Le WWF s'engage pour le développement durable du Parc national du Banc d'Arguin
5 October, 1998
In English
Banc d'Arguin.- Le WWF met 400,000 francs suisses à disposition pour l'exploitation durable des ressources en poisson du Parc national du Banc d'Arguin, en Mauritanie. Cette somme a déjà permis l'achat de trois vedettes de surveillance. Avec les atéliers de renforcement des compétences qui seront organisés pour les habitants du parc, ces bateaux doivent aboutir à stopper la pêche illégale dans le parc. Ainsi ses habitants ne seront plus contraints à la surpêche par la compétition des braconniers et cesseront ainsi de mettre leur avenir économique en danger. La surveillance de la partie marine du parc, lieu de reproduction du nombreuses espèces de poissons, garantira aussi la pérennité de l'une des principales ressources du pays, la pêche artisanale. La misc l'eau des vedettes aura lieur le 5 octobre.
La richesse poissonnière du Banc d'Arguin est un capital don't les intérêts doivent être prélevés au lalrge. La mise en oeuvre de ce principe dans un pays où l'on estime à 4000 le nombe de pirogues de pêche artisanale, où les navires européens viennent prélever leur part et où les prises ont considérablement baissé au cours des cinq dernières années, requiert des moyens et une administration forte. La compétition croissante et la pêche illégale pratiquée par des bateaux basés hors du parc ont conduit les 1500 lmraguen, qui y vivent depuis des temps immémoriaux, à rentoner à leur traditionnelle pêche de subsistence au profit de la chasse commerciale au requin et à la raie. Le parc national est devenu un cas d'école du pillage d'une ressource pour un profit à court terme.
Non seulement les populations mulets, l'espèce préférée des Imraguen, décroissent, mais les statistiques de pêche tenues par les responsables du parc indiquent encore une baisse nette des prises de requins et de raics. Après des siècles de pêche durable, un équilibre a été rompu sous la pression croissante de la demande mondiale de produits de la mer. Prises accessoires de cette pêche effrénée, les tortues du Banc d'Arguin sont elles aussi menacées.
Une étude menée en 1994 par le WWF a montré la nécessité de renforcer les règles légales régissant le parc national, d'une part, ainsi que d'une surveillance renforcée de celui-ci, d'autre part. Un atelier organisé en 1995 avec les Imraguen a permis de dégager des régles de gestion du parc acceptées par ses habitants comme par son administration. En raison de l'opposition du lobby de la pêche, ces règles n'ont pas encore été concrétisées par une loi. La pression internationale sur le gouvernement crôit, pour le convaincre d'entériner ce texte.
Les trois vedêttes offertes par le WWF commenceront leur patrouilles en octobre. Ce même mois, atelier réunissant l'administration du parc et les Imraguen débattra de leurs mé perspectives économiques. Un plan de développement de l'écotourisme sera prêt l'an prochain. La direction négocie avec l'Union européenne (UE) et la coopération française pour étendre la surveillance à la zone terrestre du parc.
Le Parc national du Banc d'Arguin, sur la côte atlantique de la République islamique de Mauritanie, a été créé en 1976, essentiellement en raison des nombreux oiseaux qui vivent ou y transitent. Il couvre 12,000 km2, soit l'équivalent du Liban, repartis pour moitie entre mer et terre. Ce parc, le plus grand parc national côter d'Afrique, est inscrit à l'inventaire de la Convention de Ramsar de 1972 sur les zones humides d'importance internationale, à celui du patrimoine mondiale de l'UNESCO et est l'une des 230 écorégions que le WWF veut préserver en priorité par sa Campagne 2000. Le WWF y est impliqué depuis 1982. Le parc reçoit aussi le soutien de l'Union mondiale pour la nature (UICN), de la Fondation internationale pour le Banc d'Arguin (FIBA), de l'UE et de plusieurs de ses membres, ainsi que des Nations Unies.
A la saison de la reproduction, le parc abrite quelque 45,000 couples d'oiseaux aquatiques et marins, pélicans, flamants, hérons, cormorans, sternes ou goélands. En hiver, plus de deux millions de migrateurs, bécasseaux, barges, courlis, pluviers, graveclots ou chevaliers, y attendent le retour des beaux jours. Cette diversité est le reflet d'une productivité biologique extrêmement élevée, qui explique à son tour la diversité de la faune et de la flore.
Dans le passé de nombreux parcs nationaux ont été vidés par la force de leurs habitants. Le Banc d'Arguin a choisi de s'inspirer des principes définis pour la première fois par la Convention de Ramsar et intégre les Imraguen aux stratégies de conservation de cette région unique.
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