Henri Matisse
La Tristesse du roi, 1952
Papiers gouachΘs, dΘcoupΘs, marouflΘs sur toile

Attribution de l'Etat, 1954
N░ d'inventaire : AM 3279 P


DΦs avant sa prΘsentation au Salon de Mai en 1952, Georges Salles, directeur des MusΘes de France, avait signalΘ avec enthousiasme le grand panneau du Roi triste (tel Θtait le titre que lui donnait alors Matisse), vu dans l'atelier de Cimiez, α Jean Cassou qui avait aussit⌠t engagΘ la nΘgociation en vue d'un achat Θventuel. Cette grande composition se rattache vraisemblablement α un thΦme biblique, mais s'agit-il d'une image liΘe au Cantique des cantiques (que Matisse songeait α illustrer α l'Θpoque), ou bien de SalomΘ dansant devant HΘrode ? Elle propose avant tout une rΘflexion sur la vieillesse et la mΘmoire : avant Matisse, Titien, Poussin et, admirΘs de lui, Rembrandt et Renoir ont connu "ce jeu de la fin de la vie". "La Tristesse du roi, 1952, est non seulement l'Θquivalent plastique des rΘflexions sur la vieillesse, qui finalement furent retirΘes de Jazz, mais un hommage au peintre de David et Saⁿl", rappelle α juste titre Pierre Schneider. En dΘpit de l'audace jubilatoire avec laquelle Matisse utilise "en grand" sa technique de la gouache dΘcoupΘe, l'oeuvre serait donc, selon cette interprΘtation, un classique et dernier autoportrait du peintre en vieillard, au milieu des "voluptΘs calmes (...) de l'azur, des vagues, des splendeurs" ΘnumΘrΘes par Baudelaire dans La Vie antΘrieure.

I. M.-F.
Extrait de La Collection du MusΘe national d'art moderne, sous la direction d'AgnΦs de la Beaumelle et Nadine Pouillon, Paris, Editions du Centre Georges Pompidou, 1986.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou