Antonio Saura
Crucifixion 12, 1959
Huile sur toile
200 x 250,50 cm
Achat du Centre Georges Pompidou, 1991
N░ d'inventaire : AM 1991-186


"J'ai cherchΘ, contrairement au Christ de VΘlasquez, α crΘer une image convulsive et α en faire une bourrasque protestataire. Il est possible que l'on devine dans ces oeuvres un acte d'humour frisant le blasphΦme, mais je ne crois pas qu'il s'agisse seulement de cela. Dans l'image du crucifiΘ, j'ai peut-Ωtre reflΘtΘ ma situation d'homme seul dans un univers menaτant auquel on peut opposer un cri, mais, de l'autre c⌠tΘ du miroir, je suis aussi intΘressΘ par la tragΘdie d'un homme - un homme et non un dieu - absurdement clouΘ sur une croix. C'est une image qui, comme le fusillΘ de Goya, les bras en l'air avec sa chemise blanche, ou la mΦre du Guernica de Picasso, peut encore Ωtre le symbole tragique de notre Θpoque." [Antonio Saura, Initiales, catalogue de l'exposition "Antonio Saura", MusΘe d'Art et d'Histoire, GenΦve, 1989]

Antonio Saura poursuit par son travail le grand courant de l'expressionnisme espagnol, vecteur historique des contestations politiques mais aussi des protestations de l'homme onthologique face α sa condition.
Dans ses toiles se c⌠toient, non sans ambigu∩tΘ, la sacralisation et le blasphΦme, la critique et la fascination pour une sociΘtΘ trΦs profondΘment marquΘe par le catholicisme et par une tradition politique conservatrice.

S.T.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou