La langue

La langue d'enseignement constitue un enjeu très important du système scolaire québécois. En fait, la langue est l'un des caractères structurants de notre système scolaire. Comme la confessionnalité et l'enseignement privé, elle trouve son origine dans le contexte historique du Canada.

Au cours des dernières décennies, soit depuis les années 1960, cet enjeu n'a pas cessé de prendre de l'importance. Pour expliquer ce phénomène, il faut évoquer notamment l'évolution démographique de la population québécoise francophone, conjuguée à l'augmentation constante du nombre d'immigrants venant s'installer au Québec. Comme bon nombre des nouveaux arrivants s'intègrent davantage au réseau scolaire anglophone que francophone (parfois pour des raisons de croyance religieuse), cette situation est de plus en plus perçue comme anormale auprès de la population québécoise et deviendra au fil des années source de questionnement, de revendications, de tensions et de conflits. Le phénomène sera tout particulièrement marqué à Montréal, où la grande majorité des immigrants choisit de s'installer.

Dans un premier temps, nous ferons un bref survol historique et nous esquisserons ainsi la situation qui prévaut dans les écoles depuis la fondation de la Nouvelle-France, en passant par la Conquête et le Régime anglais, pour arriver à l'époque de la Révolution tranquille. Enfin, nous nous attarderons plus longuement sur les années 1960 et les décennies suivantes, car c'est au cours de cette période que diverses législations concernant la langue seront adoptées par différents gouvernements québécois. Nous passerons ainsi en revue les lois 63, 22 et 101 ainsi que les lois 178 et 86. Nous aborderons également les organismes créés dans le cadre de la loi 101 pour permettre les meilleures conditions d'utilisation de la langue française dans les écoles et assurer sa protection au besoin. Nous examinerons ensuite la question du rapatriement de la Constitution de 1982 et ses conséquences sur la langue d'enseignement au Québec. Finalement, notre tour d'horizon se terminera en portant un regard sur la Commission des États généraux sur la situation et l'avenir de la langue française au Québec, qui s'est tenue au cours de l'année 2000-2001 et dont le rapport a été déposé en août 2001.