Alberto Giacometti
Caroline, 1965
Huile sur toile

Attribution de l'Etat, 1970
N░ d'inventaire : AM 4572 P


"Pour moi la rΘalitΘ reste exactement aussi vierge et inconnue que la premiΦre fois qu'on a essayΘ de la reprΘsenter. (...) Car avant je voyais α travers l'Θcran, c'est α dire α travers l'art du passΘ et puis, peu α peu, j'ai vu un peu sans cet Θcran et le connu est devenu l'inconnu, l'inconnu absolu. Alors τa a ΘtΘ l'Θmerveillement et en mΩme temps l'impossibilitΘ de rendre." [Alberto Giacometti, entretien avec Pierre Schneider in l'Express, Paris, 8 juin 1961]

Giacometti, sur qui les prostituΘes avaient toujours exercΘ une certaine fascination, fit en octobre 1959 la connaissance de Caroline (Yvonne de son vrai nom), demi-mondaine de trente-sept ans sa cadette.
De mai 1960 jusqu'α la mort de l'artiste, elle devint sa maεtresse, son chauffeur et son principal modΦle. "Elle pose pour moi presque tous les soirs de neuf heures α minuit ou une heure. Au cours des derniΦres annΘes il ne s'est pas passΘ plus de quatre ou cinq soirs sans que nous ne travaillions". Il rΘalisa, en tout, plus d'une douzaine de portraits de Caroline et un bronze conservΘ α la Fondation Alberto Giacometti.
Dans les portraits de Caroline, Giacometti va dΘvelopper un style dans lequel le visage prend α la fois plus d'intensitΘ, de densitΘ, et aussi plus de mystΦre. Par la concentration du dessin au milieu d'un halo lumineux, le visage semble Θmerger surnaturellement de la toile.

Par son travail acharnΘ Giacometti veut atteindre un niveau supΘrieur de reprΘsentation : "A moins qu'on ne saisisse l'architecture de l'intΘrieur, on ne peut peindre les choses."

S.T.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou