Annette Messager
Les Piques, 1992-1993
Installation : piques, crayons, pastels sous verre, objets, tissu et bas nylon
250 x 800 x 425 cm
Achat du Centre Georges Pompidou, 1994
N░ d'inventaire : AM 1994-85


"Les contes de fΘes que j'adore semblent amusants et dr⌠les, en fait, ils sont terrifiants et cruels tout en faisant rire. J'aimerais arriver α cela et ce n'est pas du tout par cynisme, mais parce que je suis dans le trouble de mes contradictions et de mes peurs..." [Annette Messager, 1995]

Le travail d'Annette Messager se dΘveloppe α partir des annΘes soixante-dix et relΦve d'un double refus des conventions acadΘmiques de l'art, et des avant gardes politisΘes et organisΘes en chapelles. Comme Boltanski ou Le Gac, avec qui elle expose pour la premiΦre fois en 1973 α Dijon, son oeuvre s'organise autour d'une "mythologie personnelle", sans contraintes formelles ni technique fixe.
Sa condition de femme dicte nΘanmoins un certain nombre de choix, tel celui des poupΘes et des travaux d'aiguille comme dans Mes Petites Effigies, des petits carnets et des coupures de presse fΘminine comme dans Les Tortures volontaires, o∙ la dictature de la mode et des canons de beautΘ se rΘvΦle dans toute sa violence.

De fΘministe, l'artiste est devenue sorciΦre. La petite main s'est mue en taxidermiste, en cruelle coupeuse de tΩtes : on retrouve au bout de ses Piques les poupΘes de chiffon et les animaux empalΘs, des bas bourrΘs de kapok et des cartes, dans une installation cΘrΘmonieuse et macabre qui n'est pas sans rappeler les rites amΘrindiens.

S. T.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou