Antoine Pevsner
Germe, 1949
Cuivre
58 x 83 x 45 cm
Don de Mme Pevsner, 1962
N░ d'inventaire : AM 1349 S


"L'espace, attribut fondamental de la nouvelle sculpture, cesse d'Ωtre une abstraction pour prendre rang de matiΦre mallΘable et s'incorporer aux ΘlΘments de la construction."

Ce qu'Antoine Pevsner thΘorise dΦs 1920 dans son Manifeste rΘaliste, rΘdigΘ α Moscou avec son frΦre Naum Gabo, il le met en pratique dans ses sculptures o∙, renonτant au bloc, α la masse, il privilΘgie la multiplication des espaces vides pΘnΘtrant α l'intΘrieur de l'objet.
Comme dans Germe, Pevsner dΘfie l'immobilitΘ du mΘtal en prΘsentant des formes "dΘveloppables" : dans ces objets "en devenir", tout Θvoque le dΘplacement, l'Θclosion, la propulsion. DΘplissement d'un Θventail ? DΘploiement d'une nageoire ? D'une aile ?
Au-delα des associations d'idΘes dont l'artiste veut se dΘgager mΩme si le regardeur, lui, est libre de s'y adonner, il se dΘgage de ces formes une puissance qui dΘpasse le symbole dans un langage plus direct, et si proche de l'intelligence pure qu'elle apparaεt comme la limite extrΩme de l'expression artistique.
Toute cette puissance n'est pourtant jamais obtenue au dΘtriment de la grΓce. Par un sens tout personnel de l'utilisation de l'espace, Pevsner parvient α un Θquilibre parfait des pleins et des vides, α une harmonie des mouvements du mΘtal qui donne α chaque oeuvre une unitΘ fascinante, comme si la forme vivante Θtait reprΘsentΘe α un moment qui serait le point d'Θquilibre parfait de son existence.

S. T.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou