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1997 Annual Report


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WWF - 1997 Rapport Annuel


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Le WWF et la Banque mondiale font tous les deux état de leur profonde inquiétude à l'égard du déclin de la diversité biologique, du changement climatique, de la déforestation et de la dégradation des forêts. Tous deux ont reconnu qu'il est urgent d'agir », déclarait en juin dernier Jean-Paul Jeanrenaud, responsable du programme du WWF International pour les forêts, au moment de révéler l'alliance entre le WWF et la Banque mondiale. Et de préciser : « Le WWF investit déjà chaque année 22 millions de dollars US dans quelque 350 projets forestiers menés dans une centaine de pays, tandis que la Banque mondiale est aujourd'hui le premier bailleur de fonds pour les actions de conservation et de gestion forestière dans les pays en développement. Ensemble, nous avons donc les moyens d'opérer un réel changement. »

Dans le cadre de cette alliance, la Banque mondiale s'est assigné pour objectif d'augmenter de 50 millions d'hectares les zones forestières protégées dans ses pays clients, d'ici l'an 2005. Actuellement, 200 millions d'hectares de forêts sont sous protection dans le monde. Les deux organisations ont convenu en outre de favoriser l'extension des superficies forestières gérées dans le respect des équilibres naturels et certifiées comme telles par des instances indépendantes. Le but est d'augmenter ­ toujours à l'horizon 2005 ­ les 3 millions d'hectares déjà certifiés aujourd'hui à 100 millions d'hectares dans les régions tempérées et 100 millions d'hectares dans les régions tropicales.

« Les alliances stratégiques sont vitales pour réaliser nos objectifs », explique Francis Sullivan, directeur de la campagne du WWF International pour les forêts. « Par exemple, dans le monde entier, des groupements d'achat soutenus par le WWF s'orientent vers des stratégies d'approvisionnement faisant exclusivement appel à du bois certifié par le FSC (Forest Stewardship Council, ou Conseil de bonne gestion forestière). » Le WWF s'était fortement impliqué dans la création du FSC, organisme international chargé de définir les principes de la gestion durable et de contrôler les organisations indépendantes qui assurent la surveillance et la certification des exploitations forestières.

En se basant sur le modèle développé au Royaume-Uni, où 78 compagnies ­ dont les premières chaînes de magasins de bricolage et de grande distribution ­ se sont engagées à commercialiser uniquement des produits provenant de forêts certifiées par le FSC, le WWF organise des groupements d'importateurs et de distributeurs de produits en bois dans 13 pays, dont l'Australie, le Brésil et les États-Unis. De plus, un accord sur des normes nationales de gestion forestière respectant les directives du FSC a été conclu en Suède avec un large éventail d'intéressés dans le secteur industriel et des organisations non gouvernementales ; un processus similaire est actuellement en bonne voie en Finlande.

Parmi les alliances conclues entre le WWF et les autres organisations de conservation de la nature, citons l'exemple de la collaboration en cours au Royaume-Uni avec le BioRegional Development Group (BDG), qui a réintroduit voici trois ans la coupe traditionnelle en taillis dans des boisements laissés à l'abandon et revitalisé ainsi la production de charbon de bois à partir d'essences locales. Aujourd'hui, les sacs de charbon de bois du BDG ­ qui remplacent ceux importés d'exploitations forestières tropicales destructrices ­ sont commercialisés dans les 280 magasins de bricolage de la chaîne B&Q et dans les stations service BP (British Petroleum).

Au cours de l'année 1997, le WWF a consolidé la politique forestière qu'il met en œuvre conjointement avec l'UICN ­ l'Union mondiale pour la nature. Les deux organisations s'efforcent ensemble de faire adopter une stratégie mondiale pour les forêts et ont nommé un responsable de la politique forestière chargé de coordonner leurs actions de lobbying dans les forums internationaux. Elles publient un bulletin d'informations, Arborvitae, ainsi que des exposés intitulés Issues in Forest Conservation.

Les menaces qui pèsent sur les forêts du monde ont été soulignées par la publication de la première carte numérique montrant ce qui reste du couvert forestier de la planète. Cette carte, produite par le WWF et le World Conservation Monitoring Centre, est l'aboutissement de 20 ans de recherche dans plus de 80 pays. Elle révèle que seulement 6 pour cent des forêts du monde sont protégées et que le reste disparaît rapidement. À titre d'exemple, le taux de destruction de la forêt amazonienne au Brésil a augmenté de plus d'un tiers depuis cinq ans pour atteindre près de 3,6 millions d'hectares par an ; les trois quarts des 750 millions d'hectares boisés qui restent aux États-Unis et au Canada sont gravement menacés.

Ces données confirment l'urgence de créer un réseau mondial de zones protégées représentatives des principaux types de forêts. L'appel lancé par le WWF pour solliciter des engagements en faveur d'un tel réseau a été très largement entendu : les gouvernements d'Argentine, d'Arménie, d'Autriche, de la Bolivie, du Canada, du Chili, de la République populaire de Chine, de la Colombie, de la Grèce, de la Lituanie, du Malawi, du Mozambique, du Nicaragua, de la Nouvelle-Zélande, de l'Ouzbékistan, de la République slovaque et de la Tunisie se sont tous engagés à protéger au moins 10 pour cent de leurs forêts d'ici l'an 2000. La Roumanie mettra sous protection 12 pour cent de ses forêts, l'Australie 15 pour cent et la République russe de Sakha (Yakoutie) 25 pour cent ­ soit pour cette dernière une superficie de 70 millions d'hectares qui représente à elle seule 2 pour cent du couvert forestier de la planète.

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