Quelle beautΘ en un endroit comme celui-ci. Quel...
ù Assez! interrompit la nurse. Je suis complΦtement immunisΘe contre vos flatteries. Vous Ωtes tous les mΩmes, vous les hommes. Vous ne pensez qu'α une chose en venant ici, et je prΘfΦre vous dire que nous, les femmes, sommes vraiment lasses de vos avances. Asseyez-vous, ajouta-t-elle, j'ai α vous parler, et je dois vous emmener ailleurs. Avant tout, je vous dirai que j'ai, involontairement, surpris ce que vous disiez quand je suis entrΘe.
Il l'invita α s'asseoir. Ce qu'elle fit, et Algernon s'empressa d'avancer sa chaise pour Ωtre prΦs d'elle.
Mais voyant qu'elle avait choisi de se tenir en face de lui, il en fut irritΘ.
ù Maintenant, Cinquante-trois..., lui dit-elle. Algernon leva la main.
ù Vous vous trompez, miss... je suis Algernon St Clair de Bonkers. La nurse rΘpliqua :
ù Ne soyez pas stupide. Il ne s'agit plus maintenant de jouer; vous Ωtes ici entre deux actes ù si l'on peut dire. (Rejetant ce qu'il voulait dire d'un geste de la main, elle reprit :) Je veux tout d'abord vous parler de deux choses en particulier. L'une est qu'ici vous n'Ωtes pas Algernon de... ce que vous voudrez; vous Ωtes le numΘro cinquante-trois. Ici, votre position n'est pas loin de celle d'un condamnΘ ù condamnΘ pour crime de suicide ù et ici ce nombre cinquante-trois se rapporte aux derniers chiffres de votre frΘquence de base.
Algernon sentit que son cerveau tΓtonnait.
ù FrΘquence de base, rΘpΘta-t-il. J'ai peur de ne pas comprendre ce dont vous parlez. Mon nom est Algernon, et non pas Cinquante-trois.
ù Il vous reste beaucoup α apprendre, jeune homme, rΘtorqua la nurse d'un ton sΘvΦre. Vous me semblez d'une ignorance incroyable pour quelqu'un qui se targue d'Ωtre de sang presque royal. Mais voyons d'abord ce point. Vous semblez penser que, venu ici en tant que personne titrΘe, votre position demeure inchangΘe. Vous vous trompez!
Algernon explosa :
ù Vous devez Ωtre une communiste ou quelque chose de cet acabit! C'est le thΦme communiste classique qui veut que tous les hommes soient sur le mΩme plan, socialement!
La nurse soupira d'un air. exaspΘrΘ puis reprit d'une voix lasse :
ù C'est bien vrai que vous
Ωtes terriblement ignorant. Je vais vous dire, une fois pour toutes,
que le communisme est un crime ù au moins Θgal au suicide. Et ceci
pour la raison que la personne qui se tue commet un crime contre elle-mΩme,
et que le communisme est un crime contre l'humanitΘ. En fait, le
communisme est un cancer dans le corps du monde. Nous sommes contre le
communisme et un jour viendra o∙ il sera anΘanti car il repose
sur des prΘceptes faux; mais lα n'est pas l'objet de ma prΘsence
ici.
Ayant consultΘ quelque papiers, elle se
tourna de nouveau vers Algernon et lui dit en le regardant bien dans les
yeux :
ù Nous devons vous arracher
l'idΘe que, ayant ΘtΘ titrΘ, vous allez continuer
α le demeurer. ConsidΘrons les choses du point de vue terrestre.
Pensez α l'Θcrivain William Shakespeare, et aux piΦces
qu'il nous a laissΘes. Les personnages qu'il campait Θtaient
parfois des scΘlΘrats et parfois des rois. Mais je vais vous
dire brutalement qu'on aurait un rire mΘprisant pour l'acteur qui
ayant jouΘ le r⌠le du roi dans Hamlet se comporterait dans
la rΘalitΘ comme s'il Θtait vraiment un roi. Les gens
sont sur terre pour apprendre leur r⌠le particulier dans la piΦce
qu'est la vie ù r⌠le qui leur permet d'accomplir les tΓches
qui leur sont dΘvolues; et les ayant accomplies, il reviennent au
monde astral et abandonnent, bien s√r, leur identitΘ imaginaire
pour retrouver leur identitΘ naturelle, dΘterminΘe
par leur propre sur-moi supΘrieur.
Frissonnant, Algernon ù ou plut⌠t Cinquante-trois
ù rΘpliqua :
ù Oh, la, la! Je dΘteste sincΦrement le genre bas-bleu. Quand une ravissante jeune femme commence α prΩcher et α faire la leτon, cela me coupe vraiment tous mes moyens.
ù Oh, ce n'en est que mieux! rΘpondit la nurse, car votre tournure d'esprit me dΘplaît passablement et je suis ravie d'avoir douchΘ vos pensΘes libidineuses.
Ayant regardΘ ses notes une nouvelle fois, elle s'adressa α Algernon.
ù Vous n'avez pas ΘtΘ envoyΘ dans la bonne Maison de Repos; aussi je dois vous conduire dans une autre qui ne sera que temporaire, vu que vous devez retourner aussi vite que possible sur terre. En fait, vous n'Ωtes ici qu'en transit. Voulez-vous nie suivre? Elle se leva et gagna la porte. Cinquante-trois, ex-Algernon, se prΘcipita pour lui tenir la porte et, s'inclinant lΘgΦrement d'un air moqueur :
ù AprΦs vous, madame, dit-il. Avec dignitΘ, la nurse franchit la porte et vint buter contre le docteur qui s'apprΩtait α entrer.
ù Oh, dΘsolΘe, docteur; je ne vous avais pas vu! s'exclama la nurse.
ù Ce n'est rien, miss. Je venais chercher Cinquante-trois. Le conseil dΘsire α nouveau le voir. Avez-vous quelque chose α lui dire?
La nurse sourit et rΘpondit :
ù Non, je ne suis que trop heureuse de me dΘbarrasser de lui. Il me paraît assez effrontΘ pour quelqu'un dans sa position. J'ai essayΘ de lui apprendre qu'ici le sang bleu ne compte pas, bien qu'il soit toutefois un peu supΘrieur au sang communiste. Mais, docteur, quand le conseil en aura terminΘ avec lui, vous savez qu'il doit aller α la Maison pour gens de passage; il y a eu confusion dans les ordres et je pense que c'est pourquoi vous l'avez amenΘ ici. Voulez-vous vous assurer qu'il se rendra bien α la Maison de Transit?
ù Je m'en occuperai, rΘpondit le docteur. (Puis, faisant un signe α Cinquante-trois :) Venez, nous sommes dΘjα en retard.
Ils prirent un corridor qu'Algernon ù non, Cinquante-trois ù n'avait pas encore vu!
Le pauvre garτon avait dΘcidΘment l'air trΦs abattu et rΘpΘtait :
ù Purgatoire? C'en est un vraiment.
Je me sens sur les genoux de toute la marche qu'on me fait faire!
Le docteur auquel le soliloque de Cinquante-trois
n'avait pas ΘchappΘ riait d'un air ravi et rΘtorqua
:
ù Quand vous dites que vous serez sur les genoux en sortant d'ici, vous avez plus que raison puisque vous serez un enfant dans le ventre de sa mΦre.
Le docteur et Cinquante-trois se dirigΦrent alors vers un long corridor. Deux gardes Θtaient assis α l'entrΘe. L'un d'eux salua rapidement le docteur et demanda :
ù Est-ce Cinquante-trois?
ù Oui, c'est lui, dit le docteur. ╩tes-vous celui qui va nous accompagner?
Le garde assis α droite de l'entrΘe se leva en disant :
ù C'est moi qui vais avec vous, mais ne perdons plus de temps, voulez-vous?
Ils marchΦrent... marchΦrent, le corridor semblant α Cinquante-trois ne jamais devoir finir. Il Θtait horrifiΘ, mais soudain, diversion : un embranchement. Le guide prit α gauche, avanτa encore, puis frappa α une porte.
ù Entrez, dit une voix.
Le garde, bien vite, ouvrit toute grande la porte. Le docteur entra le premier, suivi de Cinquante-trois et du garde qui ferma la porte derriΦre lui d'une poigne vigoureuse.
ù Venez vous asseoir ici, dit une voix.
Cinquante-trois s'avanτa vers le siΦge qu'on lui dΘsignait.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. RΘparation...,
DestinΘe, (pages 73...)
ù Nous devons maintenant discuter de votre futur. Nous voulons que vous retourniez sur terre trΦs rapidement, mais au moment qui sera compatible avec les fonctions biologiques d'une femme, dit la voix.
Cinquante-trois regarda autour de lui ù l'intensitΘ de la lumiΦre dans le bΓtiment Θtait telle qu'il en Θtait Θbloui. Il vit un mur; mais ce fut pour lui un Θtonnement, car ce mur donnait l'impression d'Ωtre un verre dΘpoli sur lequel, α intervalles, des lumiΦres colorΘes passaient puis disparaissaient. Il vit qu'il Θtait dans une piΦce, d'une espΦce α laquelle il n'avait jamais songΘ auparavant. Elle Θtait d'une austΘritΘ de chambre de clinique, pas blanche, mais d'un vert pΓle trΦs reposant.
Cinq ou six personnes Θtaient autour de lui, vΩtues de blouses du mΩme vert. Il n'aurait pu dire le nombre exact de ces gens, car certains entraient et d'autres sortaient ù mais ces choses n'avaient aucune importance, car la voix de nouveau parlait :
ù J'ai examinΘ et considΘrΘ
avec beaucoup d'attention l'information qui m'a ΘtΘ transmise.
Je suis allΘ α travers tout votre passΘ ù le passΘ
prΘcΘdant votre venue sur la terre, et je dΘcouvre
que d'aprΦs vos lumiΦres vous vous en Ωtes assez bien
tirΘ sur terre; toutefois, d'aprΦs les dieux de la maison,
vous avez ΘtΘ un Θchec dans la vie rΘelle et
vous avez, α cet Θchec, ajoutΘ le suicide. Aussi nous
voulons vous aider.
Cinquante-trois, qui paraissait trΦs irritΘ,
ne put s'empΩcher d'Θclater :
ù M'aider? M'aider! Depuis ma venue ici, je n'ai cessΘ d'Ωtre critiquΘ, blΓmΘ pour avoir appartenu α la haute sociΘtΘ, blΓmΘ pour avoir dit que peut-Ωtre j'aurais d√ Ωtre un communiste. Que dois-je croire? Si je suis ici pour recevoir un chΓtiment, alors pourquoi ne pas me l'infliger?
Le vieil homme grisonnant assis en face de Cinquante-trois semblait α la fois peinΘ et compatissant.
ù Je suis navrΘ, dit-il, de votre attitude; elle rend les choses trΦs difficiles pour nous, parce que nous sommes venus α la conclusion inΘvitable qu'Θtant allΘ sur terre avec un statut assez favorable qui a affectΘ votre psychΘ, il est nΘcessaire que vous y retourniez avec des conditions humbles et pauvres. Sinon, vous allez vous rendre intolΘrable et donner α votre sur-moi des impressions absolument fausses. Me suis-je bien fait comprendre?
Cinquante-trois qui faisait grise mine rΘtorqua :
ù Non, dΘfinitivement non; je ne comprends absolument pas α quoi vous faites allusion quand vous parlez de sur-moi. Jusqu'ici je n'ai entendu que ce que j'appellerai un charabia, et je n'ai pas le moindre sentiment de culpabilitΘ pour ce que j'ai fait. D'aprΦs la loi anglaise, je n'ai rien fait de mal!
Le vieil homme sentit sa dΘtermination se durcir. Il avait l'impression que cet homme ù ce Cinquante-trois ù s'amusait α crΘer des difficultΘs.
ù Vous Ωtes dans l'erreur pour ce qui est de votre rΘfΘrence α la loi anglaise, dit l'interrogateur, car si vous aviez la moindre connaissance de la loi anglaise, vous sauriez qu'[il]existe une dΘclaration qui veut que l'ignorance de la loi n'est pas une excuse; et, de ce fait, si vous enfreignez une loi en Angleterre et prΘtendez ignorer l'existence d'une telle loi ù eh bien, vous Ωtes bel et bien jugΘ coupable, Θtant censΘ ne pas ignorer l'existence d'une telle loi. Et je vous prierai de ne pas Ωtre agressif avec moi, car je suis un de ceux qui tiennent votre destinΘe entre leurs mains, et si vous faites par trop d'opposition, alors nous pouvons rendre vos conditions trΦs dures. Prenez garde et contr⌠lez votre arrogance.
Cinquante-trois frissonna; le ton sur lequel on venait de lui parler prouvait qu'il n'Θtait pas en position de force.
ù Mais, sir, dit-il, que dois-je faire quand les termes employΘs par vous n'ont aucun sens pour moi? Qu'est-ce, par exemple, que le sur-moi?
ù On vous Θclairera plus tard sur ce terme, dit l'interrogateur. Il suffira, pour l'instant, que vous sachiez que votre sur-moi est ce α quoi vous faites rΘfΘrence quand vous parlez de votre Γme Θternelle, de votre Γme immortelle; et vous n'Ωtes maintenant qu'un pantin, ou une extension de ce sur-moi; presque comme un pseudopode ù une extension de votre sur-moi matΘrialisΘ, afin de vous permettre d'apprendre par la dure expΘrience physique ce que ne peut obtenir le sur-moi infiniment plus subtil.
Le pauvre Cinquante-trois eut l'impression que sa tΩte Θclatait. Il n'avait pas compris un mot de tout cela, mais Θtant donnΘ qu'on devait l'Θclairer un peu plus tard sur toutes ces choses, il avait avantage α se contenter d'Θcouter. Et, d'un signe de tΩte, il rΘpondit α l'interrogateur qui le fixait les sourcils levΘs.
Ce dernier, qu'il serait peut-Ωtre prΘfΘrable d'appeler un conseiller, regarda ses papiers et dit α Cinquante-trois :
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Choisir son
incarnation, ses parents, sa situation (pages 76...)
ù Vous devez retourner sur terre comme un enfant de gens pauvres, de parents sans statut social, parce que le r⌠le que vous avez ΘtΘ appelΘ α jouer dans votre prΘcΘdente existence semble avoir considΘrablement faussΘ votre comprΘhension et vos perceptions, et vous vous placez dans une classe α laquelle vous n'avez pas droit. Nous suggΘrons ù et c'est votre droit de refuser ù que vous naissiez α Londres dans le secteur de Tower Hamlets. Il y a, prΦs de Wapping Street, de futurs parents trΦs convenables. Vous aurez l'avantage de naître tout prΦs de la Tour de Londres et prΦs des cΘlΦbres docks, zone de pauvretΘ et de souffrance. Lα, si vous Ωtes d'accord, et si vous avez la force mentale et morale, vous pourrez commencer α travailler au dΘveloppement qui fera de vous un mΘdecin ou un chirurgien; et en sauvant les vies autour de vous, vous pouvez expier vos fautes : les morts dont vous Ωtes responsable. Mais vous devrez vous dΘcider rapidement car ces femmes que nous avons choisies comme mΦres futures sont dΘjα enceintes, ce qui veut dire que nous n'avons pas de temps α perdre. Je vais vous montrer, dit-il, la zone o∙ vous pourrez naître.
Se tournant, il fit un geste de la main vers le mur que Cinquante-trois avait cru Ωtre en verre dΘpoli. Aussit⌠t la couleur apparut et il prit vie; Cinquante-trois vit la Tamise, Southwark Bridge, London Bridge, et Tower Bridge qui apparaissaient sur l'Θcran. La Tour de Londres elle-mΩme Θtait visible. CharmΘ, il regardait ces images parfaitement claires, et observait la circulation. Les voitures sans chevaux l'intriguaient tout particuliΦrement. Il en fit la remarque au conseiller qui lui rΘpondit :
ù Oh oui, ce mode de transport a presque disparu; de grands changements se sont produits depuis que vous Ωtes ici, et vous savez que vous y avez passΘ pas mal de temps. Vous avez ΘtΘ inconscient pendant environ trois ans. Tout maintenant est motorisΘ ù bus, voitures, etc. Les choses sont censΘes s'Ωtre amΘliorΘes, mais je regrette quant α moi de ne plus voir des chevaux passer dans les rues.
Cinquante-trois se concentra de nouveau sur les images de Londres, et fut interrompu par le conseiller qui lui disait :
ù Nous avons cinq femmes enceintes. Je veux que vous choisissiez parmi toutes les zones qu'on vous a montrΘes, celle que vous prΘfΘrez. Parmi ces cinq femmes, l'une est l'Θpouse d'un aubergiste, la seconde est l'Θpouse d'un fruitier. La troisiΦme, l'Θpouse d'un quincaillier. Quant α la quatriΦme, son Θpoux est conducteur d'autobus, et la cinquiΦme est concierge d'h⌠tel meublΘ. Vous Ωtes libre maintenant de faire votre choix et personne ne vous influencera. Je peux vous en soumettre la liste et vous aurez vingt-quatre heures pour rΘflΘchir. Et si vous avez besoin d'un conseil, il vous suffira de le demander.
Cinquante-trois retourna aux tableaux vivants, montrant les gens qui se dΘplaτaient; il s'Θtonnait de la faτon Θtrange dont les femmes Θtaient vΩtues, admirait les voitures sans chevaux et s'Θmerveillait aussi en voyant dΘfiler la masse de somptueux bΓtiments. Il se tourna alors vers le conseiller en disant :
ù J'aimerais vous demander de me permettre de voir les cinq pΦres et les cinq mΦres parmi lesquels je dois sΘlectionner mes parents. J'aimerais les voir, voir leurs conditions de vie.
ù Ah, mon ami, rΘpondit le conseiller d'un ton de regret et secouant la tΩte tristement, c'est une requΩte que je dois vous refuser, car nous ne faisons jamais ce genre de choses. Nous ne pouvons que vous donner les dΘtails et vous laisser faire votre choix. Si vous Θtiez autorisΘ α voir vos parents, ce serait une intrusion dans leur vie privΘe. Je suggΦre que vous regagniez maintenant la Maison de Transit et rΘflΘchissiez α la question.
Il se leva, s'inclina devant le docteur et devant Cinquante-trois, ramassa ses papiers et sortit.
ù Venez, maintenant, dit le docteur.
Cinquante-trois le suivit en
rechignant. Ils refirent le chemin en sens inverse, accompagnΘs
par le garde.
Se retrouvant α l'extΘrieur, Cinquante-trois
prit une respiration profonde, reprenant vie et Θnergie.
Le garde les quitta pour rejoindre son poste.
Le docteur et Cinquante-trois se dirigΦrent ensuite vers un bΓtiment
gris et banal que Cinquante-trois avait vaguement remarquΘ sans
s'y intΘresser. Ils y pΘnΘtrΦrent par la porte
principale; un homme Θtait assis derriΦre un bureau.
ù La troisiΦme α gauche, dit-il, sans mΩme lever les yeux.
La troisiΦme α gauche Θtait une chambre presque nue : un lit, une chaise et une table sur laquelle Θtait posΘe une grande chemise de carton portant le numΘro 53.
ù Nous y sommes, dit le docteur. Vous avez maintenant vingt-quatre heures pour rΘflΘchir et prendre votre dΘcision. Ce dΘlai ΘcoulΘ, je reviendrai et nous pourrons voir ce qui peut Ωtre fait pour votre retour sur terre. Adieu!
Le docteur referma la porte derriΦre lui et laissa Cinquante-trois qui, seul au milieu de la chambre, feuilletait avec apprΘhension les pages contenues dans la chemise.
Les mains derriΦre le dos et l'air maussade, il commenτa α arpenter la chambre. Il marcha ainsi pendant des heures et, fatiguΘ, il se laissa tomber sur sa chaise, en regardant d'un air butΘ α travers la fenΩtre.
ù Cinquante-trois!, murmura-t-il. Comme un condamnΘ, et pour avoir fait ce que je croyais Ωtre la seule chose α faire dans mon cas. Pourquoi vivre, quand on n'est ni homme ni femme?
Prenant son visage entre ses mains et offrant l'image du malheur, il se prit α rΘflΘchir. ½ Ou ai-je simplement pensΘ que je faisais la chose qui convenait? Peut-Ωtre, aprΦs tout, y a-t-il, dans ce qu'ils disent, quelque chose de juste. Il est trΦs probable que je me suis laissΘ aller α m'apitoyer sur moi-mΩme; mais ici je suis maintenant comme un condamnΘ qui a un numΘro, et je dois dΘcider ce que je serai ensuite. Je ne sais pas ce que je vais Ωtre. Quelle importance cela a-t-il de toute faτon? Je finirai probablement par me retrouver ici, une autre fois.
Il se leva brusquement, alla α la fenΩtre et dΘcida qu'il allait faire le tour du jardin. Il toucha la fenΩtre et celle-ci s'ouvrit sans la moindre difficultΘ. Il s'apprΩta α sortir, et ce fut comme l'impression d'entrer dans une couche mince et invisible de latex. Elle s'Θtira afin qu'il puisse passer sans se faire mal puis, α son grand Θtonnement, elle se contracta et elle le projeta gentiment dans la chambre. ½ CondamnΘ, aprΦs tout, n'est-ce pas? ╗ se dit-il.
Il resta assis pendant des heures, α penser et α mΘditer, mais incapable d'arriver α une dΘcision. ½ J'avais cru qu'aprΦs la mort, j'irais au Ciel. Au fait, je ne pense pas que j'y avais le moins du monde songΘ. J'ai vu tant de gens mourir sans apercevoir jamais le moindre signe d'une Γme quittant le corps; aussi en ai-je conclu que toutes ces histoires de vie aprΦs la mort n'Θtaient que sottises. ╗ Ne pouvant tenir en place il se leva, recommenτa α aller et venir. ½ Je me revois dans le mess, un soir o∙ nous discutions de ce problΦme; le capitaine Broadbruches avait donnΘ son point de vue; d'aprΦs lui, aprΦs la mort il n'y avait plus rien. Il avait ajoutΘ qu'ayant vu beaucoup mourir ù hommes, femmes et enfants, aucune Γme, jamais, ne s'Θtait ΘlevΘe de ces cadavres pour s'envoler vers le ciel. ╗
Puis Cinquante-trois revit la vie telle qu'elle Θtait en Angleterre au temps o∙ il allait α l'Θcole, et quand il Θtait ΘlΦve α l'Θcole militaire. Il se revit jeune officier montant fiΦrement α bord d'un bateau pour s'en aller combattre les Hollandais. Il avait l'habitude de penser aux Boers comme Θtant des Hollandais, parce que c'Θtait leur groupe ethnique d'origine. Mais, regardant en arriΦre, il se rendait compte que les Boers n'Θtaient que des fermiers luttant pour ce qu'ils croyaient Ωtre le droit de choisir leur propre style de vie, une fois libΘrΘs de la domination anglaise.
La porte s'ouvrit et un homme entra :
ù Je suggΦre que vous essayiez de prendre un peu de repos. Vous ne faites que vous Θpuiser α piΘtiner ainsi. Vous aurez α subir dans quelques heures une expΘrience trΦs traumatisante. Si vous Ωtes reposΘ, les choses, pour vous, n'en seront que plus faciles.
Se tournant vers lui d'un air courroucΘ et d'un ton de commandement militaire, Cinquante-trois cria :
ù Sortez! (En haussant les
Θpaules, l'homme se retira, et Cinquante-trois reprit ses mΘditations.)
½ Qu'Θtait-ce donc que cette histoire
au sujet du Royaume des Cieux? se demanda-t-il. Les prΩtres parlaient
toujours d'autres demeures, d'autres plans d'existence, d'autres formes
de vie. Je me souviens du PΦre nous disant qu'avant la venue du
christianisme sur la terre, chaque Ωtre Θtait condamnΘ
α la damnation et aux tourments Θternels et que seuls les
catholiques romains iraient au ciel. Je m'interroge et me demande depuis
combien de temps le monde a existΘ, et pourquoi tous ces gens d'avant
le christianisme devaient tous Ωtre damnΘs, vu qu'ils ne savaient
pas qu'il leur fallait Ωtre sauvΘs? ╗ Et il marchait,
marchait toujours α travers la chambre.
IrritΘ et frustrΘ, il se jeta sur son lit. Cette fois aucune obscuritΘ ne descendit; il resta lα simplement, empli de haine et d'amertume, et des larmes jaillirent de ses yeux. Il essaya de les balayer d'un revers de main, puis il enfouit son visage dans l'oreiller et pleura longuement.
AprΦs ce qui semblait Ωtre une ΘternitΘ, il y eut α la porte un coup discret qu'il ignora. On frappa de nouveau et de nouveau il ne broncha pas. Quelques secondes s'ΘcoulΦrent, puis la porte s'ouvrit doucement. C'Θtait le docteur. Il jeta un coup d'£il α l'intΘrieur et demanda :
ù ╩tes-vous prΩt? Les vingt-quatre heures sont ΘcoulΘes.
Encore somnolent, Cinquante-trois avanτa une jambe au bord du lit, puis l'autre et s'assit lentement.
ù Avez-vous choisi dans quelle famille vous voulez aller? demanda le docteur.
ù Du diable, si j'y ai pensΘ!
ù Ah! Je vois que vous lutterez jusqu'au bout, hein? C'est sans importance, en ce qui nous concerne, bien que vous ne le croirez peut-Ωtre pas. Nous essayons sincΦrement de vous aider et si, par vos atermoiements, vous laissez passer cette chance, vous dΘcouvrirez que les occasions se rarΘfient et que les familles, elles aussi, se font rares.
ù Vous avez lα le choix entre cinq familles, dit-il en feuilletant nΘgligemment la chemise marquΘe 53. Certains n'ont droit α aucun choix et sont simplement dirigΘs sur terre. Laissez-moi vous dire quelque chose. (Il se cala sur sa chaise, croisa les jambes et ayant fixΘ Cinquante-trois d'un air sΘvΦre, il lui dit :) Vous Ωtes comme un enfant gΓtΘ, qui se laisse aller α ses colΦres. Vous avez pΘchΘ gravement, vous avez gΓchΘ votre vie et vous devez maintenant payer pour ce que vous avez fait; mais cherchez α ce que ce soit dans les conditions les plus agrΘables. Si vous vous refusez α coopΘrer, et si vous continuez α vous conduire comme un enfant, vous arriverez α un moment o∙ vous n'aurez plus le choix. Vous pouvez fort bien vous retrouver l'enfant d'une pauvre famille noire dΘshΘritΘe de Mombassa, ou Ωtre envoyΘ en tant qu'enfant du sexe fΘminin dans, une famille de Calcutta. Les filles lα-bas n'ont pas grande valeur; les gens veulent des garτons, car ils peuvent aider la famille; et une enfant du sexe fΘminin risque d'Ωtre vendue pour la prostitution, ou d'Ωtre rΘduite α des conditions proches de l'esclavage.
Cinquante-trois s'Θtait assis sur le bord du lit, ses mains agrippant le matelas, la bouche grande ouverte, les yeux fixes tels ceux d'un animal sauvage qu'on viendrait de capturer et de mettre en cage. Le docteur le regarda, mais Cinquante-trois ne parut pas le reconnaître ou entendre ses remarques.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Temps restant
de vie (pages 82...)
ù Si vous persistez dans votre attitude rΘcalcitrante et stupide, et rendez notre tΓche plus difficile, nous pourrions alors choisir de vous expΘdier dans une île entiΦrement peuplΘe de lΘpreux. Vous devez vivre les trente annΘes que vous avez voulu Θviter de vivre. C'est la loi de [la] nature. Aussi vous feriez mieux d'entendre raison.
Voyant l'Θtat de Cinquante-trois, le docteur se leva et le gifla. L'autre bondit, furieux, puis s'effondra.
ù Que puis-je faire? dit-il, on me renvoie sur terre pour y vivre la forme de vie la plus infΘrieure. J'ai ΘtΘ habituΘ α avoir un rang social.
L'air accablΘ, le docteur alla s'asseoir sur le lit α c⌠tΘ de Cinquante-trois et lui parla.
ù Savez-vous, mon garτon, que vous faites une grave erreur. Supposons que vous soyez sur terre actuellement, appartenant au milieu thΘΓtral. Imaginez qu'on vous ait offert le r⌠le du roi Lear, ou celui d'Hamlet. Vous sauteriez trΦs probablement sur une telle chance. Mais la reprΘsentation terminΘe, les spectateurs partis, le producteur ayant dΘcidΘ de son prochain spectacle, insisteriez-vous sur le fait que vous avez tenu le r⌠le du roi Lear, ou d'Hamlet? Si l'on vous proposait, par exemple, d'Ωtre le bossu de Notre-Dame de Paris, ou Falstaff, diriez-vous que de tels r⌠les sont indignes d'un acteur qui a ΘtΘ Hamlet ou le roi Lear?
Le docteur se tut. Cinquante-trois, assis sur le lit, grattait le sol avec le pied d'un geste paresseux, puis rΘpliqua :
ù Mais ceci n'est pas une piΦce de thΘΓtre; je vivais sur terre, j'appartenais α la haute sociΘtΘ, et vous voulez maintenant que je sois ù qu'Θtait-ce donc? ù le fils d'un aubergiste, d'un conducteur d'autobus, ou autre chose semblable!
Le docteur soupira et lui dit :
ù Vous Θtiez sur la terre pour y jouer un r⌠le. Avant d'y aller, vous avez choisi les conditions qui vous semblaient celles susceptibles de vous permettre d'Ωtre un acteur qui rΘussit. Or, vous avez ΘchouΘ. L'acte Θtait un fiasco; aussi votre retour sera accompagnΘ de conditions diffΘrentes. Vous avez un choix entre cinq propositions. Certains n'ont pas ce choix. Venez, ajouta-t-il, nous avons dΘjα perdu trop de temps et le conseil doit s'impatienter.
Il se dirigea vers la porte et brusquement revint prendre le dossier. Puis prenant Cinquante-trois par le bras il le secoua avec rudesse en disant :
ù Venez. Soyez un homme. Vous ne pouvez chasser de votre pensΘe l'idΘe de votre importance, au temps o∙ vous Θtiez officier. Un officier et un gentleman ne se comportent certainement pas comme ce lΓche larmoyant que vous Ωtes devenu.
Maussade, Cinquante-trois se
leva et ils quittΦrent la chambre. Un homme α cet instant
avanτait dans
leur direction.
ù Oh! dit-il, je venais pour voir ce qui Θtait arrivΘ. Je pensais que notre ami Θtait peut-Ωtre si affligΘ qu'il ne pouvait sortir du lit.
ù Patience, ami, patience, reprit le docteur. Un cas comme celui-ci demande que nous soyons tolΘrants.
Les trois hommes suivirent le corridor, passΦrent devant les gardes qui, cette fois, se contentΦrent de les examiner, et ils arrivΦrent α la porte.
ù Entrez, dit la voix. Le vieil homme Θtait assis au grand bout de la table et, disposΘes de chaque c⌠tΘ, se tenaient deux autres personnes ù un homme et une femme en long sarreau vert. Tous se tournΦrent pour regarder entrer Cinquante-trois.
ù Alors, avez-vous dΘcidΘ qui vous seriez? demanda l'homme en bout de table.
Le docteur poussa du coude son compagnon en lui murmurant :
ù Parlez, ne voyez-vous pas qu'ils sont en train de perdre patience?
L'air renfrognΘ. Cinquante-trois s'avanτa et sans y Ωtre invitΘ s'affala sur une chaise.
ù Non! dit-il, comment le pourrais-je! Je ne sais presque rien de ces gens. Je n'ai pas la moindre idΘe des conditions qui m'attendent. Je sais seulement qu'un aubergiste me semble dΘtestable ù un quincaillier plus encore peut-Ωtre. J'ignore de tels gens, ne les ayant jamais rencontrΘs dans ma vie sociale. Peut-Ωtre que vous, sir, avec votre expΘrience indiscutable, seriez en mesure de me donner un conseil.
Cinquante-trois lanτa un regard insolent α l'homme en bout de table, mais celui-ci se contenta de sourire d'un air indulgent en lui disant :
ù Vous avez un esprit de caste trΦs excessif, et je conviens, avec vous, que la respectable activitΘ qu'est celle d'un aubergiste ou d'un quincaillier serait plus que n'en peut accepter votre subconscient. Toutefois je pourrais vous recommander fortement cette auberge cΘlΦbre de CΓble Street; mais pour quelqu'un de snob comme vous, je suggΘrerais au contraire la famille de l'Θpicier. L'homme se nomme Martin Bond et sa femme, Mary. Elle est sur le point d'accoucher et si vous devez occuper son corps en tant qu'enfant α naître, vous n'avez pas une minute α perdre, il vous faut reprendre vos esprits et dΘcider, car vous seul pouvez le faire.
½ Un Θpicier, pensa Cinquante-trois. Pommes de terre moisies, oignons puants, tomates trop m√res. Pouah! ╗ Se grattant la tΩte, il se tortillait misΘrablement sur sa chaise. Autour de lui, les autres faisaient silence, conscients de ce qu'il y avait de dΘsespΘrant dans le fait de devoir prendre une telle dΘcision. Levant la tΩte, Cinquante-trois dit enfin sur un ton de dΘfi :
ù C'est bien, je choisis l'Θpicier. Peut-Ωtre dΘcouvriront-ils que je suis l'homme ½ le mieux ╗ qu'ils aient jamais eu dans leur famille!
La femme assise sur le c⌠tΘ de la table dit alors :
ù Sir, je pense que nous devrions procΘder α un check-up, afin de voir s'il est encore compatible avec la mΦre. Ce serait, pour elle, un coup trΦs rude, si aprΦs tout ce qu'elle a endurΘ, elle donnait naissance α un bΘbΘ mort-nΘ.
L'homme assis de l'autre c⌠tΘ acquiesτa et se tourna vers Cinquante-trois.
ù Si l'enfant est mort-nΘ, cela n'aidera pas α votre problΦme, lui dit-il, car vous serez ramenΘ ici, du fait que votre manque de coopΘration et votre intransigeance auront provoquΘ, pour cette femme, la perte de son enfant. Je suggΦre ù et ceci dans votre seul intΘrΩt ù que vous nous aidiez, que vous essayiez d'Ωtre plus calme, plus coopΘratif, sinon il nous faudra vous expΘdier n'importe o∙, comme on fait des choses jetΘes au rebut.
ù Venez avec moi, dit la femme aprΦs un instant d'hΘsitation. Le vieil homme acquiesτa d'un geste de la tΩte et se leva lui aussi.
ù Suivez-nous, dit le docteur α Cinquante-trois, l'heure a sonnΘ.
Tel un homme qui sentirait approcher l'exΘcution, il se leva d'un air apathique et suivit la femme dans une petite piΦce adjacente. Tout ici Θtait diffΘrent. Les murs donnaient l'impression d'Ωtre faits de lumiΦres tremblantes derriΦre des verres dΘpolis. Il y avait partout des boutons et des commutateurs. Pendant un moment, il se crut dans une centrale Θlectrique; mais en face de lui, il vit une table d'une forme absolument inhabituelle ù qui avait un peu celle d'un corps humain, bras, jambes, tΩte et tout.
ù Installez-vous sur cette table, dit alors la femme.
Cinquante-trois hΘsita un instant, puis en haussant les Θpaules il grimpa sur la table, Θcartant avec brusquerie la main du docteur qui, aimablement, cherchait α l'aider. ╔tendu sur la table, une Θtrange sensation s'empara de lui; la table semblait se mouler α son corps. Sensation exquise de confort qu'il n'avait jamais encore ΘprouvΘe. La table Θtait chaude. Levant les yeux, il dΘcouvrit que sa vue s'Θtait troublΘe. Les formes devant lui devenaient imprΘcises. Promenant son regard sur le mur qui lui faisait face, il crut pouvoir distinguer une forme humaine du sexe fΘminin. Il lui sembla qu'elle Θtait dans un lit; l'observant avec des yeux brillants, il eut l'impression que quelqu'un rejetait les draps en arriΦre.
Une voix dΘformΘe lui parvint :
ù Tout semble aller bien. Il est compatible.
C'Θtait vraiment trΦs, trΦs Θtrange. Il ressentait comme une impression d'Ωtre ½ anesthΘsiΘ ╗. Il ne se dΘfendait pas, il n'avait pas d'apprΘhension, nulle luciditΘ. Au lieu de cela, il reposait sur cette table qui Θpousait sa forme, regardant, sans comprendre, les gens qu'il avait connus antΘrieurement ù le docteur, le conseiller et la femme.
Il eut le vague sentiment qu'on parlait : ½ FrΘquence de base compatible. ╗ ½ Inversion de tempΘrature. ╗ ½ Une pΘriode de synchronisation et de stabilisation. ╗ II eut un sourire nonchalant; le monde du Purgatoire s'Θvanouit et il ne sut plus rien de ce monde.
Il y eut un long silence, un silence sonore au cours duquel il sentait des vibrations qu'il ne pouvait entendre. Et soudain, ce fut comme s'il Θtait projetΘ dans une aube dorΘe ù une vΘritable gloire. Il semblait se tenir α demi conscient dans une campagne radieuse. Des flΦches se dressaient au loin et il Θtait entourΘ de gens. Puis, il eut l'impression qu'une trΦs belle forme venait α lui en lui disant : ½ Aie du courage, mon fils, car tu retournes dans un monde de misΦre. Ne te laisse pas abattre, car nous resterons en contact avec toi. Souviens-toi que tu n'es jamais seul, jamais oubliΘ, et si tu fais ce que te dicte ta conscience intime, il ne t'arrivera aucun mal, mais seulement ce qui a ΘtΘ ordonnΘ ù et une fois achevΘ avec succΦs ton temps dans le monde de misΦre, tu nous reviendras triomphant. Sois calme, sois en paix. ╗
- ½ JE CROIS ╗, par TUESDAY
LOBSANG RAMPA, 190 P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Naissance(pages
87...)
La Forme s'Θloigna et
Cinquante-trois se retourna sur l'ΘlΘment ù table ou lit?
ù o∙ il reposait et sombra paisiblement dans le sommeil. Et tout
ce qui s'Θtait produit avait disparu de sa conscience.
Algernon s'agita violemment dans son sommeil. Algernon? Cinquante-trois? Peu importe que ce f√t l'un ou l'autre. Ce n'Θtait pas dans le sommeil qu'il Θtait plongΘ, mais bien dans le cauchemar le plus affreux qu'il ait jamais vΘcu. Il songea au tremblement de terre de Messine, o∙ les Θdifices s'Θtaient ΘcroulΘs et o∙ la terre s'Θtait ouverte en engloutissant les gens, puis s'Θtait refermΘe sur eux.
Une effroyable catastrophe. Mais ce qu'il Θprouvait Θtait la pire chose jamais imaginΘe. Il lui semblait qu'on le broyait et qu'un boa constricteur essayait de le dΘglutir et de le faire passer au travers de sa gorge.
Le monde entier lui paraissait Ωtre bouleversΘ. Tout tremblait. Il ne souffrait pas, mais il se sentait terrifiΘ.
De loin, un cri ΘtouffΘ lui parvint, comme un cri entendu α travers une masse d'eau. Vaguement conscient, il perτut : ½ Martin! Martin, demande vite un taxi. Le travail a commencΘ. ╗
½ Martin? Martin? ╗ II avait le sentiment vague, trΦs vague, d'avoir dΘjα entendu ce nom quelque part, mais il ne parvenait pas α rassembler ses souvenirs.
La sensation d'Θcrasement continuait, en mΩme temps que lui parvenait un horrible gargouillement de liquides. Il crut, pendant quelques instants, Ωtre tombΘ dans un Θgout. La tempΘrature s'Θlevait et l'expΘrience Θtait vraiment trΦs Θprouvante.
Soudainement, il eut conscience d'une souffrance terrible α la base du cou - accompagnΘe d'une impression de mouvement trΦs particulier, et absolument nouveau pour lui. Il sentit qu'il suffoquait comme s'il Θtait immergΘ dans un liquide, mais ce n'est pas possible, pensa-t-il. Un homme ne peut pas vivre dans un fluide, pas depuis que nous avons ΘmergΘ de la mer.
Secousses et bousculades continuΦrent encore pendant un temps; puis il y eut un dernier α-coup et une voix trΦs assourdie gronda : ½ Attention, l'ami! Doucement! Vous voulez qu'elle l'ait lα, dans le taxi? ╗ Une sorte de grognement rΘpondit, mais tout cela affreusement assourdi. Algernon Θtait convaincu d'avoir perdu l'esprit; tout lui semblait n'avoir aucun sens, ne sachant o∙ il Θtait, ni ce qui lui arrivait. Il est vrai que, derniΦrement, il avait vΘcu des choses absolument terribles qui ne lui permettaient plus d'agir comme un Ωtre rationnel. De vagues souvenirs flottaient dans sa conscience. Quelque chose concernant un rasoir... Quelque part. Une chose effroyable que cet incident! RΩvant qu'il s'Θtait tranchΘ la tΩte, et se regardant ensuite, alors qu'il Θtait suspendu prΦs du plafond, regardant son propre cadavre Θtendu sur le sol. Ridicule, complΦtement absurde, bien s√r, mais... et qu'Θtait-ce donc que cet autre cauchemar? O∙ Θtait-il en ce moment? Il semblait Ωtre quelque chose comme un condamnΘ, accusΘ d'un crime. Le pauvre garτon avait presque perdu l'esprit dans l'imminence du jugement.
Le chambardement continuait. ½ Doucement maintenant, doucement, j'ai dit, aidez-nous, voulez-vous. ╗ Tout Θtait si lointain, si irrΘel, et les voix Θtaient si rudes, que cela lui rappela un marchand ambulant entendu un jour, dans une des petites rues de Bermondsey α Londres. Mais qu'avait α faire cette rue avec lui, et, de toute faτon, o∙ Θtait-il? Il chercha α se frotter les yeux, mais dΘcouvrit, α sa grande horreur, qu'une sorte de cΓble l'encerclait. De nouveau, il pensa qu'il devait Ωtre dans l'astral infΘrieur, vu l'absence de libertΘ de ses mouvements. Il avait l'impression d'Ωtre dans une masse d'eau. Avant cela, lors de son passage dans l'astral infΘrieur, l'ΘlΘment dans lequel il avait semblΘ Ωtre Θtait gluant. Avec hΘbΘtude, il essaya de forcer son esprit α remonter les sentiers de la mΘmoire. Mais tout demeura obscur.
½ Oh Dieu! pensa-t-il, inquiet, j'ai d√ devenir fou et Ωtre enfermΘ dans un asile. Je dois avoir des cauchemars. Comment un Ωtre, membre comme moi d'une vieille famille respectΘe, a-t-il pu en venir lα? Oh Dieu! Que m'est-il donc arrivΘ? ╗
II y eut un autre soubresaut soudain, et les douleurs reprirent. Vaguement, trΦs vaguement, il eut conscience que quelqu'un criait, mais ce cri Θtait comme ΘtouffΘ. Etendu sur le dos quelques minutes auparavant, il Θtait maintenant sur le visage, et une soudaine convulsion le fit tournoyer et se retrouver sur le dos, tremblant d'ΘpouvantΘ.
½ Je tremble? se demanda-t-il horrifiΘ. Comment moi, un officier et un gentilhomme, puis-je avoir peur au point d'en perdre la raison? De quelle affliction ai-je ΘtΘ frappΘ? Je crains de ne pas y survivre! ╗
MalgrΘ tous ses efforts pour essayer de comprendre ce qui lui Θtait arrivΘ, il ne parvenait qu'α des sensations confuses ù celles d'Ωtre devant quelque chose comme un Conseil dΘcidant ce qu'il allait devenir. Et puis, il y avait eu cette table o∙ on l'avait fait s'Θtendre... Non, c'Θtait inutile, son esprit se refusait α aller plus loin.
Un autre mouvement violent. └ nouveau il eut la conviction qu'il se trouvait dans les replis d'un boa s'apprΩtant α le digΘrer. Sa terreur Θtait α son comble. Tout d'abord, comment avait-il ΘtΘ saisi par ce boa, et que ferait-il en un lieu o∙ existaient de telles crΘatures? Tout ceci le dΘpassait.
Un hurlement le secoua. Il y eut une violente torsion, un dΘchirement et il crut qu'on venait de lui arracher la tΩte. ½ Oh, mon Dieu! pensa-t-il. Ainsi, c'est vrai. Je me suis coupΘ la gorge et ma tΩte vient de tomber. Oh Dieu! que vais-je faire? ╗
Un jaillissement d'eau d'une soudainetΘ terrifiante, et il se trouva dΘposΘ sur quelque chose de souple. Il suffoquait et se dΘbattait, avec, lui semblait-il, une couverture chaude sur le visage; il dΘcouvrit alors des pulsations; d'impΘrieuses incitations le forτaient α travers quelque Θtroit canal, et quelque chose ù il lui sembla que c'Θtait un cordon fixΘ autour de sa taille ù essayait de le retenir. Le cordon s'enroula autour d'un de ses pieds; il se dΘbattit pour se libΘrer car il suffoquait dans cette humiditΘ obscure. Il frappa α nouveau avec le pied et un hurlement sauvage, plus sonore, cette fois, Θclata de quelque part au-dessus de lui et derriΦre lui. Une autre convulsion suivit et il fut projetΘ hors de l'obscuritΘ, dans une lumiΦre si Θclatante qu'il se crut aveuglΘ.
Il Θtait incapable de voir, mais de l'environnement chaud dans lequel il avait ΘtΘ, on le prΘcipitait maintenant sur quelque chose de froid et de rugueux. Le froid lui sembla pΘnΘtrer ses os et il frissonna. Il dΘcouvrit, ΘtonnΘ, qu'il Θtait tout trempΘ, et ½ quelque chose ╗ alors le saisit par les chevilles et le souleva, tΩte en bas.
Deux claques sΘvΦres sur son derriΦre, et il ouvrit la bouche pour protester contre l'indignitΘ, contre l'outrage infligΘ au corps d'un officier et d'un gentleman. Et avec ce premier cri de rage, tout souvenir du passΘ le quitta, comme s'Θvanouit le rΩve α l'aube du jour nouveau. Un bΘbΘ Θtait nΘ.
Tous les bΘbΘs, bien s√r, ne connaissent pas de telles expΘriences, vu qu'un bΘbΘ n'est normalement qu'une masse inconsciente de protoplasme jusqu'α l'instant de la naissance. La conscience ne lui vient que plus tard. Mais, dans le cas d'Algernon, ou de Cinquante-trois ù comme il vous plaira de l'appeler ù le problΦme Θtait assez diffΘrent, car il avait ΘtΘ un suicidΘ et, en vΘritΘ, un ½ cas ╗ trΦs difficile, et α cela s'ajoutait un autre facteur : cette crΘature ù cette entitΘ ù devait revenir sur terre avec, dans l'esprit, un objectif particulier; il lui fallait se destiner α une profession spΘciale, et la connaissance de ce qu'Θtait cette vocation devait Ωtre transmise α partir du monde astral par l'intermΘdiaire du bΘbΘ α naître et de lα directement au moule mental du nouveau-nΘ.
Pour un temps, le bΘbΘ resta Θtendu. Le cordon fut coupΘ, mais il Θtait indiffΘrent α tout ce qui se passait. Algernon s'en Θtait allΘ. Il y avait lα, maintenant, un bΘbΘ sans nom. AprΦs quelques jours passΘs α l'h⌠pital, des formes vagues allaient et venaient devant la vision indΘcise du bΘbΘ.
ù Tiens, dit une voix, assez
fruste, petit diable d'avorton, hein? Comment vas-tu l'appeler, Mary?
La mΦre, regardant tendrement son premier
bΘbΘ, leva les yeux et sourit au visiteur.
ù Je pense que nous l'appellerons Alan. Tu te souviens, nous avions dΘcidΘ que si c'Θtait une fille elle s'appellerait Alice, et si c'Θtait un garτon, ce serait Alan.
