La chaussure deja
En 1970, lors de la Journée de la Terre, une jeune américaine
de 16 ans, Julie Lewis, a vu des milliers de gens se rassembler
dans les quatre coins des Etats-Unis pour manifester en faveur
de la Terre. Elle a fait alors le serment de contribuer à
la protection de la Terre, de faire changer les choses. Quelques
années plus tard, elle fondait une société,
Deja, qui produit des chaussures à partir de déchets
de textiles. Ceux-ci servent à fabriquer la toile, tandis
que les parties de soutien proviennent de rembourrages de sièges
recyclés. La semelle intérieure est faite de filtres
à café, de chemises cartonnées usagées,
de sachets d'épicerie, de caoutchouc de pneus et de garnitures
en plastique provenant de couches jetables. Les chaussures sont
belles, durables et la paire se vend entre US $40 et $70.15
Convaincre les organisations de recyclage de fournir les matériaux
n'a pas été chose facile. De plus, à sa grande
déception, Julie n'a pas trouvé aux Etats-Unis un
seul fabricant intéressé ou capable de produire
des chaussures de la qualité requise. Elle était
bien décidée à ne pas donner une mauvaise
réputation au recyclage à cause d'une qualité
inférieure. Aujourd'hui, la gamme Deja est fabriquée
à Taiwan. Plus de 100 000 paires sont vendues chaque année
aux Etats-Unis et les clients sont encouragés à
retourner les chaussures usées pour qu'elles puissent elles-mêmes
être recyclées.16
En combinant la réduction des déchets à la
réutilisation et au recyclage, il est possible de réduire
le volume des décharges et de diminuer non seulement leur
impact sur l'environnement, mais aussi les dégâts
beaucoup plus importants provoqués par l'extraction et
la transformation de matières premières.
Les pays développés ont pris conscience de la nécessité
de recycler les déchets. Il est juste que leur contribution
à cet égard soit plus grande que celle des pays
en développement, parce que ce sont les plus gros consommateurs
et parce qu'ils en ont les moyens. Aux Etats-Unis, 5 000 organisations
différentes se chargent de la collecte des produits recyclables
auprès de 85 millions de personnes. On recycle ainsi près
de 65 pour cent des boîtes en aluminium, 25 pour cent du
papier et des boîtes de conserve en acier et 20 pour cent
du verre que consomment les américains.17 Mais ce n'est
encore qu'un début. C'est la réduction des déchets
plus que le simple recyclage qui fera la différence. Et
c'est possible, comme l'a montré Julie Lewis en réduisant
l'utilisation de matières premières nouvelles dans
son entreprise. Elle a fourni la preuve qu'un mode de vie plus
respectueux de l'environnement peut aussi être pratique.
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