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1997 Annual Report


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GLOBAL FOCUS ON CLIMATE CHANGE

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WWF - 1997 Rapport Annuel


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Al Gore Text Les années 1980 ont été les plus chaudes du siècle et la décennie 1990 risque d'être plus chaude encore. Dans certaines régions d'Europe, les taux de pluviométrie n'ont jamais été aussi faibles depuis 250 ans, alors que d'autres régions ont subi des inondations catastrophiques. La communauté scientifique reconnaît aujourd'hui que le changement climatique est une réalité, mais il est encore tout à fait possible d'en minimiser les effets et d'éviter une aggravation globale de la situation.

Un des premiers facteurs du changement climatique est le dégagement dans l'atmosphère du gaz carbonique (CO2) produit par l'utilisation de combustibles fossiles, surtout le charbon et le pétrole. « L'accès aux sources d'énergie est un élément clé du développement », explique Adam Markham, directeur de la campagne du WWF sur le changement climatique, « mais les dérivés de la production énergétique amplifient le changement climatique. Toute la question est de savoir comment fournir de l'énergie à de plus en plus de gens, tout en réduisant le niveau actuel des émissions polluantes. Si nous y arrivons, nous aurons réussi à mettre en place les bases mêmes du développement durable. »

Fort de cet objectif à long terme, le WWF fait pression sur les gouvernements pour qu'ils réduisent leurs émissions de CO2, démontre concrètement comment les économies d'énergie et le recours aux énergies alternatives ­ solaire ou éolienne par exemple ­ peuvent sensiblement améliorer la situation et étudie les impacts du changement climatique sur la nature.

Des preuves manifestes

Un rapport publié cette année par le WWF révèle que le réchauffement planétaire, s'ajoutant aux autres menaces qui pèsent sur l'environnement, affecte sérieusement les récifs coralliens des Caraïbes et du Pacifique. Il dénombre 60 cas majeurs de blanchiment des coraux ­ signe d'une grave perturbation des systèmes biologiques complexes qui constituent ces récifs ­ entre 1979 et 1990, contre trois cas seulement au cours des cent années précédentes. Le rapport conclut que 10 pour cent des récifs coralliens autour du globe sont déjà irrémédiablement dégradés ; 30 pour cent risquent de disparaître au cours de la prochaine décennie ; et 30 pour cent de plus connaîtront le même sort d'ici 20 à 40 ans à cause de la hausse destempératures et du niveau de la mer, qui deviendra inévitable si le réchauffement planétaire se poursuit.

Les menaces qui pèsent sur les récifs coralliens compromettent également les revenus de nombreuses populations humaines : la plupart des 25 millions de touristes qui se rendent chaque année dans les Caraïbes ­ et qui amènent ainsi 7 milliards de dollars US dans les caisses des États insulaires ­ sont attirés par les récifs coralliens spectaculaires de la région, tandis que la Grande Barrière en Australie attire à elle seule quelque 2 millions de visiteurs par an. Mais les récifs de coraux sont aussi les « forêts tropicales des océans » : ils hébergent des centaines d'espèces, offrent des lieux de reproduction vitaux pour les poissons et d'autres animaux marins et forment des barrières naturelles qui protègent les côtes tropicales de la violence des tempêtes.

Économiser l'énergie

Dans le monde entier, le WWF innove en matière d'économies d'énergie et favorise le recours aux énergies propres. L'organisation travaille par exemple avec le Centre polonais de maîtrise de l'énergie pour réduire le gaspillage dans les locaux publics et promouvoir des idées pour économiser l'énergie par le biais des écoles, les élèves passant le mot à leurs parents. En Chine, le WWF collabore avec le Centre de maîtrise de l'énergie de Pékin pour promouvoir la fourniture de produits et de services obtenus grâce aux énergies renouvelables.

Le WWF encourage également les entreprises à changer leurs modes de consommation d'énergie. Cette année, il s'est allié à AEG, le géant allemand des appareils ménagers, qui s'est engagé à améliorer les performances écologiques de l'une de ses gammes de produits. Mais ce n'est là qu'un début : en effet, selon Reiner Konig, porte-parole d'AEG, « dans les deux à trois années à venir, nous prévoyons des échanges de technologie et d'expérience avec les autres unités d'Electrolux, notre société mère. »

Aux États-Unis, le WWF travaille avec la société Evergreen Solar, spécialisée dans l'énergie solaire, et Real Goods, une société de vente par correspondance, pour favoriser le développement de cellules photovoltaïques commercialement rentables. En France, la société 3 Suisses s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 25 pour cent dans les cinq années à venir et, au Danemark, la chaîne hôtelière Best Western doit réduire sa consommation d'énergie de 25 pour cent d'ici trois ans.

La persévérance

De tels exemples confortent le WWF dans sa résolution de maintenir la pression sur les gouvernements signataires de la Convention-cadre sur les changements climatiques et en particulier sur les dirigeants des pays industrialisés, pour exiger un meilleur respect des engagements qu'ils ont pris en signant la convention ­ notamment la réduction de leurs émissions de CO2 de 20 pour cent par rapport aux niveaux de 1990, d'ici l'an 2005. Initialement, l'objectif des Nations Unies était de ramener en l'an 2000 les émissions à leur niveau de 1990. Parmi les pays développés, seuls le Royaume-Uni et l'Allemagne semblent capables d'y arriver. Loin de se décourager, le WWF, soutenu par de nombreux particuliers, par des entreprises et par les résultats d'études scientifiques qui confirment les effets pernicieux, déjà sensibles, du changement climatique, reste convaincu que les objectifs plus ambitieux qu'il propose sont non seulement réalisables, mais impératifs.

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