Les graines de l'espoir
En voyant des mères nourrir leurs enfants de pain blanc
industriel et de margarine avec du thé sucré, Wangari
Maathai, membre du Conseil national des femmes au Kenya, a compris
que cela avait un rapport avec la pénurie de bois de feu
pour la cuisine. Elle voyait partout des enfants en mauvaise santé
et des terres dénudées par le déboisement,
pour les plantations et le combustible. Des champs épuisés
par les récoltes successives, sans arbres, s'exposaient
à la férocité du soleil et à la pluie,
qui lessivait les terres encore fertiles. En 1977, pour marquer
la Journée mondiale de l'environnement, Wangari a planté
sept arbres dans sa cour.
Elle a encouragé les agriculteurs - dont 70 pour cent sont
des femmes - à planter des ceintures vertes d'arbres de
protection. Elle est allée dans les écoles pour
faire participer les enfants et, par eux, leurs parents. Elle
a ainsi monté une campagne pour la régénération
des arbres indigènes. Son organisation, le «Green
Belt Movement» (mouvement ceinture verte) est le fruit de
cette campagne. Le mouvement a créé un millier de
pépinières dans les zones rurales. Le personnel
local distribue des outils et apprend aux gens à recueillir
et à semer des graines. L'organisation a fourni des emplois
à des centaines de personnes dans tous le pays, y compris
aux handicapés, aux pauvres et aux jeunes chômeurs.
C'est en plantant quelques arbres dans sa cour que Wangari Maathai
a donné son impulsion à un vaste mouvement qui a
littéralement changé la face du Kenya. Et ce n'était
encore que le début. Le «Green Belt Movement»
a su atteindre beaucoup de femmes pauvres et illettrées
et, en gagnant leur confiance, il leur a donné les moyens
de prendre leur vie en mains. Aujourd'hui, l'organisation apprend
à ces femmes comment préparer une nourriture saine
pour leurs familles à partir d'aliments traditionnels et
favorise le planning familial.
Back to the previous page
|