Nd de Golio : cette nouvelle (la première d'une série si vous le désirez) est particulièrement gore, donc les ames sensibles sont prévenues. La rédaction de
Falk'mag ne peut être tenue responsable des propos formulés dans les articles, ils n'engagent que leurs auteurs. Bonne lecture !(?)
Roger l'éventreur
Écrit par Angel Of Death
10 juillet - 27 juillet 1996
pour le FalkMag
A Paris, au fond d'une ruelle sombre, un escalier en pierres usées par la pluie et la pourriture, descend dans les profondeurs de la nuit. En bas de cet escalier, une vieille pancarte,
éclairée par une simple ampoule qui ne fonctionne que par intermittence, indique clairement : " Chez Jack ". Sous ces deux mots, écrit de façon différente
et en couleur rouge, on peut lire : " l'éventreur ". Il s'agissait sans aucun doute de l'oeuvre d'un petit plaisantin qui était venu tagguer la pancarte un soir où il
était bourré. Mais cela ne dérangeait pas Roger, barman et propriétaire du bar " Chez Jack l'éventreur ". Le nom originel était, bien
évidemment, " Chez Roger ". Mais Roger trouvait que cela sonnait assez mal, alors il l'avait baptisé " Chez Jack ". Et, depuis le marquage au rouge de la pancarte,
il avait décidé de conserver le nom " Chez Jack l'éventreur ". Après tout, le nom collait bien à l'ambiance ! En effet, lorsque l'on entrait dans le bar,
on pouvait penser que l'on se retrouvait dans l'un de ses bars minables qui n'ont rien d'extraordinaire et qui n'ont pour clients que des drogués, des dealers, des putes et des
proxénètes. C'était vrai. Enfin... En partie. Parce que l'on y trouvait également d'autres personnes comme d'anciens criminels, d'anciens taulards, des fous, des
délinquants et, parfois, des gens comme vous et moi. Mais ce qui choquait réellement les nouveaux venus et ce qui faisait que le nom du bar se mariait bien avec l'intérieur,
étaient les décorations murales, si toutefois on pouvait parler de décorations ! Au dessus du bar en lui-même, contre le mur, il y avait une vraie tête humaine
clouée contre une planche avec pour légende : " Le taggueur ". Evidemment, Roger ne savait pas, et ne saura sans doute jamais, s'il s'agissait de celui qui avait effectivement
taggué le mot " l'éventreur " sur la pancarte ou si c'était un pauvre type qui n'avait pas eu de chance. En fait, il s'en foutait...
Le jour où il remarqua le tag fut un jour pluvieux. Roger sortait ses poubelles et, en redescendant l'escalier, il vit le mot fraîchement inscrit qui contrastait vivement avec le
reste de la pancarte. Sur le moment, il n'apprécia pas du tout. Il resta debout dans son escalier, bouche bée, les yeux grand ouvert, fixant l'enseigne de son bar comme s'il venait de
voir une femme nue pour la première fois de sa vie. Puis, subitement, parmi les bruits de la pluie et de la nuit, il entendit des pas qui le sortirent de sa rêverie. Sans hésiter,
il courut vers la rue, montant les marches quatre à quatre, et se dirigea vers les bruits de pas. Lorsqu'il aperçut l'homme qui marchait de travers au milieu de la ruelle, il sortit son
couteau de survie - qu'il avait toujours sur lui - et l'enfonça le plus profondément possible dans le ventre du passant. Celui-ci, on ne peut plus surpris, lâcha sa bouteille de
pinard qui éclata lorsqu'elle toucha le bitume, répandant ainsi son précieux contenu. Le passant ne sembla pas ressentir la douleur... Lorsque Roger retira son couteau, l'inconnu
tomba à genoux et regarda sa bouteille en pleurant. Il tendit une main tremblante vers les morceaux de verre étalés sur le sol, pleurant comme si on venait de massacrer sa
famille sous ses yeux.
- Ma bouteille... , dit-il d'une voix tremblante et faible. Vous avez tué ma bouteille...
