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1997 Annual Report


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Director General's Report

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WWF - 1997 Rapport Annuel


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Director general DEPUIS le Sommet de la Terre* il y a cinq ans, la lenteur des progrès a été accablante et cruellement décevante, comme chacun a pu le constater lors de la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS, ou Rio + 5) qui s'est tenue en juin dernier. Dans la liste des échecs graves à l'échelle internationale, retenons entre autres l'inaction en matière de protection des forêts, l'absence de volonté à l'égard du contrôle de l'exploitation forestière illégale, l'insuffisance des engagements visant à obtenir à brève échéance une réduction réelle des émissions de gaz carbonique pour freiner le changement climatique, ainsi que l'affaiblissement des résolutions prises sur l'utilisation des ressources financières et commerciales pour opérer la transition vers le développement durable. Tout se passe comme si l'ampleur de la tâche était telle que les gouvernements ne savent ni comment ni par où commencer.

L'inertie de la communauté internationale a largement dissipé les espoirs et l'enthousiasme suscités par le Sommet de la Terre et notamment l'impression que les gouvernements étaient prêts à assumer collectivement la responsabilité de l'environnement de la planète. Mais dans le processus de l'après-Rio qui a culminé avec la réunion Rio + 5, il faut malgré tout retenir un élément positif : en effet, il est devenu évident que le pouvoir d'agir n'est plus le propre des seuls gouvernements. Les forces vives de la lutte en faveur de l'environnement se trouvent au sein des populations.

Le WWF a toujours été convaincu que l'action individuelle et collective est vitale au changement. C'est pour cette raison que nous consacrons autant d'efforts à la conservation sur le terrain en tirant sans cesse les leçons de l'expérience acquise au niveau local, à la démonstration concrète de ce qu'il est possible de réaliser, ainsi qu'au renforcement des capacités locales qui assureront la continuité de nos efforts.

Qu'avons-nous accompli ?

En 1997, le WWF a identifié 200 régions particulièrement représentatives de la diversité biologique de la planète. C'est donc dans ces régions, qui vont de la taïga sibérienne aux récifs coralliens des mers tropicales, que nous concentrons nos efforts. Pour renforcer notre action, nous avons identifié des objectifs prioritaires axés sur la conservation des forêts et des océans et sur la réduction des émissions nocives de gaz à effet de serre. Ces objectifs sont à la fois réalistes et réalisables et le WWF fait appel à tous ­ aux chefs d'État et aux leaders économiques comme aux particuliers ­ pour l'aider à les atteindre.

Les premiers résultats sont enthousiasmants. Dans le monde entier, des chefs d'État se sont engagés à protéger au total plus de 200 millions d'hectares de forêts, de zones humides et de zones côtières pendant les 15 années à venir. Des leaders économiques et des chefs de PME se sont engagés à réduire sensiblement la consommation d'énergie dans leurs entreprises, ou à s'approvisionner en matières premières provenant exclusivement de sources « durables » ­ celles qui sont gérées de telle sorte que leur exploitation ne conduit pas à l'épuisement des ressources naturelles. Nombreux sont les particuliers qui nous ont expliqué ce qu'ils font, eux aussi, pour réduire la pollution ou promouvoir un style de vie plus respectueux de l'environnement. Je voudrais ici leur rendre hommage, à tous et à toutes.

La coopération

Tirer les leçons de l'expérience des autres, diffuser largement leurs connaissances, appliquer et adapter leurs solutions ailleurs dans le monde, tout cela fait partie des responsabilités que nous avons assumées. C'est pour cela que le WWF fait par exemple connaître dans le monde entier des techniques agricoles développées au Danemark, aux Pays-Bas et en Suède, dont l'application en situation réelle démontre qu'il est possible de réduire de 50 pour cent les apports de pesticides sans diminuer la productivité. Nous travaillons de même avec des groupements d'agriculteurs aux États-Unis et au Canada pour développer une gamme de produits certifiés par des organismes indépendants, plus respectueux de

l'environnement que les produits standard.

Le WWF sait également qu'une solution n'est durable que lorsque toutes les parties concernées par un problème ont participé à son développement. C'est pourquoi, par exemple, le WWF a décidé de favoriser, par le biais de projets locaux, l'accès public aux informations sur les émissions toxiques des sites industriels. Au Kenya, un projet de ce type mis en œuvre au lac Nakuru a créé un tel niveau de confiance entre les industriels et la communauté locale que les deux parties travaillent aujourd'hui ensemble pour restaurer la faune et la flore du lac, célèbre pour ses colonies de flamants roses. Le WWF prévoit maintenant de mettre les leçons de cette expérience à profit pour élaborer des accords internationaux visant à faire de la tenue et de l'accès aux registres d'émissions et de transferts de polluants un droit fondamental de l'humanité.

Ouverture et participation

L'ouverture et la participation sont les principes de base qui sous-tendent les efforts du WWF pour élargir les négociations sur le projet d'accord multilatéral sur l'investissement élaboré par l'OCDEÝ, dont l'objectif est d'éliminer les obstacles aux flux de capitaux internationaux. Le WWF est convaincu que cet accord risque d'aggraver la surexploitation et la dégradation des ressources naturelles. En effet, la levée des contraintes sur les mouvements de capitaux étrangers à la recherche de placements rémunérateurs à court terme répond à point nommé à la demande des pays en développement qui souhaitent avant tout une amélioration immédiate de leur situation économique. Pour éviter les conséquences environnementales néfastes à long terme de cette politique, l'élargissement du processus de consultation de façon à inclure tous les intéressés ­ et pas seulement les États membres de l'OCDE ­ est indispensable.

Les pages suivantes expliquent les objectifs du WWF et ce que nous faisons pour les réaliser. Elles illustrent également nos efforts de collaboration avec des particuliers, des entreprises et des institutions internationales. J'espère que nos lecteurs verront, à travers ces exemples, qu'aujourd'hui, pour de plus en plus de gens, la grande question n'est plus de savoir ce que la nature peut faire pour nous, mais ce que nous pouvons faire pour elle. Je suis convaincu qu'il s'agit là de la seule approche réaliste dès lors que nous voulons assurer durablement l'avenir de notre planète.


signature

Dr. Claude Martin
Directeur général, WWF International



*La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement de 1992 à Rio de Janeiro.

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