Inde : Le Projet Sardar Sarovar De La Banque Mondiale
Le projet d'aménagement hydraulique à Sardar Sarovar,
dans la vallée du Narmada en Inde, avait pour objectifs
la production d'énergie, la création d'un système
d'irrigation, l'approvisionnement en eau, la gestion des crues
et l'assainissement des terres pour augmenter les surfaces cultivables.
Ce projet de grande envergure a été soumis à
la Banque mondiale par le gouvernement indien en 1980 et approuvé
en 1985.
Cependant, le déplacement à grande échelle
des communautés humaines que nécessitait la réalisation
du projet posait un problème sérieux, quelque 240
000 personnes étant touchées. Cet aspect a déclenché
un mouvement de protestation de très grande ampleur, tant
parmi les populations touchées que dans les débats
internationaux sur les impacts écologiques, sociaux et
culturels du projet.
Ni la Banque mondiale, ni le gouvernement indien n'avaient respecté
le principe du développement durable lors de la conception
du projet, comme l'a souligné une investigation menée
récemment par la Commission Morse. Les critiques, formulées
par cet organisme indépendant du projet, portent entre
autres sur les faits que:
(a) au début des années 80, ni le personnel de la
banque, ni son attitude n'étaient propres à intégrer
les aspects
écologiques et socioculturels au processus de préparation
du projet; (b) tant la banque que le gouvernement indien ont accordé
une trop grande importance à la production alimentaire,
aux dépens du potentiel agricole
à long terme de la vallée du Narmada. La commission
a recommandé une réévaluation du projet sur
la base de ces critères avant toute nouvelle action ou recherche de fonds.
En avril 1993, cédant à la pression des populations
locales, des organisations non-gouvernementales et de
certains actionnaires de la banque elle-même, la Banque
mondiale a décidé de mettre fin à son financement
du projet.
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