Conclusion

Nous avons constaté que la confessionnalité fait partie de l'histoire de la fondation du Canada et de ses deux peuples fondateurs. Nous avons vu aussi que les catholiques, majoritairement francophones, et les protestants, majoritairement anglophones, ont longuement bénéficié de deux réseaux autonomes de commissions scolaires basés sur les croyances et les valeurs de leur religion respective.

À partir du début des années 1960 jusqu'à nos jours, l'article 93 sur la confessionnalité du système scolaire, de protectionniste qu'il était pour les deux peuples fondateurs, est devenu pour plusieurs au fil du temps et de l'évolution de la société québécoise, un frein à l'évolution d'une société ouverte au pluralisme religieux.

Il est difficile de concevoir que les recommandations de déconfessionnalisation qu'on qualifierait aujourd'hui d'ouverture au pluralisme religieux, avancées par le rapport Parent en 1963, deviennent une réalité du système scolaire du Québec seulement en 1998.

La puissance du clergé, alliée à une loi fondatrice, a fait en sorte que les jeunes québécois de l'école primaire et secondaire ont vécu leur formation dans des écoles où le projet éducatif était souvent appuyé par des valeurs religieuses. À cette étape-ci du cheminement de la société québécoise, cheminement influencé par l'ouverture au pluralisme et par les travaux de divers groupes ou comités qui se sont penché sur la question, on peut constater que le gouvernement avec le projet de loi 95 a adopté la voie suggérée par le Rapport Proulx et d'autres groupes de tendre vers un enseignement culturel des religions.

Mentionnons que ces modifications apportées par le projet de loi 95, sanctionné le 17 juin 2005, entreront en vigueur le 1er juillet 2008. Pour lÆannée scolaire 2008-2009, lÆenseignement confessionnel (catholique ou protestant) sera remplacé par un cours dÆéthique et de culture religieuse.