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WWF - 1997 Rapport Annuel |
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![]() ![]() Pendant très longtemps, il allait de soi que les mers nourriraient toujours le monde. Entre 1950 et 1989, 200 millions de personnes dans les pays développés gagnaient leur vie grâce à l'augmentation vertigineuse 500 pour cent des prises mondiales. Le poisson représente actuellement environ 16 pour cent des protéines animales consommées dans le monde et les produits de la pêche sont également utilisés dans la fabrication d'aliments pour le bétail, d'engrais, de colles, de lubrifiants et de produits de beauté. Cependant, les prises ont commencé à baisser en 1989 et jusqu'à 70 pour cent des stocks de poissons marins sont aujourd'hui surexploités ou ne se reconstituent que très lentement. Le MSC, une organisation indépendante à but non lucratif, aura pour mission d'élaborer des critères de gestion durable des pêcheries, d'accréditer et de surveiller les autres organismes de certification qui seront chargés du contrôle des pêcheries à travers le monde, et de faire identifier dans les magasins à l'aide du logo MSC les produits qui proviennent de lieux de pêche sainement gérés. Le groupe Unilever, qui détient environ 20 pour cent du marché du poisson congelé aux États-Unis et en Europe, s'est engagé à ne commercialiser que des produits certifiés par le MSC dès l'an 2005. Six autres géants de l'agro-alimentaire viennent de s'associer à cette démarche : Pacific Andes International en Asie, Kallis & France Foods et la Western Rock Lobster Development Association en Australie, ainsi que Tesco, Sainsbury's et Safeway, les trois plus grandes chaînes de supermarchés du Royaume-Uni. Selon un reportage paru dans la revue professionnelle britannique Fishing News, « tout porte à croire que ce système deviendra sous peu une force majeure du marché mondial des produits de la pêche ». Selon Mike Sutton, directeur de la campagne « Mers en danger » du WWF, « le problème tient en partie au fait que des subventions irréalistes encouragent trop de chalutiers à poursuivre des bancs de poissons de moins en moins fournis. » Actuellement, les gouvernements du monde versent chaque année des milliards de dollars de subventions à l'industrie de la pêche, ce qui contribue de toute évidence à la surexploitation des stocks. De plus, les alevins dont dépend le renouvellement des populations sont massacrés par des pratiques de pêche abusives, qui tuent également chaque année plus de 20 millions de tonnes d'espèces dites « accessoires » : poissons non commercialisables, dauphins et autres mammifères marins, tortues et oiseaux de mer, ainsi que de nombreuses autres espèces marines dont les cadavres sont simplement rejetés à l'eau. Le WWF s'attaque à ces problèmes par le biais du MSC et de ses critères pour une pratique saine, élaborés lors de séances de travail qui réunissent des experts de la pêche et de la conservation en mer et des représentants de l'industrie de la pêche. « Nous espérons que dès l'arrivée sur le marché des premiers produits portant le logo MSC, prévue l'année prochaine, le public se ralliera aux efforts du WWF pour sauver les mers », ajoute Mike Sutton.
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