Synthèse

La première section montre comment, à travers les différentes conjonctures sociales, le système éducatif a été conditionné par les demandes sociales. En effet, il est l'objet des pressions économiques, politiques, culturelles, etc. Mais, il est aussi l'objet de demandes de la population. L'école est donc un enjeu important pour toute société.

Après avoir présenté brièvement le projet éducatif de la société et le rôle central de l'Église, nous abordons la décennie 1960.

En effet, pendant cette décennie, qui a donné lieu à ce qu'on appelle la Révolution tranquille, tout le système d'enseignement est remis en cause autant dans ses structures et son organisation administrative que dans ses politiques pédagogiques.

Deux grandes idées traversent les transformations du système éducatif: la démocratisation, c'est-à-dire lÆaccessibilité pour tous à l'éducation et lÆégalité des chances. Ainsi, face à une Église catholique affaiblie, les Québécois se donnent une école capable de former une main dÆ£uvre qui permettrait la modernisation de la société québécoise.

L'analyse de la conjoncture des années 1970 permet de comprendre les grands enjeux du dossier de l'éducation. Tout particulièrement, elle décrit l'émergence d'un discours contestataire et le rôle capital que la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), devenue depuis la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a joué dans l'élaboration des premiers signes de critique à la réforme éducative issue du rapport Parent. Elle met en évidence les principales inégalités scolaires liées au statut socioéconomique, au sexe et à la langue d'enseignement qui ont survécu à la réforme scolaire des années 1960.

La conjoncture de la décennie 1980 montre que l'école s'est adaptée aux demandes sociales en mettant l'accent sur l'excellence, la compétitivité et la qualité de l'éducation. Cependant, les pratiques éducatives qu'elle a mises en place pour répondre à ces nouvelles exigences l'ont éloignée des valeurs éducatives de démocratie et de justice sociale.

Finalement, la dernière décennie du 20e siècle se caractérise par une nouvelle logique: celle de la mondialisation et des nouvelles technologies de la communication et de l'information. Dans ce contexte, l'école est appelée à redéfinir sa fonction afin d'atteindre l'accessibilité de tous à la réussite et à l'exercice d'une citoyenneté responsable. Elle doit tenir compte de la diversité culturelle, religieuse, linguistique et ethnique qui caractérise les sociétés occidentales et le Québec en particulier.

Les sections suivantes font un tour d'horizon de plusieurs enjeux qui ont traversé l'ensemble du système éducatif du Québec.

On peut remarquer que ces problématiques s'entrecroisent et suscitent des confrontations et des jeux d'influence entre les différents groupes qui composent la société. Plusieurs institutions et mouvements sociaux ont pris part aux débats sur ces questions.

Concernant la confessionnalité, les Églises catholique et protestante ont cherché à conserver leur influence et leur contrôle sur le système éducatif. Quant à l'État, il a pris cent ans à se construire (de 1840 à la Seconde Guerre mondiale), mais ce n'est qu'à partir de la deuxième moitié du 20e siècle (1963-1964) qu'il a pu prendre la direction effective dÆun système d'éducation public, accessible à tous.

Avant la fin des années 1990, le système éducatif reposait sur une structure confessionnelle, avec des commissions scolaires pour catholiques, protestants et dissidents. En 1997, le Gouvernement du Québec proposait une nouvelle structure basée sur la langue plutôt que sur la religion. La loi instaurant ce changement de structure a nécessité un amendement à la constitution canadienne. La loi créa des commissions scolaires francophones, anglophones et autochtones.

Le financement des institutions privées constitue un enjeu important. Il soulève une double problématique: la place de l'État dans les services publics et la place des parents dans le contrôle de l'éducation.

LÆécole québécoise sÆest diversifiée au cours des 30 dernières années par une présence accrue dÆélèves issus des communautés culturelles. Pour tenir compte de cette nouvelle réalité, le gouvernement québécois a adopté en 1998 la politique intitulée: Une école d'avenir, politique d'intégration scolaire et d'éducation interculturelle favorisant ainsi lÆaccueil et lÆintégration de ces élèves.

Enfin, le dernier enjeu est celui de la réussite éducative dans un contexte de mondialisation. Tous sÆentendent pour dire que lÆécole doit sÆadapter à la réalité des jeunes dÆaujourdÆhui. On constate que les garçons ne réussissent pas autant que les filles. LÆécole et ses acteurs doivent réfléchir sérieusement à la question et proposer des stratégies favorisant la réussite de tous. Si le défi des années 1960 a été lÆaccessibilité de lÆécole à tous, dans les années 2000, lÆécole doit répondre au défi de la réussite du plus grand nombre, cÆest-à-dire de TOUS!