Chez les anglophones, l'enseignement privé dessert moins de 7% de la clientèle scolaire alors que, chez les francophones, 10% de la clientèle fréquente les institutions privées.
Il faut dire que les francophones jouissent d'un réseau beaucoup plus important d'écoles privées. En effet, à peine 8% des institutions privées reconnues pour le préscolaire, le primaire et le secondaire s'affichent sous un nom de langue anglaise. Cette proportion monte à 10% au collégial. Les anglophones possèdent également des universités privées.
Les catholiques anglophones, pour leur part, se sont eux aussi donnés des institutions privées, comme celles des Jésuites, des Soeurs de Ste-Anne et des Dames de la Congrégation, mais cette tendance ne fut jamais aussi importante que chez les francophones.
Dans l'ensemble, on peut dire que le modèle privé n'a pas été aussi privilégié chez les anglophones que les francophones. Quand ces derniers comptaient sur le collège classique, les anglophones misaient, eux, sur le High School public. Quand les francophones insistaient sur les humanités classiques et les professions libérales, les anglophones distinguaient science et religion, adoptaient le libéralisme bourgeois du XIXe siècle et créaient des ponts avec les demandes issues de la Révolution industrielle.
Les anglophones ont donc très peu participé au débat public sur l'enseignement privé, contrairement à ceux sur la confessionnalité et sur la langue, car ils ne se sont jamais vraiment sentis concernés par la problématique. On verra un peu plus loin quels étaient les principaux acteurs et enjeux de ce débat.