les grands singes inférieurs ou gibbons
(famille des Hylobatidés), les grands singes (familles
des Pongidés) et les humains (famille des Hominidés).
Mais nombreux sont les zoologistes qui préfèrent
placer grands singes et humains dans la même famille des
Hominidés, au vu de leurs multiples caractéristiques
communes.
Les singes anthropoïdes diffèrent des autres primates
sur plusieurs points. La taille de leur cortex cérébral
visuel montre qu'ils possèdent une vue plus développée.
Leur posture est plus verticale. Les femelles ont moins de petits
ce qui leur permet de s'occuper plus longtemps de leur progéniture.
Les grands singes se distinguent encore par leurs membres antérieurs
plus grands que leurs membres postérieurs, des poignets
très mobiles et l'absence de queue.
On compte neuf espèces de gibbons, toutes confinées
aux forêts tropicales d'Asie du sud-est et quatre espèces
de grands singes: le chimpanzé, le bonobo, le gorille et
l'orang-outan. De ces 13 espèces de singes anthropoïdes,
huit sont "menacées de disparition" selon la
Liste rouge (1996) de l'UICN. Les trois espèces africaines
(chimpanzé, gorille et bonobo) sont considérées
"en danger". L'orang-outan - le seul grand singe d'Asie
- est quant à lui classé "vulnérable".
Mais certains environnementalistes pensent qu'il est plutôt
"en danger".
Les singes anthropoïdes n'ont pas évolué à
partir d'une quelconque autre espèce de singe vivant aujourd'hui,
mais tous ont partagé un ancêtre commun avant que
n'intervienne la séparation des processus évolutifs.
Les découvertes de fossiles de singes ont été
rares et espacées dans le temps, ce qui explique que l'"arbre
généalogique" des grands singes et des humains
conserve un certain mystère et fasse l'objet de vifs débats.
On s'accorde à penser malgré tout que grands singes
et humains descendent du même ancêtre. On ne sait
pas à quoi ce dernier ressemblait mais il est probable
qu'il vivait dans la forêt et se déplaçait
dans les arbres comme le font les chimpanzés aujourd'hui.
Les premières créatures ressemblant à des
singes, les dryopithèques, apparaissent, selon les données
laissées par les fossiles, il y a quelque 20millions d'années,
époque à laquelle de denses forêts recouvraient
quasi toute l'Eurasie et les tropiques. Il y a 17millions d'années,
lorsque le climat s'est refroidi et que le couvert forestier a
diminué, un autre groupe de singes, les ramapithèques,
est apparu. Adaptés à vivre dans des espaces boisés
ouverts, les ramapithèques sont peut-être à
l'origine de l'ancêtre commun de l'homme et des singes actuels;
mais certains scientifiques attribuent plutôt ce rôle
aux dryopithèques.
L'analyse de l'ADN nous donne des indications sur les affinités
qui existent entre les différents singes anthropoïdes.
Selon cette analyse, l'orang-outan est apparu il y a 7 à
10millions d'années, le gorille il y a 6 à 8millions
d'années. Et il y a 4 à 5millions d'années,
un groupe de singes ancestraux commença à marcher
sur ses membres postérieurs, stade décisif sur la
route de l'humanité. Les humains, les chimpanzés
et les gorilles sont presque identiques génétiquement
et comme près de 99% de notre ADN est similaire à
celui des chimpanzés, les scientifiques considèrent
que ceux-ci sont, de tous les grands singes, nos plus proches
parents.
Les chimpanzés, les bonobos, les gorilles et les orangs-outans
possèdent des spécificités communes qui les
rendent vulnérables au danger d'extinction. D'abord, tous
vivent en forêt tropicale, un habitat qui disparaît
rapidement. Ensuite, ce sont des animaux de grande taille, ce
qui en fait des cibles faciles pour les chasseurs. Enfin, ils
se reproduisent très lentement, les femelles des quatre
espèces n'ayant que quelques petits au cours de leur existence.
A l'heure où le second millénaire se termine, le
risque de voir une partie des populations de grands singes s'éteindre
à jamais à l'état sauvage est bien réel:
leur habitat est anéanti par l'exploitation indiscriminée
de la forêt ou l'expansion agricole et la chasse illégale
fait de plus en plus de victimes dans leurs rangs.
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