Henri Matisse
Grand IntΘrieur rouge, 1948
Huile sur toile
146 x 97 cm
Attribution de l'╔tat, 1950
N░ d'inventaire : AM 2964 P
En 1943, α la suite d'un raid aΘrien sur Nice, Matisse s'installe dans l'arriΦre-pays, sur la colline de Vence, dans la villa Le RΩve. AprΦs la "floraison" en dessins des annΘes 1941-1942, aprΦs les annΘes difficiles de la guerre, principalement consacrΘes aux dessins et α Jazz, vient le temps d'une floraison en peinture. C'est, α partir de 1946 et jusqu'en 1948, la saison des IntΘrieurs de Vence : "Je n'ai jamais ΘtΘ aussi clairement en avant dans l'expression des couleurs", Θcrit Matisse α AndrΘ Rouveyre le 15 mai 1947 α propos de cette Θblouissante sΘrie.
Le MusΘe possΦde deux de ces toiles, IntΘrieur jaune et bleu, 1946, et Grand IntΘrieur rouge, peint au printemps 1948, l'une des derniΦres et peut-Ωtre la plus synthΘtique. Matisse y multiplie les contrastes - intΘrieur/extΘrieur, droites/courbes, vides/pleins - et les ambigu∩tΘs - ici, les deux fausses fenΩtres dΘcoupΘes par un dessin et un tableau accrochΘs c⌠te α c⌠te au mur de l'atelier. Mais tous ces ΘlΘments disparates s'inscrivent sur le mΩme plan, surface "α l'Θclat aveuglant, mais lΘger, immatΘriel" (Pierre Schneider), d'un rouge qui est le rappel et la synthΦse de tous les rouges de Matisse (celui de la Desserte rouge de 1908, celui de l'Atelier rouge de 1911, celui de la Blouse roumaine de 1940 ou de Nature morte au magnolia de 1941). Il y a totale Θquivalence de la couleur et du dessin.
Matisse a d'ailleurs exΘcutΘ, parallΦlement α ses toiles de 1946-1948, toute une sΘrie de grands dessins α l'encre de Chine et au pinceau, qui, souligne-t-il, "contiennent en rΘduit les mΩmes ΘlΘments qu'un tableau en couleur, c'est-α-dire la diffΘrenciation de la qualitΘ des surfaces dans une unitΘ de lumiΦre".
I. M.-F.
Extrait de La Collection du MusΘe national d'art moderne, sous la direction d'AgnΦs de la Beaumelle et Nadine Pouillon, Editions du Centre Georges Pompidou, Paris, 1986.
collection d'art moderne