La réussite scolaire

La question de la réussite scolaire préoccupe tous les intervenants de l'éducation, que l'on soit parent, éducateur, enseignant, professionnel non enseignant, direction, etc. et a été étudiée sous divers angles.

Ainsi, en 1999, le Conseil supérieur de l'éducation publiait un avis intitulé Pour une meilleure réussite scolaire des garçons et des filles dans lequel il est mentionné que depuis une quinzaine d'années, il est graduellement apparu que les filles réussissaient mieux à l'école que les garçons, tant au Québec que dans la plupart des pays développés.

Plusieurs facteurs sont utilisés pour expliquer les écarts entre la réussite des garçons et celle des filles. Ainsi, mentionnons que l'écart de réussite entre garçons et filles n'est pas une question de potentiel intellectuel, mais est liée à une question d'attitudes par rapport aux apprentissages scolaires et aux exigences plus générales par rapport à leur métier d'élève. On observe que les filles sont proportionnellement beaucoup plus intéressées et ouvertes que les garçons aux réalités scolaires. Pour expliquer cette différence d'attitude, certains n'hésitent pas à faire appel à l'explication biologique tandis que d'autres retiennent uniquement le processus de socialisation. De plus, non seulement l'inné et l'acquis s'influencent mutuellement, mais l'effet d'ensemble qu'exerce le processus de socialisation sur l'enfant apparaît déterminant.

Pour en savoir plus sur cette problématique importante et toujours d'actualité, nous vous invitons à prendre connaissance de données contenues dans l'avis du Conseil supérieur de l'éducation disponible sur le site du Conseil dans la section publications.

Des chercheurs de divers horizons s'intéressent à la question de la réussite scolaire. Nous signalons ici lÆétude de Jocelyn Berthelot parue en 2006 Une école pour le monde. Une école pour tout le monde (VLB ÉDITEUR).

Mettre fin à l'apartheid scolaire
L'étude démontre que les élèves les plus vulnérables accèdent dans les faits aux contextes scolaires les moins favorables à la réussite. Elle dénonce le caractère paradoxal de politiques scolaires qui encouragent l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires, alors qu'on en retire les bons élèves qui pourraient pourtant contribuer à la réussite de tous. Elle met en lumière l'ampleur des inégalités éducatives qui persistent et qui affectent tout particulièrement les élèves de milieux pauvres et des communautés noires.

Depuis plusieurs années, la CSQ déplore qu'un noyau dur de plus d'un jeune sur quatre, concentré principalement dans les milieux pauvres, n'obtient pas son diplôme du secondaire. Elle constate que le Québec est toujours loin des objectifs fixés en 1997 et que, d'ici à 2010, 85% des jeunes et des adultes de moins de 20 ans obtiendront un diplôme du secondaire. Ces objectifs ont été réitérés par le ministère de l'Éducation dans son Plan stratégique pour 2005-2008. Loin de se rapprocher de l'objectif, on s'en est éloigné ces dernières années."

On peut consulter un résumé de lÆétude sur le site la CSQ. Vous pouvez aussi consulter le communiqué émis par la CSQ (celui du 23 mai 2006) au sujet de lÆétude.

La diversité ethnoculturelle
Dans plusieurs domaines, les différents partenaires du réseau de l'éducation ont mené des actions et pris des mesures pour favoriser l'intégration des élèves, jeunes et adultes, nés à l'extérieur du Canada qui arrivent dans le système scolaire québécois et pour susciter l'ouverture de tous les milieux à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse. Cela a permis d'enregistrer des résultats encourageants à plusieurs égards. Toutefois, certaines insuffisances persistent et de nouvelles émergent.

Le rendement scolaire des élèves allophones est comparable, tous secteurs confondus, à celui des élèves dont la langue maternelle est le français ou l'anglais. On constate des résultats aux épreuves uniques du secondaire et un pourcentage de réussite à peu près semblable.

Dans certaines matières, les résultats des allophones sont légèrement supérieurs à ceux des francophones. On sait également que les allophones réussissent en moyenne mieux à Montréal qu'en dehors de cette région et ne sont pas surreprésentés parmi les élèves handicapés et en difficulté d'adaptation et d'apprentissage (EHDAA). Les résultats des élèves allophones, ventilés par groupe linguistique, montrent cependant que certains groupes éprouvent des difficultés et affichent des résultats nettement inférieurs à la moyenne de l'ensemble des élèves.

On présume que divers facteurs - déficiences pré-migratoires en ce qui concerne la scolarisation, faible maîtrise de la langue d'enseignement, vie en milieu défavorisé, sous-évaluation des besoins de ces élèves, soutien que les parents peuvent ou non apporter, reliquat de préjugés de la part de certains membres du personnel pouvant mener à des attentes moins élevées envers ces élèves, manque d'habiletés à composer avec l'effectif diversifié, etc - concourent à l'émergence de ces difficultés.

En ce qui concerne la concentration ethnique, c'est-à-dire la présence d'une certaine proportion d'élèves qui reçoivent l'enseignement dans une langue autre que leur langue maternelle, rien ne permet d'affirmer qu'elle constitue un facteur favorable ou défavorable à la réussite scolaire.