L'université au Québec : rappel historique

L'histoire du développement de l'université au Québec commence officiellement en 1821, avec l'octroi d'une charte royale à l'Université McGill à Montréal. Inspirée du modèle d'Oxford et de Cambridge et soutenue principalement par la communauté anglophone, elle est devenue au fil des ans une université de prestige avec douze facultés et dix écoles dont plusieurs ont une réputation internationale. Elle a toujours constitué un certain attrait pour la clientèle francophone, autant par son caractère anglo-saxon que par sa réputation reconnue dans le milieu universitaire.

C'est en 1852 que l'Université Laval obtint une charte de première université catholique et française en Amérique britannique, logée au Séminaire de Québec. C'est Mgr Louis-Jacques Casault qui en fut le fondateur et premier recteur. L'obtention d'une charte royale a été l'aboutissement de nombreux efforts des hautes instances ecclésiastiques de Québec. L'Université Laval a été la seule université française du Canada jusqu'en 1920, alors que Montréal devenait autonome en regroupant les écoles et facultés que Laval y avait développées depuis 1876. Laval s'est développée avec les besoins grandissants de la société québécoise et en 1940, elle couvre presque toutes les disciplines. Un tournant est marqué par son déménagement du centre de Québec où elle logeait toujours depuis 1852 vers la banlieue (aujourd'hui Sainte-Foy) où elle occupe un vaste terrain dont les plans d'aménagement remontent à 1942. En 1970, Laval obtient une nouvelle charte et en 1972 le premier recteur laïc est nommé. La cité universitaire de Sainte-Foy s'est acquis une grande réputation dans la communauté universitaire canadienne et internationale. En 1978, Paul-André Laberge souligne ainsi l'évolution récente de l'université:

½Depuis quinze ans surtout le fait est évident, Laval a pris des images prononcées; elle a innové particulièrement en ce qui concerne la participation des professeurs et des étudiants à sa gestion, la libéralisation des règlements d'études, l'assouplissement des programmes et l'accessibilité au plus grand nombre. Il appartiendra aux générations futures de porter jugement sur la valeur et l'opportunité de ces innovations et sur la contribution de Laval à la vie de la société québécoise.╗

L'Université Bishop ½a été créée dans les murs du Bishop's College fondé en 1843. Désirant promouvoir une éducation libérale et former le clergé anglican, les fondateurs de l'université obtiennent une charte royale en 1853, un an seulement après Laval╗. Situé à Lennoxville dans les cantons de l'Est, c'est une petite université de type libérale modelée sur Oxford pour la clientèle anglophone des Cantons de l'Est et des autres provinces.

L'Université de Montréal a connu des débuts plutôt difficiles. Succursale de l'Université Laval depuis 1878, ce n'est qu'en 1920 qu'elle voit le jour avec la fusion de toutes les écoles et facultés alors existantes à Montréal, sous le modèle de l'université française. Comme pour l'Université Laval, ce n'est que vers les années 1940 qu'elle prend vraiment son essor et que le campus prend forme. Elle devient rapidement la plus grande université québécoise (jusquÆà la création de lÆUniversité du Québec en 1968), avec une nouvelle charte en 1967 qui consomme officiellement sa laïcisation.

½Au cours des dernières années, l'Université de Montréal a poursuivi le développement systématique de ses activités de recherche. Durant la décennie 60, plus largement, les fonds consacrés à ces activités ont été multipliés par 11. Aussi l'Université devrait-elle en structurer l'encadrement par la création du poste de vice-recteur à la recherche, du Comité de la recherche et du Service de la recherche, en juin 1968, juin et septembre 1969 respectivement.

...l'Université de Montréal a acquis le statut d'une université de qualité. Si on prend le domaine professionnel, entendu dans son sens le plus large, l'Université de Montréal a toujours été en compétition avec les meilleures universités au niveau international. Dans les autres domaines, l'Université de Montréal a tendu d'une façon générale à des standards élevés.╗

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