Il existe au Québec d'autres types d'écoles privées. Il s'agit de plusieurs écoles ethniques et religieuses, de quelques écoles internationales et de quelques autres à pédagogie non conventionnelle. Ces écoles privées, très spécifiques, ajoutent encore beaucoup de diversité à l'environnement scolaire québécois.
Les écoles ethniques
Le problème de la confessionnalité des écoles publiques québécoises a entraîné, dès 1925, la communauté juive à créer son propre réseau d'écoles privées (section 2 du présent module). Plus tard, la communauté grecque, et plus récemment, la communauté arménienne et la communauté musulmane en ont fait autant. Cependant, la communauté grecque limite ses interventions à l'ordre primaire alors que les autres interviennent à la fois à l'ordre primaire et à l'ordre secondaire.
Pour arriver à fonder les écoles ethniques et religieuses privées dont leurs communautés avaient besoin, elles ont d'abord dû obtenir les ressources nécessaires auprès de leurs membres, auprès de leurs Églises et, finalement, auprès des gouvernements du Canada et du Québec.
Au début de la Révolution tranquille, on comptait une dizaine d'écoles ethniques et religieuses au Québec. En 1992, il y avait une augmentation de 43% des inscriptions effectuées entre les années scolaires 1978-1979 et 1991-1992.
Par ailleurs, les écoles juives, qui sont les plus nombreuses au Québec, ont pu jouir pendant quelque six années de contrats d'association signés avec la commission scolaire protestante, et ce, bien que leurs écoles aient surtout été d'ordre primaire. En accord avec la loi 37 de 1967 et incidemment en raison du fait que le mot secondaire ait été omis dans la rédaction finale du règlement, elles ont pu ainsi être reconnues d'utilité publique et, à ce titre, elles étaient intégralement financées par les fonds publics.
Par la suite, elles ont dû se faire reconnaître dans l'une des trois catégories prévues par la loi 56 et recevoir le financement adéquat. La plupart sont reconnues d'intérêt public.
Des projets éducatifs particuliers
En plus des écoles ethniques et religieuses, il existe d'autres écoles privées au Québec. Certaines d'entre elles, comme les écoles d'éducation internationale, possèdent un curriculum très enrichi. D'autres comme les écoles Montessori et les écoles Waldorf, sont à pédagogie non conventionnelle.
Les programmes d'éducation internationale s'offrent principalement au secondaire et au collégial. Ils s'inspirent des objectifs du baccalauréat international, mis sur pied par l'UNESCO en 1951. Six écoles privées secondaires offrent en 1995 un programme de ce type à Québec, Saint-Hyacinthe, Sherbrooke et Montréal. Les élèves y sont amenés à réfléchir sur ½l'interdépendance des êtres vivants, des personnes et des peuples, dans une perspective globale menant à la compréhension internationale, à la coopération et à la tolérance╗. [Lemieux]. L'apprentissage d'une troisième langue, en général l'espagnol, y est obligatoire.
En 1990, on comptait 7 000 écoles Montessori à travers le monde, dont 150 au Canada et sept au Québec. C'est en 1912 que naissait en Nouvelle-Écosse, la première école Montessori canadienne, fondée par Alexander-Graham Bell. En 1975, la première école québécoise privée de ce type voit le jour. L'approche Montessori est très individualisée ; toute la pédagogie tend à répondre au besoin d'autonomie de l'enfant qui demande : Aide-moi à faire seul. L'ambiance, le matériel, l'éducateur, c'est ce trio, selon la fondatrice, Maria Montessori, qui va permettre à l'enfant de développer sa personnalité.
Finalement, quelques mots sur l'unique école privée Waldorf, située à Montréal, qui offre un enseignement visant le développement global de l'être humain. Il s'agit du réseau international d'écoles indépendantes qui se développe actuellement le plus à travers le monde, surtout en Europe, notamment en Suisse et en Norvège et dans certains États américains. Dans ces écoles, l'intégration des matières se fait à partir des dimensions physique, intellectuelle, émotive, morale et spirituelle de l'individu.