Quelques jours plus tard, Martin revenait voir sa femme et tous deux quittaient l'h⌠pital emportant avec eux le petit paquet qui commenτait une nouvelle vie sur terre ù une vie dont ils ignoraient tous deux qu'elle Θtait destinΘe α se terminer trente ans plus tard. Le bΘbΘ fut amenΘ α la maison situΘe dans un quartier assez convenable de la ville, non loin de la Tamise, o∙ les navires, α grand renfort de sirΦnes, annonτaient leur arrivΘe ou leur dΘpart pour un voyage qui les emmenait peut-Ωtre α l'autre bout du monde. Et dans cette petite maison, non loin de Wapping Steps, un bΘbΘ dormait dans une chambre au-dessus de la boutique o∙ il allait, plus tard, laver des pommes de terre, jeter les mauvais fruits et enlever les feuilles pourries des choux. Mais pour cela, le bΘbΘ se devait de grandir un peu...
Le temps avait passΘ et le petit garτon avait atteint sa quatriΦme annΘe. En ce dimanche aprΦs-midi beau et chaud, il Θtait assis sur les genoux de grand-papa Bond, quand celui-ci se pencha vers lui, en demandant :
ù Alors, petit, que vas-tu faire quand tu seras grand?
Le petit garτon marmonna quelque chose pour lui-mΩme, examina attentivement ses doigts et rΘpondit dans son parler enfantin :
ù Docteuh, docteuh.
Puis, glissant des genoux de son grand-pΦre, il se sauva d'un air embarrassΘ.
ù C'est dr⌠le, vous savez, grand-pΦre, dit Mary, cet enfant a l'air de se passionner pour tout ce qui touche la mΘdecine. Et pourtant il n'a que quatre ans. Quand le docteur vient, par exemple, il faut absolument qu'il s'intΘresse α ce tube qu'il se met autour du cou.
ù Le stΘthoscope, dit grand-papa.
ù Oui, c'est le nom. Je ne peux vraiment pas comprendre. C'est comme une idΘe fixe chez cet enfant. Mais penser α devenir docteur, dans notre, situation?
Le temps continuait sa marche en avant, et Alan avait maintenant dix ans. Il travaillait trΦs dur α l'Θcole. Comme l'avait dit un maître α Mrs Bond :
ù Cet enfant est extraordinaire; ce n'est presque pas normal pour un enfant de son Γge d'Θtudier comme il le fait. Il ne veut parler que de mΘdecine et de choses la concernant. C'est presque une tragΘdie car ù ne voyez pas d'offense α ce que je vais dire ù comment peut-il espΘrer Ωtre un jour docteur?
Mary Bond n'avait cessΘ d'y penser; elle y songeait dans le long silence des nuits, interrompu seulement par le bruit de la circulation et le mugissement des sirΦnes sur la Tamise ù bruits qu'elle finissait par ne plus entendre. Ne cessant d'y penser, elle en parla avec une voisine. Celle-ci lui rΘpondit :
ù Vous savez, Mary, qu'il existe maintenant la possibilitΘ de faire assurer un enfant ù α condition que la mΦre soit assez jeune quand elle le met au monde. Vous payez telle somme par semaine et, α un certain Γge, le garτon dispose d'une jolie somme qui lui permettra de payer ses Θtudes. Je sais que cet arrangement existe; je connais un garτon qui, grΓce α cela, a pu devenir avocat. Je vais dire α Bob Miller d'aller vous voir; il est au courant de toutes ces polices d'assurance.
Et la voisine s'en fut, pleine de bonnes intentions concernant l'avenir d'Alan.
Puis ce fut l'entrΘe α l'Θcole secondaire. Le directeur le questionna sur ses projets.
ù Alors, mon garτon, que vous proposez-vous de faire quand vous quitterez l'Θcole?
ù Je serai docteur, sir, rΘpondit Alan Bond d'un air assurΘ en regardant le directeur.
ù Eh bien, mon garτon, il n'y a aucun mal α avoir de telles ambitions; mais ceci demandera de dures et longues Θtudes. En outre, il vous faudra obtenir des bourses, car la situation de vos parents ne leur permettra pas de vous mener jusqu'au bout des Θtudes mΘdicales et de subvenir, en mΩme temps, α toutes les dΘpenses qu'elles impliquent. Je vous suggΦre d'essayer d'avoir une autre corde α votre arc, au cas o∙...
ù Oh, nom d'un chien! dit Martin Bond, ne peux-tu pas poser ce diable de livre pendant une minute. Ne t'ai-je pas dit de nettoyer ces pommes de terre? Nous finirons par perdre la clientΦle de Mrs Potter si on lui vend des pommes de terre couvertes de terre. Pose ton livre, j'ai dit, et occupe-toi de ces pommes de terre. Je veux qu'elles soient impeccables, et quand tu auras fini, tu iras les livrer α Mrs Potter. (Le pΦre d'Alan, au comble de l'exaspΘration, marmonnait : Pourquoi diable, faut-il que les enfants maintenant aient des idΘes au-dessus de leurs moyens? Il ne pense qu'α une chose, α Ωtre docteur. O∙ diable croit-il que je vais trouver l'argent pour payer les Θtudes?
Et pourtant, continua-t-il en pensΘe, α l'Θcole ils disent que c'est un crack ù le premier pour ce qui est de l'intelligence. Oui, c'est un b√cheur... Il essaye d'avoir une bourse. Peut-Ωtre que j'ai ΘtΘ un peu dur avec lui. Comment Θtudier convenablement quand je l'interromps pour lui ordonner de nettoyer les pommes de terre? Je vais lui donner un coup de main.
Le pΦre Bond trouva son fils assis sur un tabouret devant un grand bassin. Tenant un livre de la main gauche, il tΓtait de sa main droite pour prendre une pomme de terre qu'il se contentait de lΓcher dans l'eau, en la frottant un peu, pour la jeter ensuite sur un journal.
ù Je vais t'aider, mon garτon, comme τa nous irons plus vite, et tu pourras reprendre ton livre aprΦs avoir fait la livraison. Ce n'est pas pour Ωtre dur avec toi, mais tu sais que je dois gagner ma vie. J'ai des charges ù toi, ta mΦre, et moi aussi. Et quand le loyer est payΘ, ce sont les imp⌠ts... Toujours quelque chose α payer et le gouvernement, lui, il ne s'occupe pas de savoir comment on se dΘbrouille. Allez... laisse-moi t'aider.
Le trimestre scolaire s'achevait. Le directeur et les maîtres Θtaient rΘunis, ainsi que le conseil de classe et, dans le grand hall, les enfants, vΩtus de leurs habits du dimanche, Θtaient assis, l'air embarrassΘ. └ c⌠tΘ d'eux, rendus nerveux par l'atmosphΦre qui leur Θtait inhabituelle, se tenaient les parents et les familles. De temps α autre, un homme assoiffΘ allait α la fenΩtre, guignant d'un £il plein d'envie le pub voisin. Mais aujourd'hui Θtait le jour des Prix, le jour des discours, et il se devait de rester. ½ Bah! se dit l'un d'eux, aprΦs tout, je ne suis tenu de venir ici qu'une fois l'an mais pour ces moutards, c'est tous les jours! ╗
Le directeur se leva et, ayant soigneusement ajustΘ ses lunettes sur son nez, il s'Θclaircit la gorge, puis regarda l'assemblΘe.
ù J'ai le trΦs grand plaisir, dit-il de son ton professionnel, de vous annoncer qu'Alan Bond a fait d'incroyables progrΦs durant cette derniΦre annΘe. Il fait honneur α nos mΘthodes d'enseignement, et c'est pour moi un immense plaisir que de vous apprendre qu'on lui a accordΘ une bourse d'Θtudes α l'Θcole prΘparatoire de mΘdecine de St Maggotts. (Il s'arrΩta, attendant la fin des applaudissements, puis reprit :) Cette bourse est la premiΦre α avoir ΘtΘ accordΘe dans ce quartier. Je suis certain que tous, autant que vous Ωtes, vous lui souhaitez de rΘussir dans sa carriΦre, car depuis son entrΘe ici, il n'a cessΘ d'affirmer qu'il serait docteur en mΘdecine. Maintenant, il a sa chance.
Il fouilla dans les papiers posΘs sur le pupitre devant lui, et tous s'envolΦrent en tombant sur le sol. Les maîtres s'empressΦrent de les ramasser et de replacer les feuilles sur le pupitre.
Puis ayant trouvΘ ce qu'il cherchait, le directeur dit alors :
ù Alan Bond, voulez-vous venir auprΦs de moi pour recevoir ce dipl⌠me et la bourse dont l'attribution vient juste d'Ωtre confirmΘe.
ù Ouais, je sais pas! dit le pΦre Bond, au moment o∙ Alan lui montra les papiers en question, une fois rentrΘs α la maison. Il me semble, Alan, mon garτon, que tes idΘes sont un peu au-dessus de notre Θducation. Nous ne sommes que des marchands de lΘgumes; il n'y a jamais eu dans notre famille ni avocats ni mΘdecins. Sais pas comment tu as eu cette dr⌠le d'idΘe!
ù Mais, pΦre, cria Alan, je parle d'Ωtre mΘdecin depuis que je suis en Γge de profΘrer une parole : j'ai travaillΘ comme un esclave, passant tout mon temps α Θtudier, m'interdisant tout plaisir pour obtenir cette bourse... Et maintenant que je l'ai, tu fais des objections!
Mary Bond, elle, demeurait silencieuse. Seules ses mains nerveuses et tremblantes trahissaient la difficultΘ dans laquelle elle se trouvait. Le pΦre et la mΦre ayant ΘchangΘ un regard, le pΦre dit alors :
ù Nous n'avons pas l'intention, Alan, d'essayer de gΓcher tes chances; tu as lα un papier; mais qu'est-ce que τa veut dire, ce papier? Que tes Θtudes seront gratuites... mais et tout le reste? Livres, instruments, enfin tout le nΘcessaire? (D'un air impuissant, il regarda son fils et reprit :) Tu sais, bien s√r, que tu pourras continuer α vivre avec nous sans avoir α nous payer une pension; tu nous aideras un peu en rentrant de l'Θcole. Mais le problΦme est que nous sommes incapables de faire face α de grosses dΘpenses. Tu sais que nous vivons au jour le jour, en joignant juste les deux bouts... rΘflΘchis-y, fiston. Je pense, et ta mΦre aussi, que ce serait merveilleux que tu puisses Ωtre docteur; mais, par contre, ce serait affreux si l'argent te manquait pour te permettre de continuer et devenir un grand mΘdecin.
Mary Bond dit α son tour :
ù Tu sais, Alan, ce qui arrive aux mΘdecins qui Θchouent?
La regardant d'un air revΩche, il rΘpondit :
ù Je ne sais qu'une chose, et c'est tout ce qu'on m'a dit pour chercher α me dΘcourager... par exemple que si un Θtudiant en mΘdecine Θchoue o∙ s'il est radiΘ, la seule solution qui s'offre α lui c'est de devenir reprΘsentant pour une firme pharmaceutique miteuse. Mais je n'ai pas encore ΘchouΘ, et mΩme pas commencΘ. Si j'Θchoue, je devrais encore gagner ma vie, et si je peux le faire en tant que vendeur mΘdical, eh bien, ce sera une perspective diablement plus agrΘable que celle de mettre des pommes de terre dans un sac, ou de peser des fruits, ou autres choses du mΩme genre!
ù Tais-toi, Alan, tais-toi, dit sa mΦre. Ne te moque pas du mΘtier de ton pΦre; n'oublie pas que c'est lui qui t'entretient maintenant. Tu n'es pas respectueux et tu te montes la tΩte. Reviens sur terre, tu ferais bien. (Puis elle reprit, aprΦs un long et lourd silence :) Pourquoi ne pas prendre ce job que t'a proposΘ ton oncle Bert, dans une compagnie d'assurances? C'est quelque chose de stable et, en travaillant, tu peux espΘrer monter trΦs haut dans la profession. Penses-y, Alan, veux-tu?
Sans dire un mot il sortit de la piΦce, l'air morose. Ses parents se regardΦrent puis l'entendirent qui descendait l'escalier de bois. La porte de la rue se referma violemment et le bruit de ses pas sur la chaussΘe parvint jusqu'α eux.
ù Sais vraiment pas o∙ il a pris cette idΘe, dit Martin Bond. Je comprends pas comment on peut mettre au monde un tel gars! Depuis qu'il est en Γge de parler, il rΘpΦte comme une litanie : ½ Je serai mΘdecin. ╗ Pourquoi ne peut-il pas, comme les autres garτons, se tourner simplement vers un job convenable? Ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi diable il ne peut pas?
Sa femme, les larmes aux yeux, s'Θvertuait α raccommoder des chaussettes qui n'Θtaient plus que des reprises; finalement elle leva les yeux en disant :
ù Oh, je ne sais pas, Martin,
je pense parfois que nous sommes trop durs avec lui. C'est normal, aprΦs
tout, d'avoir de l'ambition et il n'y a rien de si terrible dans l'idΘe
d'Ωtre un docteur, tu ne crois pas?
Martin en grognant rΘpondit :
ù Je sais pas... la bonne terre
et ce qu'elle produit, τa me suffit. Jamais beaucoup apprΘciΘ
l'idΘe de ces garτons tripotant les intΘrieurs d'une
femme. ╟a me semble pas bien! Bon, je descends α la boutique!
Mary abandonna son raccommodage et alla s'asseoir
prΦs de la fenΩtre. Puis, comme si elle avait rΘflΘchi,
elle se leva, gagna sa chambre et s'agenouilla prΦs du lit demandant
α Dieu de l'aider. Sa priΦre achevΘe, elle se leva
en reniflant et en se disant : ½ C'est dr⌠le, tous les prΩtres
vous conseillent de prier quand on est dans l'ennui; je le fais, mais jamais
de ma vie mes priΦres n'ont ΘtΘ entendues. Je suppose
que tout est superstition. ╗ Tout en continuant de renifler, elle
quitta la chambre, se frotta les yeux avec son tablier, puis se mit α
prΘparer le dîner.
Alan longeait le trottoir mΘlancoliquement, et nΘgligemment, il donna un coup de pied dans une boîte qui Θtait lα devant lui. Par chance ù Θtait-ce bien la chance? ù la boîte s'en alla heurter une plaque de mΘtal. Il jeta un regard coupable autour de lui et s'apprΩtait α se sauver quand il regarda la plaque en question : elle portait une inscription aux lettres gravΘes : Dr R. Thompson. Il caressa la plaque et demeura lα, perdu dans ses pensΘes.
ù Que se passe-t-il, mon garτon? demanda une voix pleine de gentillesse, tandis qu'une main se posait doucement sur son Θpaule.
Alan sursauta, se tourna et levant les yeux, il vit le visage souriant du docteur.
ù Je suis dΘsolΘ, docteur Thompson. Je ne voulais rien faire de mal, dit Alan d'un air confus. Le docteur lui sourit en disant :
ù Eh bien, en voilα un visage malheureux. De si gros soucis, vraiment?
ù Je suppose, rΘpondit Alan d'un ton de dΘcouragement.
Le docteur, ayant jetΘ un coup d'£il sur sa montre, prit le garτon par les Θpaules en lui disant :
ù Venez jeune homme. Qu'avez-vous
fait? Un enfant α une jeune fille? Entrons, voyons ce que
nous pouvons faire.
Il ouvrit la grille pour laisser entrer le jeune homme tout hΘsitant, et ils pΘnΘtrΦrent dans le cabinet de consultation. Le docteur, ouvrant la porte, lanτa :
ù Mrs Simonds, ce serait une bonne idΘe que de nous prΘparer un plateau avec quelques-uns de ces excellents biscuits ù si votre diable de mari a bien voulu en laisser quelques-uns.
Une voix rΘpondit, venant
des profondeurs de la maison. Le docteur s'absenta un instant puis revint
en disant :
ù Tout va bien, mon garτon, soyez calme. Nous allons d'abord prendre un peu de thΘ, puis nous verrons le problΦme.
Bien vite, Mrs Simonds apparaissait avec un plateau sur lequel elle avait posΘ deux tasses, un pot de lait, le sucre, une trΦs belle thΘiΦre d'argent et, bien s√r, l'inΘvitable pot contenant l'eau bouillante. Elle avait hΘsitΘ, se demandant si elle devait se servir de la belle argenterie; puis elle avait conclu que le docteur, certainement, recevait quelqu'un d'important. Sinon il n'aurait pas ΘtΘ α la maison α cette heure. Ainsi donc ù la porcelaine de Chine et l'argenterie des grands jours, et son plus charmant sourire en entrant dans la piΦce; mais il s'Θvanouit bien vite. Ce n'Θtait pas le lord ou l'important homme d'affaires de Londres qu'elle avait espΘrΘ, mais un pauvre Θcolier trΦs maigre et paraissant extrΩmement malheureux. Se disant que ce n'Θtait pas son affaire, elle posa soigneusement le plateau devant le docteur et, troublΘe, fit un petit salut. Elle sortit en fermant la porte derriΦre elle.
- Comment prenez-vous votre thΘ ? demanda le docteur. Lait, d'abord, ou cela vous est-il, comme α moi, indiffΘrent ù dΦs l'instant qu'il est chaud et sucrΘ?
Alan se contenta d'incliner la tΩte. Il ne savait que dire, ou que faire, si absorbΘ dans son malheur, si ΘcrasΘ par l'idΘe d'avoir α nouveau ΘchouΘ. └ nouveau... que voulait-il dire par lα? Il ne savait pas. Quelque chose se pressait α l'arriΦre de son esprit, quelque chose qu'il devait connaître ù ou Θtait-ce quelque chose, que, au contraire, il ne devait pas connaître. Il se frotta le front, au comble de la confusion.
- Qu'y a-t-il, mon garτon? Vous n'Ωtes pas bien? Prenez votre thΘ et grignotez quelques-uns de ces bons biscuits, puis dites-moi tout. J'ai le temps; je suis censΘ ne pas travailler cet aprΦs-midi.
Le pauvre Alan n'Θtait pas habituΘ α la gentillesse ni α la considΘration. Chez lui, dans le quartier, il Θtait ½ le gars bizarre ╗, et, en parlant de lui, on disait ½ ce fils de l'Θpicier qui a de si grandes idΘes ╗.
En cet instant, les mots du docteur lui allΦrent droit au c£ur et il Θclata en sanglots. Le docteur le considΘra avec un regard plein de tristesse.
ù C'est bien, mon garτon, pleurez un bon coup... il n'y a rien de mal α pleurer. Savez-vous que le vieux Churchill lui-mΩme se laissait parfois aller α pleurer? Alors, s'il le pouvait, vous le pouvez.
Honteux, Alan s'essuya le visage avec son mouchoir. Le docteur en remarqua la nettetΘ; de mΩme il remarqua que ses mains Θtaient parfaitement propres et ses ongles soignΘs. Il monta de quelques degrΘs dans le jugement du docteur.
ù Allons, mon garτon, buvez ceci, dit-il en plaτant une tasse de thΘ devant Alan. Remuez bien, car j'ai mis beaucoup de sucre. Le sucre donne de l'Θnergie. Allez, avalez-moi τa.
Il but son thΘ et, nerveusement, grignota un biscuit.
ù Si vous en avez envie, mon
garτon, laissez-vous aller et confiez-vous. Ce doit Ωtre quelque
chose de
terrible; mais vous savez qu'un fardeau partagΘ
n'est plus qu'un demi-fardeau.
Alan renifla, effaτa quelques larmes restΘes sur son visage, et tout se prΘcisa. Comment se faisait-il que depuis qu'il avait ΘtΘ α mΩme de composer une phrase, celle-ci avait ΘtΘ : ½ Moi, serai docteur ╗?
Il confia au docteur qu'il avait toujours rejetΘ les choses puΘriles, passant tout son temps α Θtudier ù et comment au lieu de lire, comme les autres garτons, des romans d'aventures ou de science-fiction, il recherchait toujours les livres techniques, α la grande consternation de la bibliothΘcaire qui trouvait malsain pour un jeune garτon de vouloir connaître α ce point l'anatomie.
ù Mais, docteur, je n'y pouvais rien, dit Alan, l'air dΘsespΘrΘ. C'Θtait comme une force qui me poussait. Je devais Ωtre docteur... il le fallait. Et aujourd'hui mes parents m'ont reprochΘ d'avoir des idΘes de grandeur, d'Ωtre un mauvais fils.
Il retomba dans le silence. Posant la main sur l'Θpaule du garτon, le docteur dit avec douceur :
ù Et qu'est-ce qui a provoquΘ cet Θclat d'aujourd'hui, dites-moi?
S'agitant sur son siΦge, Alan rΘpondit :
ù Docteur, vous ne le croirez pas, mais je suis le premier de la classe, premier de l'Θcole secondaire. C'Θtait le dernier trimestre et le directeur, Mr Haie, a annoncΘ que j'avais ΘtΘ recommandΘ pour une bourse d'Θtudes α l'Θcole de mΘdecine de St Maggots, et mes parents...
Lα il faillit craquer α nouveau et tortilla son mouchoir entre ses doigts.
ù Ceci n'est pas nouveau, mon garτon. Les parents estiment toujours qu'ils ont le droit de contr⌠ler l'avenir de ceux α qui ils ont donnΘ le jour, parfois sans le souhaiter. Mais voyons tout de mΩme... vous avez dit que vous Θtiez α l'Θcole secondaire? Et que le directeur Θtait Mr Haie? Je connais trΦs bien Mr Haie, c'est un de mes patients. Voyons ce qu'il peut nous dire.
Ayant trouvΘ le numΘro de tΘlΘphone, il appela le directeur.
ù Bonsoir, Haie, ici Thompson. J'ai lα devant moi un jeune garτon qui m'a l'air trΦs brillant et qui m'a confiΘ que vous l'aviez recommandΘ pour une bourse d'Θtudes... Oh! Dieu, Haie, j'ai oubliΘ de lui demander son nom!
ù Je sais de qui vous parlez, rΘpondit le directeur, c'est Alan Bond. Extraordinaire ΘlΦve qui a travaillΘ comme un fou au cours des quatre annΘes passΘes avec nous. Les notes les plus ΘlevΘes que nous ayons jamais donnΘes, mais... (la voix du directeur s'Θvanouit sur la ligne, puis revint :) je suis navrΘ pour ce garτon... ses parents... tout le problΦme, c'est eux. Ils ont une petite boutique de fruits et lΘgumes et joignent les deux bouts avec difficultΘ, ce qui fait que je ne vois pas comment il va se dΘbrouiller. Je voudrais pouvoir faire quelque chose pour l'aider. └ part cette bourse d'Θtudes que je lui ai fait dΘcerner je ne vois pas...
ù Je vous remercie, Haie, de vos informations. (Le docteur se tourna vers Alan.) Vous savez, mon petit, que j'ai eu α peu prΦs les mΩmes difficultΘs, et que j'ai d√ me battre pour arriver. Mais j'aimerais que nous allions voir vos parents. Je vous ai dit que j'avais mon aprΦs-midi libre. Allez, secouez-vous! (Le docteur se leva et Alan fit de mΩme. Le docteur pressa un bouton et Mrs Simonds apparut.) Je m'absente pendant un moment. Soyez assez aimable de prendre les messages. Merci.
Ils descendirent la rue ù la grande et massive silhouette du docteur et le maigre adolescent. Approchant de la boutique, ils virent que la lumiΦre Θtait allumΘe. On voyait, α travers la fenΩtre, le pΦre Bond qui pesait des marchandises. Le docteur frappa α la porte d'un coup sec, et regarda α l'intΘrieur en mettant la main devant ses yeux afin d'Θviter les reflets.
L'air revΩche, le pΦre Bond secoua la tΩte d'un geste nΘgatif : ½ C'est fermΘ. ╗ C'est alors qu'il vit son fils. ½ Dieu! Qu'a-t-il bien pu faire? Quelle bΩtise? ╗ Inquiet, soudain, il courut ouvrir la porte. Le docteur et Alan entrΦrent, et le pΦre Bond se hΓta de refermer la porte.
ù Bonsoir, dit le docteur. Ainsi vous Ωtes Martin Bond. Je suis le Dr Thompson et mon cabinet est au bas de la rue. Vous me connaissez? Je me suis entretenu avec votre fils, et je peux vous dire que c'est un garτon plein d'espoir, brillant. Je pense qu'il mΘrite qu'on lui donne sa chance.
ù C'est facile pour vous, docteur, de parler ainsi, dit Martin Bond avec rudesse. Vous ne vous battez pas comme nous le faisons ici pour ramasser de quoi vivre. Vos honoraires vous permettent d'avoir une vie α l'abri des soucis... Mais lα n'est pas le problΦme, qu'est-ce que ce garτon a encore fait? demanda-t-il.
Le docteur, sans rΘpondre, se tourna vers Alan :
ù Vous m'avez dit avoir un dipl⌠me spΘcial, de mΩme qu'une lettre de Mr Haie... Voulez-vous me les montrer?
Alan partit comme une flΦche, grimpant les escaliers quatre α quatre.
ù Martin Bond, vous avez mis au monde un cerveau extraordinaire, qui est peut-Ωtre un gΘnie. J'ai parlΘ avec le directeur de son Θcole.
Furieux, Martin Bond se tourna vers lui en criant :
ù Et vous, qu'est-ce que vous faites lα-dedans? La colΦre apparut sur le visage du docteur, mais il parvint α se contr⌠ler.
ù Il arrive, Bond, que quelqu'un vienne sur cette terre, apportant avec lui quelque chose d'une vie antΘrieure ù je ne saurais dire ce que c'est ù mais ces Ωtres ont des impulsions et des impressions trΦs fortes, et ce n'est pas pour rien qu'ils les ont. Votre fils semble Ωtre de ceux-lα. Son directeur, qui le considΦre comme extrΩmement brillant, a la conviction qu'il est nΘ pour Ωtre mΘdecin. Avant de penser que je l'induis en erreur, rΘflΘchissez-y. Mon seul objectif est d'essayer de l'aider.
Alan reparut, essoufflΘ d'avoir couru. Avec humilitΘ, il tendit les papiers au docteur, et la recommandation pour l'Θcole de St Maggots. Le docteur les lut avec beaucoup d'attention.
ù Ceci, dit-il, achΦve de me convaincre. Vous devez avoir votre chance, Alan. Nous allons voir ce que nous pouvons faire.
Puis, comme s'il venait de prendre une dΘcision, il dit α Martin :
ù Pourrions-nous vous, votre femme et moi-mΩme, avoir un entretien α ce sujet? Le garτon est dΘcidΘment porteur d'une mission.
Martin se tourna vers Alan et dit d'un ton aigre :
ù Il a fallu que tu nous fasses des ennuis, et maintenant le docteur veut parler avec ta mΦre et avec moi.
Le reproche profΘrΘ, il sortit de la boutique, guidant le docteur vers l'escalier, tout en prenant soin de refermer la porte derriΦre lui. Il cria :
ù MΦre, je monte avec le Dr Thompson; il veut parler d'Alan avec nous!
Mary Bond se prΘcipita en haut de l'escalier, murmurant :
ù Oh, ciel, oh mon Dieu! qu'a donc fait ce garτon?
Mary Bond se sentait chavirer intΘrieurement. Elle promena un regard d'apprΘhension sur son mari, puis sur le docteur et enfin sur Alan qui avait grimpΘ l'escalier derriΦre eux. D'un air pitoyable, elle fit entrer le docteur au salon ù ce qui reprΘsentait un vΘritable privilΦge.
ù Alan, dit le pΦre, va dans ta chambre.
ù Oh, mais non, monsieur Bond, interrompit le docteur. Alan est la personne la plus concernΘe dans cet arrangement. Il n'est plus un enfant; il est α l'Γge o∙ d'autres sont au collΦge, ce qui sera bient⌠t son cas, nous l'espΘrons! J'estime qu'il doit participer α cette discussion.
En rechignant, Martin fit signe qu'il Θtait d'accord, et les quatre prirent place, la mΦre gardant les mains sur ses genoux, d'un air grave.
ù Le Dr Thompson pense que notre garτon a un cerveau pas habituel, dit Bond, et il tient α nous parler de lui. Il estime qu'il devrait Ωtre mΘdecin. Je ne sais que dire de τa, pour ce qui est de moi.
La mΦre demeura silencieuse; le docteur s'adressa α elle :
ù Vous savez, Mrs Bond, qu'il existe des choses trΦs Θtranges dans la vie, et Θgalement des gens ayant l'impression qu'ils doivent accomplir une certaine chose ù et cela sans savoir pourquoi. C'est ainsi qu'Alan a l'impression de devoir devenir docteur. Ce sentiment, chez ces Ωtres, est d'une telle force qu'il en devient une obsession; et quand nous nous trouvons en prΘsence d'un enfant ù garτon ou fille ù qui, dΦs qu'il est en mesure de s'exprimer, insiste pour une carriΦre particuliΦre, alors nous devons Ωtre convaincus que Dieu lui a adressΘ un message ou qu'il essaye d'accomplir, α travers cet enfant, quelque miracle. Je ne prΘtends pas comprendre; mais je peux vous dire ceci (il les regarda pour s'assurer qu'ils le suivaient et reprit) : j'ai ΘtΘ ΘlevΘ α l'orphelinat, o∙ j'ai eu une vie trΦs dure ù pour ne pas dire plus ù simplement parce qu'on me trouvait diffΘrent des autres et parce que je voulais, moi aussi, me destiner α la mΘdecine; en somme, parce que j'avais une idΘe bien arrΩtΘe quant α ma carriΦre. J'ai fini par faire ma mΘdecine, et je crois avoir rΘussi dans ma profession.
Les parents gardaient le silence, repassant dans leur esprit ce qu'ils venaient d'entendre.
Ce fut Martin qui, finalement, se dΘcida α parler : ù Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit, docteur. C'est vrai que le garτon devrait avoir sa chance; mais je n'ai pas eu la mienne et je me bats pour payer les factures. (Il regarda le docteur avec duretΘ et continua :) Nous sommes des gens pauvres; nous avons de la peine α boucler nos fins de mois, et si nous ne payons pas nos factures, nous ne sommes plus approvisionnΘs et... c'est la fin du boulot. Alors, maintenant, voulez-vous me dire comment nous allons pourvoir aux besoins d'Alan? Nous ne le pouvons pas, c'est tout simple.
Alan Θcoutait, l'air de plus en plus sombre. ½ Si je vivais aux U.S.A., pensait-il, je pourrais trouver un travail α mi-temps, ce qui me permettrait de continuer α Θtudier et de gagner ma vie, mais ici, il ne semble pas y avoir beaucoup d'espoir pour les pauvres types comme moi. ╗
Le Dr Thompson rΘflΘchissait. Il s'Θtira, puis se tourna vers les parents :
ù Je vous l'ai dit dΘjα... ma vie a ΘtΘ trΦs dure, et j'ai fait ce que je croyais devoir faire. Il se peut que je doive maintenant aider Alan; aussi voilα l'offre que je vous fais.
Il regarda les visages autour de lui et vit qu'Alan l'Θcoutait, tendu; quant au pΦre Bond, il semblait moins butΘ et Mrs Bond cessait de se tortiller les doigts. Satisfait du changement survenu dans l'atmosphΦre, le docteur exprima son idΘe :
ù Je suis cΘlibataire, n'ayant jamais eu de temps α consacrer aux femmes ù trop occupΘ que j'Θtais par les Θtudes et la recherche ù et en restant cΘlibataire, j'ai ΘconomisΘ pas mal d'argent. Je suis prΩt α en dΘpenser un peu pour Alan, mais je ne m'engagerai que s'il peut me convaincre qu'il fera vraiment un bon docteur.
ù Quelle merveilleuse chose ce serait, s'empressa de dire Mary Bond. Nous avons bien essayΘ de prendre une police d'assurance qui payerait les frais d'Alan, mais la chose n'Θtait pas possible pour des gens qui, comme nous, n'ont pas de moyens.
Le docteur hocha la tΩte et rΘpondit :
ù Il n'aura pas de problΦmes pour ce qui est des Θtudes, car le directeur m'a parlΘ de lui en des termes particuliΦrement Θlogieux, et il a une bourse pour entrer α St Maggots... tout comme j'en ai eu une. Mais cela ne paie pas ses dΘpenses d'entretien, et il aurait avantage α vivre au collΦge. Aussi voilα ce que je ferai. (Semblant maintenant tout α fait dΘterminΘ, il dit α Alan :) Je vais vous emmener au Hunterian MusΘum ù au Royal CollΦge of Surgeons, o∙ nous passerons la journΘe α parcourir le MusΘum, et si vous supportez cette visite sans vous Θvanouir, alors nous serons certains que vous avez ce qu'il faut pour rΘussir dans la profession. (RΘflΘchissant pendant quelques instants, il ajouta :) Je peux mΩme vous emmener dans la salle de dissection o∙ des cadavres sont exposΘs et ΘtudiΘs. Si vous supportez leur vue sans sourciller, eh bien! vous Ωtes vraiment fait pour la mΘdecine. Et alors, nous conclurons un accord : vous avez votre bourse et moi je paie toutes vos dΘpenses. Et quand vous serez devenu mΘdecin, eh bien! vous vous acquitterez de votre dette, en aidant α votre tour un Ωtre conscient d'Ωtre porteur d'une mission que le manque d'argent l'empΩche d'accomplir. Alan crut s'Θvanouir de bonheur.
ù Mais, docteur, dit lentement le pΦre Bond, vous savez que c'est Alan qui assure nos livraisons. Il est juste qu'il nous aide un peu. Or, vous venez de suggΘrer qu'il vive au collΦge dans le luxe. Et ses pauvres parents, alors! Pensez-vous que je vais faire les livraisons, aprΦs ma journΘe de travail?
ù Mais, Martin! interrompit
Mrs Bond, choquΘe. Nous nous sommes bien dΘbrouillΘs
avant d'avoir
Alan!
ù Oui, je sais, rΘpondit Martin, irritΘ. Je ne l'oublie pas, pas plus que je n'oublie l'argent que ce garτon nous a co√tΘ depuis qu'il est nΘ; et maintenant il nous remercie en dΘcidant qu'il veut Ωtre docteur, ce qui, je suppose, signifie qu'il en a fini avec nous et qu'on ne le verra plus.
Martin Bond avait parlΘ en serrant ses deux mains avec force, comme s'il mourait d'envie d'Θtrangler quelqu'un, puis, n'y tenant plus, il explosa :
ù Et qu'est-ce que vous retirez de τa, vous, docteur Thompson? Pourquoi vous intΘresser soudain α ce garτon? C'est ce que j'aimerais savoir? Les gens ne font jamais rien gratuitement; ils ont toujours un motif cachΘ. Quel est le v⌠tre?
Le docteur Θclata de rire, puis rΘpondit α Martin :
ù Vous ne pensez qu'α ce que vous pouvez retirer des choses, alors que votre fils, lui, ne songe qu'α aider les autres en devenant mΘdecin. Vous tenez α savoir ce qui me motive? Eh bien, je vais vous le dire. Tout comme votre fils, j'ai des impressions, moi aussi, entre autres, celle que je dois l'aider. Ne me demandez pas pourquoi, car je ne le sais pas. Et surtout, n'y voyez rien de trouble. Les garτons et les filles ne manquent pas ù si j'en ai envie. Vous Ωtes plus sot encore que je ne pensais, Mr Bond. Je veux aider Alan, car j'ai comme un pressentiment de devoir le faire; et cela pour une raison que je n'arrive pas encore α prΘciser. Mais si vous Ωtes hostile α cette idΘe, nous attendrons qu'il ait vingt et un ans ù bien que ce soit peut-Ωtre un peu tard. Je ne suis pas venu ici pour me quereller avec vous. Si ma proposition vous dΘplaît, dites-le et je me retirerai.
Sur ces mots, le docteur se leva, le visage rouge de colΦre.
Tortillant d'un air gauche le bas de son veston, Martin reprit d'une voix embarrassΘe.
ù Disons que je me suis peut-Ωtre laissΘ aller α juger un peu vite; mais j'Θtais tourmentΘ par cette histoire de livraisons α faire le soir et par un tas d'autres petites besognes. Il nous faut vivre, nous aussi, tout comme le garτon.
ù ╟a suffit, Martin, interrompit brusquement Mrs Bond. Nous pouvons trouver un Θcolier pour nous dΘcharger de ces travaux. Et ceci nous co√tera moins cher que d'avoir Alan α notre charge.
Martin Bond hocha la tΩte et rΘpondit comme α contrec£ur.
ù C'est bon. Tu peux t'en aller. Tu n'es pas encore majeur, et tu dΘpends encore de mon autoritΘ. TΓche de rΘussir dans ces Θtudes, sinon tu entendras parler de moi.
Sur quoi, Martin sortit brusquement et dΘvala l'escalier menant α la boutique. Mary Bond regarda le docteur et dit d'un air navrΘ :
ù Je m'excuse pour mon mari, docteur; il est parfois un peu violent, comme les gens de son signe ù le BΘlier.
La question Θtait rΘglΘe. Le docteur emmΦnerait donc Alan au Hunterian MusΘum, la semaine prochaine. Le docteur se retira et Alan regagna sa chambre.
ù Hello, Alan, comment va?
dit le Dr Thompson, quand Alan se prΘsenta α son cabinet
la semaine suivante. Entrez, nous allons d'abord prendre une tasse de thΘ
puis nous partirons pour Lincoln's Inn
Fields.
Leur thΘ pris, le docteur montra les toilettes α Alan en lui disant :
ù Vous feriez bien, mon garτon, d'y faire une petite visite, vu les Θmotions qui vous attendent. Je n'aimerais pas que vous ayez des ennuis dans la voiture!
Tout rougissant, Alan se prΘcipita vers le lieu, o∙, dit-on, mΩme un roi doit se rendre α pied!
La voiture, une vieille Morris, Θtait garΘe derriΦre la maison.
ù Montez, dit le docteur en ouvrant la portiΦre pour Alan.
Plus habituΘ aux autobus bruyants qu'aux voitures particuliΦres, il observa d'un £il avide les man£uvres du docteur ù la mise en marche, puis les quelques secondes passΘes α laisser le moteur se rΘchauffer, le contr⌠le du niveau d'huile, etc.
ù Vous savez, Alan, quelle est la meilleure faτon de se rendre o∙ nous allons? demanda le docteur comme s'il espΘrait intriguer son passager.
ù Oui, docteur, rΘpliqua-t-il,
j'ai consultΘ la carte, et j'ai cru comprendre qu'il fallait suivre
East India Dock Road, puis traverser London Bridge... et, ajouta-t-il timidement,
traverser aussi Waterloo
Bridge.
ù Non, mon garτon. Cette fois, je vous ai eu. Nous ne prenons aucun pont. Et vous faites trΦs attention α la route que je vais prendre ù car si mes plans rΘussissent, vous ferez ce voyage pas mal de fois.
Alan Θtait passionnΘ par tout ce qu'il voyait, lui qui ne sortait pas souvent de Tower Hamlets... et pourtant... il Θprouvait comme un sentiment curieux d'avoir dΘjα connu, en un temps plus ou moins lointain, les endroits qu'ils traversaient. Ils arrivΦrent enfin α Sardina Street, la rue qui conduisait α Lincoln's Inn Fields. Le docteur, soudain, franchit une grille ouverte et gara la voiture; retirant les clefs, il dit α Alan :
ù Nous y voilα, venez.
Ils se dirigΦrent vers le bΓtiment du Royal CollΦge of Surgeons, le docteur adressant un petit salut familier α l'un des hommes en uniforme qui se tenait α l'entrΘe.
ù Tout va bien, Bob? demanda-t-il α l'un d'eux. (D'un pas rapide, il se dirigea vers un vestibule obscur.) Venez, dit-il... Oh, attendez une minute, j'ai oubliΘ de vous montrer quelque chose.
Prenant Alan par le bras :
ù Regardez, lui dit-il, voilα quelques-uns des premiers instruments dentaires... vous voyez... Que diriez-vous d'avoir vos molaires extraites avec une chose comme celle-ci? (Puis avec une tape gentille sur l'Θpaule d'Alan :) Venez, maintenant, mon garτon, entrons ici.
½ Ici ╗ Θtait un espace immense empli d'armoires et de rayons sur lesquels Θtaient posΘs une multitude de bocaux. Au comble de la surprise et de la crainte, Alan regarda les bocaux dans lesquels flottaient des f£tus et certains organes destinΘs α Ωtre examinΘs et α servir α l'enseignement des Θtudiants.
Puis, poursuivant leur visite, ils s'arrΩtΦrent devant un meuble de noyer poli. Le docteur ouvrit un tiroir et Alan aperτut deux plaques de verre entre lesquelles Θtait placΘ ½ quelque chose ╗. Voyant son expression, le docteur sourit et dit :
ù Cette vitrine reprΘsente un cerveau qui a ΘtΘ dΘcoupΘ ù ce qui fait qu'il vous suffit d'ouvrir un tiroir pour voir une partie quelconque du cerveau. Regardez! (Il tira la poignΘe d'un autre tiroir et apparut une nouvelle plaque de verre.) Voilα, poursuivit-il, qui est censΘ Ωtre le lieu des impressions psychiques. Je me demande ce qui se passe dans le v⌠tre? Et dans le mien, Θgalement?
AprΦs avoir passΘ toute la matinΘe au Hunterian MusΘum, le docteur annonτa qu'il Θtait temps de prendre un peu de nourriture.
ù Avez-vous envie de manger? demanda le docteur.
Alan avoua avoir trΦs faim. Quittant le MusΘum, ils se rendirent en voiture jusqu'au club du docteur. Le lunch y Θtait excellent.
ù AprΦs cela, je vous
conduirai α l'h⌠pital, dans la chambre de dissection, et je
verrai ce que je peux
vous montrer.
ù Oh! mais on peut entrer comme
cela dans la chambre de dissection? demanda Alan avec Θtonne-
ment.
ù Oh, mon Dieu, non, rΘpondit le Dr Thompson; mais je suis connu comme spΘcialiste. J'ai eu un cabinet dans Harley Street; mais j'Θtais las des salamalecs et des courbettes, las aussi de toutes ces vieilles peaux qui estiment que vous devez les guΘrir immΘdiatement parce qu'elles vous payent de gros honoraires. Et de toute faτon elles n'ont jamais la moindre considΘration pour leur mΘdecin.
Le repas terminΘ, ils partirent pour l'h⌠pital. Le docteur rangea sa voiture sur l'emplacement rΘservΘ aux mΘdecins. Puis se dirigeant vers la rΘception, il demanda α parler au Pr Dromdary-Dumbkoff. L'employΘ s'Θloigna un instant et revint en disant :
ù Le professeur me prie de vous conduire auprΦs de lui. Voulez-vous me suivre?
AprΦs avoir parcouru d'interminables corridors, ils arrivΦrent enfin devant la porte sur laquelle Θtait inscrit le nom du professeur. L'employΘ frappa, puis ouvrit la porte. La premiΦre chose qu'ils virent, fut un cadavre sur une table et deux personnes en blouse blanche qui s'occupaient α le dΘcouper.
Alan se sentait bien un peu chavirer, mais il se contr⌠la en se souvenant que pour Ωtre mΘdecin il devait s'habituer α ce genre de spectacle. Le docteur le lui avait dit, sans mΓcher ses mots. Aussi, il avala sa salive, ferma et ouvrit les yeux, deux ou trois fois, et son malaise se dissipa.
ù Voilα le garτon dont je vous ai parlΘ, professeur. C'est un bon sujet, dit le docteur en prΘsentant Alan.
Le professeur le regarda longuement :
ù Ah, nous verrons cela, hein? dit-il avec un ricanement de vieille fille qui plongea Alan dans l'embarras.
Ils restΦrent lα longtemps α bavarder, tandis que le professeur surveillait le travail de deux Θtudiants; puis Alan fut conduit dans la salle de dissection ù une piΦce immense o∙ rΘgnaient un froid intense ainsi qu'une odeur effrayante. Il eut peur, un moment, de se couvrir de honte en vomissant ou en s'Θvanouissant; mais cette fois encore il eut raison de sa nausΘe, il rΘussit α se dominer. Le professeur allait d'une table α une autre leur dΘsignant certaines choses intΘressantes, et le Dr Thompson surveillait les rΘactions d'Alan.
ù Ach! le fou! s'exclama le professeur d'un air furieux en se baissant pour ramasser un bras tombΘ α terre. Les Θtudiants d'aujourd'hui... ils ne sont pas comme ils Θtaient en Allemagne. Ils sont insouciants, (En maugrΘant, il s'avanτa vers un autre cadavre, et prenant Alan par le bras, il lui dit soudain :) Prenez ce scalpel et incisez d'ici α lα; vous saurez ce que c'est que couper dans la chair.
D'une main maladroite, Alan saisit le scalpel qu'on lui tendait et avec un tremblement intΘrieur qui, il espΘrait, Θchapperait au regard du professeur, il pressa la pointe de l'instrument contre la chair et suivit le trajet indiquΘ.
ù Bien, bien, vous avez la main, dit le professeur d'un air excitΘ. Oui, vous ferez un bon Θtudiant en mΘdecine.
Un peu plus tard, tandis qu'ils prenaient le thΘ tous les deux, le docteur dit α Alan :
ù Je vois avec plaisir que vous Ωtes capable de manger aprΦs ce que vous venez de voir. Je m'attendais α vous voir verdir et rouler sous la table. Que ferez-vous la prochaine fois qu'on vous servira des rognons?
Alan, en confiance maintenant, Θclata de rire en disant :
ù Je me sens α l'aise α prΘsent, docteur.
Ils rentrΦrent lentement au milieu d'une circulation intense; le docteur se livrait, parlait de son Γge, de sa fatigue, et expliquait α Alan qu'il allait lui ouvrir un compte bancaire afin qu'il soit complΦtement indΘpendant de ses parents.
ù Je n'ai pas connu mes parents, dit-il α Alan, mais je pense que s'ils avaient ΘtΘ comme les v⌠tres... je me serais sauvΘ!
Chez les Bond, on parla beaucoup ce soir-lα. Martin essayait bien de dissimuler sa curiositΘ, mais il Θcoutait d'une oreille avide tout ce qui se disait; puis quand le silence se fit :
ù C'est bon, dit-il, tu peux
t'en aller quand tu le voudras; nous avons trouvΘ un jeune garτon
pour te
remplacer.
Et ainsi tout fut arrangΘ trΦs rapidement. Alan allait entrer α l'Θcole prΘparatoire de St Maggots Hospital, et ensuite ù s'il rΘussissait α ses examens ù il deviendrait Θtudiant en mΘdecine. Parmi les trois premiers α l'Θcole prΘparatoire, il Θtait trΦs apprΘciΘ par ses professeurs. Puis ce fut l'entrΘe α l'Θcole de mΘdecine.
St Maggotts Θtait un vieil h⌠pital bΓti en forme de ½ U ╗. L'une des branches de ce U Θtait rΘservΘe α la mΘdecine gΘnΘrale; et ce qu'on pourrait appeler le bas de ce U Θtait destinΘ α la psychiatrie et α la pΘdiatrie; l'autre branche, elle, Θtait rΘservΘe α la chirurgie. Alan connaissait, bien s√r, l'intΘrieur de l'h⌠pital; mais ce n'est pas sans un certain Θmoi qu'il s'y rendi ce lundi matin, officiellement. Se prΘsentant α l'entrΘe principale, il dΘclina son identitΘ, et l'employΘ derriΦre le guichet remarqua d'un ton grincheux :
ù Alors, vous en Ωtes, hein?
Puis mouillant son pouce tout tachΘ de nicotine, et laissant une grosse marque jaune sur chaque page, il farfouilla longuement α travers une miasse de papiers. Ayant trouvΘ ce qu'il cherchait, il se redressa :
ù Oh oui, je suis au courant, en ce qui vous concerne. Prenez l'escalier, puis tournez α droite, ensuite α gauche et c'est la seconde porte α droite. Vous devez voir le Dr Eric Tetley. Je vous prΘviens qu'il est de mΘchante humeur, ce matin, alors, faites attention.
Et avec un haussement d'Θpaules, il s'Θloigna. EtonnΘ, Alan haussa les Θpaules lui aussi, puis prenant ses valises, il grimpa l'escalier.
Au sommet de l'escalier, un homme Θtait assis α une table.
ù Qui Ωtes-vous? demanda-t-il.
Alan donna son nom; l'employΘ ayant parcouru son livre, Θcrivit quelque chose sur une carte et dit α Alan :
ù Vous pouvez laisser vos bagages ici; rendez-vous avec cette carte au bureau du Dr Eric Tetley; frappez une fois ù pas trop fort, attention, et entrez. Ce qui se passera ensuite dΘpend de vous.
Alan se dit que cette faτon d'accueillir les nouveaux Θtait assez particuliΦre, mais il prit la carte et suivit les instructions donnΘes par l'homme. Il frappa α la porte, attendit les quelques secondes rΘglementaires, puis entra. Devant lui, un bureau couvert de papiers, d'instruments chirurgicaux, et de photographies de femmes. Sur un coin, une plaque en lettres blanches portait le nom du docteur ù lequel Θtait assis, les bras Θtendus, ses grosses mains ΘtalΘes sur le bord du bureau.
Alan s'avanτa assez dΘcontenancΘ par le regard fixΘ sur lui, puis dit enfin :
ù Sir, je dois vous remettre cette carte; je viens d'entrer α St Maggotts.
Comme le docteur ne faisait aucun geste pour prendre la carte, Alan la dΘposa sur le bureau et recula un peu, toujours aussi dΘcontenancΘ par ce regard qui continuait α le fixer.
ù Hum! grommela le docteur. Le vieux Thompson avait raison. Je pense que vous avez ce qu'il faut pour Ωtre un homme bien. Mais vous avez besoin d'Ωtre un peu dΘgourdi, hein? (Puis changeant de ton, il hurla :) Paul! Bond est ici. Voulez-vous venir?
C'est alors qu'Alan vit que le docteur avait le doigt sur un bouton et se servait d'un interphone. Presque immΘdiatement surgissait dans la piΦce, tel un bolide, un docteur de petite taille, α l'allure nΘgligΘe, avec une chevelure en dΘsordre et vΩtu d'une blouse blanche trop longue qui balayait le sol. Une piΦtre allure, en vΘritΘ, pensa Alan.
ù Oh, ainsi c'est Bond, eh? Qu'est-ce que je suis censΘ faire avec lui? L'embrasser? En reniflant, le docteur rΘpondit :
ù Vous l'essayez d'abord pour voir ce qu'on peut en tirer. Il faut que vous en fassiez quelqu'un de bien.
Grognant une rΘponse, le Dr Paul parcourut les papiers d'Alan et s'exclama :
ù St Maggotts est tombΘ bien bas, α ce que je vois? Le fils d'un marchand de pommes de terre qui va devenir mΘdecin ou chirurgien. Que pensez-vous de τa? Finies, ici, les cravates des grandes Θcoles! Des marchands de lΘgumes, maintenant. Bah!
Alan se sentit profondΘment humiliΘ par ce qu'avait osΘ dire de lui cet Ωtre peu soignΘ et assez repoussant; mais il Θtait ici pour apprendre, et, s'en souvenant, il garda le silence. Se tournant alors pour regarder le Dr Paul, il vit que ses yeux gris pΘtillaient.
ù Mais, mon garτon, reprit-il, ne disent-ils pas que JΘsus Θtait le fils d'un charpentier? Pour ce qui est de moi, je n'ai pas beaucoup de foi en eux, je suis de la secte de Moïse.
Et Θclatant de rire, il tendit la main α Alan.
On le conduisit ensuite jusqu'α sa chambre situΘe dans la tour centrale du bΓtiment, juste au-dessus de l'entrΘe principale. Deux autres Θtudiants l'occupaient dΘjα ù ce qui fait que, α trois, ils auraient d√ dormir sur des lits de camp. Ce que voyant, l'employΘ lui dit :
ù Venez, docteur, je vais vous emmener dans l'autre aile, un dortoir de trente-cinq lits, avec α c⌠tΘ une petite chambre privΘe qui contient deux lits. C'est l'infirmiΦre Swaine qui en a la responsabilitΘ. Ah, mon cher, quelle garce! Surveillez-vous lα-bas!
S£ur Swaine se prΘsentait, en fait, comme un vΘritable dragon : prΦs de deux mΦtres, pesant environ cent kilos, avec un air toujours renfrognΘ, et sombre de peau au point de paraître une mΘtisse. Elle venait cependant d'une trΦs vieille famille anglaise et Alan eut la surprise de dΘcouvrir, en l'entendant parler, qu'elle avait la voix d'une personne trΦs cultivΘe.
DΦs qu'on la pratiquait, on s'apercevait qu'elle n'avait rien d'un dragon, et que, tout au contraire, elle Θtait prΩte α rendre service α tout Θtudiant en qui elle voyait un b√cheur. Mais pour les paresseux, il en Θtait tout autrement et elle les signalait sans tarder α la surveillante.
Dans un h⌠pital, la vie d'un Θtudiant est assez monotone. Alan Θtait un grand travailleur et l'impression qu'on avait de lui Θtait excellente. Il achevait sa troisiΦme annΘe quand le Dr Eric Tetley l'appela dans son bureau.
ù Les choses marchent trΦs bien pour vous, mon garτon, mieux que je n'aurais cru. Quand je vous ai vu pour la premiΦre fois, je pensais, en dΘpit de ce que m'avait dit le vieux Thompson, que vous retourneriez quelque jour nettoyer les pommes de terre. Vos notes, depuis le dΘbut, ont ΘtΘ excellentes; aussi ai-je dΘcidΘ que l'an prochain vous serez mon assistant. Content? (Il regarda Alan et dit sans attendre sa rΘponse :) Prenez l'aprΦs-midi et allez dire de ma part au vieux Thompson qu'il avait raison, en ce qui vous concerne... Comme Alan s'apprΩtait α sortir, il le rappela :
ù Vous avez une voiture?
ù Non, sir, rΘpondit Alan. Je ne suis qu'un ex-marchand de lΘgumes devenu Θtudiant en mΘdecine. Je n'ai pas les moyens d'avoir une voiture.
ù Hum! grogna le docteur, mais je suppose que vous savez conduire?
ù Oh oui, sir, le Dr Thompson m'a appris et j'ai mon permis.
ù Parfait, alors, dit le docteur tout en fourrageant dans le tiroir de son bureau, et en grognant α la recherche de ses clefs de voiture. (Il finit par mettre la main dessus et les tendit α Alan.) Voilα les clefs. Je vous demanderai de dΘposer un paquet chez une dame... voici l'adresse... pouvez-vous me lire?... TrΦs bien! Alors dΘposez le paquet simplement et ne vous attardez pas α bavarder avec elle; rendez-vous tout droit chez le vieux Thompson. Compris? Et soyez de retour ici pour 9 heures, ce soir. Ma voiture est dans le box 23; c'est juste en dessous du bureau du surveillant. Oh!... il est prΘfΘrable que je vous donne un mot vous autorisant α prendre la voiture; vous pourriez tomber sur un idiot de flic qui vous soupτonnerait de l'avoir volΘe. C'est dΘjα arrivΘ. (Il gribouilla quelque chose sur un morceau de papier, posa son cachet dessus et le lanτa α Alan en disant :) Maintenant sauvez-vous et ne revenez pas avant 9 heures !
Les annΘes passaient - des annΘes de rΘussite pour Alan, mais aussi des annΘes pleines de problΦmes. Son pΦre Θtait mort, soudainement, d'une attaque de colΦre, un jour o∙ un client se plaignait du prix des asperges. Et maintenant sa mΦre Θtait α sa charge; il l'installa dans un petit appartement de deux piΦces et veilla α ce qu'elle e√t le nΘcessaire. Mais elle se prit soudain α le dΘtester, lui reprochant d'avoir tuΘ son pΦre en quittant la maison et en voulant vivre au-dessus de sa classe. Et tout en assurant sa subsistance, il cessa de la voir.
Puis ce furent les premiΦres rameurs de la guerre. Les Allemands ù ces affreux Allemands, comme on a coutume de dire ù jouaient α nouveau du sabre, se vantant avec outrecuidance de ce qu'ils allaient infliger au reste du monde. Puis ce fut l'invasion d'un pays et d'un autre ensuite, et Alan, maintenant docteur dipl⌠mΘ, essaya d'entrer dans l'armΘe. Ce qui lui fut refusΘ; on avait besoin de ses services dans la localitΘ, de mΩme que dans les compagnies de navigation proches du port.
Un jour le Dr Thompson tΘlΘphona α Alan α l'h⌠pital o∙ il Θtait maintenant mΘdecin-rΘsident :
ù Alan, pouvez-vous venir dΦs que possible. Il est urgent que je vous voie.
Le Dr Thompson Θtait restΘ trΦs cher α Alan. Il obtint du Dr Tetley, lequel maintenant avanτait en Γge, la permission de s'absenter. Il avait α prΘsent sa propre voiture, et il se hΓta de se rendre chez le Dr Thompson.
ù Alan, lui dit celui-ci, je me fais bien vieux, mon garτon. Je crois n'avoir plus trΦs longtemps α vivre. Voulez-vous m'examiner?
Alan restait immobile de stupΘfaction. Le docteur, s'en rendant compte, demanda :
ù Qu'y a-t-il qui ne va pas, mon garτon? On a oubliΘ qu'on est mΘdecin? Faites votre mΘtier, voulez-vous?
Le docteur se dΘshabilla et Alan qui ne se dΘplaτait jamais sans sa trousse commenτa α l'ausculter et prit la tension artΘrielle. L'examen rΘvΘlait une sΘrieuse hypertension et une stΘnose mitrale aiguδ.
ù Vous devriez prendre davantage soin de vous, dit Alan, vous Ωtes en moins bonne forme que je ne pensais. Pourquoi ne pas venir α St Maggotts pour qu'on s'occupe de vous?
ù Non, rΘpondit-il, je n'irai pas dans ce dΘpotoir α mouches. Voici ce que je vais faire. J'ai ici un cabinet qui marche trΦs bien, trΦs intΘressant du point de vue revenus. Le Dr Tetley pense le plus grand bien de vous depuis cinq ans que vous exercez. Aussi ai-je dΘcidΘ que vous alliez reprendre ma clientΦle pendant que je suis encore en mesure de vous mettre au courant. Vous Ωtes restΘ trop longtemps α travailler α St Maggotts; vous devenez tout vo√tΘ et presque myope. Laissez tomber le poste et venez vivre auprΦs de moi. Il est bien entendu que je vous laisserai la clientΦle et que, jusqu'au jour o∙ je casserai ma pipe, nous travaillerons ensemble en association. ╟a vous va?
Alan se sentait tout troublΘ. Il s'Θtait depuis quelque temps figΘ dans une sorte d'obsession -celle d'avoir α sauver des vies, sauver des vies α tout prix, quel que soit l'Θtat du patient. La chirurgie ne l'intΘressait pas; mais il excellait en mΘdecine gΘnΘrale et s'apprΩtait α devenir quelqu'un dans cette branche. Et voilα que son ami et son bienfaiteur, le Dr Reginald Thompson, voulait qu'il devienne son associΘ. Voyant qu'il semblait plongΘ dans ses rΘflexions, le Dr Thompson lui dit alors :
ù Rentrez α St Maggotts et parlez-en avec Eric Tetley; demandez Θgalement l'avis de votre ami, le Dr Wardley. Vous savez qu'ils vous conseilleront sagement. Et maintenant, ne revenez me voir que quand vous aurez pris une dΘcision.
└ cet instant, Mrs Simonds,
un peu vieillie, apparaissait poussant la table roulante sur laquelle le
thΘ
Θtait servi.
ù Ah, docteur Thompson, j'ai
vu que le Dr Bond Θtait ici, alors j'ai prΘparΘ le
thΘ pour vous Θviter de
m'appeler.
Tout en parlant elle adressa un large sourire α Alan qui Θtait devenu son favori, apprΘciant ce qu'il avait rΘussi α faire de sa vie.
De retour α St Maggotts, Alan eut tout loisir de discuter avec les deux mΘdecins.
ù Je ne devrais pas vous le dire, Alan, mais Reginald Thompson a ΘtΘ mon patient pendant neuf ans, dit le Dr Wardley; il a eu toute une sΘrie de cardiogrammes et il peut s'Θteindre brusquement. Vous lui devez tout ù vous ne l'ignorez pas ù et vous devriez vous demander s'il n'est pas de votre devoir d'aller vivre auprΦs de lui.
Le Dr Tetley acquiesτa d'un hochement de tΩte, puis dit α son tour :
ù Vous avez fait un excellent travail α St Mag-gotts, mais vous y Ωtes trop limitΘ, trop prisonnier du systΦme hospitalier. En outre, la guerre est inΘvitable et il faudra des mΘdecins partout; nous pourrons toujours faire appel α vous, en cas d'urgence. Je vous libΦre du contrat que vous avez avec nous.
Et c'est ainsi qu'un mois plus tard, le Dr Alan Bond devenait l'associΘ du Dr Reginald Thompson ù et que tous deux connaissaient une vraie rΘussite. Mais journaux et radios ne parlaient que de bombardements, de pays tombant l'un aprΦs l'autre sous la botte allemande, et des atrocitΘs dont Θtaient victimes les populations. Puis ce fut Neville Chamberlain de retour d'Allemagne avec un tas de propos ineptes sur la paix, tandis que parvenaient d'Allemagne des Θchos du gros rire sonore qu'avait soulevΘ l'Anglais dΘgingandΘ venu avec son parapluie pour assumer la paix du monde. On ne tarda pas α entendre α la radio les dΘclarations tonitruantes d'Hitler, ses rugissements de conquΘrant; puis un ou deux jours plus tard, l'Angleterre dΘclarait la guerre. Un an se passa. C'Θtait la dr⌠le de guerre. Un jour, Alan apprit par un agent de police qui avait pris grand soin de s'assurer qu'il Θtait bien le Dr Alan Bond ù que sa mΦre, Mary Bond, s'Θtait suicidΘe et que le corps se trouvait α la morgue de Paddington. Ce fut, pour Alan, un terrible choc. Il ne parvenait pas α comprendre pourquoi le mot de suicide lui semblait le plus terrible qu'il ait jamais entendu. Suicide! Pendant des annΘes il avait prΩchΘ contre le suicide, et sa mΦre venait de commettre cet acte insensΘ.
Puis la guerre augmenta de violence, et Londres connut ses premiers bombardements. L'Allemagne ne connaissait que des succΦs, et, en Asie, les Japonais balayaient tout sur leur passage. Ils avaient pris Shangai et Singapour. De nouveau, Alan essaya de s'engager, et de nouveau, il fut rejetΘ sous le prΘtexte qu'il Θtait plus utile lα o∙ il Θtait.
Les raids s'intensifiΦrent. Nuit aprΦs nuit, les bombardiers allemands lΓchaient leurs bombes sur la c⌠te et sur Londres. Nuit aprΦs nuit, les docks et l'East End de Londres Θtaient en flammes, Alan travaillait en liaison avec les gens de la R.A.F. ù des patrouilles de secours qui avaient un poste dans le sous-sol de la maison. Les toits des immeubles recevaient chaque nuit une pluie de bombes, lesquelles traversaient parfois le toit et incendiaient toute la maison.
Puis vint le raid le plus spectaculaire o∙ Londres ne semblait plus qu'un immense brasier sous le bruit incessant des sirΦnes. Les lances α incendie serpentaient tout au long des rues ne permettant pas aux docteurs d'utiliser leur voiture.
La lune brillait cette nuit-lα, mais voilΘe par les fumΘes rouges qui s'Θlevaient des incendies; des pluies d'Θtincelles jaillissaient de partout et ce n'Θtait que ce bruit infernal des bombes et des sirΦnes. Alan avait l'impression d'Ωtre partout α la fois, aidant α dΘgager les corps des abris bombardΘs, rampant α travers les brΦches faites dans le sous-sol de certaines maisons, afin d'essayer d'adoucir la souffrance des blessΘs.
Cette nuit-lα, Alan se rΘconfortait un instant avec une tasse de thΘ α l'une des cantines d'urgence.
ù Fichtre! s'exclama le secouriste de la R.A.F., celle-lα n'est pas passΘe loin!
Alan regarda et vit que toute la ligne d'horizon Θtait en flammes, avec, au-dessus, le grondement des moteurs de l'aviation allemande. Par moments, parvenait le crΘpitement des avions de chasse anglais actionnant leur mitrailleuse contre les avions ennemis.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Nouvelle mort
pour LUI, DΘsincarnation, (pages 123 α 124).
Soudain, ce fut comme si le monde chavirait. Un immeuble entier se dΘsintΘgra et s'Θcroula. Alan eut la sensation de vivre une agonie. Le secouriste qui Θtait indemne regarda autour de lui et s'Θcria :
ù Oh, Dieu, le docteur est touchΘ! Les hommes de la R.A.F. et la brigade des sauveteurs se prΘcipitΦrent, essayant avec frΘnΘsie de dΘgager Alan dont les jambes Θtaient coincΘes sous des blocs de maτonnerie. Il lui semblait Ωtre dans une mer de feu qui le consumait lentement. Ouvrant les yeux il dit d'une voix faible :
ù Inutile de vous donner tant de peine, les gars, j'ai mon compte. Laissez-moi et occupez-vous de ceux qu'on peut sauver.
Puis il referma les yeux. Ce qu'il Θprouvait Θtait Θtrange. C'Θtait comme un Θtat d'extase, d'o∙ toute souffrance Θtait absente. Il pensa Ωtre victime d'hallucinations car il flottait au-dessus de lui-mΩme. Il voyait un cordon bleuΓtre reliant son corps flottant dans l'air au corps gisant sur le sol ù et ce corps sur le sol Θtait complΦtement ΘcrasΘ de la taille jusqu'aux pieds. Soudain, il eut une lueur. C'Θtait aujourd'hui son trentiΦme anniversaire. Le cordon sembla s'amenuiser, puis disparut, et Alan se trouva flottant tout comme un de ces ballons de surveillance installΘs au-dessus de Londres. Il Θtait α mΩme de voir Londres s'Θloigner et disparaître. Soudain il eut l'impression de cogner contre un nuage sombre et pour un temps ce fut le nΘant.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Renaissance
Astrale, (pages 124 α 125).
½ Cinquante-trois! Cinquante-trois! ╗, appela une voix dans sa tΩte. Ouvrant les yeux, il regarda autour de lui, mais tout Θtait comme un brouillard noir. ½ Je ne comprends pas et pourtant tout me semble familier! Je me demande o∙ je peux bien Ωtre? ╗ pensa-t-il en lui-mΩme. ½ Je dois Ωtre anesthΘsiΘ ou droguΘ. ╗ Et le nuage lentement passa du noir au gris; des formes qui devenaient visibles, des silhouettes se dΘplaτaient, et alors tout lui revint. Il Θtait dans l'astral. Il sourit; les nuages et le brouillard s'Θvanouirent soudain et la gloire du plan astral lui apparut. Ses amis Θtaient lα, car seuls des amis pouvaient Ωtre sur un tel plan. Il regarda sa personne et pendant un moment se sentit gΩnΘ; bien vite, il pensa au premier vΩtement susceptible de lui venir α l'esprit : la blouse blanche qu'il avait l'habitude de porter α St Maggotts. Comme par enchantement, il s'en trouva immΘdiatement revΩtu; mais les Θclats de rire qui l'accueillirent le dΘcontenancΦrent; se regardant, il se souvint que sa blouse d'h⌠pital ù celle des spΘcialistes ù s'arrΩtait α la taille.
L'astral Θtait vraiment plaisant. Ses amis, tous joyeux, le conduisirent α la Maison de Repos. On lui attribua une chambre trΦs agrΘable qui avait vue sur un parc plantΘ d'arbres tels qu'il n'en avait encore jamais vu. Des oiseaux et des animaux y circulaient, en pleine libertΘ et en toute sΘcuritΘ.
Alan ne fut pas long α se remettre du traumatisme de sa mort sur terre et de sa re-naissance dans l'astral; une semaine plus tard, comme il Θtait d'usage, il dut se rendre au Hall des Souvenirs ù o∙, seul, il regarda dΘfiler les ΘvΘnements de sa derniΦre existence. Puis une fois revu ce passΘ sans durΘe mesurable, une voix gentille venant de ½ quelque part ╗ dit:
ù Vous avez fait du bon travail. Vous avez ΘtΘ trΦs bien. Vous pouvez maintenant vous reposer durant quelques siΦcles avant de faire de nouveaux plans. Vous Ωtre libre de vous livrer α des recherches, ou α toute autre chose qu'il vous plaira de choisir.
Il quitta le Hall des Souvenirs pour Ωtre accueilli α nouveau par ses amis, et ils s'ΘloignΦrent ensemble afin qu'Alan ait un ½ home ╗, o∙ il puisse trouver la joie et rΘflΘchir α loisir.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Conclusion,
(pages 125...)
Je crois que tous les Ωtres, quels qu'ils soient, devraient Ωtre instruits du fait que la mort n'existe pas ù qu'il n'y a seulement qu'une transition. Et quand vient le temps de la transition, une nature bienfaisante aplanit la route, adoucit la souffrance et crΘe, pour ceux qui CROIENT, les conditions d'une parfaite tranquillitΘ.
**************************************************
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Histoire ancienne,
(pages 129 α 132)
Pages 129 α 132.
ù Les arbres m'ont confiΘ, dit-il, qu'il existait, il y a de cela des milliers d'annΘes, une autre science, une autre civilisationX et que tout ce que nous considΘrons comme inventions et dΘveloppements modernes Θtaient, en ce temps-lα, dΘjα dΘpassΘs. (Il s'arrΩta.) Oh, j'allais laisser passer l'heure. Il faut que je sonne.
Se tenant bien droit dans le grand hall, il lΓcha d'abord le dΘclic, puis le carillon et sonna les douze coups de minuit ù moment o∙ un jour meurt et o∙ un autre naît. Puis le dernier coup sonnΘ, les vibrations ayant pris fin, il attendit patiemment que sa petite-fille rΘpΦte son message α ceux qui Θcoutaient dans le silence de la nuit.
La petite-fille, grande et ΘlancΘe, n'avait guΦre plus de cent ans. Elle Θtait douΘe d'une voix plaisante et un carillon particuliΦrement clair, sans aucune vibration ni bruit parasite. Mais c'Θtait, bien s√r, naturel chez une jeune personne qui n'Θtait que centenaire. A cette heure, des rais de lune filtrant α travers les branches et les hautes fenΩtres jouaient sur son habit de bois, embellissaient ses dΘcorations et caressaient, par moments, ses aiguilles tendues comme les doigts d'une personne en priΦre. Elle toussota, puis ses roues commencΦrent α tourner. Elle martela les notes de son chant. Elle trembla faiblement au douziΦme coup, comme ΘpuisΘe par l'effort qu'elle venait de produire et, au bout de leurs chaînes, les poids firent du bruit en cherchant α se remettre en position.
ù DΘsolΘe, grand-pΦre, de vous avoir fait attendre. Je suis en retard d'une minute, je le sais; mais ceci sera trΦs bient⌠t arrangΘ. Voulez-vous continuer?
Grand-pΦre sourit intΘrieurement. ½ II Θtait juste, pensa-t-il, que les jeunes personnes aient de la dΘfΘrence pour les anciens. ╗
ù Oui, petite-fille, je vais continuer, rΘpondit-il.
½ Tout au long des Γges, les humains ont demandΘ α la religion de les consoler des duretΘs de leur vie artificielle. Ils n'ont cessΘ de chercher un Dieu qui serait leur pΦre, veillerait sur eux, chacun d'eux s'attendant α un traitement de faveur. Il faut toujours qu'il y ait un Dieu, poursuivit-il, quelqu'un d'omnipotent, quelqu'un qu'on peut prier et de qui on espΦre obtenir une rΘponse aux priΦres qu'on lui adresse.
La petite-fille horloge fit
signe qu'elle Θtait d'accord, et, quelque part, une souris maladroite
heurta un ornement. Avec un cri de terreur, la souris bondit α terre
courant vers le trou le plus proche et y
disparut. Grand-pΦre reprit son histoire
:
ù Nous devons aussi prendre en considΘration la technologie moderne qui n'est qu'un retour de la vieille technologie. Tout ce qui existe, tout ce qui est, n'est qu'une suite de vibrations. Une vibration est une vague qui s'ΘlΦve, puis descend... et ainsi de suite α travers l'ΘternitΘ, tout comme notre pendule continue α osciller d'abord d'un c⌠tΘ o∙ il s'arrΩte pour une parcelle de seconde, puis de l'autre c⌠tΘ.
Grand-pΦre horloge se tut pendant un moment, puis rit sous cape, tandis que la chaîne avanτait d'un cran sur la roue, et que le poids faisait un petit saut, descendant d'un cran.
ù Je sais, dit-il, que
toutes les choses qui existent ont leur phase nΘgative et leur phase
positive. D'abord d'un c⌠tΘ et ensuite de l'autre. Je sais
qu'α une certaine pΘriode du Temps, quand le Pendule de Vie
est d'un c⌠tΘ de son balancement, le Dieu en charge est le
Dieu du Bien; mais dans une telle position, le Dieu du Bien a tendance
α s'assoupir dans le contentement de soi et s'intΘresse insuffisamment
α ce qui se passe autour de lui ù et le Pendule de Vie qui s'Θtait
immobilisΘ recommence son mouvement et va vers le bas. Le Dieu du
Bien s'endort dans l'idΘe que tout est bien; mais le Pendule descend
et recommence son mouvement de l'autre c⌠tΘ - et lα
le Dieu du Mal que les hommes appellent Satan, et dont c'est le tour, maintenant,
attend avec aviditΘ. Le Mal est une force puissante, ajouta grand-pΦre,
Dieu ne sait pas α quel point elle est puissante, et c'est pourquoi
il ne la combat pas suffisamment. Et cette force du mal, Satan, ne manque
jamais sa chance. Le Pendule de Vie va vers le haut, et α la fin
de sa course, il s'arrΩte pour une fraction de seconde, avant de
redescendre α nouveau; et c'est durant ce temps que le Dieu du Mal
accomplit ses pires actions. Lorsque le Pendule de Vie remonte vers
le Bien, Dieu alors tr⌠ne α nouveau.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Preuves, (pages
133 α 134).
Pages 133 et 134.
ù Ils veulent toujours des preuves de tout; ils veulent mΩme qu'on leur prouve qu'ils sont des humains ù mais comment leur prouver une telle chose? Si une chose est vraie, point n'est besoin de la prouver, vu qu'on est α mΩme de se rendre compte de son Θvidence; alors que si une chose n'est pas vraie et si elle n'est pas lα, aucun amas de ½ preuves ╗ ne prouvera qu'elle est lα; c'est pourquoi il est inutile d'essayer de prouver quoi que ce soit.
********************
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Cycle, (pages
139 α 141).
Pages 139 et 141.
ù Grand-pΦre, j'ai beaucoup songΘ α ce que vous avez dit hier au sujet du Pendule. Mais si le Bien et le Mal alternent avec chaque balancement du Pendule, alors ils n'ont pas beaucoup de chances de faire le bien et le mal, vu qu'ils n'ont environ qu'une seconde pour chaque balancement ù d'aprΦs ce que j'ai cru comprendre. Comment expliquez-vous cela? -
ù Mais, mon cher petit chat, tu ne penses pas, j'espΦre, que le Pendule de l'Univers bat α une seconde d'intervalle? Ses intervalles reprΘsentent des pΘriodes de milliers et de milliers d'annΘes. Sais-tu, petit chat, que le temps est purement relatif? Voici un exemple : Ici, en Angleterre, il est actuellement minuit moins quatorze minutes, mais il n'en est pas de mΩme dans d'autres pays; si tu Θtais transportΘ soudain α Glasgow, tu dΘcouvrirais qu'il est peut-Ωtre minuit moins le quart. MystΘrieux, hein? Mais mon propre calcul est, bien s√r, limitΘ α mon propre rythme de battements. (Grand-pΦre fit une pause pour prendre une respiration sous la forme d'un autre maillon de la chaîne passant sur la roue dentΘe, et le poids ayant stoppΘ sa descente, il reprit :) Tu dois te souvenir, petit chat, que notre unitΘ, α nous, les horloges, est de vingt-quatre heures ù qu'il y a soixante minutes dans une heure, et que chaque minute est de soixante secondes; ce qui reprΘsente trois mille six cents secondes en une heure. Ainsi en vingt-quatre heures et une seconde, le Pendule aura battu quatre-vingt-six mille quatre cents fois .
ù Oh! s'exclama le chat. C'est vraiment beaucoup de fois! Je serais bien incapable de le faire!
Et c'est avec une admiration accrue que le chat regarda la vieille horloge.
ù Oui, dit grand-pΦre qui s'Θchauffait, son pendule battant plus fort encore, mais le Pendule de l'Univers a un systΦme tout diffΘrent. Nous sommes concernΘs par des pΘriodes de vingt-quatre heures, mais nous devons nous souvenir que dans le temps rΘel ù le temps au-delα de cette Terre, le monde, au cours de chaque cycle, traverse une pΘriode d'un million sept cent vingt-huit mille annΘes[1 728 000]; et tous les cycles vont par groupe de quatre, tout comme la frappe de mes coups, le quart, la demie, et les trois quarts de l'heure. Tu vois donc que nous suivons une bonne tradition.
Le chat hochait la tΩte comme s'il avait compris ce qui venait d'Ωtre dit, comme si tout ce savoir lui Θtait accessible; il Θprouva cependant le besoin de demander :
ù Mais, grand-pΦre, c'est au sujet du Pendule, α la fin de sa course. Vous avez dit qu'il se stoppait pour une fraction de fraction de seconde. Et que voulez-vous dire par temps rΘel?
Grand-pΦre ricana doucement et rΘpondit :
ù Ah! Oui, bien s√r, mais quand nous avons α jouer sur un million sept cent vingt-huit mille annΘes, nous pouvons alors permettre que le Pendule s'arrΩte pendant beaucoup d'annΘes, α la fin de chaque battement. Tu ne crois pas? Seulement, tout ceci est si profond que nombreux sont les humains qui ne peuvent le comprendre, et certaines horloges non plus. Mais nous ne voulons pas te fatiguer le cerveau, pauvre petit chat, avec tout ce savoir; peut-Ωtre devrions-nous changer de sujet.
ù Mais il y a une chose que je tiens tout spΘcialement α demander, dit le chat. Si Dieu est d'un c⌠tΘ du balancement, et Satan de l'autre, comment alors trouvent-ils le temps de faire du bien ou du mal?
La vitre placΘe devant le visage de grand-pΦre brillait Θtonnamment sous le clair de lune, et il rΘpondit quelques instants plus tard :
ù Quand nous avons toutes ces annΘes pour un balancement, nous pouvons alors nous permettre d'avoir deux fois un millier d'annΘes α la fin de chaque mouvement ù ce qui fait qu'α un intervalle de deux mille ans, nous avons le Bien, et α l'intervalle suivant de deux mille ans, le Mal... et ainsi de suite.
...
ù moment o∙ la nature est libre d'opΘrer un changement, instant o∙ meurt un jour et o∙ un autre naît, et quand le Pendule se balance, il va d'abord vers le bien, puis vers le mal, et du mal vers le bien.
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- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Histoire de
: (pages 142 α 157).
Pages 142 α 157.
Un virus est trop petit pour Ωtre vu α travers un microscope, et il y a beaucoup plus d'organismes vivants, bactΘries et autres, installΘs sur la peau des Ωtres humains, qu'il n'y a d'humains sur la terre. On estime qu'ils sont environ quatre mille par centimΦtre carrΘ sur les bras et, sur la tΩte, aux aisselles et α l'aine, le nombre peut excΘder deux millions.
Vera Virus, assise dans sa VallΘe du Pore, rΘflΘchissait α la multitude des problΦmes humains. PrΦs d'elle se tenait Brunhilde, sa plus intime amie virus. Elles tremblotaient agrΘablement comme seuls des virus gΘlatineux en sont capables. Puis Vera dit soudain :
ù Oh, je suis dans un tel Θtat
de confusion. On m'a interrogΘe sur mes statistiques vitales. Je
me demande pourquoi nous n'adoptons pas le systΦme mΘtrique;
ce serait tellement plus simple.
Brunhilde eut un violent vacillement, et cela
Θtait censΘ Ωtre un rire.
ù Vous n'avez pas besoin de dire aux gens les statistiques vitales du nm. Dites-leur simplement que le nm. est le billioniΦme du mΦtre; et s'ils sont stupides au point de ne pas savoir ce qu'est le mΦtre, alors dites-leur que c'est Θgal α un millicron. Franchement, Vera, je trouve que vous faites une montagne de ce qui est α peine une taupiniΦre.
ù Comment pouvez-vous Ωtre aussi stupide? rΘtorqua Vera d'un ton acerbe. Vous savez bien qu'il n'y a pas de taupiniΦres ici; et pour ce qui est des taupes, on ne les a pas encore inventΘes.
Elle renifla ù s'il est possible qu'un virus renifle ù et retomba dans son silence gΘlatineux.
Le monde dit humain Θtait un lieu bien singulier. Tous ses habitants vivaient dans les vallΘes des pores parce que, pour quelque raison extraordinaire que personne ne pourrait jamais comprendre, le monde, α l'exception de certains endroits, Θtait couvert d'une Θtrange couverture ou d'une sorte de nuage. Il semblait qu'il y e√t d'immenses piliers disposΘs en croix avec, entre eux, un espace permettant α n'importe quel virus agile de grimper droit α travers cette barriΦre et de regarder l'espace depuis la surface de cet Θtrange matΘriau. Mais c'Θtait vΘritablement remarquable, vu que de temps α autre le monde entier subissait un dΘluge. Des millions de virus Θtaient instantanΘment noyΘs, et seuls survivaient des virus tels que Brunhilde, Vera et certains autres, tΘmoins de la sagesse de la vie dans la VallΘe.
Quel spectacle n'Θtait-ce pas que de voir, en levant son antenne au-dessus de la vallΘe, tous ces corps jonchant l'espace entre les vallΘes adjacentes. Mais personne, jamais, ne pouvait expliquer ce que c'Θtait. Ils savaient qu'α certains intervalles, la grande barriΦre couvrant la majeure partie du monde serait retirΘe et qu'alors viendrait le DΘluge; puis qu'une autre barriΦre viendrait, laquelle serait agitΘe violemment. Une autre barriΦre encore et, pour un temps, ce serait la paix.
Vera Virus et son amie Θtaient assises dans leur VallΘe du Pore, en un site dΘgagΘ; elles Θtaient α mΩme de regarder le ciel et Vera demanda soudain :
ù Je me demande souvent s'il y a d'autres mondes, α part le n⌠tre?
Une voix nouvelle se fit entendre, celle d'un virus nommΘ Bunyanwera, nΘ d'une culture ougandaise du moins de mΘmoire de ses ancΩtres; maintenant, il n'Θtait plus qu'un simple habitant du monde dit humain.
ù Quelle sottise, Vera! dit-il. Vous savez parfaitement qu'il existe des millions de mondes comme le n⌠tre. Ne leur avez-vous jamais jetΘ un coup d'£il de temps α autre? Mais ce que nous ne savons pas, c'est s'il y a une vie sur ces mondes!
Une quatriΦme voix intervint pour dire :
- Ma foi, je pense que ce monde a ΘtΘ fait spΘcialement pour nous. Aucun autre monde ne porte une vie semblable α celle que le n⌠tre porte. Je pense que le monde entier a ΘtΘ fait par Dieu, juste α notre intention, pour nous les virus. Regardez tous les avantages dont nous jouissons; aucune forme d'intelligence ne peut Ωtre comparΘe α la n⌠tre, nous avons des vallΘes spΘciales et si elles n'ont pas ΘtΘ faites pour nous, pourquoi seraient-elles lα?
Alors parla Catu Guama. C'Θtait une maniΦre d'Θrudit; il avait voyagΘ, Θtait mΩme allΘ aussi loin que la VallΘe du Pore voisine, ce qui fait qu'il Θtait ΘcoutΘ avec respect. Il explosa soudain :
ù Quelle sottise! Sottises
que tout τa! Une chose telle qu'un Dieu n'existe pas; bien s√r
qu'il n'y a pas de Dieu. J'ai bien souvent priΘ pour demander certaines
petites choses. J'ai eu, par exemple, une partie de ma gelΘe ΘcrasΘe
en m'approchant trop prΦs du sommet de la vallΘe, et la barriΦre
m'a griffΘ. J'ai suppliΘ qu'on fasse quelque chose pour moi.
Eh bien, non! S'il y avait un Dieu, il m'aurait guΘri.
Un silence embarrassant fut interrompu par Vera.
ù Moi aussi j'ai priΘ, dit-elle, mais mes priΦres n'ont jamais ΘtΘ entendues, et je n'ai pas davantage vu d'anges virus flotter dans l'air. En avez-vous vu, vous?
Les autres restaient silencieux quand se produisit une catastrophe terrible; un grand quelque chose s'abattit brusquement de l'espace en frottant les grands piliers qui leur offraient leur ombre.
ù Oh Dieu du ciel! dit Brunhilde en voyant le grand quelque chose. Il n'est pas passΘ loin, hein? On a bien failli disparaître, cette fois!
Mais, ayant α peine ΘchappΘ α ce danger, un autre incident se produisit. Un flot de liquide piquant ruissela sur eux, en mΩme temps qu'ils Θtaient assaillis par une horrible odeur ù et d'un coup, Vera, Brunhilde et Catu Guama cessΦrent d'exister, quand le monde appelΘ humain s'arrosa le visage avec un astringent.
Miss Fourmi Θtait tranquillement assise sur une large pierre, frottant avec soin son antenne et s'assurant que ses pattes Θtaient propres. Elle tenait α Ωtre aussi parfaite que possible, car elle devait sortir avec un soldat fourmi qui venait d'avoir une permission inattendue. Elle se tourna vers sa compagne, Bertha Blackbeetle, qui sommeillait au chaud soleil de midi.
ù Bertha, toi, espΦce de sotte! dit-elle, regarde si rien ne cloche. Tu es s√re que je suis bien?
Se soulevant un peu et ouvrant un £il, Bertha regarda attentivement miss Fourmi.
ù Je te trouve trΦs chic, et je suis s√re que ton soldat en aura les pattes coupΘes en te voyant. Mais tu es en avance, assieds-toi et profite un peu du soleil.
C⌠te α c⌠te toutes deux, elles regardΦrent le monde lugubre qui s'Θtendait devant elles. C'Θtaient de gros cailloux vingt fois plus grands au moins que miss Fourmi et, entre eux, la terre Θtait sΦche, sans le moindre brin d'herbe, sans le moindre ΘlΘment vivant. Ce n'Θtait qu'un sol dΘsolΘ sur lequel se lisaient des marques particuliΦres.
Levant les yeux vers le ciel, miss Fourmi dit α Bertha :
ù Toute ma vie, j'ai souhaitΘ avoir un petit ami qui serait soldat. J'ai priΘ qu'une telle chose m'arrive. Crois-tu que mes priΦres ont ΘtΘ entendues?
Remuant une de ses antennes, Bertha rΘpondit lentement et en pesant ses mots :
ù ╟a... je ne sais pas; moi-mΩme je ne crois pas qu'il existe un Dieu. Et s'il y en a un, il n'a jamais exaucΘ mes priΦres. Quand j'Θtais beaucoup plus jeune ù en fait au stade de la larve ù j'avais l'habitude de prier un Dieu dont on m'avait parlΘ; mais n'Θtant jamais entendue, j'en ai conclu que je perdais mon temps. Comment croire en un Dieu qui ne donne jamais aucune preuve de son existence? Voilα ce que j'ai α dire.
Miss Fourmi reprit :
ù Tu sais, Bertha, c'est vraiment un problΦme. Je m'interroge souvent sur ces points lumineux que nous voyons la nuit, et je me demande si ce sont d'autres mondes et s'il en existe sur lesquels d'autres crΘatures vivent. C'est dr⌠le de penser que notre monde est le seul, et que nous sommes seules α l'habiter. Qu'en penses-tu, toi?
Bertha laissa Θchapper un soupir d'exaspΘration, puis rΘpondit :
ù Je n'ai vraiment aucune idΘe quant α ces autres mondes. Je sais qu'il y a quelques mois j'ai rencontrΘ un insecte qui m'a dit ù c'Θtait un insecte ailΘ ù qu'il avait parcouru une longue distance en volant, et qu'il avait atterri sur un immense pilier, si vaste que j'ai eu de la peine α croire ce qu'il me disait. Il avait ajoutΘ que le sommet de ce pilier devenait brillant chaque nuit. Je me refuse α croire qu'il pourrait exister un monde qui ne deviendrait brillant qu'au moment o∙ le n⌠tre s'assombrit. As-tu une idΘe?
L'esprit de miss Fourmi devenait de plus en plus confus :
ù On m'avait toujours enseignΘ que ce monde avait ΘtΘ conτu pour les insectes, et qu'aucune vie n'Θtait supΘrieure α la n⌠tre, α la tienne et α la mienne, Bertha. Si c'est exact, si nos prΩtres dΘtiennent la vΘritΘ, alors rien ne peut Ωtre plus intelligent que nous ù et il leur faudrait l'Ωtre beaucoup plus que nous pour donner vie α ce monde, simplement quand il devient obscur. Je ne sais que croire, mais j'imagine qu'il y a quelque grand dessein derriΦre tout cela; et comme toi, je suis lasse de prier un Dieu qui ne prend mΩme pas la peine de rΘpondre.
Le temps avanτait et les ombres s'allongeaient. Non loin, une voix de fourmi appela :
ù Eh, miss Fourmi, o∙ Ωtes-vous? J'ai un message pour vous. Miss Fourmi se redressa et s'avanτa jusqu'au bord de la pierre.
ù Oui, je suis lα, qu'y a-t-il? cria-t-elle en regardant vers une autre fourmi, non loin de lα.
Agitant ses antennes, celle-ci annonτa :
ù Votre petit ami, le soldat, est parti, disant qu'aprΦs rΘflexion vous n'Θtiez pas la fourmi qui lui convenait. Alors il est parti avec la petite effrontΘe qui est si rapide, celle qui vit lα-haut; vous savez de qui je veux parler?
Tout s'Θcroulait autour d'elle, et miss Fourmi se laissa tomber lourdement. Elle qui avait tant priΘ pour qu'un soldat fourmi lui fasse l'amour et construise un nid avec elle! Qu'est-ce que la vie lui rΘservait α prΘsent?
Soudain, un bruit effroyable
fit tressaillir miss Fourmi et Bertha; on e√t dit l'approche d'un
tremblement de terre. Elles se dressΦrent pour voir ce qui se passait;
mais avant qu'elles n'aient pu se dΘplacer, des formes sombres surgissaient
et miss Fourmi, son amie, ainsi que la messagΦre Θtaient
rΘduites en bouillie par des Θcoliers qui, sortant de l'Θcole,
traversaient leur terrain de jeux en regagnant leurs foyers.
Au loin, dans la campagne, l'herbe se dressait immobile. C'Θtait une herbe superbe, saine, aussi verte qu'il Θtait possible de l'Ωtre pour une herbe; les soleils l'avaient chauffΘe, les pluies l'avaient nourrie, et le champ qu'elle composait Θtait digne d'admiration.
Tout au fond des profondeurs d'un champ qui, pour ses habitants, semblait une vΘritable forΩt, deux petites souris des champs jouaient parmi les brins d'herbe en courant de l'une α l'autre; l'une qui s'essayait α bondir vint bouler aux pieds d'une vieille souris ù ce qui dΘchaîna des cris de joie.
ù Fais attention, petite, dit l'ancΩtre, tu es trop gaie. Or, ce monde est sans gaietΘ. Un grand mystΦre ne va pas tarder α arriver; toutes nos forΩts s'Θcrouleront sous l'assaut d'une machine si Θnorme qu'aucun de nous ne peut mΩme supposer ce qu'elle sera. A voir l'Θtat de cette herbe, j'ai idΘe que nous n'en avons plus pour trΦs longtemps, et que mieux vaudrait regagner nos terriers.
La vieille souris, pleine de sagesse, s'en alla en trottinant. Les deux jeunes souris se regardΦrent, puis portΦrent leurs regards vers l'ancΩtre qui s'Θloignait. L'une dit :
ù Oh, ce qu'elle est mauvaise joueuse, cette pauvre vieille!
Ce α quoi l'autre rΘpliqua :
ù Je suppose qu'elle n'aime pas les enfants et qu'elle veut nous tenir la bride : juste bonnes α rapporter des noix ou autres bricoles ù et tout cela pour ses beaux yeux.
Les jeux continuΦrent
parmi les jeunes souris jusqu'au moment o∙ le vent fraîchissant
leur rappela que le soir venait et, jetant un coup d'£il vers le ciel qui
s'obscurcissait, elles se hΓtΦrent vers leur abri.
Rendues chez elles, elles s'assirent α
l'entrΘe de leur maison, conversant tout en mordillant un brin d'herbe
et en s'assurant de temps α autre qu'aucun hibou ne les guettait.
Puis le disque de la lune argentΘe commenτa de glisser α
travers le ciel obscur. L'une des deux souris dit alors :
ù Je me demande comment τa peut bien Ωtre lα-haut? Crois-tu qu'il y ait des souris sur cette grosse chose que nous voyons si souvent?
ù Ne sois pas stupide, rΘpondit l'autre. Il n'y a rien, α part ce monde-ci. (Puis se reprenant, elle ajouta avec dans la voix une note d'incertitude :) Au fait, il m'arrive souvent d'avoir la mΩme pensΘe et de me dire qu'il doit exister des mondes, autres que le n⌠tre, dans lesquels il y a des souris. Je sais que nos prΩtres nous disent que ce monde a ΘtΘ spΘcialement fait pour nous, souris des champs, et qu'il n'est pas de forme de vie plus ΘlevΘe que la n⌠tre.
ù Ah oui, dit l'autre, mais les prΩtres nous disent que nous devons prier. Dieu sait que je l'ai fait; j'ai priΘ pour du fromage frais et d'autres nourritures. Mais jamais, jamais je n'ai ΘtΘ entendue. S'il existait un Dieu, ce serait vraiment bien peu de chose pour lui que de dΘposer de temps α autre un peu de fromage pour une jeune souris des champs. Tu ne penses pas?
Se tournant brusquement vers sa compagne, celle-ci rΘpondit :
ù Je ne sais pas, je ne suis pas certaine. J'ai priΘ moi aussi, mais je n'ai jamais eu la preuve de l'existence d'un Dieu et je n'ai pas davantage vu voler des anges souris.
ù Non, bien s√r. Seulement des hiboux ou autres crΘatures de nuit.
Sur cette rΘflexion dΘfinitive, elles se turent et plongΦrent dans leurs trous.
La nuit avanτait et toutes les bΩtes nocturnes sortaient pour aller chasser. C'Θtait l'heure, pour elles, de chercher leur nourriture; mais les petites souris Θtaient en sΘcuritΘ, bien α l'abri dans leur trou. Le jour se leva radieux, et une douce chaleur emplissait l'air. Les deux petites souris attaquΦrent leur tΓche quotidienne. Quittant leur abri, elles s'en allΦrent vers la grande forΩt d'herbe verte, en quΩte de quelque nourriture pour la journΘe.
Soudain, glacΘes jusqu'au
sang, elles se plaquΦrent contre le sol. Un grondement diabolique
ù un bruit monstrueux encore jamais entendu ù venait vers elles. La terreur
les paralysait. L'une murmura
α l'autre :
ù Vite, vite, prions pour Ωtre protΘgΘes, prions pour notre salut.
Mais le fermier et sa moissonneuse
ΘcrasΦrent leurs pauvres corps qui furent projetΘs
dans l'herbe coupΘe, et ces mots de priΦre furent les derniers
de la petite souris des champs.
De la grande pyramide au toit
plat ornΘ de tourelles, parvint l'accent des trompettes, leur voix
d'airain se rΘpercutant α travers la vallΘe situΘe
au pied de la pyramide qui, en fait, Θtait un temple sacrΘ.
Les gens se regardΦrent, effrayΘs.
╔taient-ils en retard? Que se passait-il? Ces clairons ne se faisaient
entendre qu'en temps de crise, ou quand les gros prΩtres α
l'aspect rΘpugnant avaient une annonce spΘciale α
faire au peuple. Tous en mΩme temps abandonnΦrent leur occupation
et se hΓtΦrent vers la pyramide, empruntant le sentier qui
y conduisait. De larges escaliers menaient α un tiers de la hauteur
de la pyramide; ensuite, on gagnait le haut par des sortes de terrasses
au long desquelles les prΩtres avaient l'habitude de se promener.
Ils allaient, deux par deux, les mains derriΦre le dos ou cachΘes
dans leurs vastes manches. Deux par deux ils allaient, mΘditant
sur les paroles de Dieu, et rΘflΘchissant aux mystΦres
de l'Univers. Ici, dans l'atmosphΦre si pure des Andes, il Θtait
facile de voir les Θtoiles, facile de croire α l'existence
d'autres mondes ù mais la population de la vallΘe maintenant se
pressait en foule le long des grands escaliers et faisait irruption dans
le Temple.
Dans l'intΘrieur faiblement ΘclairΘ et tout chargΘ de fumΘe d'encens, les gens toussotaient et, de-ci de-lα, un paysan, habituΘ α l'air pur, frottait ses yeux irritΘs par l'odeur acre de l'encens.
Les lumiΦres Θtaient pauvres, mais α une extrΘmitΘ du Temple se dressait une immense idole en bronze poli, une silhouette humaine en position assise; et cependant elle n'Θtait pas absolument humaine; elle Θtait ½ diffΘrente ╗ par des dΘtails subtils. Elle Θtait surhumaine par sa taille et les gens qui marchaient α sa base n'arrivaient qu'α mi-hauteur de ses genoux.
La congrΘgation entra et le prΩtre s'Θtant rendu compte que le grand hall Θtait presque plein, un gong rΘsonna. Ceux dont les yeux n'Θtaient pas affectΘs par la fumΘe de l'encens pouvaient voir le grand gong trembler α droite de la forme divine.
La sonoritΘ continuait de retentir, mais personne ne frappait le gong. Puis, sans aucune intervention humaine, les grandes portes du Temple se refermΦrent. Le silence rΘgna pendant un moment et, sur les genoux du Dieu, apparut le Grand PrΩtre dans sa robe flottante. Les bras levΘs au-dessus de la tΩte, il regarda la foule en disant :
ù Dieu nous a parlΘ; il est mΘcontent du peu d'aide que vous apportez au Temple. Nombreux, parmi vous, sont ceux qui lui ont retirΘ leur obole. Dieu vous parlera.
Ayant terminΘ, il alla s'agenouiller devant la grande statue. La bouche de celle-ci s'ouvrit et il en sortit un bruit tonitruant. Les fidΦles se mirent α genoux, fermΦrent les yeux en joignant les mains, puis le bruit fit place α une voix puissante :
ù Je suis votre Dieu, dit la statue. Je suis mΘcontent du manque de respect dont vous faites preuve α l'Θgard de mes serviteurs, vos prΩtres. Si vous ne montrez pas davantage d'obΘissance et de gΘnΘrositΘ, de nombreux flΘaux vous frapperont ù tels que peste et autres ΘpidΘmies, et vos rΘcoltes disparaîtront sous vos yeux. ObΘissez α vos prΩtres. Ils sont mes serviteurs. Ils sont mes enfants. ObΘissez, obΘissez.
La voix s'Θvanouit et la bouche se referma. Se levant, le Grand PrΩtre se tourna pour regarder les fidΦles. Il renouvela alors ses demandes ù davantage de nourriture, d'argent, et aussi de jeunes femmes pour le Temple des Vierges. Ayant parlΘ, il disparut sans se retourner, et les grandes portes du Temple se rouvrirent. Plusieurs rangΘes de prΩtres se tenaient α l'extΘrieur, leur bol α aum⌠nes α la main.
Le Temple s'Θtait vidΘ. L'idole Θtait assise, silencieuse. Mais pas tellement silencieuse, car un prΩtre de passage visitait le Temple sous la conduite d'un de ses amis. Des murmures et des bruissements s'Θchappaient de l'idole et le visiteur s'en Θtonna :
ù On, oui, dit l'ami, ils contr⌠lent simplement l'acoustique. Vous n'avez pas vu l'intΘrieur de notre idole?
Il s'avanτa et dit :
ù Regardez! L'orateur peut voir l'assemblΘe qui, elle, ne peut le voir.
S'approchant, le visiteur regarda α travers d'Θtroites fentes amΘnagΘes dans les yeux. Il vit ainsi tout le Temple et les hommes occupΘs α en nettoyer le sol. Puis il se tourna pour voir ce que faisait son ami. Il Θtait assis prΦs d'un porte-voix et dit :
ù Nous avons un prΩtre douΘ d'une voix pleine d'autoritΘ; il lui est dΘfendu de frΘquenter qui que ce soit, vu qu'il est la voix de notre Dieu. Quand il a un message α dΘlivrer, il s'assied ici et parle α travers ce porte-voix aprΦs en avoir retirΘ la glissiΦre, car aussi longtemps qu'elle est en place, rien de ce qui se dit ici ne peut Ωtre entendu α l'extΘrieur.
Ils poursuivirent la visite de la partie principale du Temple, tout en continuant leur conversation.
ù Je ne suis pas certain, dit le rΘsident, qu'il y ait un Dieu. C'est une de mes constantes interrogations. Mais ce dont je suis s√r, c'est qu'il ne rΘpond pas aux priΦres. Quarante ans, maintenant, que je suis ici et pas une priΦre n'a encore ΘtΘ exaucΘe. Toutefois, il importe que nous gardions notre autoritΘ.
ù Oui, rΘpondit le visiteur. Je m'interroge bien souvent quand je me tiens, la nuit, sur notre pic en regardant tous les petits points lumineux. Je me demande s'il s'agit de trous dans le plancher du ciel ou si tout cela est imagination. Y a-t-il un paradis? Ou bien ces petits points de lumiΦre sont-ils d'autres mondes? Et s'ils sont des mondes, alors, comment vont les choses lα-haut?
L'autre rΘpliqua :
ù Oui, j'ai pas mal de doutes,
quant α moi; il doit y avoir quelque entitΘ qui contr⌠le,
mais, par ma propre expΘrience, il me semble qu'elle ne rΘpond
jamais aux priΦres. C'est pourquoi on a construit cette statue de
mΘtal il y a un millier d'annΘes, afin que nous, prΩtres,
puissions maintenir notre pouvoir et notre emprise sur les gens et les
aider, peut-Ωtre, quand Dieu les ignore.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Cycles, (Pages
153 ...).
Cycles(Pages
153 ...)
Je CROIS que toute la vie est faite de vibrations, et une vibration n'est rien d'autre qu'un cycle. Nous disons qu'une chose tremble. Ce qui signifie qu'elle monte et qu'elle descend... et ainsi de suite. Si vous tracez une ligne sur un papier, vous pouvez ensuite tirer une autre ligne s'incurvant sur la premiΦre. Nous avons lα un cycle, une vibration ù le diagramme illustrΘ d'une vibration semblable α celle utilisΘe en bio-rythme ou en symboles pour le courant Θlectrique alternatif. Mais toute la vie est ainsi. C'est comme le balancement d'un pendule. Il va d'un c⌠tΘ d'un point neutre, et remonte α Θgale distance, de l'autre c⌠tΘ. Et le processus se rΘpΦte indΘfiniment.
Je CROIS que toute la Nature procΦde par cycles. Je crois que tout ce qui existe est une vibration, alternant de haut en bas, de positif α nΘgatif, de bien α mal, et, en y rΘflΘchissant, si le mal n'existait pas, nous n'aurions pas le bien ù car l'un est l'opposΘ de l'autre.
Je CROIS en un Dieu, mais je crois Θgalement que Dieu est peut-Ωtre trop surchargΘ de demandes pour avoir le temps de s'occuper de nous, individuellement. Je crois que si nous prions, c'est α notre sur-moi que nous nous adressons; c'est notre Γme supΘrieure que nous prions ù et ce n'est pas lα Dieu.
Je CROIS en l'existence de deux Dieux, celui du Bien ù positif, et celui du Mal qui est nΘgatif. Ce dernier, nous l'appelons Satan. Je crois qu'α des intervalles bien dΘfinis ù aux balancements opposΘs du Pendule ù le Dieu du Bien gouverne la Terre et tout ce qui vit, et nous avons alors l'┬ge d'Or.
Mais le pendule se balance, le cycle se dΘplace et le pouvoir du Dieu du Bien ù le c⌠tΘ positif ù dΘcroît et atteint ensuite un point neutre o∙ les pouvoirs du Bien et du Mal sont Θgaux; puis l'autre c⌠tΘ du balancement est alors en faveur du Mal, c'est-α-dire de Satan. Et nous connaissons alors ce qui est si souvent appelΘ l'┬ge de Kali, l'Γge de rupture, de dislocation, o∙ plus aucune valeur n'existe ù et si vous considΘrez la Terre de nos jours, avec tous ces vandales, ces politiciens et ces guerres, vous ne pouvez nier que nous sommes en plein Γge de Kali. Nous y sommes, nous approchons du sommet du balancement, et les conditions n'iront qu'en s'aggravant jusqu'au point extrΩme de sa course vers le Mal. Guerres, grΦves, tremblements de terre ù les puissances du mal lΓchΘes sans contr⌠le. Et ensuite, comme toujours, le pendule changera de direction, les puissances du Mal s'affaibliront et la terre verra renaître des sentiments meilleurs.
De nouveau, le point neutre o∙ Bien et Mal sont α ΘgalitΘ sera atteint et dΘpassΘ, et le pendule remontera vers le Bien et, au fur et α mesure de sa montΘe, les choses iront de mieux en mieux. Peut-Ωtre qu'alors, si nous avons un ┬ge d'Or, le Dieu de l'Univers sera capable d'Θcouter nos priΦres, et nous donnera-t-il peut-Ωtre une preuve qu'il se soucie de ceux qui vivent sur cette terre.
Je crois que pour l'instant, la presse, la tΘlΘvision et tous autres mΘdias contribuent largement α l'accroissement du mal ù vu que nous lisons souvent dans les journaux qu'on apprend α des enfants de sept ans α commettre des meurtres, et ici, α Vancouver ù nous apprend-on ù des enfants de dix ans se sont organisΘs en gangs de criminels. J'ai la conviction que la presse devrait Ωtre supprimΘe ù et que films, tΘlΘvisions et radios devraient Ωtre soumis α la censure.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Dieu/Dieux->Manus
(Pages
155 ...).
Dieu/Dieux->Manus (Pages 155 ...).
Mais parlons de Dieu. Oui, je crois qu'il existe un Dieu et en fait diverses classes de dieux appelΘs Manus; et les gens qui ont une difficultΘ α comprendre le concept des dieux devraient regarder ce qui se passe dans un grand magasin ù une chaîne de supermarchΘs, par exemple. Au sommet, il y a un Dieu; c'est le prΘsident ou manager ù selon le pays o∙ vous vivez et la terminologie qui y est en usage. Mais cet homme est tout-puissant; c'est lui qui dicte ce qui doit Ωtre fait. Cet homme, toutefois, de par son immense puissance, est tellement occupΘ qu'il ne peut accorder la moindre minute α un employΘ de bureau ou au jeune garτon qui manipule les produits d'alimentation. Cet homme particulier, le Dieu du supermarchΘ, reprΘsente Dieu lui-mΩme, le chef de notre Univers, celui qui a le contr⌠le de plusieurs mondes diffΘrents.
Il est si important, qu'il n'a pas le temps de s'occuper des mondes individuels, des diffΘrents pays, et est incapable finalement de s'occuper d'individualitΘs ù qu'il s'agisse d'individualitΘs humaines ou animales ù car les animaux ont autant de droits que les humains dans le plan cΘleste des choses.
Le prΘsident du supermarchΘ n'ayant pas la possibilitΘ de tout voir par lui-mΩme, il engage des directeurs ou des surveillants, et cela correspond aux Manus, dans le systΦme spatial.
Et puis il y a des Manus subordonnΘs ù des surveillants de chaque rΘgion de la Terre. Ils guident le destin des pays et influencent l'action des Manus pour crΘer la pagaille!
Il existe une crΘature connue sous le nom d'½ îil de Dieu ╗. Et c'est le chat. Il peut aller n'importe o∙, faire n'importe quoi, tout voir, car qui donc remarque un chat qui se promΦne? Les gens disent : ½ Oh, ce n'est rien, ce n'est qu'un chat. ╗ Et le chat surveille et observe le bien et le mal. Les forces du mal ne peuvent contr⌠ler les chats. Ceux-ci ont une barriΦre divine qui fait obstacle aux pensΘes diaboliques; c'est pourquoi, en un temps, ils furent vΘnΘrΘs comme des divinitΘs et, α un autre moment, exΘcrΘs en tant que disciples de Satan; les peuples du Diable voulaient en effet se dΘbarrasser des chats qui rendaient compte de leurs mauvaises actions et, sur cela, les diables ne peuvent rien.
Actuellement, le Manu qui contr⌠le la Terre, c'est Satan, et c'est pourquoi il ne faut pas espΘrer beaucoup de bonnes choses. Exemple, les communistes, ce groupe de crΘatures de Satan. Regardez tous les cultes d'une ½ religion ╗ qui Θgare les gens et, de plus, essayent de dominer ceux qui sont assez sots pour se laisser guider par eux. Mais le jour ne peut pas ne pas venir o∙ Satan sera contraint d'abandonner la Terre, forcΘ de retirer ses favoris - tout comme un homme d'affaires qui fait faillite est contraint de mettre la clef sous la porte.
Bient⌠t viendra le temps o∙ le pendule renversera sa marche; le Mal alors perdra de sa force, alors que le Bien aura la sienne accrue; mais ce temps est encore loin, et nous connaîtrons bien des jours mauvais avant que le pendule n'opΦre son renversement.
Pensez α ceci : vous regardez le pendule et vous pensez qu'il est toujours en mouvement, mais il ne l'est pas; il ne bouge mΩme pas α la mΩme vitesse, parce que le pendule est au plus fort de sa montΘe du c⌠tΘ droit, et ensuite tombe avec une vitesse croissante, jusqu'α ce qu'il soit α son point le plus bas. Lα, il a sa vitesse maximale. Mais ensuite le poids montant de l'autre c⌠tΘ ralentit le bras du pendule qui, α la fin du coup, s'arrΩte dΘfinitivement pour un temps apprΘciable, avant que de tomber α nouveau et de grimper de l'autre c⌠tΘ.
Selon le temps auquel nous faisons rΘfΘrence, nous sommes α mΩme de dire qu'avec une horloge courante le stop n'est que d'une fraction de seconde. Mais si nous prenons un temps diffΘrent dans lequel les secondes sont des annΘes, ou peut-Ωtre mΩme des milliers d'annΘes, le temps durant lequel le pendule est arrΩtΘ peut alors Ωtre de deux mille ans. Et s'il est arrΩtΘ du c⌠tΘ du Mal, beaucoup de choses mauvaises peuvent Ωtre faites avant que le pendule et son cycle descendent... descendent, pour remonter α nouveau de l'autre c⌠tΘ, donnant alors le Bien.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Religion, (Pages
157 ...).
Religion
(Pages
157...)
Aucun de
nous qui vivons actuellement ne connaîtra cet ┬ge d'Or. Les
conditions empireront et ne cesseront d'empirer au cours des annΘes
qu'ont encore α vivre les gens d'un Γge dΘjα
avancΘ. Mais nos enfants et petits-enfants vivront pour voir le
dΘbut de l'┬ge d'Or et bΘnΘficieront de beaucoup
des avantages qui en dΘcouleront. Mais de toutes les grandes choses
qu'il est nΘcessaire de faire, la plus importante est sans doute
de rΘviser le systΦme religieux.
Les chrΘtiens, de nos jours, se battent contre d'autres chrΘtiens; le christianisme ù depuis l'an 60, Θpoque o∙ il a ΘtΘ monstrueusement dΘnaturΘ et dΘformΘ ù a ΘtΘ, de toutes les religions, celle qui ressemble le plus α une guerre. En Irlande du Nord, catholiques et protestants s'entre-tuent. MΩme situation entre juifs et musulmans. Et qu'importe la ½ religion ╗ que l'on choisit de suivre, tous les chemins mΦneront au mΩme Lieu ù en dΘpit de quelques divergences doctrinaires. Qu'importe que la religion chrΘtienne ù telle qu'elle Θtait au temps du Christ - ait eu des apports de religions asiatiques! Une religion devrait Ωtre faτonnΘe pour rΘpondre au besoin exact des gens auxquels elle va Ωtre prΩchΘe. La religion, ou plut⌠t son enseignement, devrait Ωtre confiΘe α des hommes qui ont choisi de s'y consacrer, et non pas α ceux qui cherchent α en vivre confortablement et α en tirer un revenu, ce qui semble Ωtre le cas prΘsentement. Il ne devrait y avoir ni traitement de faveur ni missionnaires. Je sais, pour en avoir fait l'expΘrience ù une expΘrience amΦre ù, que les missionnaires sont les ennemis des vrais croyants. Je sais qu'en Chine, en Inde et surtout en Afrique, les gens acceptent, sans y croire, de se laisser convertir, allΘchΘs par ce qu'ils retirent des missionnaires, sous forme d'aum⌠nes diverses. Nous devons nous souvenir Θgalement de la pudibonderie de ces missionnaires contraignant les indigΦnes α porter des vΩtements qui les ridiculisent; de plus ce sont ces mΩmes missionnaires qui ont apportΘ α ces populations des maladies telles que tuberculose et autres maladies contre lesquelles ils n'Θtaient pas immunisΘs, de par les conditions naturelles de vie qui Θtaient les leurs.
Et comment oublier l'Inquisition espagnole et les tortures dont elle est responsable? Gens br√lΘs vifs, simplement pour avoir refusΘ de croire aux choses imaginaires en lesquelles croyaient les catholiques ù ou affectaient de croire, pensant que c'Θtait de bonne politique.
L'┬ge d'Or viendra. Mais nous ne le verrons pas, nous. C'est pour plus tard. Quand le Dieu de notre monde aura plus de loisirs, au cours de ce cycle du Bien, peut-Ωtre consentira-t-il α consacrer un peu plus de temps α l'Θtude des humains et des animaux. Nul doute que les jardiniers de la terre soient bien intentionnΘs, mais chacun conviendra qu'il est nΘcessaire par moments que le propriΘtaire d'un domaine s'occupe de ce que font ses jardiniers et ordonne quelques transformations.
Je crois en Dieu; mais je ne crois pas α l'utilitΘ de le prier α tout instant pour nos petits dΘsirs dΘrisoires. Il est trop occupΘ et, de toute faτon, α ce stade du Temps, notre cycle ou rythme est dans son aspect nΘgatif ù et au cours de l'aspect nΘgatif, le Mal domine. Et ainsi, si vous dΘsirez quelque chose, priez plut⌠t votre sur-moi. Et s'il considΦre que ce que vous lui demandez est bon pour vous... et bon pour lui!... vous pouvez l'obtenir. Mais α ce moment, vous n'en aurez probablement plus envie.
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- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Propos sur le
FΘminat
(Pages 159 α 162).
Propos sur le FΘminat (Pages 159 α 162).
Prudemment, Margaret Thugglewunk
se risqua α ouvrir un £il, redoutant la clartΘ du jour qui
Θtait α
son plein.
ù Oh, Dieu! grommela-t-elle, ce qu'il faut qu'une fille fasse pour gagner sa vie!
Lentement elle acheva d'ouvrir les yeux et affronta la lumiΦre. Le choc fut si violent qu'elle crut que sa tΩte allait Θclater. Se prenant le bas du dos α deux mains et souffrant terriblement, elle chercha α se souvenir de ce qui s'Θtait passΘ la nuit prΘcΘdente. ½ Oh, oui, je sais... j'ai d√ accepter de passer la nuit avec cet affreux bonhomme... condition qu'il avait mise α la signature du contrat dont je rΩvais. Mais que m'est-il arrivΘ? Le sexe... τa, je veux bien; mais j'ai l'impression d'avoir couchΘ avec un ΘlΘphant grincheux. ╗
Elle gΘmit longuement,
puis finit par gagner la salle de bains avec peine. AprΦs plusieurs
crises de vomissements, elle plongea son visage dans une serviette humide,
indiffΘrente au rΘsultat que l'opΘration aurait sur
sa coiffure. Se sentant mieux, elle regarda autour d'elle. La fureur alors
lui monta au
visage :
ù Ce propre α rien de mari! s'Θcria-t-elle. Je lui avais pourtant bien dit de mettre un peu d'ordre avant de partir ce matin.
└ l'idΘe de son
mari, la rage la reprit et, d'un pas mal assurΘ, elle alla α
la cuisine.
159
Le cerveau encore trouble, elle promena son regard autour d'elle; elle aperτut un mot posΘ contre une bouteille de lait. ½ Je suis las de vivre avec une femme M.L.F; on veut aller trop loin avec cette histoire d'ΘgalitΘ des sexes et de chances Θgales. J'en ai assez de te voir chaque nuit coucher avec d'autres. Tu ne me reverras plus. ╗
Prenant le billet, elle le regarda avec attention, le retourna dans tous les sens, comme si ces gestes pouvaient l'amener α quelque dΘcouverte. Mais elle n'Θprouva rien ù ni joie ni peine. Elle n'Θtait qu'une autre de ces ignobles crΘatures inutiles qui s'appellent elles-mΩmes des affranchies ù la pire malΘdiction de notre civilisation.
Personne ne peut mΘpriser plus que moi ce type de femelles. Ce ne sont pas des Θpouses, mais de simples tonneaux vides qui mΦnent la race α la dΘchΘance.
Autour de 1914, l'Angleterre connut une terrible tragΘdie ù la Grande Guerre, bien s√r, la guerre mondiale ù, mais une autre Θgalement; la guerre des sexes. De tout temps, la destinΘe des femmes avait ΘtΘ de porter les enfants qui perpΘtuent la race de l'Homme; mais en 1914, elles partaient travailler dans les usines, adoptaient le vΩtement masculin et ne tardaient pas α dΘcouvrir la boisson, la cigarette et aussi un langage ordurier que tout homme, mΩme dΘpravΘ, hΘsiterait α employer. Bien vite, elles commencΦrent α se plaindre de leur sort; mais aucune femme n'a jamais dit ce qu'elle dΘsire. Il semble qu'elle veuille Ωtre une pure sauvage et n'accorder aucune attention α la continuation de la race.
Puis il y a la bouffonnerie qui consiste pour certaines α mettre un ½ M ╗ devant leur nom, ce qui dans le monde de la science ne signifie absolument rien; mais si l'on y voit un avertissement secret, cela voudrait dire que les femmes, actuellement, deviennent masculines.
On ne trouve pas de mots pour exprimer ce qu'on ressent devant le spectacle de toutes ces jeunes femmes couchant avec le premier venu. C'est parfois, chez elles, presque le viol de l'homme en question'. Et dΦs qu'un enfant naît, du mariage ou hors du mariage, la mΦre reprend son travail α l'usine ou au bureau; et elle charge alors de l'Θlever quelque nourrice, ou bien le laisse α la garde d'un baby-sitter. Puis, dΦs que l'enfant grandit ù garτon ou fille ù c'est la rue, o∙ lα, il subit la domination d'enfants plus forts ou plus ΓgΘs que lui. Les gangs s'organisent; n'ai-je pas lu dans un journal d'Alberta en date du 15 juillet 1976, cette chose incroyable ½ Hit-Boys α louer ╗ et l'article continuait ainsi : ½ Quelque part dans le secteur de Vancouver, un garτon de dix ans a ΘtΘ engagΘ par le ½ milieu ╗ pour devenir un tueur professionnel. ╗
II y a de cela quelques semaines, le journal faisait Θtat d'un crime commis par un enfant plus jeune encore ù et du cas d'un autre garτon qui avait tuΘ un de ses ½ amis ╗.