- Désolé, mon vieux ! Ce n'est pas elle que je visais !, répondit Roger en souriant
Le pauvre type tenta, tant bien que mal, de tourner la tête vers son agresseur. Il y parvint finalement et le regarda avec des yeux emplis d'une profonde tristesse. Avec les yeux d'un homme qui
vient de perdre son unique raison de vivre et qui sait qu'il va mourir... Roger, le regarda également mais n'eut pas pitié du passant. Il n'avait jamais pitié pour rien ni
personne ! Ce n'était pas du tout son style ! Il s'installa alors à califourchon sur le dos de sa victime et lui dit :
- Bouge pas, s'te plaît ! J'en ai pas pour longtemps !
Puis, délicatement, Roger trancha la gorge de l'homme qu'il voyait pour la première fois et qu'il prenait pour le taggueur... Lorsqu'il y eut au moins deux bons litres de sang par
terre, il s'acharna pendant plusieurs minutes à le décapiter avec son couteau de survie. Il emmena ensuite le corps dans sa cave puis cloua la tête sur une planche. Lorsqu'il eut
terminé ce travail laborieux, il plaça son trophée au-dessus de son bar puis s'assit sur une chaise et resta à le contempler. Il ne se soucia pas du sang qui restait dans
la ruelle car la pluie le laverait et même si ce n'était pas le cas, ça empêcherait les curieux de s'aventurer dans ce quartier. Et comme la police ne venait jamais par ici,
il put se permettre de conserver la preuve évidente de sa victoire...
Les habitués du bar connaissait tous l'histoire de la tête clouée qui pourrissait lentement. La majorité d'entre eux considérait que Roger était le
meilleur et la minorité complémentaire considérait qu'il était bon pour l'asile. Toutefois, ces derniers se gardaient bien de le dire ouvertement car Roger n'était
pas un simple tueur ! En fait, la tête ne constituait qu'un seul ornement parmi tant d'autres. La décoration qu'il préférait se trouvait suspendue au plafond par des cordes
épaisses, ajustées de façon à ce que l'on puisse la voir sans qu'elle risque de tomber ou de gêner les clients. Cet ornement était le corps nu d'une
prostituée qui avait été tuée dans son bar, ou, plus exactement, qu'il avait tué dans son bar.
Il y avait deux mois de cela, Marylin était venu un soir, vers 23H00, pour boire un verre et pour payer ses consommations précédentes. En fait, Roger la servait sans lui
demander d'argent. Il comptait les consommations, et dés qu'il arrivait à dix, Marylin devait payer. En nature, évidemment ! Ce soir-là, Marylin but un verre de whisky, ce
qui la faisait arriver à dix consommations. Elle devait donc payer Roger si elle voulait pouvoir avoir un autre verre. Elle le savait très bien et cela ne la dérangeait pas.
Après tout, elle couchait tous les soirs avec des personnes qu'elle ne connaissait pas... Lorsqu'elle termina son verre, Roger vint la voir et s'assit à sa table.
- Salut Marylin !, dit Roger, vraiment heureux de la voir.
- Salut Roger !, dit Marylin, faisant semblant d'être contente d'être dans le bar.
- Tu sais que ça fait dix verres avec celui là ?
- Ouais. Je sais.
- Ce serait chouette si tu pouvais me payer maintenant, dit Roger avec un grand sourire.
- Pourquoi ? Tu es pressé ?
- Ben... Ca commence à me démanger sérieusement !
- Bon ! Okay !
Marylin se leva de sa chaise et commença à se déshabiller. Tous les clients présents savaient pourquoi elle faisait ça et s'en moquaient. La plupart ne
regardaient pas, vaquants à leurs occupations habituelles - à savoir boire et fumer - mais certains aimaient bien voir le corps de Marylin et ne se privaient donc pas du spectacle.
Lorsqu'elle fut nue, Roger l'embrassa sur la bouche et lui lécha le visage, passant sa langue sur les joues, les yeux, le nez, rentrant parfois l'extrémité dans les narines.
Pendant ce temps, ses mains ne restaient pas inactives... De la mains droite, il caressa les seins qu'il connaissait bien, la descendit ensuite jusqu'au bas ventre puis continua encore vers son mont
de vénus. Lorsque sa main y arriva, il s'arrêta brusquement comme s'il avait une crise cardiaque. Il recula d'un pas et regarda le sexe de la jeune femme.
- Pourquoi est-ce que tu t'es rasée ?, demanda Roger.
- Les clients préfèrent en général. Ca leur rappelle les fillettes de 2 ou 3 ans...
- Pourquoi tu ne m'as pas demandé mon avis ?
- Ben... Je ne pensais pas que cela te gênerait !
- Et bien si ! Ca me gêne !, hurla Roger.
- Moi je trouve qu'elle est mieux comme ça, dit un client qui regardait le couple.
- File moi ton flingue ! , dit Roger en s'adressant à Maurice qui venait de parler.
Obéissant, Maurice donna son arme au barman sans lui demander ce qu'il allait en faire. Marylin, légèrement apeurée, voulut s'éloigner mais Roger l'attrapa
par le bras et l'amena vers lui.
- T'aurais du me demander, tu sais !
- Roger... Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu vas faire ?
Sans répondre, il l'allongea sur la table à laquelle elle était adossée, et la maintint avec son bras gauche. D'un coup sec et violent, il enfonça le canon de
l'arme dans le vagin de la prostituée qui hurla de douleur. Il profita de ce moment pour lui cracher au visage. Et comme elle hurlait, le crachat arriva directement dans sa bouche et elle
manqua de s'étouffer. Mais Roger ne la laissa pas s'étouffer... Il appuya sur la détente de l'arme et la balle quitta le barillet pour traverser le corps de la jeune femme et
aller se figer dans un mur. Le cri cessa instantanément et le sang commença à couler sur la table, sur les chaises et sur le sol...
Parfois, lorsqu'il regardait le corps de Marylin suspendu au plafond, il regrettait de l'avoir tuée. Mais les choses étaient ainsi et il était trop tard pour pouvoir les
changer. Toutefois, de temps en temps, il descendait le corps grâce à un système de poulie, et pratiquait le cunni-lingus avec le cadavre. Au début, il n'hésitait
pas à le violer mais il avait commencer à devenir trop fragile. C'était pour cela qu'il n'utilisait plus que sa langue. Mais il était tout de même heureux car les
poils pubiens avaient commencés à repousser...
Cependant, il arrivait certains moments où Roger ne voyait plus la femme, mais la pourriture. Et dans ces rares instants, il se disait qu'un jour viendra où le corps
disparaîtra, dévoré par les vers et la moisissure... Roger avait horreur de ces moments car il ne voulait pas que Marylin quitte son bar. Généralement, il buvait un
verre ou deux et finissait par penser à autre chose. Mais parfois, cela ne fonctionnait pas et l'image d'un plafond vide, sans décoration, ne cessait de le hanter.
La seule chose qui lui permettait alors de ne plus penser à Marylin, était de placer un autre corps à la place. Un corps nouveau. Peut-être pas aussi beau, peut-être
pas aussi doux, pas aussi agréable à toucher... Mais tout de même un corps de jeune femme ! Et il savait très bien où il trouverait une autre décoration qui
remettrait un peu de gaieté dans son bar. Après tout, si Roger avait des relations dans certains milieux assez aisés, c'était parce qu'il fournissait toujours les
meilleures filles aux meilleurs prix. En fait, depuis le temps qu'il pratiquait le commerce de chair humaine - à savoir prostitution spécialisée dans les fillettes asiatiques de
moins de treize ans et trafic d'organes -, il avait acquis une excellente réputation, surtout auprès des chefs d'entreprise qui, en apparence, sont des gens très sérieux,
mais qui n'hésitent pas à s'offrir des soirées spéciales avec des mineurs !
De son côté, Roger ne se privait pas non plus... Lorsqu'il en avait envie, il n'hésitait pas à faire l'amour avec une ou deux fillettes. Mais quand les filles
refusaient de faire ce qu'il voulait qu'elles fassent, il les tuait. Ce fut de cette façon qu'un beau jour, il décida de pratiquer également le commerce d'organe. Celles qui
refusaient d'assouvir ces fantasmes ou celles qui étaient trop moche à son goût, se faisaient découper en morceaux qui partaient dans divers endroits du monde. Mais le
pire, pour les fillettes, était le fait qu'elles devaient vivre dans la cave du bar, parmi les bocaux qui contenaient les organes de leurs amies ou de leurs soeurs...
Seul dans son bar, Roger regardait la tête du " soi-disant " taggueur. Il était une heure et demi du matin. Au moment où il se leva pour nettoyer les tables, la
porte du bar s'ouvrit. Un individu en imperméable s'introduisit dans l'antre de Jack L'éventreur et referma la porte derrière lui. Là, il s'arrêta et analysa le bar
en regardant principalement les décorations murales qui sortaient de l'ordinaire. Il vit ensuite Roger qui le regardait d'un air surpris.
- Salut !, dit l'étranger en s'avançant vers le propriétaire des lieux.
- Salut, répondit Roger. Le bar est fermé.
- La porte ne l'était pas. Alors je suis entré !
- Qu'est-ce que vous voulez ?, demanda Roger en jouant le rôle de l'innocent.
- Je voudrais une fille, répondit le nouveau venu d'un air naturel.
- Vous voulez dire une prostituée, c'est bien ça ?
- Tout à fait !
- Et vous en voyez beaucoup en ce moment ?
- Ma foi... Non ! Aucune.
- Si vous voulez une prostituée, allons donc dans des bars qui ne ferment pas à 1H00 du matin ! De toute façon, il y en a peu qui fréquentent mon bar !
- En voyant cela, dit l'étranger en pointant un doigt vers le plafond, je comprends qu'elle préfère partir ! Mais... Je ne parlais pas de ce genre de prostituées.
J'en voudrais... des plus jeunes... Disons... Entre 10 et 12 ans.
- Et vous croyez que j'en connais !?!, s'indigna Roger. Je ne pratique pas la prostitution infantile, espèce de pervers !!!
- Rassurez-vous, Roger. Je ne travaille ni pour la police ni pour les services secrets. En fait, mon patron est quelqu'un que vous connaissez. Il est connu sous le nom " Bellatrix ".
Bellatrix... La plus puissante organisation du monde... Celle qui contrôlait toutes les autres... Celle qui touchait à tous les trafics et qui n'hésitait pas à
acheter des présidents ou des ministres dans tous les pays. Même les services secrets n'osaient pas s'attaquer à cette organisation qui restait perpétuellement dans
l'ombre.
Au bout de quelques secondes, Roger se remit de ses émotions.
- Si c'était vrai, vous ne m'auriez pas dit que vous travailliez pour eux ! Maintenant je pourrais toujours vous décrire si on vient me poser des questions sur Bellatrix.
- Oui ! C'est tout à fait exact !
- Vous avez envie de crever ?
- Non ! Je compte vivre encore pendant très longtemps, dit l'étranger en souriant.
- Si jamais quelqu'un vient me voir et qu'il devient trop dangereux, je n'hésiterais pas à vous balancer !
- Très bien ! C'est justement ce que je voulais savoir !
- Dois-je comprendre que quelqu'un va venir me voir ?
- Oui, répondit l'étranger toujours en souriant.
- Mais... Pourquoi voulez-vous qu'il vous retrouve ?
- Ah ! Ah ! Ah ! C'est très simple. Cet homme a fait le serment qu'il retrouverait la personne qui dirige Bellatrix. Il s'est juré à lui même qu'il détruirait
toute l'organisation ! Et vous ne devinerez jamais ce qu'a fait le grand patron lorsqu'il a appris la nouvelle...
- Non. Mais vous allez me le dire !
- Bellatrix a acceptée de jouer avec lui ! Il faut dire que cet homme est très doué ! Ce n'est pas n'importe qui ! Il a de grandes chances pour remonter jusqu'aux bras
droits du patron. Evidemment, il ne détruira jamais l'organisation à lui seul ! Ah ! Ah !
- Et quand il viendra me voir ? Je lui offre un whisky, je lui donne votre description et puis salut ?
- J'ai bien peur que ça ne se passe pas comme ça... Mais... Je te laisse imaginer votre rencontre, dit l'étranger en partant.
- Attendez !, cria Roger l'éventreur. Dites-moi comment il s'appelle et comment vous vous appelez ?
- Lui, on l'appelle généralement le Prédateur.
Le Prédateur... Roger avait déjà entendu parler de lui mais ne l'avait jamais vu... Le Prédateur était un agent spécial du FBI. Il faisait partie de la
catégorie des " machines à tuer ". Et il n'y avait que 5 personnes au monde à avoir ce statut ! D'après les rumeurs, le Prédateur était un vrai
malade qui pouvait tuer n'importe qui, n'importe où pour n'importe quel motif. De plus, du fait de sa catégorie, il pouvait même tuer un président ou un roi sans que
quiconque ne lui fasse de reproches. On lui aurait juste demander poliment s'il pouvait éviter de refaire ce genre de choses car le meurtre d'un président posait de gros
problèmes. Même les autres membres du FBI avaient peur de lui !
Lorsque Roger se remit pour la seconde fois de ses émotions, il crut que l'étranger avait quitté le bar. Mais il constata, en tournant la tête, que ce n'était
pas le cas.
- J'ai failli partir en oubliant d'emmener une gamine !, dit-il.
Roger alla donc lui chercher une jeune asiatique de 11 ans dans sa cave et le couple parti. Il n'avait pas redemander le nom de son interlocuteur car s'il en savait peu, il avait encore une
chance de rester en vie lorsqu'il rencontrerait le Prédateur...
Machinalement, il nettoya les tables puis passa un rapide coup de balai sur le plancher. Ensuite, il vérifia que les portes étaient bien fermées puis il éteignit les
lumières. Il se dirigea ensuite vers sa chambre où une jeune fille de 9 ans l'attendait. ( Roger leur avait ordonné de venir dormir avec lui tous les soirs à tour de
rôle, à raison d'une fille par soir. ) La fillette était déjà couchée et attendait patiemment, sans se plaindre, que son maître vienne lui faire
l'amour. Mais Roger ne la toucha même pas... Il la regarda fixement pendant une dizaine de secondes, puis baissa les yeux et s'allongea dans son lit. Cette nuit-là, Roger dormit
très mal...
Il ne cessa de penser au Prédateur, se demandant s'il devait fuir comme un lâche devant ce fou furieux, ou s'il devait rester pour l'affronter. Roger ne savait pas ce qu'il devait
faire... Inconsciemment, il rabattit la couverture sur sa tête comme un enfant qui a peur du croque-mitaine. Il tremblait... Lui... Roger l'éventreur. Il avait peur...
Pourtant, il ne connaissait le Prédateur que de réputation. Mais les diverses rumeurs qu'il avait entendu disait que ce mercenaire avait déjà anéanti un
réseau mafieux parce qu'ils avaient commis une erreur. Une très grave erreur... Le Prédateur était devenu une légende vivante qui surgissait n'importe où,
n'importe quand, juste pour tuer, puis repartait aussi vite et aussi discrètement qu'il était venu. Roger avait même entendu dire que ce tueur avait été
élevé par de vrais guerriers ninjas dans un lieu secret au coeur de la Chine. Et grâce à son entraînement aussi long que dur, il était devenu invincible et
avait acquis de nouveaux sens, inconnus des hommes. C'était un sur-être. Un demi-dieu.
Un peu avant 7 heures, le lendemain matin, Roger se réveilla avec d'énormes cernes sous les yeux. Il tourna la tête sur sa gauche et constata que la jeune fille asiatique de
9 ans, dormait paisiblement. Il se souvint alors qu'il ne l'avait même pas touché ! C'était bien la première fois que ça lui arrivait ! Et il n'aimait pas ça
du tout ! Il se leva puis descendit jusqu'à son bar où il se servit un verre de vodka qu'il avala cul-sec. Il reposa le verre sur le comptoir puis s'écroula sur le sol...
Vers 14 heures, il ouvrit de nouveau les yeux. Boire un verre de vodka en guise de petit déjeuner était une très mauvaise idée et Roger le savait très bien.
Après tout, il était barman ! Il avait juste voulu se reposer un peu en tombant dans un coma éthylique, dans un sommeil sans rêves... Au bout de quelques minutes et en
faisant de gros efforts, il parvint à se relever. Il se dirigea alors maladroitement vers la cave. Là, il ouvrit la porte et regarda toutes les jeunes filles qui s'ennuyaient à
mourir dans leur trou. Il entra, ferma la porte derrière lui puis alla s'asseoir sur une chaise dont le bois était pourri. Par chance, elle ne céda pas sous son poids. Il fit
alors signe de s'approcher à la fille qui avait dormi près de lui. D'un pas hésitant, elle avança jusqu'à lui. Lorsqu'elle fut à porter de main, Roger
l'attrapa et la força à se mettre à genoux. Il défit ensuite la braguette de son pantalon et sortit son pénis. De la main droite, il prit la tête de la jeune
asiatique puis l'approcha de son sexe pour qu'elle lui fasse une fellation. Mais, brusquement, il changea d'avis et repoussa légèrement la jeune fille pour uriner sur son visage aussi
angélique que mélancolique. Ne s'attendant pas du tout à cela, elle hurla et se débattit. Roger, toujours un peu amorphe à cause de son verre de vodka, remua tant
bien que mal pour la retenir mais n'y parvint pas. La jeune fille s'éloigna en s'essuyant le visage alors que le barman se retrouva par terre lorsque l'un des pieds de la chaise céda.
Il se retrouva le nez dans sa propre urine ce qui le mit dans une colère noire. Il se releva aussi vite qu'il put en criant :
- Salope ! Tu vas me payer ça !
La jeune fille apeurée recula mais Roger l'attrapa aisément et la releva. Il lui donna alors un violent coup de poing en plein visage et la fillette tomba à la renverse, le
visage en sang. Une autre jeune fille se précipita alors vers sa camarade. Roger la regarda s'approcher et se rappela que c'était la soeur cadette. Il souria, puis repoussa la plus
jeune, qui n'avait que 6 ans, d'un geste brusque. Il s'acharna alors sur celle qu'il avait frappé précédemment, en continuant à la marteler de coup. Au bout de quelques
minutes, il se lassa de son jeu et décida donc d'aller s'asseoir par terre, contre un mur, pour prendre du bon temps. La jeune fille nageait dans le sang. Sa soeur s'approcha en pleurant et en
prononçant son nom d'une voix faible. Et lorsqu'elle toucha le corps, elle pleura davantage en poussant de petits cris aigus qui témoignait d'une infini tristesse. Elle s'allongea alors
près du corps sans vie tandis que Roger la regardait en souriant.
- Elle a eut ce qu'elle méritait cette salope !, se contenta-t-il de dire.
Puis il éclata de rire. Les jeunes filles se regroupèrent lentement autour du corps de leur défunte camarade et pleurèrent en silence pour que Roger ne les frappe
pas. Lorsque ce dernier fut un peu plus calme, il se dirigea vers le groupe de fille et attrapa la plus proche qu'il essaya de déshabiller en lui arrachant ses vêtements. Mais elle se
débattit et lui envoya, involontairement, un coup de poing en plein visage. Roger n'eut, évidemment, pas mal mais la regarda fixement sans bouger comme si elle venait d'accomplir la
pire chose que l'on puisse imaginer. Elle arrêta elle aussi de bouger, ses yeux se perdirent dans le vague et elle commença à trembler. Roger s'apprêta alors à la
frapper de toutes ses forces mais au moment de la toucher, il se rendit compte qu'elle ne le regardait pas... En fait, elle regardait par-dessus son épaule droite. Lentement, Roger tourna la
tête pour regarder dans la même direction que la jeune fille. Il vit alors un individu qui se tenait à la porte, les mains dans les poches de son imperméable boutonné
jusqu'au col. L'étranger n'avait fait aucun bruit... Depuis combien de temps était il là ?, se demanda alors Roger.
- Le bar est fermé, dit le barman qui ne savait pas trop comment réagir face à cette intrusion.
Le nouveau venu se contenta d'avancer un peu. Il referma ensuite la porte à clé et s'approcha du terrible Roger l'éventreur. Les faibles ampoules accrochées au
plafond ainsi que le col remonté de l'imperméable et la paire de lunettes noires -superflue - qu'il portait, ne permettaient pas au barman d'identifier clairement l'individu. Ce dernier
s'arrêta lorsqu'il fut approximativement au milieu de la cave. Roger fut très surpris en constatant qu'il s'agissait d'un homme d'une vingtaine d'années. Et ça le
rassura... Il reprit alors confiance en lui et s'approcha de l'étranger en gonflant la poitrine.
- T'es sourd, connard ? Je viens de te dire que le bar est fermé ! Alors casse toi avant que j'te démolisse !
L'étranger ne broncha pas et ne sembla pas impressionner par Roger. Il se contenta de sortir sa main droite de sa poche droite. D'un geste véloce, il attrapa le barman à la
gorge et le souleva aussi naturellement qu'il aurait soulever une plume. La surprise de Roger fut totale ! Il n'arrivait pas à croire qu'un type moins costaud que lui parvienne à le
soulever d'une seule main ! Il frappa alors le bras qui le soulevait mais ce fut sans succès. L'étranger ne bougeait pas. Il acceptait les coups sans broncher. Au bout de quelques
secondes, lorsque Roger éprouva trop de difficultés à respirer, le nouveau venu laissa tomber sa proie. Le barman se retrouva à quatre pattes, soufflant comme un boeuf.
