La réforme de la formation technique au collégial en 1993
En 1992, à l'occasion des 25 ans d'existence des cégeps, le gouvernement convie la Commission parlementaire sur l'avenir des cégeps à ouvrir un large débat public. Elle recevra plus de 200 mémoires. L'année suivante, dans le document Des collèges pour le Québec du XXIe siècle : Les orientations d'avenir et les mesures du renouveau, la ministre Lucienne Robillard propose, pour améliorer l'accessibilité au diplôme et la qualité de la formation, plusieurs mesures touchant notamment l'enseignement de la formation technique.
Le 15 juin 1993, le gouvernement québécois adopte la loi 82, Loi modifiant la Loi sur les collèges d'enseignement général et professionnel. En plus de leur mission éducative, la loi encourage les collèges à exercer des activités dans la communauté où ils sont implantés. Ils peuvent ainsi offrir des services grâce à des activités de développement régional et international, à la recherche appliquée, à l'aide technique et à l'innovation technologique, ainsi que par la création de centres de transfert technologique.
Le projet de loi 83, Loi sur la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial est également sanctionné le 15 juin 1993, et donne lieu à la création de la Commission d'évaluation. Les premiers programmes évalués à l'échelle de la province sont des programmes techniques.
Dès l'automne 1993, les collèges s'engagent résolument dans ce qui est appelé la Réforme de l'enseignement collégial [Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science]. Le secteur technique est alors confronté aux changements suivants :
l'accélération de la révision des programmes selon l'approche par compétences déjà utilisée pour les programmes de formation professionnelle;
l'imposition d'une épreuve synthèse de programme et d'une épreuve uniforme de langue et littérature comme conditions de sanction des études (en plus de la réussite des cours);
le rapprochement des programmes et du marché du travail par l'encouragement aux stages et à l'alternance;
une révision et une rationalisation de la répartition provinciale des programmes;
une responsabilisation accrue avec les collèges au regard de l'élaboration locale des programmes;
l'articulation de la carte des programmes dans une perspective d'harmonisation avec le secondaire et l'université.