Le perfectionnement des enseignants : un souhait

Au début des années vingt, chaque établissement scolaire étant autonome au regard de ses programmes et de l'engagement de son personnel enseignant, il existe une grande disparité quant aux exigences de formation dans le métier ou la technique des candidats. En ce qui concerne la formation pédagogique, elle n'est pas prise en considération à cette époque car il n'existe pas de lieu pour former les enseignants à cet égard. Pour parfaire la formation des enseignants de la formation professionnelle et technique, on se voit d'ailleurs obligé d'envoyer un certain nombre d'enseignants compléter leurs études à l'étranger.

Dans les écoles de métiers, on retrouve alors trois types d'intervenants : l'enseignant, le chef des travaux pratiques et le contremaître-instructeur. L'enseignant est chargé de l'enseignement théorique des métiers, le chef des travaux pratiques supervise les travaux pratiques et voit à l'application des règlements, à l'approvisionnement (matières premières, outils, machines) et à la comptabilité ; il dépend du directeur de l'établissement scolaire. Quant au contremaître-instructeur, il dispense la formation pratique sous la supervision du chef des travaux pratiques.

En 1926, le gouvernement québécois vote la Loi des écoles techniques et professionnelles dans le but d'uniformiser le mode de fonctionnement de ces écoles. En ce qui concerne les enseignants, la loi mentionne seulement l'obligation de leur nomination par le lieutenant-gouverneur de la province, suite à la recommandation du directeur de l'école, ainsi que la création d'un conseil de perfectionnement pour chaque école. Aucune exigence n'est formulée quant à la formation ou le perfectionnement pédagogique des maîtres.

Durant la période s'étendant de 1926 à 1941, le nombre d'écoles techniques et professionnelles s'accroît de façon progressive et leur organisation pose de nouveaux problèmes. Afin d'améliorer la structure administrative de ces écoles, le gouvernement québécois vote la Loi de l'enseignement spécialisé en 1941 et crée le Conseil supérieur de l'enseignement technique. Encore une fois, seules les modalités d'engagement des enseignants sont mentionnées dans la loi.

Par ailleurs, le Conseil supérieur de l'enseignement technique, sous la juridiction du ministère du Bien-être social et de la Jeunesse, voit à énoncer des règlements et des attributions destinés au personnel enseignant. Ces règlements et attributions sont intégrés dans un recueil de préceptes rédigé et appliqué dès 1941, complété, amendé, publié officiellement en 1949 et réédité à trois reprises en 1951, 1954 et 1959. Ce recueil présente en fait les comportements et les attitudes morales qui devraient guider le directeur dans son établissement scolaire et les professeurs dans leur classe. Un des préceptes recommande aux enseignants de perfectionner leurs connaissances en pédagogie, sans pour autant en exiger l'apprentissage.