accrochage "Made in France"



Crucifixion, 1963

Niki De Saint-Phalle
Assemblage d'objets divers sur polyester peint

236 x 147 x 61,50 cm
Achats des MusΘes nationaux, 1975

3Φme Θtage salle 01a : Origines, singularitΘs
N░ d'inventaire : AM 1975-86

"Je donne vie α mes dΘsirs, α mes sentiments, α toutes mes contradictions, aux ombres oubliΘes des souvenirs, α des visions d'ailleurs. Je travaille dans un tunnel sombre et secret, cherchant toujours le soleil qui se cache derriΦre la lune, adorant les Θtoiles..." [Niki de Saint-Phalle, Bilder, Figuren, Phantastische Gⁿrten, Prestel, Munich, 1987]

La femme crucifiΘe, plus sombre que les Nanas triomphantes qui la suivront plus tard, se dresse telle un spectre accusateur pour dΘnoncer une condition fΘminine o∙ les diffΘrents aspects de la femme sont niΘs comme autant de contradictions. Elle marque l'engagement prΘcoce de Niki de Saint-Phalle dans un combat pour la libertΘ fΘminine, autant qu'une prΘoccupation personnelle de concilier la maternitΘ et la sexualitΘ.
Cette femme aux bras mutilΘs plus morte que vive donne α voir l'ambivalence fΘminine dans son drame : les attributs emblΘmatiques de la mΦre (jouets d'enfants, et poupΘes de cellulo∩d), ou de l'Θpouse (bigoudis), y c⌠toient ceux de la prostituΘe (porte-jarretelles et bas rΘsille, sexe dΘcouvert et jambes ΘcartΘes). C'est lα l'aspect dΘrangeant de cette sculpture qui interroge encore aujourd'hui le spectateur.
Crucifixion met en lumiΦre la problΘmatique coexistence chez la femme de ces deux r⌠les, et dΘnonce le sacrifice de la fΘminitΘ au profit de la maternitΘ.

S.T.



accrochage "Made in France" musΘe Centre Georges Pompidou