Conclusion

Comme dans le cas des deux autres caractères structurants du système scolaire du Québec - la confessionnalité et la langue - on a vu que l'enseignement privé était l'objet d'un débat social passionné. Encore une fois ici, il est difficile de dire qui a raison et qui a tort.

Le système scolaire du Québec a été créé avec cette dimension de l'enseignement privé incluse dans sa structure de base. Pourquoi, au moment de la réforme, le gouvernement n'a-t-il pas insisté pour acheter le réseau privé de ses écoles - comme il l'a fait dans le secteur de la santé avec les hôpitaux - pour constituer en bout de ligne un seul réseau pour tous? Les hôpitaux, comme la plupart des écoles secondaires, appartenaient à des communautés religieuses. La situation était-elle plus simple dans la santé?

On peut penser que le domaine de l'éducation était considéré par le clergé comme le berceau des valeurs individuelles et sociales de toute la société québécoise. On peut penser que l'éducation des jeunes Québécois était un enjeu non négociable pour les communautés religieuses. Elles ont en tout cas lutté très fort pour en conserver le contrôle avec, d'une certaine façon, - et c'est là qu'on constate tout le pouvoir du clergé au Québec - le support financier de l'État.

Même maintenant, alors que ces dites communautés sont à peu près disparues du paysage québécois, l'attachement de notre société envers son réseau d'écoles privées ne se dément pas. Des ajustements devront certes se faire au fur et à mesure que les changements sociaux entraîneront la naissance de nouveaux besoins et de nouvelles attentes chez la clientèle étudiante, mais le gouvernement devra encore tenir compte de cet attachement malgré le côté paradoxal, à certains égards, de la coexistence au Québec de deux réseaux d'enseignement, l'un public et l'autre privé.

En terminant, mentionnons que des groupes de pression, aussi bien favorable que défavorable se sont organisés au cours de l'année 2004-2005. Ainsi, le Regroupement pour la défense et la promotion de l'école publique a publié sa position dans un texte intitulé Déclaration du Regroupement pour la défense et la promotion de l'école publique.

En réponse à cette déclaration, l'Association des collèges privés du Québec a adressé une lettre ouverte au ministre de l'Éducation.