L'étranger envoya alors un puissant coup de pied dans l'abdomen de Roger. Ce dernier cracha du sang avant de décoller du sol pour atterrir contre le mur. Là, il tourna la
tête pour regarder l'étranger, qui était toujours au milieu de la cave.
- Vous êtes... le Prédateur ?, demanda Roger qui avait du mal à parler à cause du sang qui sortait de sa bouche pour couler sur le sol.
- Parle moi de Bellatrix !, dit l'étranger d'une voix légèrement grave. Le ton employé montrait qu'il attendait une réponse très claire et qu'il ne
semblait avoir envie ni de négocier, ni de discuter.
Sans hésiter, Roger raconta tout ce qu'il savait sur l'organisation. Il parla des trafics qu'il avait fait pour elle puis progressa dans le temps jusqu'à la rencontre du jour
précédent avec un individu qu'il ne connaissait pas. Il en fit une description aussi fidèle que possible, bien qu'il ne fut pas très fort pour décrire des personnes
ou des objets. En entendant cette description, le Prédateur sourit. Lorsque Roger eut terminé son monologue, le mercenaire s'approcha de lui et le regarda de haut.
- Et tu crois vraiment tout ce que Bellatrix te dit ?
- Non..., dit le barman hésitant. Pas toujours...
- Le type que tu as soi-disant vu hier, est mort il y a trois mois. Je le sais parce que c'est moi qui l'ai tué !, dit le Prédateur.
Roger ne savait plus vraiment où il en était et commençait à se demander ce qui lui arrivait. Peut-être avait-il fait tellement de méchancetés
que Satan en personne avait décidé de le punir en lui envoyant des morts-vivants ! Toutefois, il parvint aussi à l'idée qu'on ait pu le berner avec un simple masque en
latex...
- Les informations que tu m'as donné ne me servent à rien. Soit elles sont fausses, soit je les ai déjà.
Le Prédateur se pencha alors vers le barman puis le souleva avec sa main gauche. Il le plaqua ensuite contre le mur et se demanda de quelle façon il le tuerait. En attendant de
trouver la meilleure méthode, il décida de s'amuser un peu avec lui pour qu'il paye tout ce qu'il avait fait dans sa vie. La prostitution infantile, par exemple... Le Prédateur
enfonça alors l'index de sa main droite dans l'oeil gauche de Roger, d'un coup rapide et précis. Le barman hurla de douleur alors que son oeil sortait lentement de son orbite au fur et
à mesure que le mercenaire retirait son doigt. Un bon jus chaud, principalement constitué de sang et de lymphe, coulait le long du visage de Roger et tombait par terre gouttes
après gouttes.
Le mercenaire se délectait de ces moments... Il adorait torturer ceux qui ne méritaient pas de vivre avant de les achever ! Le Prédateur regarda le sang couler pendant
quelques secondes puis lâcha Roger pour lui donner une série de coups de poing très puissants. Roger s'écroula de nouveau par terre, incapable de réagir face au
professionnel du combat à mains nues. Le Prédateur sortit ensuite son propre couteau de survie à la lame très affûtée... Il s'agenouilla alors sur le barman
et exerça une forte pression sur la colonne vertébrale, à l'aide de son genoux droit. Ensuite, il attrapa le bras droit de sa victime pour lui faire une entaille sur toute la
longueur. Roger hurlait et se débattait à chaque fois que le couteau s'enfonçait dans son bras mais son agresseur, beaucoup plus fort, parvenait à l'empêcher de
bouger. Les jeunes filles, toujours rassemblées, se bouchaient les oreilles pour ne pas entendre les hurlements infernaux de Roger.
Lorsque l'entaille arriva au niveau de l'épaule, le Prédateur lâcha le barman puis lécha son couteau avant de le ranger dans son étui. Il se releva alors pour
regarder en souriant, sa victime qui remuait dans son propre sang, hurlant à la mort tellement la douleur qu'il éprouvait était intense... En voyant le pantalon défait du
barman, une idée vint au mercenaire. Une idée qui allait faire regretter beaucoup de choses à Roger... Il sortit de nouveau son couteau, s'agenouilla et maintint le barman sur le
dos. Il attrapa alors le pénis trempé de sang et approcha la lame de l'arme blanche. Avec beaucoup de difficultés, Roger releva légèrement la tête, se
demandant ce qu'allait faire le fou qui l'agressait. Et là, il vit le couteau près de son pénis et compris immédiatement. Le Prédateur le regardait, toujours en
souriant, étudiant les réactions de sa proie car il se nourrissait de la souffrance et de la peur des autres... De toutes les forces qui lui restaient, Roger cria un " non "
long et puissant. Et au moment où le couteau trancha son sexe, il s'évanouit... Le mercenaire cessa immédiatement de sourire. Sa victime l'abandonnait, l'obligeant
désormais à jouer seul. Cela ne plut pas au Prédateur qui se releva pour sortir son revolver. Il tira une première balle au niveau du sexe et une seconde entre les yeux.
En voyant tout le sang qui giclait dans toute la pièce, les filles crièrent de peur. Lentement, la machine à tuer se retourna vers elles. Il les regarda pendant une longue
minute, puis, sans hésiter, il pointa son arme vers la plus proche et tira. Il la toucha en pleine tête... Et du fait de la puissance de l'arme, la balle traversa trois corps avant de se
figer dans le mur. Le Prédateur massacra ainsi toutes les jeunes filles présentes, à l'exception de la plus jeune, qui se trouvait être la soeur de la dernière
victime de Roger. Le mercenaire estimait que lorsque des enfants connaissaient la prostitution et la violence, il ne servait à rien de les aider car ils ne pourraient jamais oublier. Ils
risquaient de grandir dans des milieux similaires et il faudrait les tuer plus tard. Alors autant les exterminer quand ils sont jeunes...
Lorsqu'ils ne furent plus que deux à respirer, il ramassa son arme et porta la jeune fille qui s'était évanouie depuis bien longtemps. En passant devant le corps de Roger,
il se souvint du surnom du mort : Jack l'éventreur. Le Prédateur pensait trouver un adversaire de taille en venant dans ce lieu, mais il n'avait trouvé que déception et
ennui... Il quitta alors la cave pour aller dans le bar, où il revit le corps de Marylin et la tête du taggueur, puis sortit par la porte principale pour se retrouver dans la ruelle
sombre et sordide.
Il marcha, d'un pas nonchalant, jusqu'à une rue de plus grande importance, d'où il appela un taxi. Il conduisit en premier lieu la fillette dans un orphelinat qu'il connaissait et
où il savait qu'elle serait bien traiter. Lorsque ce fut fait, il alla jusqu'à son hôtel. Arrivé dans sa chambre, il alla prendre une douche puis vint s'allonger sur son
lit pour réfléchir. Ce fut encore une journée banale... Toujours pas d'informations sérieuses sur Bellatrix... Il avait l'air d'être comme un mercenaire ordinaire...
Comme un être humain ordinaire... Il ferma les yeux, sourit et poursuivit ses réflexions, en tentant de mettre en corrélation des faits concrets avec des pensées
abstraites...
FIN
Notes de l'auteur :
A l'origine, cette nouvelle devait être du " comique - gore " ( une catégorie que j'affectionne tout particulièrement ! ) mais certaines circonstances,
indépendantes de ma volonté, m'ont obligé à en changer. J'ai donc opté pour du sadisme.
Comme cette nouvelle est la première à paraître dans ce mag, on peut affirmer, sans trop se tromper, qu'elle ne plaira pas à tous ceux qui la liront. Alors, dans le
but de satisfaire un maximum de personnes, n'hésiter pas à me faire part de vos remarques. A titre personnel, j'ai déjà écrit dans plusieurs catégories
telles que l'horreur, le fantastique, la science-fiction, le comique, le tragique, le comique-gore, le gore, le romantique et même le pornographique !!!
Dans vos remarques, vous pourrez également préciser vos souhaits en ce qui concerne la nouvelle ci-dessus, à savoir si vous voulez que je la poursuive ou si vous trouvez
qu'elle est trop nulle et que je ferais mieux de faire autre chose que d'écrire. En ce qui concerne une éventuelle suite, je considérerais la nouvelle " Roger
l'éventreur " comme un prologue, comme une simple présentation du héros ( si cela vous convient, bien entendu). Les différentes remarques sont à envoyer
à la rédaction (Adelante! ou Golio Junior) qui transmettra.