Y a-t-il une vie musicale sur le Net ?
Franτois Nemer


Y a-t-il une vie musicale "sur" le Net ?
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Il y a surtout une vie musicale "derriΦre" le Net.

Contrairement α la littΘrature, α la philosophie, bref α tout ce qui s'Θcrit, rΘside et s'Θtale α tous les coins de la toile mondiale, que vous pouvez convoquer et consommer dans le confort et jusqu'α plus soif, la musique on line (celle qui s'Θcoute, non celle dont on cause) a le souffle court.

Certes, on en cause beaucoup ; les forums de discussion, sites, fan clubs, bon conseils et magasins de disques virtuels pullulent. Ainsi ai-je pris le parti de limiter cette sΘlection α des sites proposant une problΘmatique pertinente par rapport au mΘdia. En d'autres termes, si vous cherchez la discographie complΦte de Copland 2, Gottschalk 3 ou Kapsberger 4, demandez α Yahoo (et autres Altavista). Si vous rechignez α plonger aveuglΘment dans la meule de foin mondiale, une courte liste de (bonnes) listes de links en fin d'article devrait apaiser votre faim, et au-delα.

Mais si vous comptez entendre de la musique depuis l'autre bout du modem, c'est une autre histoire ; prΘparez-vous α de sΘvΦres sΘances de tΘlΘchargement pour l'outillage indispensable : Real Audio ⌐ et autres extensions propres α votre browser 5. Notez que la plupart des sites musicaux ont la courtoisie de vous brancher sur le fournisseur de logiciels ad hoc.

BardΘs de plug-ins, vous vous apercevrez vite que, α moins d'avoir le biorythme d'une tortue des Galßpagos et de supporter sans broncher, l'oeil fixe devant la jauge de votre browser, d'interminables minutes de chargement, votre moisson musicale se limitera au glanage : 5 minutes d'attente, 19 secondes de musique par-ci, 22 par-lα. Beaucoup d'Θnergie et d'unitΘs tΘlΘphoniques pour quelques graines. Ce n'est pas une raison pour les dΘdaigner : certaines viennent de loin. Mais les perles sont rares.



Il est MIDI

Exception α cette rΦgle : le Net est bon diable pour les sons MIDI. Leur chargement est fluide et rapide, des minutes entiΦres (!) de musique α bon compte. Les curieux trouveront dans le n░ 1 de Tr@verses une gΘnΘalogie de cette norme et de ses rejetons, sous les doigts de Peter Szendy. "MIDI, - pour le citer -, c'est le rΘseau des instruments de musique numΘriques qui communiquent entre eux et se pilotent l'un l'autre." Par la grΓce de l'Internet, il se peut donc, si vous le voulez, qu'un de ces instruments soit prΘcisΘment votre ordinateur et que vous le laissiez piloter par les partitions cuisinΘes pour vous.

L'enfer, Θvidemment, c'est vous ; du moins, c'est votre machine, ses possibilitΘs, ses logiciels et ses humeurs (un point sur l'outillage logiciel MIDI est accessible en franτais α l'excellent site du MANCA).

L'efficience particuliΦre des musiques MIDI en rΘseau tient α leur principe de base : ce n'est pas la musique elle-mΩme mais la "partition" MIDI qu'on vous transmet et que votre ordinateur interprΦte.

C'est lα que le bΓt blesse, du moins pour le netsurfer gΘnΘraliste moyen : l'outillage classique d'un musicien MIDI comprend, outre l'ordinateur, en ligne ou non, une interface MIDI, un synthΘtiseur, un ampli et deux baffles de bonne race. La plupart des musiques MIDI placΘes sur le Net par des musiciens sΘrieux sont gΘnΘrΘes par et pour des utilisateurs ainsi ΘquipΘs. Pendant que les pros et amateurs ΘclairΘs (et ΘquipΘs) Θchangent, produisent, diffusent et jouent joyeusement, l'utilisateur lambda, lui, n'a d'autre ressource que la carte-son misΘrable, les haut-parleurs asthmatiques et les logiciels version garτonnet intΘgrΘs dans son super-ordinateur "multimΘdia". Il faut faire avec.

└ ces rΘserves prΦs, quelle est l'offre ? On peut la classer en trois catΘgories : utilitaire, ludo-pΘdagogique, expΘrimentale.

