Peinture, 220 x 366 cm, 14 mai 1968, 1968
Pierre Soulages
Huile et acrylique sur toile
221 x 366,50 cm
Attribution de l'Etat, 1976
4Φme Θtage salle 07b : RΘduction, rythme et plΘnitude
N░ d'inventaire : AM 1976-1021
"L'art est toujours une humanisation du monde et il ne faudrait pas croire que le monde en soit absent de par l'absence de son image - d'une de ses images - sur la toile.
Si la peinture figurative introduit des relations terme α terme avec le monde, la peinture qui ne l'est pas introduit des relations de totalitΘ α totalitΘ : pour le spectateur comme pour le peintre le monde est non plus regardΘ mais vΘcu. Il est passΘ dans l'expΘrience qu'ils en ont." [Pierre Soulages, entretien avec G. Charbonnier citΘ in Le Monologue du peintre, Julliard, Paris, 1959]
Le titre Peinture, 14 mai 1968, 220 x 366 cm est en soi rΘvΘlateur de l'attitude de Soulages α l'Θgard de son travail : chaque toile est un moment de la crΘation parfaitement autonome, mais s'inscrivant dans la suite rΘelle des jours et des annΘes, dans le vΘcu. Il s'agit Θgalement pour l'artiste de ne pas orienter le spectateur vers une lecture prΘ-dΘfinie de son oeuvre. Le refus de la figuration s'inscrit dans le mΩme sens que le refus d'un titre descriptif.
Soulages privilΘgie donc le geste, non pas la "gestualitΘ ", qui peut Ωtre une gesticulation aveugle, mais bien ce qui en rΘsulte : "la dimension du trait, la largeur, l'Θpaisseur, la matiΦre, sa transparence, son opacitΘ, son emplacement dans la toile, sa situation par rapport aux autres traits ou traces peintes qui en sont changΘes..." [op. cit. supra.]
Peinture, 14 mai 1968, 220 x 366 cm repose sur les contrastes blanc/noir et clair/obscur. L'artiste y explore autant l'Θpaisseur de la peinture et les traces des gestes que sa fluiditΘ et sa transluciditΘ.
S.T.
accrochage "Made in France"