Dans le passΘ, la mΦre restait au foyer, et Θlevait ses enfants avec l'intention d'en faire des citoyens convenables, et quelle tΓche plus noble que celle de ces femmes-lα!
Lors de la PremiΦre Guerre mondiale, les femmes ont travaillΘ dans les usines, les bureaux, et sont mΩme entrΘes dans l'armΘe; puis la publicitΘ devenant une source importante de revenus et les difficultΘs Θconomiques obligeant les femmes α prendre un emploi, toutes les firmes publicitaires insistΦrent sur le slogan nouveau : ½ Les femmes peuvent avoir une vie tellement meilleure en achetant ceci, cela et autre chose ╗; et elles tombΦrent, bien s√r, dans le piΦge.
Pour les gouvernements Θgalement, les femmes au travail reprΘsentaient des salaires ΘlevΘs, et partant de plus gros imp⌠ts sur le revenu, etc. Et les femmes continuent dans cette voie stupide qui les fait Θchouer complΦtement dans ce qui est leur vocation naturelle ù et s'en vont travailler, simplement pour s'endetteren achetant des masses de choses qui ne leur sont d'aucune utilitΘ.
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- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Femme α
six seins (Histoire Ancienne), (Pages
162 α 163).
Femme
α six seins (Histoire Ancienne)(Pages
162 α 163).
Il existe, dans le monde ΘsotΘrique, le principe mΓle et le principe femelle ù deux p⌠les opposΘs. Et pour la continuation du monde et de l'espΦce, il est nΘcessaire que les hommes soient diffΘrents des femmes; sinon les femmes deviendraient stΘriles et n'auraient jamais de progΘniture.
Peut-Ωtre devrait-on descendre dans la rue et molester tous ces gens de la publicitΘ, qui attirent les femmes sur les chemins qui mΦnent α la destruction de la race. L'annonce d'une telle rΘvolte a d'ailleurs ΘtΘ faite. Elle s'est produite il y a des millions d'annΘes.
TrΦs, trΦs loin, au delα de la mΘmoire raciale, il existait une civilisation d'un niveau trΦs ΘlevΘ. Les Ωtres avaient la peau rouge et n'Θtaient pas absolument humains, vu que les femmes avaient six seins, et non pas deux comme maintenant.
La vie familiale y Θtait
pleine de chaleur. Mais soudain les femmes dΘcidΦrent de
ne plus rester α la maison, de ne plus Θlever de famille,
de ne plus se compliquer la vie avec un mari et des enfants, cela sous
le prΘtexte qu'elles Θtaient persΘcutΘes. Sans
jamais d'ailleurs expliquer de quelle faτon elles l'Θtaient
et sans jamais dire ce qu'elles voulaient. Il est Θvident que quelque
chose, dans leur esprit, s'Θtait dΘtraquΘ. Et ainsi,
elles se dΘtachΦrent du mariage; aussit⌠t le bΘbΘ
nΘ, on le relΘguait dans une maison prΩte α
accueillir les enfants non souhaitΘs. La race ne tarda pas α
dΘgΘnΘrer et devait s'Θteindre, les femmes
Θtant devenues complΦtement stΘriles.
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- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Le Rapport Akashique,
(Pages
168 α 175).
Le
Rapport Akashique (Pages 168 α 175).
Le Rapport Akashique, que certaines personnes sont α mΩme
de voir quand elles vont sur le plan
astral, est le rapport de tout ce qui s'est produit
sur le monde auquel il s'applique. Il en montre les origines, depuis la
premiΦre bulle gazeuse jusqu'α l'Θtat de demi-fusion.
Il montre exactement tout ce qui s'y est passΘ. C'est comme si le
monde Θtait une personne et que cette personne ait des parents possΘdant
une camΘra qu'ils actionneraient depuis l'instant de la naissance
d'un Ωtre, puis tout au long de sa vie jusqu'α la mort. Ce
qui fait qu'une personne ayant les connaissances nΘcessaires peut
dΘvider la bande de film et dΘcouvrir ce qui s'est produit,
quand, o∙, et comment. Il en est ainsi avec tous les mondes.
Il existe en outre un Rapport des ProbabilitΘs montrant ce qu'on ESP╚RE devoir se produire; mais le comportement de certains pays peut modifier ce qui se produira. Un effroyable tremblement de terre a eu lieu en Chine, o∙ la terre s'est ouverte. Je crois, personnellement, que la cause en est due pour une large part aux tests atomiques souterrains, en AmΘrique et en SibΘrie. Quand on frappe une structure importante, il se peut fort bien qu'aucun dommage extΘrieur n'apparaisse, mais dans quelque partie cachΘe de cette structure, des fissures et des fractures existent bel et bien. Les ingΘnieurs d'aΘronautique savent qu'un atterrissage en catastrophe peut causer des dommages qui ne se rΘvΘleront que quand des fissures apparaîtront dans la queue de l'appareil!
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Le Rapport Akashique
-> femmes du M.L.F. (Pages 169 α 173).
- femmes du M.L.F. (Pages 169 α 173)
Il y a quelques annΘes de cela, j'Θtais invitΘ par un cultiste α participer α un plan qu'il avait ΘlaborΘ. Il s'apprΩtait α vendre aux gens l'idΘe qu'il irait dans l'astral pour une consultation, et en reviendrait avec l'information qu'il vendrait alors α la personne intΘressΘe, moyennant une trΦs grosse somme. Il m'avait Θcrit, essayant de m'intΘresser α son plan et m'assurant que nous serions millionnaires, en un rien de temps. J'ai refusΘ, bien s√r, et c'est sans doute pourquoi je suis pauvre!
Le Rapport Akashique concernant les femmes dΘmontre que cette histoire du M.L.F. n'aurait pas d√ se produire. Les femmes n'auraient jamais d√ montrer une telle haine et une telle amertume. Les femmes ù j'en ai pleinement conscience ù sont des crΘatures raisonnables, et si elles adhΦrent α ce mouvement de libΘration, ce n'est que pour s'amuser : elles ne prennent pas la chose au sΘrieux. Mais il existe un nombre de folles qui fourrent devant leur nom ½ Ms ╗, ce qui signifie ½ Mostly stupid ╗ ù et c'est vraiment ce qu'elles sont. Mais en mettant devant leur nom ce ½ Ms ╗, au lieu de ½ Miss ╗ ou ½ Mrs ╗, c'est l'invocation de vibrations faussΘes, et les vibrations sont l'essence de toute l'existence. Elles invoquent pour elles-mΩmes de mauvaises vibrations.
Si les choses continuent ainsi, comme ces femmes semblent le vouloir, d'autres forces feront bient⌠t de nouveaux arrangements; elles donneront aux populations de la terre un vrai go√t de leur propre sottise; on connaîtra alors un retour α ce qu'a connu une trΦs ancienne civilisation ù si ancienne en fait qu'il n'en existe aucune trace, si ce n'est dans le Rapport Akashique.
Dans cette civilisation o∙ tous les Ωtres Θtaient d'un teint pourprΘ, au lieu d'Ωtre noir, blanc ou
jaune, les femmes avaient trahi l'humanitΘ en sΘduisant une certaine secte de Jardiniers de la Terre, ces sur-Ωtres qui prennent soin du monde, ou sont censΘs le faire. Il semble que, rΘcemment, ils aient manquΘ α leur mission. Ces femmes, de toute faτon, avaient dΘvoyΘ quelques-uns de ces Jardiniers mΓles, crΘant ainsi la discorde dans les mΘnages. Mais une race nouvelle s'Θtait formΘe α partir de leur union et cette race Θtait dominΘe par les femmes. Elles occupΦrent tous les emplois et seuls restaient pour les hommes les mΘtiers serviles ù domestiques, presque esclaves. Ces hommes Θtaient d'ailleurs impuissants. Mais dans certaines maisons spΘcialement luxueuses, on trouvait des ½ Θtalons ╗ pleins de virilitΘ. Leur seule raison d'Ωtre Θtait de faire les bΘbΘs nΘcessaires.
Oh oui, tout cela est vrai! Ne doutez pas de ma parole. Et je vous dirai trΦs sincΦrement que si vous lisez tous mes livres ù dix-sept au total ù et que vous pratiquez les choses qui y sont indiquΘes, avec des intentions pures, alors vous pourrez aller dans l'astral et voir lα le Rapport Akashique de ce monde. Celui des individus ne vous sera pas accessible; s'il l'Θtait, il vous avantagerait sΘrieusement dans la compΘtition. Vous auriez besoin d'une dispense spΘciale ù comme on dit, je crois, dans la religion catholique ù pour Ωtre autorisΘ α voir le rapport de n'importe quel individu et datant au moins d'un millier d'annΘes. Mais, en cet Γge lointain quand existait le systΦme de matriarcat, les femmes travaillaient comme les esclaves communistes doivent travailler; et celles qui avaient un corps beau et sain pouvaient se rendre α la maison de ½ l'Θtalon ╗ pour leur plaisir ou dans le but de procrΘer.
Pouvez-vous imaginer ce qui se passerait, de nos jours, si une telle chose existait sur la terre? Vous rendez-vous compte de ce qu'inventerait la publicitΘ pour les femmes qui s'en laissent conter? ½ La maison de plaisirs de Polly : Les hommes les plus puissants, α votre disposition; faites votre choix, la cou-
leur que vous aimez, les dimensions rΘpondant α votre go√t. Prix raisonnables, conditions spΘciales pour admission comme membre du club. ╗
Mais, comme c'est toujours le cas, une sociΘtΘ anormale finit par disparaître. C'est ce qui s'est passΘ pour le matriarcat. Le systΦme Θtait si peu ΘquilibrΘ qu'il a fini par s'effondrer et la civilisation s'est Θteinte complΦtement.
Savez-vous pourquoi il Θtait si dΘsΘquilibrΘ? Pensez α la batterie de votre voiture ou de votre radio ou de n'importe quel autre objet ayant un positif et un nΘgatif. Supposez que vous soyez en mesure de rendre le nΘgatif plus puissant que le positif, l'objet serait alors dΘsΘquilibrΘ et au bout d'un certain temps cesserait de fonctionner. C'est ce qu'a connu cette race particuliΦre. La vie demande que le positif et le nΘgatif soient Θgaux ù Bien et Mal doivent s'Θquilibrer. De mΩme que le masculin et le fΘminin; sinon il ne peut y avoir de vie ΘquilibrΘe et cohΘrente; les femmes du M.L.F. sont en train d'essayer de dΘranger l'Θquilibre de la nature, de ruiner l'Θcologie humaine ù et leurs efforts ne font que crΘer une masse de mauvais Karmas pour les instigateurs de ce mouvement, α cause des peines et des chagrins qu'ils causent; ils sont voraces, Γpres au gain ù ce qui est la plus grande malΘdiction de ce monde. La RΦgle d'Or sous-entend que nous ne devons pas faire α autrui ce que nous n'aimerions pas qu'autrui nous fasse. Il est meilleur aussi de donner que de recevoir. Si vous donnez, vous ajoutez α votre bon Karma, mais si, comme ces femmes M.L.F, vous essayez de dΘtruire l'harmonie et de dΘchaîner des conflits, alors ceci fait vraiment un mauvais Karma. J'ai toujours eu le don de voir l'aura humaine; quand je regarde une femme du M.L.F., je suis α mΩme de voir qu'elle a une aura trΦs sombre et n'a absolument rien de fΘminin. Pensez aux femmes M.L.F. que vous connaissez. Est-ce qu'elles ne vous mettent pas les nerfs en boule? Ne vous donnent-elles pas la chair de poule? Rien de fΘminin en elles,
pas le moindre brin d'ΘlΘgance ou de gentillesse. Et leur voix! Stridente, pire que celle d'un matou en chaleur qui appelle dans la nuit. Non, les femmes M.L.F. n'ont pas le moindre charme; elles veulent et veulent et veulent... et l'aviditΘ les mΦnera α leur propre perte.
Elles m'amusent beaucoup, les femmes qui, se mariant, refusent de prendre le nom de leur Θpoux ù et par lα de composer une unitΘ ΘquilibrΘe. Nous avons ici, au Canada, un aspirant α la fonction sacrΘe de Premier ministre, et cet homme-lα a une Θpouse qui refuse de prendre son nom. Je crois que c'est Mac Tear(l) ou quelque chose comme cela, et il y a vraiment de quoi en faire verser une larme. Mais comment avoir une famille ΘquilibrΘe α la tΩte du pays, quand ses deux membres ne forment pas une unitΘ? C'est impossible.
Pourquoi les femmes qui ne veulent pas Ωtre des Θpouses se marient-elles? Si ce n'est que dans le dΘsir d'avoir des enfants, eh bien, pourquoi ne pas instituer des centres d'Θlevage comme il en existe pour le bΘtail? Car de telles femmes ne sont que du bΘtail. Il me semble que dans le fait d'avoir des enfants, il y a plus que les quelques minutes de plaisir, souvent douteux. Je crois que les femmes sont destinΘes par la nature α Ωtre mΦres, sont faites pour Θlever des enfants; et si elles les abandonnent α la rue dΦs qu'ils sont en Γge de parler, alors elles crΘent une race de crΘatures sans amour ù celle que nous avons prΘsentement. Des enfants prΩts α tuer, pillant les parcs dont ils dΘracinent les arbres, les plantes, et saccageant tout. Dans le passΘ, les Θpouses Θtaient de vraies Θpouses qui aidaient leurs maris. L'homme allait gagner la vie de la famille, et la femme restait α la maison pour Θlever ses enfants et former les nouveaux membres de la race humaine.
Les capitalistes, bien s√r, sont en grande partie responsables parce que ces affamΘs d'argent pensent que si les femmes travaillent, il y aura deux fois plus d'argent. C'est agrΘable, bien s√r, l'argent. Je n'en ai jamais eu beaucoup, mais je prΘfΦre Ωtre ce que je suis, qu'un de ces capitalistes qui ruinent la civilisation pour se saisir de quelques dollars.
(1) Tear signifie larme.
Il y a aussi tout ce bla-bla pour les fameuses cartes de crΘdit, les systΦmes d'installation et tout et tout, qui pour les gens est une tentation terrible; et sΘduits, ils succombent et se jettent tΩte baissΘe dans les dettes ù dettes auxquelles ils ne peuvent faire face qu'en prenant deux ou trois emplois.
J'ai connu quand j'habitais
Windsor un homme qui assurait quatre emplois; il a fini par en mourir.
Sa femme, pour sa part, en assurait deux; ce qui fait qu'ils avaient six
emplois α eux deux; mais ils Θtaient tellement criblΘs
de dettes qu'α la mort du mari les crΘanciers ont tout saisi.
On se demande pourquoi les gens ne peuvent vivre raisonnablement, au lieu,
tels des enfants, de cΘder α toutes les tentations...
Je suis dΘfinitivement hostile aux femmes
du M.L.F. J'espΦre m'Ωtre fait comprendre. Je le suis, parce
que j'ai vu le rΘsultat de cette sorte de culte, et que j'ai reτu
des milliers de lettres relatant le mal qu'ont causΘ ces femmes.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Le Rapport Akashique
-> RELIGION
(Pages 173 α 175).
Nous sommes arrivΘs maintenant α un tournant dans la destinΘe de l'humanitΘ, et la sociΘtΘ ne sera stable que si les gens prennent la bonne dΘcision. Il doit y avoir un retour α la religion ù peu m'importe laquelle. Nous avons besoin d'une religion neuve, car les anciennes ont ΘchouΘ misΘrablement. Qu'est-ce par exemple que le christianisme? Y a-t-il une foi catholique? Une foi protestante? Et laquelle est le christianisme? Si les deux sont chrΘtiennes, pourquoi alors se battent-elles en Irlande du Nord? └ Beyrouth, chrΘtiens et musulmans s'entre-tuent; puis il y a les Russes sans Dieu, le communisme Θtant leur seule forme de dieu; et le vieux Mao, qui doit Ωtre en mauvais Θtat, car on ne le voit plus. Mais d'aprΦs ce qu'on nous dit des conditions de vie en Chine, je n'aimerais pas beaucoup aller m'en rendre compte. Il faudra qu'il y ait une religion meilleure, il faudra qu'il y ait des prΩtres qui soient prΩtres, au lieu d'Ωtre des gens qui ne cherchent qu'une vie agrΘable o∙ l'argent coule assez aisΘment, comme c'est le cas actuellement, pour beaucoup d'entre eux.
Oh, je dois vous dire ceci
: il y a de cela pas mal d'annΘes, je me suis trouvΘ gravement
malade en un pays dont je tairai le nom. Thrombose coronaire, et le seul
mΘdecin disponible Θtait un catholique fervent. Il entra
dans ma chambre, m'examina et me dΘclara aprΦs des mots pieux
: ½ Je ne peux rien faire pour vous. Me permettez-vous de prier?
╗ Sans attendre ma rΘponse, il gagna le milieu de la piΦce,
se laissa tomber sur les genoux en joignant les mains et balbutia tout
un charabia incomprΘhensible. Ce fut la derniΦre fois que
je le vis! Nous sommes, comme je l'ai dΘjα dit, α
un carrefour. Il nous faut choisir et savoir si nous dΘsirons avoir
une sociΘtΘ ΘquilibrΘe, une sociΘtΘ
dans laquelle hommes et femmes travaillent ensemble en partenaires, et
dans laquelle les femmes s'occupent de leurs enfants, au lieu de les livrer
α la dΘpravation de la rue. En Russie, il existait le systΦme
consistant α confier α des Centres d'╔tat, pour y
Ωtre ΘlevΘs, tous les enfants dont les parents travaillaient
α l'usine ou dans des fermes collectives. Le systΦme ne s'est
pas rΘvΘlΘ excellent, et les mΦres russes,
maintenant, veulent rester α la maison, auprΦs de leurs enfants,
et elles se battent pour essayer de triompher. Nul ne sait quel en sera
le rΘsultat.
Le vieil Hitler, avec ses idΘes de cinglΘ,
avait, lui aussi, des centres spΘciaux. Vous savez certainement
tout sur le sujet; mais pour ceux qui ne seraient pas trΦs renseignΘs,
voici un aperτu de ce que c'Θtait :
Les leaders guettaient ceux des membres du Parti α la loyautΘ et α la santΘ parfaites, susceptibles de faire de bons parents. Et quand on avait repΘrΘ un homme loyal et sain et une jeune femme pondant aux mΩmes critΦres, on les envoyait dans de grandes rΘsidences de campagne. Lα on les nourissait parfaitement, on veillait sur eux et, une fois en pleine forme ù car α l'Θpoque les rations en Allemagne Θtaient plut⌠t maigres ù, les jeunes hommes jt les jeunes femmes Θtaient alors autorisΘs α se rencontrer et α choisir leur partenaire. Une fois leur choix fait, et ayant subi un nouvel examen mΘdical, ils pouvaient demeurer une semaine ensemble. Ce qui se passait alors entre deux jeunes gens, livrΘs α eux-mΩmes et encouragΘs dans leurs actes par le Gouvernement, vous le devinez. Sit⌠t l'enfant nΘ de cette union, il Θtait enlevΘ α sa mΦre, placΘ dans un centre spΘcial et ΘlevΘ avec la science et le savoir-faire nazis. Ces enfants Θtaient censΘs former le ; noyau de la race supΘrieure.
Vingt-cinq ans aprΦs, certains investigateurs ont soulevΘ la question de ce qui s'Θtait passΘ; on a ! retrouvΘ la trace de ces fameux enfants, devenus des adultes, bien s√r, et on a dΘcouvert que tous ù sans exception ù avaient un niveau mΘdiocre. Quelques-uns mΩme Θtaient des faibles de l'esprit ù ce qui prouve que mΩme Hitler, accouplant un homme et une femme, et les excitant un peu, n'a jamais pu produire un enfant normal!
Au moment o∙ nous atteindrons l'an 2000, nous saurons si les gens de cette terre doivent Ωtre balayΘs comme de mauvaises herbes. Mais si les femmes consentent α rester α la maison, α Ωtre des Θpouses et des mΦres ù comme il Θtait voulu ù alors cette race particuliΦre peut continuer et atteindre l'┬ge d'Or. Cela dΘpend de vous, mesdames et femmes du M.L.F. ù qui n'Ωtes pas des dames. Que choisirez-vous? D'Ωtre chassΘes comme de mauvaises herbes? Ou marcher vers l'┬ge d'Or dans la stabilitΘ de la famille?
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- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Photographie
de l'Aura, prΘvention, guΘrison. (Page 180).
Photographie de l'Aura, prΘvention, guΘrison. (Page 180).
Si le monde n'avait pas fait fausse route, et si le rΦgne de Kali n'avait pas tant progressΘ grΓce α l'appui enthousiaste des jeunes et des femmes du M.L.F., la mΘdecine aurait connu de trΦs grands dΘveloppements. On aurait, par exemple, la phototraphie de l'aura, ce qui permettrait au spΘcialiste de ce procΘdΘ de diagnostiquer la maladie avant que celle-ci n'attaque le corps; et l'application de vibrations appropriΘes ou de frΘquences ù appelez-les comme il vous plaira ù guΘrirait le patient et prΘviendrait la maladie.
L'argent m'a manquΘ pour poursuivre de telles recherches. C'est un fait curieux, en vΘritΘ, de constater que n'importe quel avocat peut vous demander quarante dollars de l'heure pour le temps qu'il vous accorde ù et les obtenir; de mΩme qu'une dactylo peut demander trois dollars pour taper une petite lettre. De mΩme, les gens n'hΘsitent pas α payer des sommes astronomiques pour des cocktails et des distractions, mais quand il s'agit d'aider la recherche, alors il n'y a plus personne. C'est pour de telles raisons que la lecture de l'aura n'a pas ΘtΘ α mΩme de progresser, comme je l'espΘrais. J'ai la possibilitΘ, α tout moment, de voir l'aura de n'importe quelle personne; mais ce n'est pas VOUS qui la voyez. Ce n'est pas non plus votre docteur, n'est-ce pas? Et j'avais travaillΘ α l'idΘe de rendre cette possibilitΘ accessible α toute personne ayant l'Θquipement adΘquat. Chacun aurait ΘtΘ α mΩme de voir l'aura humaine.
La vue de l'aura permet de dΘtecter la schizophrΘnie et de voir la division chez les Ωtres qui en sont atteints. De mΩme il est possible de voir l'approche d'un cancer dans un organisme ù α travers l'aura, bien s√r ù et lα encore avec l'application, par le moyen de vibrations ou de sons, de l'antidote appropriΘ, le cancer peut Ωtre arrΩtΘ avant qu'il n'attaque le corps. On aurait pu ainsi apporter une trΦs grande aide aux patients.
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- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Contraception
(Page
183).
Quand le temps en sera venu, il y aura une mΘthode infaillible de contr⌠le des naissances, car je n'ai pas prΩchΘ l'abstention, ne vous mΘprenez pas! La vΘritable mΘthode sera une forme d'Θmetteur d'ultra-sons qui sera accordΘ avec la frΘquence exacte de l'homme ou de la femme, et qui aura l'effet d'un ½ knock-out ╗ sur le sperme afin de le dΘviriliser; en fait, sperme et ovule peuvent tous deux Ωtres neutralisΘs par les ultra-sons, si l'on sait comment procΘder, et cela sans aucun ennui pour les deux partenaires. Mais ce procΘdΘ ne sera mis en £uvre qu'α l'┬ge d'Or ù s'il vient jamais.
- ½ JE CROIS
╗, par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190
P. Paris : ╔ditions J'ai lu, 1979, ⌐1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Douleur
(Page
183).
La souffrance est une terrible
chose. Et mΘdecins et gens de laboratoires pharmaceutiques n'ont
pas encore apportΘ quoi que ce soit de vraiment efficace qui permette
de supprimer la douleur. Quelques cachets d'aspirine n'ont pas d'efficacitΘ.
On tombe ensuite dans les drogues genre morphine ù et leur danger d'accoutumance.
Mais mon idΘe est que les chercheurs devraient, avant tout, considΘrer
le fait que la douleur ne peut Ωtre ressentie que par des crΘatures
douΘes d'un ego conscient; ce qui fait qu'il faudrait trouver le
moyen d'Θtablir une barriΦre entre le siΦge de la
douleur et les nerfs rΘcepteurs.
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