Je laisse de c⌠tΘ la premiΦre catΘgorie, soit ces milliers de fichiers MIDI qui s'Θchangent sur Compuserve ou sur le web. Les curieux trouveront en fin d'article tous les aiguillages qu'ils pourraient souhaiter.

L'offre ludo-pΘdagogique est plus distrayante, sinon plus satisfaisante esthΘtiquement. Ainsi, comme son nom l'indique malheureusement, The Classical Midi Archive prΘsente une interface dΘlicieusement ringarde (une paire de licornes en guise de cale-livres, chaque ouvrage reliΘ plein similicuir pixelisΘ reprΘsentant une lettre de l'alphabet). Mais α l'intΘrieur, on trouve de tout. Je vous recommande ce site si vous voulez savoir α quoi pourrait ressembler une fantaisie de John Bull 6 jouΘe par un robot japonais au rayon "jouets" de la Samaritaine (Paris). ╔galement, si vous voulez vΘrifier que la sonate de Scarlatti Kirkpatrick 315 est bien celle que vous avez dans l'oreille ; α l'inverse, si vous voulez vΘrifier le numΘro de la sonate que vous avez dans l'oreille, vous pourrez toujours tΘlΘcharger une α une les 500 sonates mais il n'est pas certain que, pour tomber pile dessus, le taux de probabilitΘ vous soit propice.

Le c⌠tΘ expΘrimental de l'affaire mΘrite plus ample dΘveloppement :



Cyber-dΘmocratie musicale : mieux vaut cela qu'Ωtre sourd

La rumeur publique juge digne d'intΘrΩt, du moins sur le plan de l'utilisation novatrice du Net via la norme MIDI, le groupe multimΘdia Echo System (au sens "pop" du terme de groupe i.e. "a Band"), animΘ par Raphaδl Elig et crΘΘ en 1995.

Autre expΘrience, les Res Rocket Surfer, qui se dΘfinissent comme une communautΘ d'artistes et de musiciens collaborant α l'Θchelle mondiale et, merveille, en temps rΘel. Autant l'Echo System est un groupe fermΘ, autant nos Surfers sont ouverts α tous vents et α toute contribution. Dans le mΩme esprit, les rΘsultats musicaux sont disponibles sur le Net. Le site offre de trΦs nombreux fichiers disponibles en formats non-MIDI, ce qui garantit le rΘsultat α l'arrivΘe ainsi, malheureusement, que de considΘrables dΘlais d'attente lors du chargement. Le style, autant que ma "pioche" m'a permis d'en juger, est international, boεte α rythmes en avant et pas trΦs dansant. Mais j'ai peut-Ωtre jouΘ de malchance ; essayez vous-mΩme.

C⌠tΘ expΘrimental, toujours : dans le Tr@verses n░ 1 et sous la plume de Peter Szendy, on lit : "Denis Fortier rapporte que 'plusieurs serveurs se sont spΘcialisΘs dans le happening musical permanent : le jeu consiste α piocher une sΘquence musicale de quelques secondes dans une banque de donnΘes. Chaque participant peut alors s'approprier ces quelques mesures puis en modifier la construction, rajouter des notes, les fondre dans de nouvelles sΘquences et renvoyer le tout vers d'autres sites. Ces musiques voyageuses parcourent la planΦte plusieurs fois par jour…'"

J'ai trouvΘ, sous le titre de Genetically programmed music, un exemple de dΘmocratie musicale directe assistΘe par ordinateur assez proche de ce dont parle Denis Fortier.

La rΦgle du jeu en est la suivante :

Si (et seulement si) votre browser est capable de lire les fichiers de format "au", cliquez sur le bouton "affrontez la musique" ("face the music"). Vous obtiendrez six sΘquences musicales de 10 secondes environ, gΘnΘrΘes par ordinateur, que vous devrez noter de 1 α 10. Votre notation une fois renvoyΘe, la machine l'intΘgrera. Si vous (ou un autre) rechargez le programme, vous aurez une nouvelle sΘrie de sΘquences. Au bout de 36 sΘquences, la machine gΘnΘrera une nouvelle sΘrie de sons tenant compte de vos notations (une nouvelle "gΘnΘration").

Je dois avouer que, dΘbarquant par hasard α la 224e gΘnΘration et invitΘ α juger en mon Γme et conscience la qualitΘ musicale de six sΘries de bips et de critchs, je n'ai pu dΘpasser la note de 6/10. N'ayant pu examiner les "sΘquences" prΘcΘdemment et dΘmocratiquement Θlues, je ne saurais estimer l'impact esthΘtique du rΘsultat final... Il faut dire que le site est en travaux. Tentez donc votre chance un peu plus tard et bon courage !



Cyber-dΘmocratie (suite et fin), ou : "le Brain Opera est-il spongiforme ?"

N'ayant dΘcelΘ aucun prion dans le dispositif (ils sont petits mais dΘvastateurs, α ce qu'on dit), je ne saurais rΘpondre formellement α cette question. Mais le doute m'assaille.

Le Brain Opera (opΘra du cerveau, cela ne sonne pas trΦs bien en franτais) est α la fois un site Internet, une task force, un laboratoire d'instruments nouveaux et une tournΘe de concert. C'est ce qui se fait de plus branchΘ ces temps-ci.

Ou, pour prendre les choses en sens inverse, c'est un groupe de gens triΘs sur le volet qui conτoivent des instruments de musique nouveaux prΘsentΘs au cours d'un gigantesque happening dans lequel ce sont les auditeurs qui produisent les sons, Θtant entendu que leur contribution est arrangΘe et synthΘtisΘe (au sens intellectuel et numΘrique du terme) par un compositeur de renom, Tod Machover 7, aiguillΘe par un penseur amΘricain de renom, Marvin Minsky 8, et complΘtΘe s'il en Θtait besoin par une foultitude de contributions musicales anonymes acheminΘes par le rΘseau des rΘseaux, le site Internet lui-mΩme ayant pour but de faire connaεtre le projet et de lancer l'appel α contribution en question. J'oubliais : cela fait aussi des images et des couleurs (le concert et le site). Voilα qui est nettement plus clair.

Petit conseil pour apprΘhender cette opΘration franchement impressionnante : crΘez un bookmark pour le prΘsent article, allez jeter un coup d'oeil rapide sur le site, et revenez immΘdiatement lire la suite.

L'expΘrience amorcΘe dΦs 1986 et qui a connu, sous son aspect "concert", sa premiΦre publique au cours d'une grand-messe au Lincoln Center Summer Festival de New York, du July 23 α l'August 3 de cette annΘe, se poursuivra jusqu'au prochain millΘnaire (voire le suivant). Elle a donc une chance sΘrieuse de survivre α la parution du troisiΦme numΘro de Tr@verses.

L'excellent magazine papier franτais Nov'Art en donnait une recension globalement louangeuse (Machover = le William Gibson des oreilles) dans son numΘro d'octobre 1996 / janvier1997. Le journaliste de Nov'Art 9, qui avait fait le voyage, trouvait, pour faire vite, le projet superbe, la musique magnifique, la mise en scΦne un rien chargΘe (doux euphΘmisme).

On se contentera ici de considΘrer l'objet depuis l'autre bout du Net, α la lumiΦre de ce que les acteurs de l'expΘrience en disent, de ce qu'il nous en font entendre (par sΘquences de quelques secondes pauvrement ΘchantillonnΘes) et de ce qu'on peut rationellement en penser sur le principe.

NΘe au MIT Media Lab de Boston, pointe de la pointe de la recherche amΘricaine (donc mondiale) en matiΦre de prospective techno-culturelle, l'expΘrience Brain Opera, on l'a dit, rassemble, en guise de noyau dur, un groupe de prΦs de 50 personnes : musiciens, designers, artistes, informaticiens et autres bidouilleurs, sous la houlette du compositeur Tod Machover, avec la bΘnΘdiction, le soutien et l'armature thΘorique de son collΦgue et nΘanmoins philosophe Marvin Minsky. Leur mission α tous : construire une expΘrience artistique qui soit un peu plus que la somme de leurs contributions individuelles, additionnΘe de tout apport de volontaires dΘsirant verser leur obole sonore via le Net.

D'emblΘe, une objection : en musique, l'addition n'existe pas, tout comme deux violons jouant ensemble ne sonnent pas deux fois plus fort qu'un seul violon (les acousticiens expliquent τa trΦs bien ; demandez α nos voisins de l'Ircam). Bref, on peut craindre que cette conjonction de talents n'aboutisse α une soustraction...

J'en oubliais l'objectif : "Let's discover how friends and strangers, near and far, online and face-to-face, can make surprisingly beautiful music together !" ou, pour les non-anglophones ΘgarΘs sur le Net : "DΘcouvrons comment amis et Θtrangers, proches et lointains, branchΘs et face α face, peuvent faire une Θtonnamment belle musique ensemble."

Des choses rΘellement Θtonnantes, on en trouve surtout dans les dΘtails du dispositif.

Je ne m'Θtendrai pas sur la scΘnographie du concert, amplement dΘcrite sur le site lui-mΩme (avec des versions antΘrieures de surcroεt), d'autant qu'elle est assez difficile α visualiser, a fortiori α dΘpeindre. En revanche, la description des "hyper-instruments"⌐ concoctΘs pour l'occasion a de quoi exciter l'imagination. En vrac :

La "ForΩt de l'Esprit" ["Mind forest"] - cette fois l'expression anglaise est moins riche que le franτais -, est constituΘe de quinze "arbres", de deux espΦces diffΘrentes : les arbres parlants et les arbres chantants.

Devant un arbre chantant, le visiteur coiffe un casque et chante une note. L'ordinateur l'enregistre et lui renvoie une autre note du genre ΘthΘrΘ ("propice α la mΘditation", sic). Si l'auditeur chante faux ou produit un couac, la rΘponse cybernΘtique sera plus "agitΘe".

Les arbres parlants, eux, sont creux. └ l'intΘrieur, c'est Marvin Minsky himself que vous pouvez interpeller ; vos remarques sur l'Esprit, la musique et autres sujets ΘlevΘs seront enregistrΘes, transmises au grand presse-agrumes qui traite toutes vos interventions (y compris les notes et les couacs avalΘs par les arbres chantants), et intΘgrΘes dans l'oeuvre d'art totale, l'OpΘra lui-mΩme.

Quelque part ailleurs dans la scΘnographie, on rencontre les "Murs Gestuels" ["Gesture Walls"] qui, paradoxalement, fonctionnent par le plancher : un courant Θlectrique traverse vos chaussures et vous transforme en antenne radio vivante, enregistrant et transmettant vos gestes les plus subtils, modifiant et "perturbant" un flot de sons et d'images prΘmΓchΘs dΘfilant sur un Θcran gΘant face α vous.

Ailleurs encore, "l'UnitΘ de Conduite Harmonique" ["Harmonic driving unit"] s'apparente aux classiques jeux vidΘo avec fauteuil, joystick et pΘdales. Pas de monstres hurlants dans ce petit labyrinthe harmonique o∙ vous vous dirigez d'oreille, construisant le morceau au fil de votre avancΘe : α gauche, la musique est plus cool, α droite, carrΘment hot - choisissez bien ! └ l'estime, vous dΘterminez aussi le rythme - prΘcis ou sinueux - et l'atmosphΦre du morceau - ΘthΘrΘe ou cassante. La pertinence de votre conduite harmonique, la "conviction de votre interprΘtation" (sic) est sanctionnΘe par un score qui vous est dΘlivrΘ α la sortie, sorte de permis de conduire harmonique. Enfin, τa se joue α trois. Et les collisions ?

Plus dΘlicat : les "chevalets mΘlodiques" ["Melody Easel"] constituΘs d'une table de verre sensible α la caresse d'un doigt et produisant des sons monodiques (violon ou saxophone), ainsi que de charmants effets graphiques filiformes.

Moins dΘlicat : l'arbre des rythmes, soit 300 tambours en rΘseau montΘs sur sept nacelles gΘantes... Chaque tambour est assez sensible pour enregistrer ou supporter les pires coups ou les plus lΘgers attouchements ; chacun est reliΘ α d'autres tambours (comme les branches d'un arbre ou les neurones du cerveau) rΘsonnant α votre intervention par ricochet, crΘant une infinie variΘtΘ de sons et d'images...

...Et la musique, lα-dedans ?

RΘsumons : qui n'adorerait jouer de/avec ces merveilleux jouets ? Point commun de toutes ces crΘations : le "talent" de l'instrumentiste-visiteur est systΘmatiquement sollicitΘ. Disons que si l'offre n'Θtait pas aussi plΘthorique - invitation au zapping, c'est α craindre -, on serait tentΘ de voir lα nettement mieux que des jouets.

"Chaque homme est un musicien" dit Machover comme Beuys dit que chaque homme est un artiste. PensΘe rΘconfortante mais, en musique au moins, forcΘment fausse. Simple question de logique : la proposition s'Θcroule au premier contre-exemple (mon voisin du dessous se croit pianiste). Chaque homme, admettons... Mais tous ensemble ? "We want musical inspiration and input from Mozart buffs, grunge rock fans, John Cage devotees, rappers, Verdi lovers, Deadheads... anyone who enjoys music." Bref, tous sont bienvenus, even the "Deadhead Verdi devotees" comme vous et moi.

Pour en revenir α la problΘmatique des additions et des soustractions ΘvoquΘe plus haut, comment ces chefs-d'oeuvre de lutherie expΘrimentale peuvent-ils se combiner sans que le plus fort, le plus rythmique, le plus tonal, Θcrase le plus faible, le plus subtil, le moins convenu ?

Ici, tout est affaire de tuyaux et de filtres, bref de mixage. Qui dit mixage dit mixeur, chef d'orchestre, cybernΘtique ou humain. De fait, des extraits musicaux livrΘs dans le serveur ne surnagent que quelques mesures de l'Offrande musicale de Bach, engluΘe dans une nappe choralo-synthΘtique. J'en appelle au tΘmoignage du journaliste de Nov'Art, qui n'y a identifiΘ, outre la musique de Machover, que des rΘminiscences ou citations de Bach, Ellington et Bob Dylan.

...Et le Cyber-Monde, lα-dedans ?

Rien de plus universellement dΘmocratique que ce dispositif si l'on en croit ses promoteurs : chaque homme (musicien, forcΘment musicien et nΘcessairement branchΘ sur l'Internet, anglophone et disposant de quelques logiciels de crΘation sonore) peut apporter sa pierre α l'Θdifice. "YOU can be part of the experience through the use of the internet" ...Lisant cela, je ne peux m'empΩcher de penser aux campagnes de soutien α l'effort de nos derniΦres guerres : donnez vos vieux mΘtaux, vos lampes α pΘtrole, vos pieds de lit, vos dessus de cheminΘe en bronze, vos clefs α molette, vos rampes d'escalier. Nous en ferons des obus de toutes tailles, des mines en tout genre, de quoi faire un potin du diable.

"YOU can be part of the experience", pour autant que votre infime contribution soit de taille α s'imposer face α Dylan/Ellington/Bach/Machover et les hyper-instruments rΘunis (sans parler de la validitΘ universelle douteuse des rΘfΘrences musicales citΘes, de Djakarta α Zanzibar, au sud et α l'est de chez nous).

Bref.

"Citoyens (du monde), encore un effort pour Ωtre vraiment rΘticulΘs" - dirait aujourd'hui le divin marquis.

P.S. : Puisque l'affaire vaut tout de mΩme le dΘtour, et si vous passez par lα, allez donc voir le Brain Opera du 29 avril au 5 mai 1997 α West Palm Beach, Florida, Kravis Center for the Performing Arts et, du 20 au 29 juin 1997, au World Trade Centre, Singapour.



Pour finir : un bon lien vaut mieux que deux tu l'auras...

Quelques expΘriences α tenter :

The contemporary music info-junction : excellente liste de liens sur tous sujets musicaux contemporains (thΘorie, compositeurs, discographies, festivals, MIDI) de par le monde, avec des commentaires Θclairants sur les contenus de chaque site. Pour ne pas surfer en vain.

MANCA : au-delα de la faτade institutionnelle de ce festival mΘridional de musique contemporaine (agrΘablement sinueuse, graphiquement parlant, et intΘressante pour les aficionados), on trouve un site trΦs bien ficelΘ o∙ l'on n'oublie pas de rendre quelques services de base aux curieux du netsurfing musical (comment s'Θquiper, dans quel sens cela se regarde ...), et surtout, o∙ l'on dΘlivre beaucoup de musique α charger chez soi.

La page Web des Compositeurs inconnus (grand frisson garanti), d'AlbΘric Magnard (1865-1914). α Andrzej Panufnik (1914-1991). De nombreux extraits musicaux des nombreux inconnus du XXe siΦcle. Vaut le dΘtour. Extraits musicaux un peu courts pour une dΘcouverte (d'autant que ces compositeurs sont gΘnΘralement prolixes ; essayez de dΘcouvrir un "nouveau Bruckner" en 19 secondes !)

Enfin, au besoin, vous pouvez visiter et thΘsauriser la considΘrable collection de blagues (niveau carabin) hΘbergΘes par le M.I.T., α l'usage exclusif des instrumentistes et musiciens d'orchestre et qui ne feront rire qu'eux (et leurs amis).

Quelques exemples :

"Comment faire jouer deux piccolos α l'unisson ? - Tuez-en un ;

"Quelle diffΘrence entre une soprano et un terroriste ? - Vous pouvez nΘgocier avec un terroriste";

"Qu'est-ce qu'une alto ? - Une soprano qui dΘchiffre α vue" ;

"Comment qualifieriez-vous une clarinette basse avec un demi-cerveau ? - DouΘ".

C'est en anglais dans le texte, Θvidemment.



P.S.
Pour finir sur une note plus sΘrieuse et de meilleure tenue, je vous invite α lire, sur papier (vous n'en trouverez rien sur le serveur), le dossier que la derniΦre Θdition du semestriel de l'Ircam, RΘsonances, consacre α la musique en rΘseau. Denis Fortier y aborde toutes les questions traitΘes dans le prΘsent article (et quelques autres) avec compΘtence et clartΘ, sous un Θclairage Θvidemment plus "professionnel". Vous y trouverez donc d'autres dΘveloppements, d'autres considΘrations, d'autres liens. Chaleureusement recommandΘ pour aller plus loin dans le sujet... sans se perdre en route.




NOTES



1. J'Θviterai de faire la recension et l'apologie de "notre" serveur de l'Ircam, voisin serviable, ami fidΦle et digne prΘdΘcesseur du prΘsent site (celui du Centre Georges Pompidou) ; mais ne le ratez pas !
2. Petit nom du prochain systΦme d'exploitation d'Apple. Accessoirement, compositeur amΘricain.
3. Louis Moreau. Compositeur brΘsilien.
4. Girolamo. Il Tedesco della Tiorba, l'Allemand du thΘorbe, XVIe siΦcle. Magnifique et musicalement trΦs accessible.
5. Ce qu'on appelle en franco-franτais un "navigateur", et qui vous sert α lire ces lignes. Traduction maladroite, α mon sens : c'est vous qui naviguez (α vos risques et pΘrils).
6. Compositeur anglais du XVe siΦcle. L'inventeur de la musique de clavier. Horriblement difficile α jouer. Discographie misΘrable pour un compositeur de cette importance (ceci expliquant cela).
7. Un ancien de l'Ircam, o∙ il se trouvait "trop α l'Θtroit" (citΘ par Nov'Art).
8. Auteur, entre autres, d'un CD-Rom philosophique remarquable, au moins dans sa forme : The Society of Mind, publiΘ chez Voyager.
9. Niels Aziosmanov, par ailleurs un des fondateurs et promoteurs de l'association franτaise Art 3000.


LIENS

Ircam : http://www.ircam.fr/
Altavista : http://www.altavista.digital.com/
Yahoo : http://www.yahoo.com/
Real Audio : http://www.realaudio.com/

Midi
Tr@verses n░ 1, Peter Szendy : http://www.cnac-gp.fr/traverses/numero1/szendy.html
MANCA/MIDI : http://www.imaginet.fr/manca/divers/midiplugin.html
Echo System : http://www.imaginet.fr/~relig/neweco/
Res Rocket surfers : http://www.resrocket.com/

DΘmocratie
Genetically programmed music : http://www.nmt.edu/~jefu/
Brain Opera
sur le site : http://brainop.media.mit.edu/first-page.html
MIT mΘdia lab : http://www.media.mit.edu
Ircam : http://www.ircam.fr/

Un bon lien :
The contemporary music info-junction : (http://www.thoughtport.com/CMIJ/)
Manca : http://www.imaginet.fr/manca/
Compositeurs inconnus : http://www.seas.upenn.edu/~jimmosk/TOC.html
Blagues : http://www.mit.edu:8001/people/jcb/other-instrument-jokes.html