Comme nous le disions, la VIE professionnelle de l'enseignant et de l'enseignante se déroule à 90% dans sa ou ses classes. Parallèlement à cette vie de classe, lieu privilégié et exclusif du travail de l'enseignant, se déroulent plusieurs autres vies qui, coordonnées et harmonisées avec celle de l'enseignant, aident l'élève à apprendre et à se développer intégralement. Quelques-unes de ces vies qui cohabitent avec celles de l'enseignant seraient:
- Une vie administrative qui concerne la gestion quotidienne de l'école: gestion de dossiers, gestion du travail du personnel de l'école, gestion des objectifs de formation du niveau correspondant, planification, rapports à produire, rapports avec le milieu environnant et la commission scolaire. Elle est sous la responsabilité de la direction et du secrétariat de l'établissement.
- Une vie professionnelle composée, entre autres, dÆinterventions spécialisées sur des aspects un peu plus problématiques dans le développement de l'élève: sa dimension psychologique, sa dimension sociale, la dimension de sa santé physique. LÆenseignant doit alors travailler en collaboration avec des psychologues, des orthophonistes, de travailleurs sociaux, des infirmières, entre autres.
- Une vie d'animation spirituelle et communautaire qui concerne des interventions qui s'adressent au développement des valeurs chez l'élève et à l'éveil de sa conscience à l'égard de préoccupations aux conditions humaines et sociales.
- Une vie d'organisation d'activités éducatives composée d'initiatives proposées par des acteurs de l'établissement et qui concourent à élargir les horizons de l'élève. Cela va d'une excursion au musée jusqu'à la participation de l'élève à un projet de ½caisse scolaire╗, en passant par l'organisation d'un spectacle de fin d'année.
- Une vie syndicale qui concerne l'animation des groupes syndiqués par le délégué syndical. La préoccupation légitime de leurs conditions de travail et de la défense de leurs intérêts amène ce délégué à recevoir les revendications de membres, à les acheminer aux instances et à servir de relais entre les instances et la base. Elle assure la défense des intérêts des groupes représentés, particulièrement en ce qui concerne les conditions de travail, les conditions salariales, les avantages marginaux et les conditions de perfectionnement.
- Une vie associative étudiante qui concerne lÆorganisation dÆactivités (par le biais du conseil de classe, ou du conseil de l'école, ou de l'association des élèves) qui renforcent les apprentissages sur les sujets suivants: la vie politique, l'exercice de responsabilités au bénéfice d'une collectivité, le leadership, les limites de la participation et les forces de la représentation. Toutes ces activités favorisent la contribution des élèves à la vie de l'école.
Certes, l'ensemble de ces VIES impose des limites à l'action de l'enseignant mais, cela favorise aussi des voies aux diverses actions qui sont entreprises à l'intérieur de l'établissement. Elles interpellent également des réalités comme les règles de conduite et mesures de sécurité, les objectifs de l'école, la répartition du temps, la tâche globale de l'enseignant, les activités du conseil d'établissement, le projet éducatif et son plan de réussite, le fonctionnement général de l'école, et bien d'autres. Dès lors, surgissent quelques questions, dont:
1. Quels sont les principes qui régulent ces vies multiples?
- le principe de la légalité, c'est-à-dire celui qui découle de la loi. Par exemple, l'enfant est à l'école en vertu de la Loi sur l'instruction publique; l'enseignant y est en vertu d'un contrat qui le lie à la commission scolaire et donc à l'école (consulter une convention collective des enseignantes et enseignants, par exemple);
- le principe de l'égalité du droit d'accès à l'éducation. ½La démocratisation de l'éducation╗ visée par la Commission Parent tenait en effet à rendre l'éducation accessible à tous les enfants du Québec, peu importe leur origine sociale ou leur éloignement des grands centres urbains;
- le principe de la complémentarité nécessaire entre les divers services offerts par la commission scolaire: services d'enseignement, c'est-à-dire de formation et d'éveil; services complémentaires, c'est-à-dire: service de psychologie, d'encadrement et de surveillance de l'élève; services particuliers, c'est-à-dire: l'orthopédagogie, services d'enseignement à domicile ou en milieu hospitalier;
- ò le principe de l'existence d'objectifs communs subordonnés au bien de l'élève, de sa réussite scolaire et sociale; le principe de l'équité, qui apporte des traitements différenciés selon les particularités de chacun des élèves. En vertu de ce principe, un enfant quadraplégique, par exemple, a droit à un accompagnement en classe, même si cela coûte plus cher qu'un service rendu normalement à un élève.