14 - LES LUMIÈRES DE L'ASTRAL
Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
Paris : Éd. J'ai Lu, 1990, 216 P. ;Livre de poche, ©1973. {N°
2739}
Montréal : La Presse, 1974. 246
p. ; 21 cm.
1973 -> « Candlelight »
Les Lumières de l'Astral / Par Tuesday Lobsang Rampa---- 1973 -> « Candlelight » ; Montréal : La Presse, 1974. 246 p. ; 21 cm. {(pages 240 à 245)(Extrait 63)}. La mort et l'Au-Delà.
Un autre vieil homme se mourait. Dans la chambre obscure où il était étendu, il regardait fixement, de ses yeux qui faiblissaient, un rayon de soleil qui réussissait à pénétrer en haut des rideaux.
Il s'agita nerveusement, l'esprit absent. Il ne souffrait pas. C'était plutôt comme une sensation de froid qui montait de ses pieds è ses genoux.
Il se demandait tristement quand les anges se rassembleraient autour de lui. Il avait été toute sa vie un croyant et très fervent. Il croyait aux anges, il croyait qu'à sa mort il irait au paradis, il croyait...
La lumière baissa soudain, comme si un nuage était passé devant le visage du soleil, mais simultanément une Lumière plus intense entra dans la chambre. Le froid - un froid de glace - gagnait maintenant ses hanches et montait toujours. Lentement, très lentement, il atteingnit le coeur.
Une limière intense enveloppait la chambre. Il regarda autour de lui de ses yeux vitreux déjà, et il entrevit des formes vagues qui l'entouraient - des formes portant des ailes. Il y avait des murmures de voix qu'il ne parvenait plus à comprendre. Le froid montait toujours. Avec un dernier râle convulsif, le vieil homme entra finalement dans l'agonie. Son coeur s'arrêta et ses poumons cessèrent de pomper. Puis, tout s'accéléra, l'oxygène ne parvenant plus au cerveau. Son corps physique eut encore quelques réactions, mais le vieil homme, maintenant, ne pouvait plus souffrir.
Les yeux sans vie regardaient vers le haut. Dans le corps il y eut un bruit de liquides et de gaz. Les articulations se détendirent avec un crépitement, en même temps que les muscles se setâchaient.
Lentement, un brouillard bleuté s'éleva du cadavre, flottant autour de la tête; puis, il se fit plus dense et prit la forme d'un humain nu, un vieil homme abîmé par la souffrance. Mais, à mesure que ce brouillard devenait plus dense, ses contours se faisaient plus doux, plus jeunes et plus tranquilles.
Graduellement, la corde d'attache, ou Corde d'Argent, devint plus ténue, puis céda. La forme astrale nouvellement composée hésita pendant un moment, puis avec une faible secousse entra en mouvement et, de plus en plus rapide, elle gagna un plan inconu.
Toute sa vie le vieil homme avait été un grand croyant. Il n'avait jamais cru à la réincarnation, mais à la résurection de la chair au jour du jugement dernier. Il croyait que tous les corps enterrés ou incinérés étaient récupérés et recouverts d'une enveloppe charnelle - même après des milliers d'années. Et maintenant, dans sa forme astrale, il était perdu, perdu et errant, victime de ses croyances qui n'étaient que promesses trompeuses et auxquelles il avait adhéré pendant si longtemps. Il ne croyait plus à rien, si ce n'est que les morts reposaient solitaires dans leur tombe ou en un petit tas de cendres. Mais il était vivant - vivant sous une forme différente. Autour de lui c'était tour à tour les ténèbres du néant, puis, quand la conscience lui venait de ses doutes, une autre facette de sa religion se manifestait sous la forme des anges. Il s'accrochait alors désespérément à l'idée des anges. À regret, il rejeta la pensée de la résurrection - qu'était donc pour lui la résurrection? N'était-il pas vivant, dans un état différent? Mais il pouvait voir les anges; alors, qu'était-ce donc que toutes ces paroles sur la résurrection? Qu'on le laisse vivre pour le moment, pensa-t-il, et il lui sembla qu'il tombait sur le sol. Ses pieds - des pieds astraux? Les pieds de l'esprit? Ils lui paraissaient solides, et sous eux le sol était chaud, doux et moelleux. Finalement, il tomba et en même temps le voile s'écarta; regardant autour de lui, il vit les anges qui vollaient, les chérubins assis sur les nuages, tandis qu'il entendait des choeurs qui répétaient le même chant monotone. Puis, dans le lointain, il vit une lumière dorée - les Portes du Paradis.
Il se précipita en avant, inexorablement attiré par la lumière dorée. Puis, après un temps impossible à définir, il arriva enfin devant les édifices immenses qui se dressaient au-dessus de lui. Une silhouette miroitante avec une épée de lumière dorée lui barra la route et une voix demanda: « Qui êtes-vous? »
Le vieil homme déclina son identité. Juste à l'intérieur de la porte une autre forme étincelante ouvrit un grand livre et, après avoir mouillé son pouce, en tourna les pages. « Ah! oui, dit la seconde voix. Vous êtes attendu. Entrez! »
Le Grand Livre fut refermé. Les Portes s'ouvrirent et le vieil homme - jeune et nu maintenant - entra.
Le visiteur nouvellement arrivé demeura pendant un temps dans l'extase en voyant, réalisé, tout ce que sa religion lui avait enseigné. Anges, chérubins, séraphins, tous étaient là autour de lui. Les Phalanges Célestes chantaient en choeur à différentes altitudes, saint Pierre, l'ange chargé du Grand Livre de toute connaissance, dans lequel était gardé le rapport sur chaque âme existant sur terre - et où étaient inscrits le bien et le mal qu'avait faits chaque individu.
Cependant, le vieil homme - maintenant le plus récent visiteur - éprouvait un sentiment de malaise de plus en plus grand. Il prenait conscience de certaines inconsistances. Ce qui l'entourait n'était pas réel. Il avait l'impression d'une pantomime. Il se demandait à quel moment il s'était fourvoyé. Sa religion avait-elle des failles? Puis, l'idée de la résurrection lui revint. Tout ceci est-il aussi peu authentique que la résurrection? Comment, pensait-il, des corps morts et décomposés depuis longtemps pourraient-ils être assemblés de nouveau au dernier coup de trompette d'une grande fanfare? Où se tiendraient tous ces gens? Comment seraient-ils vêtus et nourris? Cet aperçu du Paradis me parait bien décevant, pensa-t-il, et je commence à ne pas en croire mes sens.
À peine avait-il formulé ces doutes qu'il y eut un fracas effroyable, tel un coup de tonnerre; tout l'édifice s'écroula autour de lui et la lumière dorée s'éteingnit. Mais une lumière plus forte encore apparut. Le vieil homme, un visiteur à présent, regarda autour de lui avec respect. Voilà qui est plus vraisemblable, se dit-il. Accourant vers lui, il vit des gens qu'il avait connus lors de sa dernière vie sur la terre, des gens qu'il avait aimés. Un petit animal, un compagnon cher, se précipita vers lui en sautant et en poussant des cris joyeux.
Puis, une autre forme vint à lui en disant: « Vous êtes délivré de vos illusions. Vous êtes maintenant rendu dans une vraie maison, la Terre de la Lumière Dorée. Vous y resterez pour un temps, jusqu'à ce que vous - et vous seul - ayez décidé ce que vous voulez faire. »
C'est ainsi que beaucoup de religions égarent les individus. La vraie sagesse ne vient que si l'on garde un esprit ouvert, afin que, à l'heure de la transition entre cette vie et une autre, vous - et vous seul - et chacun de vous puissiez aller à l'état pour lequel votre évolution et votre accomplissement vous ont préparés, car, dans le plan supérieur des choses, même les trépassés doivent être protégés contre leur propre folie. Si un être croit qu'il gagnera, à sa mort, un Paradis imaginaire, alors on lui en offrira le spectacle jusqu'à ce qu'il en voie les points faibles.
Si un homme pense qu'il s'en va vers une terre d'inneffables délices, où de ravissantes filles danseront pour le distraire, alors on lui en offrira le spectacle - jusqu'au moment où il aura dépassé le stade de besoins aussi éphémères.
Si une femme, leader du mouvement de libération, se fait du paradis l'idée d'un lieu où tous les hommes seront esclaves, ceci sans aucun doute peut être mis en scène pour elle. Et tous ces spectacles peuvent continuer indéfiniment et ne prendre fin que le jour où, s'étant développée spirituellement et mentalement, la personne concernée peut alors accepter la Terre de la Lumière Dorée pour ce qu'elle est, c'est-à-dire un lieu réel, différent, mais pas tellement cependant, de celui qu'elle a quitté récemment. Un lieu purifié, débarrassé du mal, où n'existent ni haine, ni inimitié, ni pauvreté, ni souffrance. Un lieu où il est possible pour chacun, en pleine conscience, d'être juge de ses actions passées, de ses efforts, de ses échecs et, partant, de décider ce qui doit être fait dans le futur.
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