UN MODE DE VIE DURABLE
Une révolution écologique urbaine
En 1971, la rue principale de Curitiba, dans l'état brésilien
du Paraná, a été interdite à toute
circulation de véhicules et reconquise par les piétons,
les fleurs et les arbres. C'était le début du renouveau
du vieux centre-ville et, par la suite, de la ville dans son ensemble.
Le verdissement de la ville a été accéléré
par un programme de plantation d'arbres, initié en 1974
avec le soutien du secrétariat municipal pour l'environnement,
qui fournit 15 000 jeunes plants par an. En 1989, l'éducation
à l'environnement a fait son entrée dans 105 écoles
municipales. Aujourd'hui, les enfants font des sorties sur le
terrain pour étudier l'aménagement de leur ville
et ils plantent des arbres dans les cours de leurs écoles.
En 1989 toujours, la ville a mis en place un programme pour les
«déchets qui ne sont pas des ordures»: les habitants
recyclent aujourd'hui un tiers des déchets solides. Curitiba
est devenue une cité modèle pour le monde moderne.
Le programme de gestion des déchets, le système
de transports en commun, ainsi que les secteurs industriels et
sociaux, sont tous impliqués dans l'aménagement
de la ville.
Les choses auraient pu être très différentes.
Dans la décennie qui a suivi la deuxième guerre
mondiale, la ville de Curitiba, alors de taille très modeste,
a connu une expansion subite et une prospérité nouvelle
grâce à la montée en flèche de l'industrie
du café dans le nord de l'état. Entre 1940 et 1950
sa population est passée de 140 000 à 180 000 habitants,
chiffre qui a doublé au cours de la décennie suivante.
Un plan directeur pour l'urbanisme, conçu en 1942, visait
à faire de Curitiba une deuxième Sao Paulo. Heureusement,
les autorités municipales ont rejeté le plan en
optant pour une voie qui devait faire de leur ville un endroit
agréable à vivre et écologiquement sain,
bien avant que cette notion ne devienne synonyme de vrai progrès.
Grâce à un système efficace de transports
en commun, la consommation de carburant à Curitiba n'atteint
que 50 pour cent de la moyenne nationale. Au départ, chaque
habitant ne disposait que d'un demi mètre carré
d'espace vert: aujourd'hui, ce chiffre est passé à
50 mètres carrés. Dans le monde d'aujourd'hui, il
s'agit d'un exemple de développement durable tout à
fait remarquable, surtout pour un pays en développement.
Les conditions de vie à Curitiba sont très différentes
de celles que l'on trouve dans les autres centres urbains du monde,
où les populations souffrent de services de santé
médiocres, de transports en commun et de systèmes
d'évacuation de déchets inefficaces, d'insalubrité
et du manque d'espaces verts. Ce sont là les effets d'un
mode de vie non durable. Pourtant, il pourrait en aller tout autrement,
comme l'a démontré la ville de Curitiba.
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