Toni Grand
Sans titre (cheval majeur), 1985
Installation : deux ΘlΘments en os et stratifiΘ
60 x 90 x 205 cm
Don de l'artiste au Centre Georges Pompidou, 1987
N░ d'inventaire : AM 1987-1126


Contrairement α la sculpture traditionnelle, le travail de Toni Grand ne consiste pas en un modelage du matΘriau mais en un dΘveloppement, une transformation et finalement une crΘation α partir des propositions faites α lui par le matΘriau qu'il utilise.

Les annΘes quatre-vingt marquent pour cet artiste un changement dans le choix du matΘriau et de la technique. "Ce qui manque devient criant et c'est alors que se fait le passage. Le manque apparaεt et le manque travaille (...). Alors que j'argumentais toujours, en choisissant et en prΘfΘrant l'absence de poids, et la mobilitΘ, et la non-importance ironique des choses qui ne pΦsent pas... peut-Ωtre que finalement il y a manque, et un jour, on va chercher trois tonnes de pierres." [Toni Grand, entretien avec Bernard Ceysson]
A la diffΘrence des oeuvres de la pΘriode 1969-75, qui privilΘgiaient le bois et o∙ dominaient l'ΘcartΦlement et la dΘcoupe, le geste se fait ici plus lent. Il s'agit dΘsormais de rΘunion et non plus de morcellement, d'exaspΘration des formes par l'ajout d'Θpaisseurs que permet l'utilisation de la rΘsine. Dans Le Cheval majeur, les restes d'un cheval pris dans le stratifiΘ donnent un volume indΘfinissable et tourmentΘ, avec α c⌠tΘ de lui une boule ambrΘe.
MalgrΘ la diversitΘ des objets, le principe du travail demeure le mΩme : une esquisse de proposition est fournie par l'objet de dΘpart qui suggΦre une forme et rΦgle sa progression possible ; la forme est ensuite reprise et dΘveloppΘe par l'artiste. Le bois, l'acier, l'argile, la pierre et mΩme les ossements d'un cheval ont ainsi fourni au sculpteur leur part de forme.
La sculpture abstraite de Toni Grand, contre le symbole, contre la projection et contre le fantasme, trouve son aboutissement dans la crΘation libre d'un objet reconstruit et indΘpendant.

S.T.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou