Synthèse

Selon l'article 93 de l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique (AANB), les provinces détiennent le pouvoir de légiférer en matière d'éducation. Le système scolaire québécois résulte des réformes issues de la Révolution tranquille. Pendant cette période de l'histoire du Québec, la décision la plus importante concernant l'éducation a été la mise sur pied en 1961 de la Commission Royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec, soit la Commission Parent, afin d'analyser l'état de l'éducation au Québec. Cette Commission, après un profond examen, juge très sévèrement la situation de l'éducation et propose une philosophie globale en partant du principe que tous ont droit à une éducation qui réponde à leurs besoins et à leurs aspirations. La Commission recommande fortement la création d'un ministère de l'Éducation. C'est ainsi qu'en 1964, le Conseil de l'instruction publique et ses deux comités confessionnels totalement autonomes sont remplacés par le ministère de l'Éducation et par le Conseil supérieur de l'éducation. Le réseau scolaire se transforme. Il faut signaler la mise en place des commissions scolaires, des écoles secondaires polyvalentes, du réseau collégial et du réseau de l'Université du Québec. Ces changements ont pour but de décentraliser, selon une optique politique, le système éducatif du Québec et d'en finir avec l'éparpillement des services afin de s'ajuster aux objectifs de la modernité.

Une structure à plusieurs paliers s'installe et est constituée de trois pouvoirs: un pouvoir central (l'Assemblée nationale, le ministère de l'Éducation, le Conseil supérieur de l'éducation, etc.), un pouvoir intermédiaire (les commissions scolaires) et un pouvoir local (les écoles, les centres de formation professionnelle et d'éducation des adultes). Plusieurs acteurs, à divers titres et à différents degrés, influencent les orientations et le fonctionnement du système: d'une part, ceux qui sont directement impliqués, soit les élèves, enseignants, parents, professionnels et gestionnaires et d'autre part, des groupes de pression et des individus qui exercent une influence non négligeable dans les grands dossiers concernant le système éducatif.

Pour ce qui est des éléments qui caractérisent le système scolaire québécois, il faut signaler la dualité confessionnelle, doublée d'une dualité linguistique, ainsi que la présence d'un réseau privé d'enseignement financé, en partie, par le gouvernement du Québec. Concernant la dualité confessionnelle, soulignons que l'instauration des commissions scolaires linguistiques en 1998, constitue un changement majeur et que désormais, on ne peut plus parler de dualité confessionnelle comme telle.