Le WWF estime que l'ICCAT doit rétablir les populations de thons rouges
16 November, 1998
In English
Thon et espadon sur le marché de Palerme (Sicile) WWF/M. Dépraz
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Alors que la Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas, ICCAT) se réunit cette semaine à Saint-Jacques de Compostelle (Espagne), le WWF - Fonds mondial pour la nature appelle les membres de cette instance à honorer leur promesse d'adopter à cette occasion un plan de reconstitution des effectifs du thon rouge.
En 1997, les nations concernées avaient enfin admis que la réglementation en vigueur était inadéquate pour protéger cette espèce, dont les stocks ont chuté de plus de 80% depuis 1975. “Pendant longtemps, l'ICCAT ne s'est guère souciée de redresser cette situation. Aujourd'hui, elle a une opportunité unique d'agir concrètement et de prendre les mesures propres à rétablir les populations de thons rouges à leurs niveaux du milieu des années 70“, souligne Michael Sutton, directeur de la campagne du WWF “Les mers en danger“.
Les trois pays responsables de la plus grande partie des prises de thons rouges dans l'Atlantique sont le Japon, les Etats-Unis et le Canada. L'Espagne est également un membre clé de l'ICCAT, puiqu'elle en abrite le secrétariat et chaque réunion annuelle. C'est donc en particulier de ces Etats que le WWF attend un engagement significatif. “Si l'ICCAT échoue à nouveau, d'autres organismes, comme la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES), devront probablement se mobiliser pour sauver ces pêcheries“, ajoute Michael Sutton.
La surpêche est la principale raison de la raréfaction du thon rouge. Les violations répétées des dispositions de l'ICCAT (prises de poissons plus petits que la taille autorisée et non respect des quotas décidés) ont aggravé le problème. Pour Michael Sutton, “même si chacun se conformait strictement aux clauses de conservation actuelles, cela ne suffirait pas, car elles ne sont pas assez contraignantes“. Et de conclure: “Des réductions drastiques des quotas de pêche dans les plus brefs délais sont inévitables si l'on veut garantir la survie de l'espèce.“
Cette semaine, l'ICCAT va également se pencher sur le statut de l'espadon, dont les effectifs ont diminué de 70% depuis le milieu des années 60. Le WWF et d'autres organisations environnementales exhortent les gouvernements à se mettre d'accord sur des quotas de pêche qui tiennent compte de l'épuisement de cette espèce, de manière à en réduire la mortalité et à permettre sa régénération. Les membres de l'ICCAT devraient adopter un plan de reconstitution des populations d'espadons l'an prochain.
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Someshwar Singh, WWF International, tél.: +41 22 364 9563. E-mail: ssingh@wwfnet.org
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