Prismes Θlectriques, 1914
Sonia Delaunay
Huile sur toile
250 x 250 cm
Achat de l'╔tat et attribution au MusΘe national d'art moderne, 1958
salle 14 : Delaunay, Duchamp-Villon
N░ d'inventaire : AM 3606 P
Chef-d'oeuvre de la pΘriode orphique, cette vaste toile adopte le mΩme format carrΘ que le ManΦge de cochons, 1922, de Robert Delaunay. Visant α fixer sur la toile les variations ΘphΘmΦres de la lumiΦre colorΘe Θmanant des globes Θlectriques, Sonia propose une peinture o∙ la couleur devient le sujet unique du tableau : les signes figuratifs, encore lisibles sur le ManΦge de cochons, s'Θvanouissent ici au profit d'un ensemble purement formel d'unitΘs colorΘes. Le cartouche α gauche rappelle la collaboration avec Blaise Cendrars et le choix du mΘtier simultanΘ. L'oeil, Θbloui par la lumiΦre dΘcomposΘe en toutes les couleurs du prisme, passe d'une unitΘ colorΘe α une autre, entraεnΘ par les modifications des couleurs qui circulent en coulΘes soyeuses et transparentes, Θlargissant leurs orbes en un parcours impΘrieux au point d'envahir tout l'espace. ╔galement fascinΘ par les phΘnomΦnes optiques et dΘterminΘ α "tuer le clair de lune", Giacomo Balla avait ΘchouΘ dans sa recherche de modernitΘ avec sa Lampe α arc, 1910 (New York, MOMA), encore tributaire d'une forme reprΘsentative. Totalement inobjectifs, les disques astraux de Sonia ne sont cependant pas des signes neutres : ils vibrent du mouvement qui circule dans leurs veines, de l'Θnergie de la matiΦre en fusion, et traduisent avec Θclat l'infinitude de l'espace sensible.
B. L.
Extrait de La Collection du MusΘe national d'art moderne, sous la direction d'AgnΦs de la Beaumelle et Nadine Pouillon, Paris, Editions du Centre Georges Pompidou, 1986.
collection d'art moderne