L'implantation de la réforme annoncée (1964 à 1968)

Au secondaire
Les commissions scolaires régionales nouvellement créées s'affairent à la construction des polyvalentes qui accueilleront dorénavant les élèves de la formation générale et professionnelle. En effet, les écoles de métiers qui offrent les cours de métiers de deux ans, ainsi que les premières années du cours technique, sont intégrées aux commissions scolaires. Ces dernières achètent au coût de 1$ les bâtiments et les équipements techniques des écoles de métiers. À la fin de cette période, les instituts technologiques sont également cédés aux cégeps aux mêmes conditions.

La gestion du personnel des écoles de métiers et des instituts technologiques passe alors du ministère de l'Éducation aux commissions scolaires. Les 3 500 enseignants concernés ont le choix de demeurer fonctionnaires et d'être transférés dans un ministère plutôt que d'être intégrés dans les nouvelles polyvalentes ou les cégeps. Seulement 5% d'entre eux décident d'être fonctionnaires.

Les enseignants des écoles de métiers et des instituts technologiques faisaient partie, en 1965, du Syndicat des professeurs de l'État du Québec (SPEQ). Bien que le lien entre le SPEQ et les enseignants du secteur professionnel fût de courte durée, les gains concernant les conditions de travail de ces derniers furent considérables. Lors du passage des écoles de métiers aux polyvalentes, les enseignants sont cependant obligés de changer d'allégeance syndicale. Depuis, ils estiment que leurs conditions d'emploi se sont détériorées de façon importante.

Suite à la réforme, l'enseignement professionnel est donc offert dans les polyvalentes. Il l'est à partir de deux filières : le professionnel court qui débute en secondaire 3, dure deux ans et donne accès à un certificat décerné par la commission scolaire et le professionnel long qui commence en secondaire 4, dure deux ans et permet d'obtenir un diplôme décerné par le ministère de l'Éducation.

Au collégial
En 1967, nous assistons à la création des premiers cégeps où l'on retrouve la formation générale menant à des études universitaires et la formation technique menant principalement au marché du travail. Cette dernière est accessible après le secondaire 5 et est d'une durée de trois ans. En 1968, 23 cégeps sont ainsi constitués.